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Bonne lecture 🙂
Chronique de « Raising Elijah »
de Sandra Steingraber, 370 pages, publié en 2011
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Sandra Steingraber est une des figures les plus connues du domaine de la santé environnementale. Biologiste universitaire, généralement considérée comme militante écologiste et lanceuse d’alerte, certains considèrent qu’elle s’inscrit à la suite d’icônes telles que Rachel Carson ou Théo Colborn. Elle est notamment connue pour son travail d’enquête sur les pollutions environnementales pouvant favoriser l’apparition de certaines pathologies pendant l’enfance. Raising Elijah décrit l’enquête qu’elle a menée au cours des premières années de vie de son fils, Elijah.
Cette article est le troisième d’une série de quatre articles. Le premier se trouve ici : Elever et protéger un enfant en temps de crise environnementale, avec Sandra Steingraber (1/4)
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Quelques informations et points de vue intéressants, concernant la thématique « Santé des enfants et environnement »
Voici une liste d’informations et de points de vue issus du livre, en lien avec la thématique « Santé des enfants et environnement », et que je souhaite partager avec vous.
- Selon Peter Sandman, un expert en communication des risques, nous évitons instinctivement les informations qui déclenchent des émotions jugées intolérables, telles qu’une grande peur ou une profonde culpabilité. Face à des informations trop difficiles à supporter, nous préférons parfois regarder ailleurs.
- Selon plusieurs études, les concentrations en pesticides dans l’urine des enfants diminuent significativement s’ils se mettent à manger une nourriture issue de l’agriculture biologique. Après environ une semaine d’alimentation bio, les concentrations diminuent en dessous des niveaux détectables de pesticides.
- Ironiquement, les fruits les plus appréciés des enfants figurent souvent parmi les fruits contenant le plus de résidus de pesticides : fraises, pêches, pommes, etc. Pour diminuer l’exposition des enfants à des substances préoccupantes, ces fruits pourront donc être choisis préférentiellement parmi ceux issus de l’agriculture biologique.
- Les phtalates sont un groupe de substances chimiques synthétiques, qui migrent facilement dans l’air intérieur, la poussière domestique et la nourriture. Pratiquement tous les Américains ont des phtalates dans leur sang, et les enfants ont des niveaux plus élevés que les adultes. Certains phtalates sont des perturbateurs hormonaux et, à ce titre, présentent des risques spécifiques pour les enfants. Ils sont associés à des troubles du développement génital chez les garçons, par exemple, et à une puberté plus précoce chez les filles. Des études chez les enfants montrent des associations entre l’exposition aux phtalates à la maison et le risque d’asthme et d’allergies.
- Parce que les phtalates sont des perturbateurs hormonaux et des irritants respiratoires, la réglementation américaine interdit maintenant six types de phtalates dans les jouets pour enfants. Mais la réglementation ne protège pas les enfants contre les phtalates émis par le plancher ou le papier peint, par exemple ; elle ne les protège pas non plus pendant leur vie prénatale, ce qui nécessiterait de protéger leur mère.
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Quelques extraits en lien avec la thématique « Santé des enfants et environnement »
Il vaut la peine de réfléchir à ce que nous sommes prêts à faire pour protéger nos enfants contre les dommages potentiels et pourquoi. Quand prendrons-nous des mesures de précaution et quand hausserons-nous les épaules en espérant simplement que tout ira bien ? Et comment ces actions seront-elles jugées ? Lorsque j’ai inscrit [ma fille] à des cours de sécurité aquatique à la Croix-Rouge et que j’ai passé mes samedis matins assise dans les gradins de la piscine, j’étais considérée comme une bonne mère. Quand j’ai apporté des données sur la contamination à l’arsenic dans le centre communautaire, j’ai été considérée comme alarmiste (en fait, je crois que l’adjectif était « hystérique »).
Cela vaut la peine de reconsidérer ce paramètre fondamental autour duquel gravitent les parents qui travaillent : la commodité. Dans notre monde où tout va vite, ainsi va le récit dominant : des expositions chimiques de faibles niveaux sont le prix à payer pour la commodité.
Ce rapport documentait que la principale source d’exposition aux pesticides pour les enfants était l’alimentation. Il a également mis au jour des lacunes réglementaires, comme le fait que le niveau maximal permis pour les pesticides dans le jus de pomme avait été fixé en ayant en tête des adultes, même si — préparez-vous pour ne pas être surpris — la moyenne annuelle de consommation de jus de pomme, pour les enfants âgés d’un an, est quatorze fois plus élevée que celle de l’adulte moyen.
Les hormones dirigent des processus biologiques tels que le taux métabolique et l’absorption du glucose ; ils provoquent également le déroulement de grands événements dans le corps, tels que le début de la maturation sexuelle. En cela, les hormones sont les véritables chefs d’orchestre de la symphonie appelée développement de l’enfant. Tout comme le coup d’une baguette peut ruiner le jeu des cymbales, les hormones peuvent provoquer des effets dramatiques à des concentrations de l’ordre de parties par milliard. Les pesticides ayant la capacité d’imiter ou d’interférer avec les hormones humaines peuvent ainsi créer des risques disproportionnés par rapport à la dose et dépendants du moment de l’exposition.
A la question de savoir si les aliments biologiques sont plus sains pour nos enfants, j’ai deux réponses. En tant que biologiste, je dis que je ne sais pas. (Les nutritionnistes disent aussi qu’ils ne savent pas.) L’accumulation de preuves semble aller dans ce sens, mais il faut faire plus d’études pour en être certain. […] En tant que mère, ma position est moins équivoque. Lorsque les résultats de l’étude nationale sur les enfants seront finalement publiés dans vingt ans, je n’aurai plus d’enfants dans ma maison. Tant que c’est encore le cas, mon travail est d’éviter les situations qui semblent intrinsèquement dangereuses. Tous les pesticides sont intrinsèquement des poisons, et tous les pesticides organophosphorés sont, intrinsèquement, des poisons cérébraux. Je ne nourris donc pas mes enfants avec des aliments cultivés avec des pesticides. Point à la ligne.
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La suite de cette chronique se trouve ici : Elever et protéger un enfant en temps de crise environnementale, avec Sandra Steingraber (4/4)
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Cette chronique met en avant l’importance de protéger les enfants des substances préoccupantes, présentes dans leur environnement, car les effets potentiels pourraient être graves ou pérennes. Ce blog a pour mission de vous aider et de vous accompagner dans votre démarche ! Pour vos premiers pas, vous pouvez vous appuyer sur le guide gratuit téléchargeable ci-dessous.
Photo par Guillaume Carta