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Bonne lecture 🙂
Chronique du livre « Polluants chimiques. Enfants en danger »
D’Anne-Corinne Zimmer, 288 pages, publié en 2009
Anne-Corinne Zimmer est journaliste scientifique et journaliste d’investigation, spécialisée en santé environnementale.
Ce livre porte sur les substances dangereuses auxquelles les enfants sont exposés par leur environnement quotidien. Il fait l’objet d’une chronique en quatre parties. Cet article est la deuxième partie de la chronique. La première partie se trouve ici : Connaitre les polluants chimiques qui mettent nos enfants en danger, avec Anne-Corinne Zimmer (1/4)
Quelques informations et points de vue intéressants, concernant la thématique « Santé des enfants et environnement »
Voici une liste d’informations et de points de vue issus du livre, en lien avec la thématique « Santé des enfants et environnement », et que je souhaite partager avec vous.
- La plupart des produits de consommation courante émettent des substances toxiques dans l’environnement quotidien des enfants : jouets, vêtements, peintures, meubles, revêtements des sols et des murs, ordinateurs, emballages alimentaires, produits ménagers, cosmétiques, etc.
- Dès 1999, la Troisième conférence ministérielle sur l’environnement et la santé, organisée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) souligne la vulnérabilité particulière des enfants face aux substances chimiques de synthèse. Elle pointe l’insuffisance des études de toxicité avant la mise sur le marché de produits chimiques, depuis plus de 50 ans.
- A l’échelle de l’évolution, les substances de synthèse sont une complète nouveauté : le corps n’arrive pas ou peu à les métaboliser puis à les éliminer. C’est pourquoi les substances toxiques s’y accumulent progressivement.
- Les substances accumulées par les femmes se transmettent à leurs bébés, qui naissent aujourd’hui avec environ 300 substances ou résidus de substances dans le sang. Personne aujourd’hui ne connait les effets à venir d’un tel niveau de contamination.
- Certaines substances peuvent être associées à des dysfonctionnements du système hormonal : il s’agit des perturbateurs endocriniens. Ces substances sont suspectées d’être un des principaux contributeurs à l’augmentation observée des malformations congénitales (hypospadias, cryptorchidie, micropénis…) et des pubertés prématurées. Les fonds publiques de recherche financent principalement des projets portant sur le traitement des maladies. La prévention et la recherche des causes des maladies correspondent à des domaines (toxicologie, épidémiologie, etc.) qui sont en train de disparaître.
- Certaines bonnes pratiques permettent de diminuer les expositions des enfants aux substances toxiques. Celles présentées dans le livre incluent :
- privilégier des aliments frais et de saison ;
- choisir des aliments issus de l’agriculture biologique, au minimum pour les jeunes enfants et les femmes enceintes ou allaitantes ;
- ne pas utiliser les couverts «spécial enfants » en plastique, dur ou souple,
- éviter les plats « spécial micro-onde » ;
- si des contenant en plastique sont utilisés, préférer ceux affichant dans le sigle recyclage de forme triangulaire (sous les bouteilles par exemple) les numéros suivants :
- le n°1 (PET – Polyéthylène terephtalate),
- le n°2 (HOPE – High density polyéthylène),
- le n°4 (LOPE – Low densitypolyéthylène),
- le n°5 (PP – Polypropylène) ;
- concernant la consommation de poissons, privilégier la consommation de petites espèces, se trouvant généralement au bas de la chaîne alimentaire (sardines, maquereaux, anchois…) au gros poissons prédateurs ;
Quelques extraits en lien avec la thématique « Santé des enfants et environnement »
Depuis plus de cinquante ans, la plupart des 100 000 substances chimiques ont été mises sur le marché dans la plus totale ignorance de leurs effets sur l’être humain ou l’environnement, c’est-à-dire sans qu’aucune évaluation des risques n’ait été entreprise de façon officielle. Ou si peu, et depuis si peu de temps, puisque, en Europe, ce n’est qu’à partir de 1981 que, pour toute nouvelle substance, des évaluations préalables, relatives à son cycle de vie et à ses effets sur les cellules vivantes sont exigées. Mais ces « substances nouvelles » introduites depuis 1981, ne sont que 5 000, soit à peine 1 % du marché actuel. Tandis que les 100 000 substances dites « existantes » représentent aujourd’hui 99 % du marché et n’ont jamais été soumises à des évaluations quant à leurs effets sur l’organisme humain.
Les organismes de trois à quinze kilos sont, de fait, soumis à une charge de polluants environnementaux équivalente à ceux d’un adulte de soixante kilos (ils respirent le même air, intérieur ou extérieur, se nourrissent d’aliments quasiment identiques). […] La teneur en additif de la nourriture, par exemple, est calculée sur la base d’une exposition admise au cours d’une vie d’adulte, ce qui signifie que tout additif sera une haute dose pour un enfant.
En échappant à notre représentation ordinaire du réel, où ce qui existe se voit et inversement, ces substances s’immiscent dans les organismes de façon parfaitement invisible. Incolores et inodores, elles se font oublier. Pas vu, pas pris, elles demeurent a priori insoupçonnables.
Devant l’accumulation de mauvaises surprises concernant l’action des substances chimiques sur les tout-petits et l’inaction des pouvoirs de régulation, pris dans leurs propres contradictions que doit-on faire ? Plutôt que d’attendre d’hypothétiques et lointaines interdictions de production de telle ou telle substance, n’est-il pas plus sensé de prendre acte des dangers reconnus pour plusieurs d’entre elles et d’agir en fonction de ces connaissances et des moyens qui se trouvent à notre portée ?
Près de vingt ans après l’interdiction de produire les PCB, on en retrouve toujours dans le sang du cordon ombilical des enfants nés aujourd’hui à des taux susceptibles de nuire au développement du cerveau et de l’organisme. Et ce n’est pas demain, ni même avant plusieurs siècles, qu’ils disparaîtront du paysage. Parce que les PCB ont contaminé la planète et se retrouvent absolument partout : dans les sols, l’air, les eaux de surface, les sédiments et donc la chaîne alimentaire. Rien d’étonnant à cela, puisqu’ils sont persistants et se stockent plus spécialement dans les graisses des organismes.
La suite de cette chronique se trouve ici : Connaitre les polluants chimiques qui mettent nos enfants en danger, avec Anne-Corinne Zimmer (3/4)
Cette chronique met en avant l’importance de protéger les enfants des substances préoccupantes, car les effets potentiels pourraient être graves et pérennes. Ce blog a pour mission de vous aider et de vous accompagner dans votre démarche ! Pour vos premiers pas, vous pouvez vous appuyer sur le guide gratuit téléchargeable ci-dessous.
2 Responses
Je viens de lire un livre intéressant (Bioaccumulation, bioamplification des polluants dans la faune terrestre, d’Annette de Vaufleury, Frédéric Gimbert et Lucien Gomot) qui rapporte, pendant les périodes jeûne des ours polaires, une augmentation de l’élimination de certains polluants persistants, dont le fameux DDT. J’imagine que ce type de phénomène doit aussi se produire chez l’Homme : je suis content de pratiquer le jeûne intermittent avec ma femme et mes enfants !
Les polluants organiques persistants (POP) ont tendance à être stockés dans les réserves graisseuses. Donc n’importe quelle perte de masse graisseuse devrait être associée à une augmentation de l’élimination de POP, notamment la perte liée à un jeûne. Après, d’autres mécanismes pourraient entrer en jeu ; à ma connaissance, ce sujet n’a pas été approfondi dans la littérature scientifique.
J’ai l’impression que le jeûne c’est un peu le miroir du tabac : si on fait une recherche sur Google avec à peu près n’importe quelle pathologie, on trouve des articles indiquant que le tabac empire les choses et des articles indiquant que le jeûne améliore les choses.