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Bonne lecture 🙂
.Chronique du film-documentaire « Demain tous crétins ? »
Réalisé par Sylvie Gilman et Thierry De Lestrade, diffusé sur Arte le 11 novembre 2017
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Ce documentaire porte sur l’exposition des bébés et des enfants à diverses substances pouvant altérer leurs fonctions cérébrales.
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Quelques informations et points de vue intéressants, concernant la thématique « Santé des enfants et environnement »
Voici une liste d’informations et de points de vue issus du documentaire, en lien avec la thématique « Santé des enfants et environnement », et que je souhaite partager avec vous.
- L’armée fait passer à ces appelés des tests de quotient intellectuel (QI), les mêmes depuis très longtemps. Une analyse des données obtenues lors des dernières décennies montrent une augmentation de QI jusque dans les années 1990, puis une baisse, année après année.
- la baisse de QI n’est pas la seule menace pour le cerveau des enfants, car des troubles du comportement sont de plus en plus fréquemment observés : hyperactivité, déficit d’attention, autisme, troubles de l’apprentissage…
- Entre 1990 et 2001, le nombre d’enfants diagnostiqués autistes a augmenté de 600 % en Californie. Cette tendance est également observée dans d’autres Etats en Amérique.
- La période intra-utérine est une période de grande vulnérabilité pour le cerveau en construction des bébés.
- Pendant cette période, le développement du cerveau est piloté par le système hormonal, et tout particulièrement par une glande endocrine appelée thyroïde. Pour fabriquer des hormones, qui vont jouer le rôle de messagers chimiques, la thyroïde a besoin d’iode. La première chose à faire pour protéger le cerveau des bébés est donc de s’assurer que les femmes enceintes ne soient pas carencées en iode, que l’on trouve par exemple dans les fruits de mer et dans le sel iodé.
- L’action de la thyroïde peut également être perturbée par des molécules chimiques de synthèse, composées de substances dont la structure est proche de celle de l’iode : chlore, brome, fluor… Le corps peut confondre ces molécules avec des hormones thyroïdiennes. Ces molécules, faisant partie de la famille des perturbateurs endocriniens, sont fortement suspectées d’interférer avec le développement du cerveau des bébés. Les exemples les plus étudiés incluent :
- les PCB, qui contiennent du chlore, et qui ont été introduits dans les transformateurs électriques, les plastiques, les peintures, les colles… Malgré leur interdiction dans les années 80, les PCB sont des molécules très persistantes : elles sont encore classiquement mesurées dans l’environnement et, par accumulation le long de la chaîne alimentaire, dans les aliments que nous ingérons. Des effets sur le système nerveux ont notamment été montrés dans des expériences de laboratoires, sur des rats et sur des cellules humaines ;
- les retardateurs de flamme, qui contiennent souvent du brôme, qui ont pour fonction de ralentir l’inflammation des produits et donc de réduire les risques d’incendies. Ces molécules sont présentes dans les téléviseurs, les ordinateurs, les téléphones portables, dans certains matelas et mousses de canapés. Dans les années 1970, ces molécules étaient ajoutées aux pyjamas des jeunes enfants et constituaient un argument publicitaire. Aujourd’hui, ils se trouvent encore dans de nombreux articles de puériculture rembourrés, comme les coussins d’allaitement par exemple. La présence de retardateurs de flamme dans le sang des mères a été corrélée avec des déficits neurologiques et une diminution du QI à l’âge de 7 ans. De manière ironique, aux Etats-Unis et en France, les agences sanitaires ont récemment remis en cause l’utilité des retardateurs de flamme contre le risque d’incendies ;
- les pesticides, qui peuvent contenir du chrome, du brome et du fluor. La fonction des pesticides est de tuer certains être vivants ; la plupart des pesticides le font en s’attaquant à leur cerveau. Chez des femmes enceintes issues de populations agricoles, en Californie, la présence de résidus de pesticides dans le corps a été associée à des troubles du développement du cerveau, se traduisant de différentes manières : réflexes anormaux chez les nouveaux-nés, retards intellectuels chez les enfants de deux ans, baisse de QI chez les enfants de sept ans, déficits d’attention et hausse des symptômes autistiques… Des tendances similaires ont été observés chez des enfants urbains, exposés par des pesticides domestiques, comme ceux utilisés pour lutter contre les blattes et les cafards.
- Le placenta ne constitue pas une barrière étanche contre les substances chimiques.
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Quelques extraits en lien avec la thématique « Santé des enfants et environnement »
Le cerveau des enfants à naître est aujourd’hui menacé. Le danger qui plane sur le cerveau des bébés menace aussi le futur de l’humanité.
Depuis 20 ans, le QI a baissé de deux points par décennie en Finlande. Les mêmes tendances ont été observées en Estonie et en France.
Nous devenons de plus en plus stupides. Ça se passe en ce moment et ça ne va pas s’arrêter… et on a intérêt à réfléchir à ce qu’on va faire avec ça.
Reverrons nous un jour un autre Bach ? Un autre Mozart ?
On a réalisé des études [sur le taux d’enfants diagnostiqués autistes] tous les deux ans, et les résultats sont passés de 1/250 à 1/150, puis à 1/110 et deux ans plus tard à 1/90, et puis plus récemment à 1/68, ce qui est une augmentation très très rapide. Et ça pose vraiment la question : qu’est-ce qui est en train de se passer ?
Les produits chimiques s’évaporent, puis retombent dans la poussière. La poussière se pose sur nos mains, et donc quand nous mangeons, nous finissons par les avaler. Les enfants qui traînent dans la poussière et qui mettent leurs mains à leur bouche ont donc des taux qui peuvent être 3 à 5 fois, voire 30 fois supérieurs à ceux de leurs parents, ce qui est très mauvais car les jeunes enfants sont les plus vulnérables à ces produits chimiques.
En Europe, les législations diffèrent d’un pays à un autre : bien malin celui qui pourra affirmer avec certitude qu’il n’est pas allongé sur un tapis ou une mousse traités aux retardateurs de flamme.
Les pesticides sont fabriqués pour attaquer les fonctions cérébrales.
[Concernant les pesticides] si vous regardez les enfants des mères les plus exposées et ceux des mères les moins exposées, vous obtenez une différence de QI de 7 points. [A l’échelle de la population, l’extrapolation de ces résultats] pourrait conduire à une augmentation de 50 % des enfants ayant besoin d’une assistance particulière.
Ce type de problèmes peut passer inaperçu, car tous ces enfants jouent dans la même cour de récréation, comme des enfants normaux. Donc on peut faire comme si les choses allaient bien. Ce n’est pas le cas et ça va être juste de pire en pire.
Nous ne savons pas combien de molécules altèrent le cerveau, il y en a tellement… et il y a si peu de tests pour répondre à cette question que nous ignorons combien de molécules chimiques peuvent agir sur l’action de l’hormone thyroïdienne. Cela m’empêche de dormir la nuit.
Cosmétiques, savon antibactérien, détergents, plastiques, revêtements antiadhésif, emballages… la liste des suspects ne cessent de s’allonger. Nous baignons dans une véritable soupe chimique.
Chaque bébé qui naît aujourd’hui aux Etats-Unis a plus de 100 molécules chimiques mesurables dans le sang. Je ne sais pas comment nous pouvons penser que cela va aller.
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Mon avis
Les « + » :
- Globalement, j’ai trouvé ce documentaire de qualité, bien clair et bien documenté. Avec un ton sobre, l’argumentaire m’a semblé puissant.
- Barbara Demeneix joue le rôle de conseil scientifique, ce qui est un gage de sérieux à mes yeux.
- Plusieurs personnalités connues et travaillant en lien avec la santé environnementale apportent leurs témoignages : Edward Dutton, Barbara Demeneix, Arlene Blum, Michèle Rivasi…
Les « – » :
- J’ai été un peu frustré que les journalistes n’aient pas pu interroger Philippe Grandjean ou Philip Landrigan, qui me semblent être des pionniers du domaine.
- J’ai trouvé dommage que, excepté la consommation d’iode, le documentaire ne décrive pas les actions qui peuvent être mises en œuvre au niveau individuel, pour diminuer l’exposition des femmes enceintes et des nourrissons.