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Pollutions environnementales : protéger le cerveau des enfants avec le Pr Grandjean (2/4)

De nombreuses substances chimiques peuvent perturber le développement d’un cerveau sain, certaines à de très faibles niveaux d’exposition. - collectif TENDR

Il est essentiel d'investir dans la santé des enfants si l'on veut assurer le développement humain et économique, et la santé des enfants doit être protégée contre les risques liés à l'environnement. - Dr Marc Danzon, alors directeur régional de l'OMS pour l'Europe.

Chronique du livre « Cerveaux en danger : protégeons nos enfants »

Cerveaux danger Philippe Grandjean

de Philippe Grandjean, 300 pages, publié en 2016

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Philippe Grandjean est médecin épidémiologiste danois, spécialiste de santé environnementale. Il est professeur à l’Université du Danemark du Sud et à l’université Harvard (États-Unis).

Ce livre décrit comment les polluants du quotidien peuvent altérer le développement du cerveau des enfants. Cette altération est rarement décelée et peut être irréversible. L’auteur présente ses recommandations visant à protéger les enfants.

Ce livre fait l’objet d’une chronique en quatre parties ; cet article est le deuxième article de la chronique. Il porte notamment sur le niveau de connaissances de la toxicité des substances et les potentiels « effets cocktails ». La première partie se trouve ici : Pollutions environnementales : protéger le cerveau des enfants avec le Pr Grandjean (1/4)

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Quelques informations et points de vue intéressants, concernant la thématique « Santé des enfants et environnement »

Voici une liste d’informations et de points de vue issus du livre, en lien avec la thématique « Santé des enfants et environnement », et que je souhaite partager avec vous.

  • La recherche d’informations sur l’altération chimique des cerveaux pose plusieurs difficultés importantes :
    • considéré individuellement, un produit chimique peut ne pas présenter de toxicité grave ou visible. Pourtant, une toxicité significative peut apparaître en cas de mélange de plusieurs produits chimiques, ce qui correspond à l’exposition réelle des personnes. On parle d’ « effet cocktail ».
    • seuls les écarts les plus flagrants par rapport à un développement optimal sont susceptibles de donner lieu à un diagnostic médical. Par exemple, les troubles d’apprentissage ou de mémorisation sont rarement diagnostiqués. Ils ne sont pas non plus repérés par les statistiques médicales classiques ;
    • les potentielles altérations du cerveau sont lentes : elles peuvent mettre plusieurs années à pouvoir être identifiables ;
    • rassembler les preuves adéquates de la toxicité de chaque produit chimique, considré isolément, peut prendre des décennies. C’est pourquoi, parmi les milliers de polluants présents dans l’environnement, seule la toxicité d’un petit nombre de produits est aujourd’hui bien documentée ;
    • les tests de toxicité sur le développement cérébral ne font l’objet d’aucune obligation légale : les données nécessaires à une évaluation des risques sont donc rares ;
    • les médecins ont souvent peu de connaissances sur ce sujet à forts enjeux. Les manuels de médecine eux-mêmes n’étudient pas la vulnérabilité du développement cérébral, au regard des substances chimiques.
  • D’après de nombreuses mesures, plusieurs centaines de produits chimiques industriels circulent dans le sang fœtal des bébés d’aujourd’hui. Ces mesures représentent un indicateur symbolique de l’ampleur de la contamination de l’environnement.
  • Certains produits chimiques sont persistants : ils se dégradent très lentement dans l’environnement. Une fois absorbés, ils restent présents dans l’organisme et peuvent se transmettre à la génération suivante.

 

Cerveaux danger Philippe Grandjean2

 

Quelques extraits en lien avec la thématique « Santé des enfants et environnement »

Le paradoxe crève les yeux. Les nouveaux médicaments sont testés sur des volontaires. Or il est impossible d’effectuer des essais cliniques contrôlés de produits chimiques environnementaux, car cela exigerait de mettre quotidiennement des enfants ou des femmes enceintes au contact de telle ou telle substance. Même si la dose supérieure ne dépassait pas l’exposition maximale relevée dans l’environnement ordinaire, une telle étude, surtout menée sur des populations vulnérables, serait critiquée à juste titre et n’obtiendrait jamais l’approbation des comités d’éthique. Et comme il nous est impossible d’étayer nos travaux par une étude contrôlée des produits soupçonnés d’être à l’origine d’altérations cérébrales, l’exposition insidieuse et indésirable des enfants et des femmes enceintes à ces substances se poursuit.

Aucune évaluation correcte des risques n’a précédé l’introduction de nombreuses technologies. […] L’actuelle législation de l’Union européenne (UE) elle-même n’exige aucun test spécifique de toxicité cérébrale. En raison de cette lacune, tous les produits chimiques et tous les processus de fabrication déjà en usage peuvent être présentés comme inoffensifs tant que le contraire n’a pas été prouvé.

Les étiquettes des produits de consommation ne mentionnent pas la plupart des substances toxiques, lesquelles sont de surcroît invisibles, inodores et sans saveur. Un lot de jouets peut contenir d’importantes quantités de produits toxiques comme les phtalates, mais le dégagement de ces substances lorsqu’un enfant porte son jouet à la bouche peut être négligeable par rapport au dégagement dû à un autre produit dont la concentration de phtalates est pourtant inférieure.

Certains magasins refusent désormais de vendre des articles contenant des produits chimiques toxiques, comme les phtalates ou les composés perfluorés, et les consommateurs ne peuvent que s’en réjouir. Mais comment savoir si un jouet ne contient pas une autre substance ou un produit de substitution dont on ignore encore la toxicité potentielle ?

L’inertie de la science constitue un obstacle, parmi d’autres. Pendant que les comités d’experts dissèquent les résultats de recherche, on pourrait éviter à des milliers, voire à des millions, d’enfants de souffrir des effets pernicieux de certains produits. Cette inertie est aggravée par les fabricants de produits chimiques et les industriels qui contestent la validité des preuves et exigent constamment un surcroît de documentation. Ces intérêts ont, à maintes reprises, manipulé les recherches sur l’altération chimique des cerveaux et forgé de toutes pièces des éléments d’incertitude propres à jeter le doute sur les conclusions et sur la crédibilité des scientifiques. Il existe indéniablement des incertitudes, mais le coût de l’altération cérébrale est trop exorbitant pour que l’on puisse accepter de laisser endommager les cerveaux des générations à venir simplement parce que nos connaissances sont incomplètes.

À partir des connaissances dont on dispose, j’aurais tendance à affirmer que le développement cérébral est si vulnérable que la protection contre l’exposition aux produits chimiques doit être une priorité absolue. Toute exception à cette règle de base ne devrait être admise qu’après présentation d’une documentation convaincante. Autrement dit, il convient de considérer que les produits chimiques représentent une menace pour le développement cérébral sauf preuve du contraire (et non l’inverse comme c’est le cas actuellement).

De toute évidence, l’industriel et le médecin ne sont pas d’accord sur la masse d’informations nécessaires pour parvenir à une conclusion en matière de sécurité.

Après l’accouchement, la mère produit du lait dont la composition nutritionnelle est idéale pour le nourrisson. Malheureusement, de nombreux polluants lui sont transmis en même temps que ces lipides essentiels. Après plusieurs mois d’allaitement, le sang de l’enfant peut avoir accumulé des concentrations de ces substances plus élevées que celles de sa mère. Cette situation est appelée le « dilemme du sevrage ». Est-il préférable de privilégier le lait maternel nutritif mais contenant une concentration de polluants persistants ou un lait maternisé et des aliments pour bébé dont la composition peut être différente de celle du lait maternel tant par leurs nutriments que par leurs polluants ? Dans la plupart des cas, il ne fait guère de doute qu’un allaitement de plusieurs mois est généralement bénéfique au nourrisson. Mais des études scientifiques ont mis en évidence une grande variabilité de ces bienfaits, liée à la durée de l’allaitement. Bien qu’elles n’aient généralement pas fait l’objet de débat, on ne peut exclure que certaines de ces différences (surtout dans les cas où l’allaitement ne semble apporter aucun bénéfice) reflètent les variations de la contamination du lait par des substances toxiques comme les pesticides et d’autres produits chimiques industriels. Un allaitement prolongé dans des populations particulièrement exposées pourrait donc potentiellement faire pencher la balance dans l’autre sens et entraîner plus d’inconvénients que d’avantages.

 

La troisième partie de cette chronique se trouve ici : Pollutions environnementales : protéger le cerveau des enfants avec le Pr Grandjean (3/4)

 

Cette chronique met en avant l’importance de protéger les jeunes enfants des substances chimiques dangereuses, car les effets potentiels pourraient être graves et pérennes. Ce blog a pour mission de vous aider et de vous accompagner dans votre démarche ! Pour vos premiers pas, vous pouvez vous appuyer sur le guide gratuit téléchargeable ci-dessous.

Photo par GreenFlames09

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