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Croyez-vous à ces idées reçues sur les pesticides ? (2/2)

Le plein impact des pesticides sur la santé humaine et animale ainsi que sur l'environnement n'est pas correctement connu. – Commission « Pest » du Parlement européen (2018)

Environ la moitié des Français ignorent que l’agriculture biologique utilise des pesticides. – sondage Harris Interactive (2016) pour l’association Alerte environnement

Bonjour à tous,
Cet article discute de plusieurs « idées reçues » potentielles, dont la présence de pesticides dans les aliments « bio ».

Pesticides dans les aliments bio : exemple de la culture de tomates

Il fait partie d’une série portant sur les risques liés à la présence de pesticides dans l’environnement du quotidien, considérés du point de vue de parents souhaitant protéger la santé de leurs enfants. Les articles précédents ont successivement porté sur les effets potentiels des pesticides (« dangers »), sur les différents types d’expositions pour la population générale, les enfants en particulier, sur les évaluations de risques existantes, ainsi que sur les limites de la gestion actuelle des pouvoirs publics.

Au final, ces articles ont présenté de nombreux éléments incitant à diminuer l’exposition des enfants. Le dernier article de la série portera donc sur les différents moyens de limiter cette exposition.

Avant de passer concrètement à l’action, questionner les « idées reçues » est souvent une pratique utile : c’est l’objet de cet article, qui est la suite de Croyez-vous à ces idées reçues sur les pesticides ? (1/2).

Chaque potentielle « idée reçue » considérée est présentée par un titre volontairement caricatural.

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Selon les études scientifiques existantes, les résidus de pesticides dans les aliments sont associés à des risques significatifs

Selon un sondage Ifop pour WWF France, daté de 2017 [1, 2], « 93% des Français considèrent que la présence de pesticides dans leurs aliments impacte leur santé ». Pourtant, à ma connaissance, le niveau de preuve disponible dans la littérature scientifique peut être considéré comme faible [3-16, 40-43]. Les biais sociologiques, notamment, rendent complexe l’établissement d’un lien robuste par des études épidémiologiques. En particulier, l’alimentation bio concerne principalement une population informée, ayant des revenus significatifs et encline à mettre en place des bonnes pratiques d’hygiène de vie.

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Aliments bio dans une cuisine

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Par ailleurs, concernant les programmes de surveillance réglementaires sur les résidus de pesticides dans les aliments et les eaux de boisson, les pouvoirs publics mesurent un niveau de conformité généralement supérieur à 95 % [5, 8, 15, 17, 18].

Ce niveau de conformité se rapporte à des normes réglementaires, correspondant à une exposition pendant une vie entière, et construits avec « une marge de sécurité importante » [17] visant à protéger la population générale [15, 19, 20]. En particulier, dans cette logique de construction, des teneurs en résidus de pesticides inférieurs à ces normes, et même des dépassements ponctuels, ne sont pas de nature à générer des situations préoccupantes [15, 17, 20].

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En outre, concernant les fruits et les légumes issus de l’agriculture conventionnelle (utilisant des pesticides), les bénéfices évalués pour la santé sont bien supérieurs aux risques évalués [21-24].

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Un questionnement toujours d’actualité

Néanmoins, quelques études récentes semblent avoir relancé les questionnements sur ce sujet :

  • une étude épidémiologique a trouvé une association entre l’incidence de cancers et le niveau de présence d’aliments bio dans l’alimentation [12, 25]. Publiée dans une revue scientifique réputée (JAMA Internal Medicine), elle portait sur une cohorte comprenant près de 70 000 personnes (cohorte Nutrinet-Santé) et sur des données récentes (2009-2016). Plus précisément, cette étude conclut que les personnes mangeant les plus d’aliments bio (quartile supérieur) présentent un risque de cancers (toutes catégories confondues) de 25% inférieur aux personnes mangeant le moins de bio (quartile inférieur). Le niveau d’association est le plus fort pour le cancer du sein post-ménopause (- 34 %) et le lymphome non hodgkinien (- 75 %). D’autres données de cette même cohorte ont conduit à une association entre exposition à des résidus de pesticides et risque de diabète de type 2 [45] et aussi risque de cancer du sein [46].
  • D’après plusieurs études de l’université Harvard [26-28], une baisse de la qualité spermatique est associée avec la consommation des fruits et légumes présentant les plus forts taux de résidus de pesticides. 
  • D’après une autre étude de l’université Harvard [44], portant sur le suivi de l’alimentation de cohortes représentant plus de 160 000 personnes au total, les résultats obtenus suggèrent que l’exposition aux résidus de pesticides par l’alimentation peut compenser l’effet bénéfique de l’apport des fruits et légumes sur la mortalité. 

 

Un faisceau d’indices récents

Ces études ne constituent pas une preuve scientifique robustes en elles-mêmes, au sens où elles présentent des limites significatives et forment un « faisceau d’indices » d’ampleur assez limité. En particulier, pour la première, au regard du niveau d’incertitudes classiquement associé aux études d’observation, dû aux nombreux facteurs de confusion qui ne peuvent être corrigés, une risque augmenté de 25 % me parait un niveau de preuve faible. A l’inverse, selon moi, le nombre de personnes impliquées et l’indicateur suivi donnent plus de poids à la troisième.

Néanmoins, ces études peuvent être considérées comme des signaux d’alerte, qui :

  • invitent à approfondir les connaissances sur ce sujet d’intérêt.
  • Peuvent inciter certaines personnes à agir pour réduire les expositions, dans une logique de prudence [29].

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A ce stade, pour appuyer la recommandation de manger bio, en termes de risques sanitaires liés aux résidus de pesticides, l’argument le plus couramment utilisé me semble pouvoir être résumé ainsi : « les seuils réglementaires sont fixés à partir de tests de toxicité obsolètes, ne permettant pas d’assurer l’absence de risques, en particulier pour les populations les plus vulnérables : femmes enceintes, jeunes enfants… » [30-33].

 

Je note également que, depuis 2019, le Programme national nutrition santé (PNNS) recommande d’ « aller vers le bio » [47].

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Y-a-t-il des pesticides dans les aliments bio ?

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Pesticides et aliments « bio » : les produits issus de l’agriculture biologique ne contiennent pas de pesticides

Les aliments « bio », c’est-à-dire issus de l’agriculture biologique, contiennent moins de résidus de pesticides artificiels que les produits « non bio », c’est-à-dire issus de l’agriculture conventionnelle, mais ils en contiennent bien une certaine quantité [8, 34].

Plusieurs explications potentielles sont proposées, au-delà de possibles fraudes, incluant les suivantes :

  • l’agriculture biologique recouvre des situations très variées : certaines exploitations peuvent utiliser des produits importés non conformes aux standards français [2].
  • Des traces de pesticides peuvent être dues à des épandages dans un champ voisin qui, lui, n’est pas bio [35].
  • Certaines eaux souterraines contaminées peuvent être utilisés par des exploitations bio [35].
  • La réglementation encadrant l’agriculture biologique a autorisé et autorise encore des produits phytopharmaceutiques fabriqués à partir de matières d’« origine naturelle » : souffre, cuivre (ex : bouillie bordelaise), roténone (interdit en 2011), pyrèthrines, azadirachtine (huile de neem), etc. [2, 36-39].

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Contrairement à l’agriculture conventionnelle, les pesticides utilisés en agriculture biologique doivent être « d’origine végétale, animale, microbienne ou minérale, sauf si des produits ou des substances provenant de ces sources ne sont pas disponibles en quantité ou en qualité suffisante ou s’il n’existe pas d’autre solution » [38, 39]. Néanmoins, une origine dite « naturelle » ne garantit pas l’absence de toxicité et de risque.

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A présent que ces idées reçues ont été passées en revue, dont la présence de pesticides dans les aliments « bio », le prochain article va maintenant approfondir les actions qui permettent, en pratique et au niveau individuel, de diminuer l’exposition des enfants aux pesticides.

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Références – idées reçues dont « pesticides dans le bio »

  1. Ifop pour WWF France. Les Français, la consommation écoresponsable et la transition écologique. 2017. Et aussi :
  2. Martin D, Menuel G. Rapport d’information déposé par la mission d’information commune sur l’utilisation des produits phytopharmaceutiques. Assemblée Nationale, 2018. Notamment : lien. Et également :
  3. Association UFC-Que Choisir. Le bio vaut-il vraiment le coup ? Magazine Que Choisir. Septembre 2017. Et aussi :
  4. Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses). Étude de l’alimentation totale française 2 (EAT 2) – Avis de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail. 2011. Notamment : lien. Et également :
  5. Hunt A, Ortiz RA. Review and Summary of the Epidemiological Literature on Children’s Health Risks Associated with Environmental Exposures. Department of Economics and International Development University of Bath, 2014. Et également :
  6. Réseau National Alimentation Cancer Recherche (NACRe). Nutrition et prévention des cancers : des connaissances scientifiques aux recommandations. 2009. Et également :
  7. Wiseman M. The second World Cancer Research Fund/American Institute for Cancer Research expert report. Food, nutrition, physical activity, and the prevention of cancer: a global perspective. Proc Nutr Soc, 2008. Et également :
  8. European Food Safety Authority (EFSA). The 2016 European Union report on pesticide residues in food. EFSA Journal, 2018. Notamment : lien. Et également :
  9. Forman J, Silverstein J. Organic Foods: Health and Environmental Advantages and Disadvantages. Pediatrics, 2012. Notamment : lien. Et également :
  10. Bradbury KE et al. Organic food consumption and the incidence of cancer in a large prospective study of women in the United Kingdom. Br J Cancer, 2014. Et également :

Davantage de références – 1 – idées reçues dont « pesticides dans le bio »

  1. Mostafalou S, Abdollahi M. Pesticides: an update of human exposure and toxicity. 2017. Et aussi :
  2. Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm). Moins de cancers chez les consommateurs d’aliments bio. 2018. Consulté en particulier le 20/12/2018. Et également :
  3. Haut Conseil de la santé publique (HSCP). Stratégie nationale de santé : contribution du Haut Conseil de la santé. 2017. Notamment : lien. Et aussi :
  4. Institut national du cancer (INCa). Pesticides et risques de cancers. 2014. Notamment : lien. Et également  :
  5. Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST). Pesticides et santé – Résumé du rapport réalisé au nom de l’OPECST. 2010. Et aussi :
  6. Guéguen L, Pascal G. Points de vue d’Académiciens – Non, il n’est pas établi que les aliments bio protègent du cancer. Académie d’agriculture de France, 2018. Notamment : lien. Et également :
  7. Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses). Présence de traces de contaminants chimiques dans les aliments : trois questions à Roger Genet. 2018. Notamment : lien. Consulté en particulier le 16/10/2018. Et également :
  8. Autorité européenne de sécurité des aliments (AESA ; en anglais European Food Safety Authority, EFSA). The 2013 European Union report on pesticide residues in food. EFSA Journal, 2015. Et aussi :
  9. Organisation mondiale de la santé (OMS). Résidus de pesticides dans l’alimentation et risques sanitaires. Questions-réponses. 2016. Notamment : lien. Consulté en particulier le 16/10/2018. Et également  :
  10. Ministère chargé de l’agriculture. Maitrise des produits phytosanitaires – limites maximales de residus (LMR). Notamment : lien. Consulté en particulier le 14/12/2018. Et aussi :

Davantage de références – 2 – idées reçues dont « pesticides dans le bio »

  1. Valcke M et al. Human health risk assessment on the consumption of fruits and vegetables containing residual pesticides: a cancer and non-cancer risk/benefit perspective. Environment International, 2017. Et également :
  2. Reiss R et al. Estimation of cancer risks and benefits associated with a potential increased consumption of fruits and vegetables. Food Chem Toxicol, 2012. Et aussi :
  3. Nicolle-Mir L. Consommation de fruits et légumes contenant des résidus de pesticides : évaluation bénéfices/risques pour la population québecoise. Environnement, Risques & Santé, 2018. Et également :
  4. Valcke M et al. Human health risk assessment on the consumption of fruits and vegetables containing residual pesticides: A cancer and non-cancer risk/benefit perspective. Environ Int, 2017. Et aussi :
  5. Baudry J et al. Association of frequency of organic food consumption with cancer risk: Findings from the nutrinet-santé prospective cohort study. JAMA Internal Medicine, 2018. Et également :
  6. Chiu YH et al. Fruit and vegetable intake and their pesticide residues in relation to semen quality among men from a fertility clinic. Hum Reprod, 2015. Et aussi :
  7. Chiu YH et al. Intake of Fruits and Vegetables with Low-to-Moderate Pesticide Residues Is Positively Associated with Semen-Quality Parameters among Young Healthy Men. 2016. Et également :
  8. Chiu YH et al. Association Between Pesticide Residue Intake From Consumption of Fruits and Vegetables and Pregnancy Outcomes Among Women Undergoing Infertility Treatment With Assisted Reproductive Technology. JAMA Intern Med, 2018. Et aussi :
  9. Haut conseil de la santé publique (HSCP). Révision des repères alimentaires pour les adultes du futur Programme national nutrition santé 2017-2021. 2017. Notamment : lien. Et également :
  10. Science et Avenir. Manger Bio. Science et Avenir n°832, 2016. Et aussi :

 

Références – idées reçues dont « pesticides dans le bio » (suite)

  1. Chevallier L. Le Livre antitoxique. Fayard 2013. Et également :
  2. Kah O. Les Perturbateurs endocriniens. Éditions Apogée 2016. Et aussi :
  3. Cicolella A. Toxique Planète. Le Seuil 2013. Et également :
  4. Kesse-Guyot E. Alimentation bio et diminution du risque de cancers : « des résultats importants, mais à considérer avec prudence ». Interview d’Emmanuelle Kesse-Guyot, directrice de recherche à l’INRA. 2018. Consulté en particulier le 20/12/2018. Et aussi :
  5. Halimi P. La Grande détox. Calmann-Lévy 2015. Et également :
  6. Fédération Nationale d’Agriculture Biologique (FNAB). Roténone : une mise au point. 2011. Consulté en particulier le 20/12/2018. Et aussi :
  7. Dadd DL. Alerte aux produits toxiques. Actes sud 2012. Et également :
  8. Règlement (CE) n°889/2008 et règlement (CE) n°834/2007. Notamment : lien. Et aussi :
  9. Institut Technique de l’Agriculture Biologique (ITAB), Ministère chargé de l’agriculture. Guide des produits de protection des cultures utilisables en France en Agriculture Biologique. 2016. Notamment : lien. Et également :
  10. National Academy of Sciences. Carcinogens and Anticarcinogens in the Human Diet. National Academies Press 1996. Et aussi :

Davantage de références – 3 – idées reçues potentielles

  1. Autorité européenne de sécurité des aliments (AESA, en anglais European Food Safety Authority, EFSA). Cumulative dietary risk characterisation of pesticides that have chronic effects on the thyroid. 2020. Notamment : lien. Et également :
  2. Vigar V, et al. A Systematic Review of Organic Versus Conventional Food Consumption: Is There a Measurable Benefit on Human Health? Nutrients 2020. Notamment : doi. Et aussi :
  3. Mesnage R, et al. Limitations in the evidential basis supporting health benefits from a decreased exposure to pesticides through organic food consumption. Current Opinion in Toxicology 2020. Et également :
  4. Sandoval-Insausti et al. Intake of fruits and vegetables according to pesticide residue status in relation to all-cause and disease-specific mortality: Results from three prospective cohort studies. Environment International 2022. Notamment : doi. Et aussi :
    45. Rebouillat P, et al. Prospective association between dietary pesticide exposure profiles and type 2 diabetes risk in the NutriNet-Santé cohort. Environ Health 2022. Notmment : doi. Et également :
    46. Rebouillat P, et al. Prospective association between dietary pesticide exposure profiles and postmenopausal breast-cancer risk in the NutriNet-Santé cohort, International Journal of Epidemiology, 2021. Notamment : lien. Et également :
    47. Ministère en charge de la Santé. 4e Programme national nutrition santé (PNNS). Notamment : lien.

Photos notamment par Jo Zimny Photos, Laurent et Pierre Vendrin

 

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