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Bonjour à tous !
Cet article porte sur les effets de la pollution de l’environnement sur le cerveau des enfants… et sur comment les protéger !
Le projet TENDR (Cibler les risques de troubles neurodéveloppementaux liés à l’environnement, de l’anglais Targeting environmental neuro-developmental risks) est une collaboration nord-américaine de chercheurs, de professionnels de santé et de défenseurs de l’environnement. Fondée en 2015, cette collaboration [1] « a pour origine l’inquiétude issue du nombre de résultats scientifiques, aujourd’hui conséquent, reliant les substances chimiques toxiques présentes dans l’environnement à des troubles neurodéveloppementaux comme les troubles du spectre autistique, les déficits d’attention, l’hyperactivité, la déficience intellectuelle et les troubles de l’apprentissage. »
Pollution et cerveau enfants : des vulnérabilités spécifiques
Des substances chimiques préoccupantes peuvent être présentes dans les aliments qu’on mange, l’air qu’on respire, l’eau qu’on boit, les matières qu’on se met sur la peau, etc. Le fœtus et le jeunes enfants sont très vulnérables car leur cerveau, et plus généralement leur corps tout entier, est en plein développement. En effet, certaines substances chimiques sont capables d’altérer ces processus biologiques sensibles. Chez certains enfants, de telles altérations peuvent être associées à des troubles neurodéveloppementaux.
En juillet 2016, le collectif du projet TENDR a publié une déclaration commune dans la revue EHP (Perspectives en santé environnementale – en anglais : Environmental Health Perspectives) [2]. Cette déclaration se veut un appel à l’action, recommandant de « réduire significativement les expositions aux substances chimiques et aux polluants qui contribuent aux troubles neurodéveloppementaux des enfants. ». Le contenu de cette déclaration a été détaillé à l’occasion d’un article précédent : Des scientifiques lancent l’alerte : les pollutions chimiques sont dangereuses pour le cerveau des enfants.
Recommandations concrètes pour les parents
Le site Internet du projet TENDR propose un ensemble de mesures de prévention, à l’attention des Pouvoirs publics. Ce site propose aussi un ensemble de conseils et de bonnes pratiques à l’attention des parents [3]. Leur objectif est de protéger le cerveau des enfants face aux pollutions environnementales. En voici une traduction.
- Choisissez les fruits et les légumes présentant un moindre niveau de pesticides. Les fraises, les pommes, les nectarines, les haricots verts, le céleri et les épinards sont les types de produits frais les plus importants à acheter « bio », parce que les variétés conventionnelles sont celles présentant les plus haut niveau de résidus de pesticides. Les meilleurs choix « non bio » incluent les melons, les kiwis et les ananas. Le maïs, les petits pois et le chou-fleur « non bio » sont aussi des choix plus sûrs.
- Choisissez des fruits de mer riches en nutriments qui stimulent le cerveau (acides gras oméga 3) et pauvres en mercure. Par exemple : le saumon (sauvage, frais ou en boite), les sardines, le maquereau de l’Atlantique et la truite.
Pollution et cerveau enfants : attention au plomb
- Allaitez votre bébé. Le lait maternel présente un mélange presque parfait de vitamines, de protéines et de lipides, dont votre bébé a besoin pour grandir. Si vous avez besoin de donner du lait artificiel à votre bébé, assurez-vous que l’eau utilisée ne contient pas de plomb.
- Si votre logement a été construit avant 1948, les revêtements des murs peuvent contenir des restes d’anciennes peintures au plomb. L’écaillage et l’effritement peuvent générer des poussières contenant du plomb, qui se collent au mains des enfants et peuvent être une dangereuse source de plomb pour les membres de la famille. Il est essentiel de mettre en place les bonnes pratiques permettant de maîtriser cette exposition. [le collectif TENDR renvoie aux dispositions prévues par les Pouvoirs publics américains. Le lecteur français pourra trouver des informations, en première approche dans le guide gratuit 7 moyens simples et rapides pour réduire l’exposition de vos enfants aux substances chimiques dangereuses, téléchargeable à la suite de cet article, et pour plus de détails, sur le site Internet du Ministère en charge de la santé [4]].
Substances volatiles ou semi-volatiles
- Lorsque vous achetez des meubles avec rembourrage – berceau, chaise haute, canapé, matelas… – chercher des produits qui sont étiquetés « sans retardateurs de flamme toxiques« .
- Les fumées issus des cigarettes, du bois de cheminées ou de poêles, des pots d’échappement, des barbecues et des poêles à frire peuvent toutes contenir des polluants volatiles dangereux.
- Exposer sa famille au tabagisme passif est une des meilleures raisons pour ne pas fumer.
- Utiliser des dispositifs techniques de chauffage émettant peu polluants. S’assurer qu’ils sont au normes et régulièrement entretenus. [Par exemple, pour le chauffage au bois, le lecteur pourra trouver des informations sur le site Internet de l’ADEME [5]]
- Maintenir les barbecues propres.
- Ne pas démarrer sa voiture dans un garage fermé permet aussi de réduire les risques liés à la pollution de l’air.
Pollution et cerveau enfants : préoccupations pour les plastiques et leurs additifs
- Les revêtements de sol en Vinyl peuvent être une source majeure de phtalates dans les poussières de la maison. Si vous posez un nouveau revêtement, choisissez un vinyl « sans phtalates » ou du linoléum, du bois, du bambou ou encore du liège.
- Les jouets en plastique, les sacs à dos, les boites pour déjeuner et les fournitures scolaires faits en PVC peuvent également être une source d’exposition aux phtalates. Choisir des produits sans PVC.
- Les expositions au plomb et aux pesticides peuvent être diminuées en gardant votre maison propre. Maintenir un faible niveau de poussières dans la maison et nettoyer régulièrement les mains de la famille peuvent aussi réduire les expositions aux retardateurs de flamme et aux phtalates.
- Installez un paillasson et enlever ses chaussures avant d’entrer est une façon de piéger la saleté, soit avant qu’elle ne rentre dans votre maison, soit en l’empêchant de se disperser à travers toute la maison. Faire la poussière avec un chiffon mouillé ou en microfibres, et utiliser un aspirateur équipé d’un filtre HEPA [High Efficiency Particulate Air, Haute Efficacité pour les Particules Aériennes ; en France, certaines associations de personnes allergiques, comme l’AFPRAL par exemple, réalise des tests comparatifs qui peuvent orienter dans le choix d’un aspirateur], font aussi la différence.
Phtalates : présence dans différents types de produits
- De l’acétate de plomb peut être trouvé dans certains colorants capillaires « faits maison ». Les résidus laissés dans votre baignoire peuvent finir sur les mains des membres de la famille.
- Des phtalates s’avèrent cachés dans beaucoup de produits de soin qui contiennent des fragrances. Par conséquent, choisissez des produits sans phtalates et sans parfum.
- Du mercure peut être trouvé dans des éclaircisseurs de peau importés.
- Les laxatifs et d’autres gélules à « libération ciblée » [qui permettent que le contenu soit libéré dans l’organisme au moment opportun] peuvent être enrobés avec des phtalates. Si un produit inclut le mot « phtalate » dans la liste de ses ingrédients inactifs, choisissez une autre marque.
- La plupart des pesticides présents sur le marché sont toxiques. De plus, les chiens et les chats peuvent être blessés par l’utilisation de pesticides pour traiter les puces et les tiques. C’est aussi le cas avec l’utilisation de pesticides dans le jardin. Étudiez donc les alternatives non toxiques pour la maitrise des parasites.
Pour conclure cet article sur les risques liés aux pollution pour le cerveau enfants, j’aimerais avoir votre avis. Y-a-t-il des recommandations nouvelles pour vous ? Rencontrez-vous certaines difficultés pour les mettre en œuvre ? Vos retours d’expériences m’intéressent : partagez-les dans les commentaires !
Photos notamment par Toca Boca, Abby Lanes et PhOtOnQuAnTiQuE.
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Références – pollution et cerveau des enfants
- Project TENDR. Site Internet du projet TENDR. Notamment : lien. Et aussi :
- Project TENDR: Targeting Environmental Neuro-Developmental Risks. The TENDR Consensus Statement. Environ Health Perspect 2016. Notamment : lien. Et également :
- Project TENDR. page Internet « What you can do » – en français « Ce que vous pouvez faire ». Notamment : lien. Consulté le 16/08/2016. Et aussi :
- Ministère des Affaires sociales et de la Santé (MASS). Sources d’exposition au plomb. Notamment : lien. Mise à jour le 07/12/2015, consulté notamment le 16/08/2016. Et également :
- Se chauffer au bois. ADEME 2014. Notamment : lien.
Et aussi : Musique par Ronan Vernon