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Bonne lecture 🙂
Chronique du documentaire « Enquête de santé – les nouveaux poisons de notre quotidien ; perturbateurs endocriniens, tous intoxiqués ? »
Réalisé par Cécile Tartakovsky et diffusé le 31 janvier 2017 sur France 5
Ce documentaire porte sur la présence de perturbateurs endocriniens dans notre environnement quotidien, ainsi que sur les effets observés et attendus. Les perturbateurs endocriniens sont des substances de synthèse qui peuvent interférer avec le système hormonal.
Quelques informations et points de vue intéressants, concernant la thématique « Santé des enfants et environnement »
Voici une liste d’informations et de points de vue issus du documentaire, en lien avec la thématique « Santé des enfants et environnement », et que je souhaite partager avec vous.
- Encore aujourd’hui, certaines usines peuvent polluer l’environnement qui les entoure : air, eau, sol, végétaux, bêtes d’élevage… Un exemple médiatique récent est l’usine d’Aprochim en Mayenne.
- Les perturbateurs endocriniens sont des substances qui peuvent empêcher le bon fonctionnement du système hormonal. Les perturbateurs endocriniens sont présents dans notre environnement quotidien et dans de nombreux produits de consommation courante : environnements intérieurs, plastiques, cosmétiques, pesticides, boites de conserve, tickets de caisse… Des dizaines de ces substances sont même mesurées dans le cordon ombilical et dans le liquide amniotique, suggérant des expositions pendant la vie intra-utérine .
- Dans les environnements modernes classiques, le corps humain inclurait entre 50 et 100 résidus de composés chimiques. Certains de ces composés sont pourtant interdits depuis des décennies.
- Un dysfonctionnement du système hormonal peut générer de nombreuses maladies : troubles de la reproduction, cancers, obésité (composés « obésogènes »), troubles psychomoteurs (hyperactivité, difficulté à l’apprentissage du langage…).
- Les aliments issus de l’agriculture conventionnelle contiennent de nombreux résidus de pesticides. Ces résidus correspondent parfois à des pesticides interdits depuis des décennies, mais qui ne sont pas biodégradables.
- Les meubles en tissu peuvent contenir des retardateurs de flamme, qui sont liés à des déficits de quotient intellectuel.
- Chacun n’est pas exposé à une unique substance mais à un mélange de substances. Les effets de ces mélanges, simultanés ou cumulatifs dans le temps, souvent appelés « effets cocktails » sont aujourd’hui mal connus ; ils font l’objet de nombreuses recherches… et de nombreuses inquiétudes.
- La période fœtale et les premières années de vie correspondent à un stade de particulièrement vulnérable : le corps est en plein développement, sous le pilotage de messages hormonaux très précis.
- Une exposition fœtale à un perturbateur endocrinien peut conduire à développer des pathologies graves à l’âge adulte.
- Les hormones agissent à des doses très faibles : des doses très faibles de polluants peuvent donc avoir des effets très importants.
- L’exposition prénatale aux perturbateurs endocriniens augmente le risque de malformations génitales. Par exemple, l’hypospadias (un urètre qui présente une ouverture dans la face inférieure du pénis, au lieu d’uniquement à son extrémité) est une malformation qui touche un garçon sur 300, ce qui est considéré comme « très fréquent« .
- Les parents d’enfants atteint d’hypospadias était plus fréquemment chimistes, agriculteurs, femmes de ménage, esthéticiennes et coiffeurs.
Quelques extraits en lien avec la thématique « Santé des enfants et environnement »
Polychlorobyphénil, parabènes, phtalates… derrière ces noms barbares se cachent des milliers de molécules étrangères à notre organisme. Des substances invisibles, qui ont transformé notre quotidien en un véritable laboratoire de chimie.
Le système hormonal peut être vu comme un orchestre, où tous les instruments doivent intervenir à un moment très précis ; mais si les instruments se mettent à jouer à n’importe quel moment, on va avoir une cacophonie, un dérèglement total du système.
Ce qu’il ne faut pas faire, à mon sens, c’est faire chauffer la soupe dans un récipient en plastique, car les bisphénols contenus dans le plastique, par le chauffage vont passer plus facilement vers l’aliment. Mieux vaut mettre dans un bocal en verre.
Vous ne pourrez pas échapper à tout. On est tous soumis à cet ensemble de produits. Mais il faut être un consommateur éclairé, un peu intelligent, et donc il faut lire les étiquettes… et se renseigner avant sur les produits phares les plus toxiques.
On est dans un bain de pollution, sur lequel on n’a pas prise. Personne pourra dire si ma fille dans 30 ans développe un cancer hormono-dépendant, que sa mère a mangé du poisson dix ans avant sa naissance, qu’elle a stocké des substances dans sa graisse et qu’il y a eu un relargage pendant la grossesse. Et personne ne sera poursuivi pour ça. Pourtant il y a des gens qui ont mis sur le marché et des gens qui ont autorisé la mise sur le marché de ces produits. Et c’est ces produits qui nous rendent malades.
On peut pas directement transposer un résultat chez l’animal à l’humain, pour une raison simple : le mode d’exposition n’est pas le même. Ici au laboratoire, par exemple, on baigne un têtard dans une solution comprenant la substance. Donc ici on peut évaluer le danger de la substance. Par contre se pose derrière la question du risque.
Les phtalates diminuent le nombre de cellules germinales pendant la vie fœtale, c’est-à-dire le nombre de futurs spermatozoïdes.
Le bisphénol A diminue la production de testostérone par le testicule du fœtus humain. Cette testostérone est absolument fondamentale parce qu’elle permet la masculinisation du fœtus.
Depuis une dizaine d’années, nous voyons de plus en plus de petites filles qui consultent pour précocité pubertaire. Ces observations sont dix fois supérieures à celles que nous avions à prendre en charge il y a vint ans. Nous sommes, ici au CHU, devant une véritable explosion des précocités pubertaires chez la fille. C’est un scandale sanitaire que de laisser nos enfants, nos nouveaux-nés et nos fœtus dans ces conditions de pollutions multiples qui ne feront qu’entraver, demain, à la fois le développement somatique et le développement cérébral.
Mon avis
Les » + » :
- une description claire de la problématique des perturbateurs endocriniens ;
- des interventions de personnes connues dans le domaine de la santé environnementale : Robert Barouki, Pierre Souvet, Marine Jobert, Charles Sultan, Rémy Slama…
Les » – » :
- le documentaire a choisi un positionnement d’alerte, globalement à charge, sans contradicteur sérieux, ce qui n’est pas l’idéal pour produire un éclairage sur une thématique. Néanmoins :
- j’ai trouvé que ce positionnement avait été tenu sans excès, potentiellement décrédibilisant ;
- la première diffusion du documentaire a été suivie d’un débat où était invité Patrick Lévy, médecin-conseil auprès de l’industrie chimique. La teneur du débat m’a semblé plus éclairante que le documentaire en lui-même.