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Des « alertes santé » pour se protéger des pollutions environnementales (3/4)

Devant les épidémies actuelles d’obésité et de diabète et l’émergence de données scientifiques mettant en cause les contaminants chimiques dans ces pathologies, des politiques plus actives de réduction de la contamination des populations par ces substances chimiques sont nécessaires. - Pr. Miquel Porta

Le XXe siècle fut le siècle de l’hygiène bactériologique, le XXIe doit immédiatement devenir celui de l’hygiène chimique. À la clé, des millions de vies à sauver. – Nicolas Hulot

Chronique du livre « Alertes santé : Experts et citoyens face aux intérêts privés »

Alertes sante pollutions

de Dorothée Benoît-Browaeys et André Cicolella, 420 pages, publié en 2005

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Dorothée Benoit Browaeys est journaliste scientifique.

André Cicolella est chimiste et toxicologue, ancien conseiller scientifique à l’Institut national de l’environnement industriel et des risques (Ineris) et enseignant à Sciences Po. Il est le président du Réseau Environnement Santé (RES). André Cicolella est un des lanceurs d’alerte les plus connus en France, notamment pour ces travaux sur le bisphénol A (biberons, contenants alimentaires) et sur le perchloroéthylène (solvant utilisé dans les installations de nettoyage à sec).

Ce livre décrit et analyse les « alertes santé » les plus connues en matière de santé environnementale. Les auteurs font des propositions de refonte du système de sécurité sanitaire actuel. Ces propositions visent, notamment, à s’appuyer sur la société civile pour mieux identifier et gérer les risques sanitaires d’aujourd’hui.

Cette chronique comprend quatre parties ; cet article est la troisième partie. Elle porte notamment sur la notion de fenêtre de vulnérabilité et sur la gestion d’une crise sanitaire. La première partie se trouve ici : Des « alertes santé » pour se protéger des pollutions environnementales (1/4)

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Quelques informations et points de vue intéressants, concernant la thématique « Santé des enfants et environnement »

Voici une liste d’informations et de points de vue issus du livre, en lien avec la thématique « Santé des enfants et environnement », et que je souhaite partager avec vous.

  • Le principe « la dose fait le poison » est bien connu. La période d’exposition est également un paramètre essentiel. Une dose d’exposition aura beaucoup plus d’impact pendant les premières années de vie que pendant l’âge adulte ; de plus, une exposition pendant l’enfance peut ne produire des effets qu’à l’âge adulte.
  • La réalité est plus complexe que les simplifications utilisées par les évaluations de risque classiques : il n’existe ni homme standard, ni population homogène, ni de seuil dose valable pour tous.
  • Le nombre de molécules synthétisées par l’industrie est estimé à environ 23 millions.
  • La révolution biomédicale de l’après-guerre s’est basée sur le principe qu’il existe une réponse de type curative aux problèmes de santé. Ce principe s’est avéré impuissant à endiguer la progression des cas de cancers, d’asthme, d’obésité et de diabète, de maladies neurodégénératives, de maladies mentales, d’atteinte de la reproduction… Une nouvelle révolution de santé publique est aujourd’hui nécessaire : elle doit se baser sur la compréhension de l’origine de ces maladies et agir sur les causes identifiées.
  • En termes d’environnement et de santé humaine, comme toute avancée technologique majeure, les nanotechnologies présentent des inconnues : elles peuvent apporter d’énormes bénéfices et aussi présenter de nouveaux risques. Certaines questions légitimes peuvent être posées : qu’adviendra-t-il quand les nanoparticules et les nanomatériaux vont pénétrer dans les sols, les eaux, l’air… et dans nos corps ? Malheureusement, avant que l’on ait pu apporter des réponses satisfaisantes, les nanoparticules sont déjà massivement utilisées.
  • Même si cela peut paraître contre-intuitif, l’air est plus pollué à l’intérieur des lieux de vie qu’à l’extérieur, dans la rue. Or nous passons en moyenne 90 % de notre temps des environnements intérieurs.
  • Par exemple, l’ozone est consommé lorsqu’il pénètre dans l’environnement intérieur : il réagit avec les moquettes, avec des produits émis par les désodorisants ou les produits ménagers, etc. Ces réactions peuvent générer de nouveaux composés plus toxiques que l’ozone.

 

Alertes sante pollutions3

 

Quelques extraits en lien avec la thématique « Santé des enfants et environnement »

De nouvelles maladies, comme l’hyperactivité de l’enfant, l’hypersensibilité chimique multiple, remettent en cause certaines frontières comme celle entre maladie physique et maladie mentale.

[Les vulnérabilités spécifiques aux enfants ont conduit] l’Agence pour l’environnement américaine (EPA) à émettre des lignes directrices spécifiques pour évaluer le cancer en affectant d’un facteur spécifique supplémentaire de 10 la période d’exposition infantile (0-2 ans) et de 3 les 2-15 ans. Les États-Unis ont également retenu un facteur de sécurité supplémentaire de 10 pour fixer les seuils de résidus dans les produits alimentaires. Il est curieux que ces mesures n’aient pas été reprises ou, à tout le moins, n’aient pas fait l’objet d’un débat en Europe. Les jeunes Américains ne sont pas fondamentalement différents des jeunes Européens…

Comme souvent lors des crises sanitaires, la priorité des pouvoirs publics a été de contenir les populations, de les gérer, sans laisser prise au moindre doute. Les habitants ont déployé une énorme énergie pour atteindre les instances publiques. C’est seulement sous la contrainte et la pression des médias, que des investigations ont été lancées. Tout a été obtenu « à l’arraché » Il a fallu anticiper sur les hypothèses toxiques pour forcer les autorités à mener les analyses.

Cette affaire illustre aussi l’impréparation des institutions à répondre à ce type de demandes, en termes de registres de maladies […], mais aussi d’évaluation de l’exposition. […] Plus largement, ce qui est mis en évidence, ici comme ailleurs, c’est la carence en termes de connaissances sur la toxicité des substances, de leur devenir dans l’environnement et de leur impact en cas d’exposition combinée sur la santé. […] Impréparation aussi en termes de philosophie de l’action : les citoyens qui demandent des comptes sont vécus comme des gêneurs qu’il faut à tout prix rassurer, d’où leur sentiment d’insatisfaction permanent.

Le sort de notre espèce est indissolublement lié à celui des autres. La carte de la biodiversité des lichens en milieu urbain se superpose à celle des cancers… Quand le système nerveux des abeilles est déréglé par un pesticide, qu’en est-il du nôtre ?

Les frontières entre disciplines scientifiques vont se trouver bouleversées. Celles entre professionnels de santé, scientifiques et citoyens aussi. Car beaucoup de ces nouvelles maladies sont, dans un premier temps, décrites par les intéressés eux-mêmes (hypersensibilité chimique multiple ou HCM), syndrome des combattants de la guerre du Golfe, fatigabilité chronique, hyperactivité de l’enfant et trouble de l’attention ou ADHD, infertilité inexpliquée…) avant même les scientifiques, qui raisonnent trop souvent avec des classifications anciennes qui induisent un quiproquo fréquent : « Votre maladie ne peut exister, car elle n’a jamais été décrite » !

Les perturbateurs endocriniens doivent devenir la préoccupation majeure des responsables de la santé publique. – Organisation mondiale de la santé (OMS)

La perturbation endocrine peut survenir à des concentrations bien plus faibles que celles qui inquiètent habituellement les toxicologues. Parfois, les concentrations élevées peuvent interrompre les effets qui se produisent à faibles doses.

Les phtalates sont présents dans la quasi-totalité de la population puisque, dans un échantillon de 2 540 Américains âgés de plus de six ans, on a trouvé l’un ou l’autre de leurs métabolites dans 97 % des échantillons urinaires.

L’introduction d’une nouvelle technologie ne s’est jamais faite jusqu’à présent en connaissance des risques pour la santé des populations. On sait aujourd’hui ce qu’il en coûte, en impact sanitaire et économique, de l’amiante au plomb dans l’essence, en passant par le nucléaire ou les pesticides organochlorés. Une fois ces technologies lancées, il faut des décennies pour revenir en arrière. On peut penser que, instruites par ces expériences, nos sociétés se donnent aujourd’hui les moyens d’agir différemment. C’est loin d’être le cas, comme le montre l’exemple des nanotechnologies.

 

La quatrième partie de cette chronique se trouve ici : Des « alertes santé » pour se protéger des pollutions environnementales (4/4)

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Cette chronique met en avant l’importance de protéger les jeunes enfants des substances chimiques dangereuses, car les effets potentiels pourraient être graves et pérennes. Ce blog a pour mission de vous aider et de vous accompagner dans votre démarche ! Pour vos premiers pas, vous pouvez vous appuyer sur le guide gratuit téléchargeable ci-dessous.

Photo par Justin Clements

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