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Bonne lecture 🙂
Chronique du livre « Un empoisonnement universel »
de Fabrice Nicolino, 448 pages, publié en 2014
Fabrice Nicolino est journaliste. Ses analyses portent sur différents domaines : écologie, agriculture, alimentation, santé…
Ce livre est une enquête sur l’ampleur de la présence et des effets des produits chimiques se trouvant dans notre environnement quotidien.
Ce livre fait l’objet d’une chronique en quatre parties. Cet article est le premier article de la chronique.
Quelques informations et points de vue intéressants, concernant la thématique « Santé des enfants et environnement »
Voici une liste d’informations et de points de vue issus du livre, en lien avec la thématique « Santé des enfants et environnement », et que je souhaite partager avec vous.
- La contamination de l’environnement par des substances chimiques est présentée comme un phénomène très complexe, pour lequel il faudrait se remettre aux jugements d’experts. Cette affirmation peut être justifiée du point de vue de certains aspects techniques. En revanche, décider quel niveau de risque est acceptable est un exercice qui doit tenir se baser sur l’opinion des citoyens.
- L’industrie de la chimie mène une guerre non déclarée contre ce qui est vivant. Comme l’alchimie en son temps, cette industrie s’appuie sur le besoin humain de dépasser les limites imposées par la nature : maladies, contraintes matérielles, potentielle rareté de la nourriture, nuisances de la part d’autres espèces, etc. Au début du XXe siècle, elle a généré l’espoir de régler tous les problèmes grâce à son action sur la matière.
- Hippocrate considère que toute maladie est générée par un déséquilibre interne au corps. Paracelse propose une autre vision : une maladie provient et est influencée par des agents extérieurs. Ce changement de point de vue ouvre la voie à l’utilisation de médicaments.
- Pour rassurer la population, l’industrie chimique s’efforce de maîtriser le vocabulaire utilisé pour désigner les produits chimiques et leurs effets. Par exemple, le terme « protection des plantes » est utilisé pour désigner l’action des pesticides ; « matière active » pour les substances toxiques pour le vivant, « modulateurs endocrinien » pour les perturbateurs endocriniens, etc.
- Plusieurs produits chimiques, aujourd’hui interdits en raison de leur toxicité, ont été considérés comme de véritables miracles dans les premiers temps de leur commercialisation. C’est le cas par exemple de pesticides très puissants, comme le célèbre DDT par exemple.
- La biologiste américaine Rachel Carson est la première figure d’envergure à comprendre l’impact des produits chimiques sur les équilibres naturels. Elle dénonce la logique irresponsable de l’industrie des pesticides et sa démarche de désinformation. Son livre le plus connu, Le printemps silencieux (Silent spring), est publié en 1962.
- Les matières plastiques sont présentes dans à peu près toutes nos activités du quotidien. De nombreux additifs peuvent être ajoutés à la résine initiale. Par exemple : des plastifiants – dont les fameux phtalates – des colorants, des solvants, des catalyseurs, des durcisseurs, des stabilisants, des ignifugeants, des lubrifiants, des antifongiques, des antistatiques… En fonction des propriétés souhaitées pour le plastique, plusieurs milliers d’additifs différents peuvent être utilisés.
- Le poids total de l’ensemble des additifs varie selon les produits : de quelques pour cent à plus de 100 % du poids de la résine initiale. Par exemple, les phtalates peuvent représenter plus de la moitié du poids d’un rideau de douche en plastique.
- Une partie de ces additifs peut se détacher du plastique et pénétrer les organismes vivants, le corps humain en particulier.
Quelques extraits en lien avec la thématique « Santé des enfants et environnement »
- La chimie doit venir au secours des communautés humaines menacées. C’est grâce au laboratoire que la famine pourra se changer en abondance. – William Crookes. 1898. British Association for the Advancement of Science
- Au cours du Grenelle de l’environnement mis en scène en 2007 par Nicolas Sarkozy, alors président de la République, M. Borloo – ministre de l’Écologie – avait promis de réduire l’usage des pesticides en France de 50 % en dix ans. Sommes-nous sur la bonne route ? Avons-nous au moins atteint la première étape ? La France est toujours, fièrement, le premier consommateur de pesticides en Europe. Et sa consommation, loin de diminuer, a augmenté de 2,7 % entre 2009-2010 et 2010-2011. Une étude d’avril 2013 de l’Institut national de veille sanitaire (InVS) révèle d’ailleurs que les Français ont davantage d’organochlorés, d’organophosphorés, de pyréthroïdes dans le corps que les Britanniques, les Allemands, et même les Américains ou les Canadiens.
- Le sujet des LMR [Limite maximale de résidus pour les produits pesticides, biocides, médicamenteux…] est complexe, mais disons sans insister davantage que celles-ci sont incapables de protéger quelque consommateur que ce soit. […] Les LMR ne prennent même pas en compte les effets combinés, dits de synergie, des molécules de synthèse ingérées. La chimie de base repose pourtant sur l’interaction des molécules, lesquelles fabriquent inévitablement d’autres composés et sous-produits. Les LMR n’en disent rien.
- Du 20 au 24 mai 2007, 200 scientifiques venus des cinq continents se réunissent pour un colloque aux îles Féroé, entre Écosse et Islande. La plupart sont de grands spécialistes dans leur domaine – pédiatrie, toxicologie, épidémiologie. Au reste, la réunion est placée sous l’autorité de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), des célèbres Centers for Disease Control and Prevention (CDC) américains et de l’Agence européenne pour l’environnement (AEE). Pendant quatre jours, on débat des risques que la chimie de synthèse fait courir à l’embryon, puis au foetus, jusqu’à l’adolescence. Une déclaration dite de consensus, passionnante, sert de conclusion à ces importants travaux. […]. On en retiendra quelques notables extraits, parmi lesquels : […]
- « Étant donné l’omniprésente exposition à tant de toxiques, il faut redoubler d’efforts pour prévenir leurs dommages éventuels. Mais une telle prévention ne devrait pas attendre des preuves détaillées concernant les risques individuels. » […]
- « L’évaluation des risques liés aux produits chimiques nécessite de prendre en compte la sensibilité du développement fœtal et les implications à long terme d’une “programmation” défavorable d’une grande variété d’organes associés. Bien qu’il existe des tests permettant d’évaluer la toxicité dans les domaines de la reproduction, du développement neurologique et de l’immunité, ces tests ne sont pas couramment employés, et, pour cette raison, les effets potentiels ne sont pas nécessairement pris en compte dans les normes de sécurité pour les expositions environnementales. » […]
- « L’ancien paradigme, développé il y a plus de quatre siècles par Paracelse, était que “la dose fait le poison”. Cependant, pour les expositions subies au cours du développement le plus précoce, un autre paradigme, crucial mais largement ignoré, considère que “le timing fait le poison”. Ce paradigme plus large mérite une grande attention si l’on veut protéger le fœtus et l’enfant contre des risques évitables. »
La suite de cette chronique se trouve ici : Pollutions chimiques dans notre environnement quotidien : l’enquête de Fabrice Nicolino (2/4)
Cette chronique met en avant l’importance de protéger les jeunes enfants des substances chimiques dangereuses, car les effets potentiels pourraient être graves et pérennes. Ce blog a pour mission de vous aider et de vous accompagner dans votre démarche ! Pour vos premiers pas, vous pouvez vous appuyer sur le guide gratuit téléchargeable ci-dessous.
Photo par Prisoner 5413
2 Responses
J’ai lu le livre il y a quelques annees et j’avais été particulierelent frappé par ke chapitre sur le lien entre industries chimiques et industries de guerre…
Hello Fx !
Cette partie m’a beaucoup intéressé aussi ; je l’ami trouvée très documentée.
Elle ne fait pas partie du périmètre de la chronique : je me focalise sur les liens avec les enfants et l’environnement quotidien. Elle m’à intéressé en tant que citoyen