Les pensées des enfants peuvent être influencées… par la santé de leur ventre !

Le sérieux, ce symptôme évident d'une mauvaise digestion. - Friedrich Nietzsche

[Une chercheuse travaillant sur l’influence de bactéries naturelles sur la capacité d’apprentissage] spécule que créer des environnements d‘apprentissage extérieurs, où [la bactérie] Mycobacterium vaccae est présente, pourrait « améliorer la capacité à apprendre de nouvelles tâches ». - Richard Louv

Bonjour à tous !

Cet article participe au carnaval d’articles du groupe de blogueurs « Forme Vitalité Bien-être ». Tous les mois, chaque blogueur publie un article sur un thème commun. Pour avril, le thème retenu est ‘le pouvoir de nos pensées’, proposé par Fanny et Julien du blog Moments de bien être, qui ouvrent le carnaval avec leur article Le pouvoir de nos pensées.

 

Chronique du documentaire « Le ventre, notre deuxième cerveau »

sante ventre enfants cerveau

de Cécile Denjean – diffusé sur Arte en 2013 – 55 min

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Ce documentaire décrit l’influence qu’a notre ventre sur nos pensées, nos émotions et notre comportement. Cette influence est très significative : le ventre est donc surnommé « notre deuxième cerveau ». Si nos pensées ont le pouvoir d’influencer notre vie, alors il est essentiel de connaitre ce qui influence nos pensées !

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Quelques informations et points de vue intéressants, concernant la thématique « Santé des enfants et environnement »

Voici une liste d’informations et de points de vue issus du documentaire, en lien avec la thématique « Santé des enfants et environnement », et que je souhaite partager avec vous.

  • Le ventre comprend environ 200 000 millions de neurones, qui tapissent la paroi de nos intestins. C’est à peu près le même nombre de neurones que celui du cerveau d’un petit animal (chien, chat). L’ensemble de ces neurones, appelé cerveau entérique, interagit avec l’ensemble des neurones situés dans notre tête, appelé cerveau central.
  • La digestion est un processus très complexe. Elle nécessite d’être pilotée par de nombreux neurones. C’est pourquoi la sélection naturelle a produit un cerveau « délocalisé », dont le pilotage local est plus efficace.
  • La communication entre les deux cerveaux s’effectue par l’intermédiaire du nerf vague, dans les deux sens : nos pensées ont une influence sur le fonctionnement de notre ventre, notamment la digestion, mais le fonctionnement du ventre influence également nos pensées et nos émotions. L’interaction entre nos deux cerveaux reste encore aujourd’hui mal comprise.
  • Notre ventre comprend également cent mille milliards de bactéries. C’est 10 fois plus de bactéries qu’il n’y a de cellules dans notre corps, 1 000 fois de bactéries qu’il n’y a d’étoiles dans notre galaxie. L’ensemble de ces bactéries, appelé « microbiote intestinal« , pèse environ 2 kg. Par l’intermédiaire du cerveau entérique et du nerf vague, ces bactéries peuvent influencer notre comportement et nos choix.
  • La sérotonine est un neurotransmetteur lié à la sensation de bien-être et à la gestion de nos émotions. 95 % de la sérotonine est produite par le cerveau entérique.
  • Au cours de la digestion, le microbiote intestinal aide le corps à identifier ce qui est toxique.
  • En complément des analyses de sang et des analyses d’urine, les analyses de selles devraient bientôt faire partie des outils classiques de diagnostics des médecins. Ces analyses permettraient de mieux connaitre la composition du microbiote intestinal. Cette connaissance permettrait d’identifier des prédispositions pour divers maladies de civilisation : diabète, maladies cardiovasculaires, maladies du foie, etc.
  • Pour modifier le microbiote d’un être humain, deux outils sont disponibles : les antibiotiques, qui permettent de tuer les mauvaises bactéries, et les probiotiques, qui permettent d’ajouter des bonnes bactéries. Néanmoins, l’efficacité de ces derniers fait débat.
  • Les bactéries sont capables d’influencer notre cerveau, selon leur propre intelligence. Après le cerveau entérique, notre deuxième cerveau, le microbiote intestinale peut être considéré comme un troisième cerveau.
  • Dans notre environnement quotidien, nous sommes entourés d’un grand nombre de bactéries. Ces bactéries ne restent pas à l’extérieur de nous : elles nous pénètrent et font partie de nous. La frontière entre le « soi » et le « non-soi », entre le « moi » et « l’extérieur », devient floue et laisse la place à une continuité biologique, dont la complexité nous dépasse.

 

Quelques extraits et citations de chercheurs, en lien avec la thématique « Santé des enfants et environnement »

On savait que nos émotions pouvaient influencer notre ventre. Maintenant, ce que cela démontre, c’est que notre ventre lui aussi est capable d’influencer nos émotions.

L’inconscient, cette notion découverte dès l’antiquité et réinventée par Sigmund Freud, serait-il situé dans notre ventre ?

Notre capacité à penser de manière positive, à résister à la dépression et à l’anxiété, peut être influencée par les messages que le ventre envoie au cerveau.

Certaine maladies neurologiques, comme la maladie de Parkinson ou la dépression, pourraient même trouver leur origine dans notre ventre.

« Le ventre comme une fenêtre ouverte sur le cerveau » est une idée qui a été validée pour la maladie de Parkinson. La question qui se pose maintenant, et que l’on va aussi explorer, c’est de voir si cette hypothèse s’applique à d’autres maladies neurodégénératives, en particulier la maladie d’Alzheimer […] ou à des maladies comportementales, comme l’autisme, ou encore à des pathologies psychiatriques.

[Évoquant les cellules du corps humain] Je pensais jusqu’à il n’y a pas longtemps que c’était ça, « moi ». Et puis j’ai découvert que non, qu’en fait, ça, c’est un petit bout de moi. et qu’il y a un énorme bout qui est composé de bactéries microscopiques… en fait, je suis un écosystème.

Nous sommes d’avantage bactériens que nous ne sommes humains : nous avons plus de cellules bactériennes […] que de cellules humaines ; nous avons plus d’ADN bactérien que d’ADN humain. On pourrait dire que nous sommes une sorte de véhicule à bactéries.

Le plus grand système immunitaire de notre corps est situé dans notre intestin, et il est éduqué par nos bactéries, qui l’informent des dangers potentiels. C’est parce qu’il est exposé à une multitude de bactéries que le système immunitaire est efficace.

La prise d’antibiotiques par la mère ou par l’enfant, la naissance par césarienne, le biberon plutôt que l’allaitement, ou encore l’excès d’hygiène, chacun de ces événements réduit le contact avec les bactéries et appauvrit le microbiote de l’enfant.

Une souris stérile, sans aucune bactérie, se comporte de façon très étrange : elle prend des risques, elle est presque irresponsable. Quand vous mettez des bactéries dans le ventre de ces souris, leur comportement change : elles ne prennent plus autant de risques. Elles deviennent très prudentes. Peut-être que les bactéries disent « nous voulons survivre, donc nous voulons que vous vous comportiez bien » […] Nous avons pris des souris très calmes, et nous avons transplanté leur microbiote dans des souris qui sont notoirement agressives… et les souris agressives sont devenues calmes. Ensuite nous avons fait l’expérience inverse : nous avons pris des souris très calmes, et nous leur avons donné le microbiote de souris agressives. Et les souris calmes sont devenues agressives. Ceci est la preuve expérimentale que le microbiote influence le cerveau.

 

Mon avis

Les « + » :

  • intervention de chercheurs internationalement reconnus : Michel Neunlist, Michael Gershon, Pascal Picq, Stephen Collins, Michael Schemann, Pierre-Heny Gouillon, Dusko Ehrlich, …
  • un domaine d’étude fascinant, qui bouscule les modèles de référence classiques, jusqu’à questionner la notion même d’individu.

Les « – » :

  • j’aurais apprécié que les chercheurs soient interrogés sur les applications pratiques de ces nouvelles connaissances, celles que chacun aurait pu mettre en oeuvre pour améliorer sa vie au quotidien.

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16 Responses

  1. Bonjour Guillaume,

    Merci pour cet article, j’avais entendu parler de notre « 2e cerveau » (et même commencé il y a quelques années un livre sur les bactéries…), mais je ne connaissais pas bien toutes ces découvertes scientifiques ! Saurais-tu dans quelle mesure ces théories des 2e et 3e cerveaux sont partagées par la communauté scientifique ? En tout cas, comme tu le dis, c’est absolument fascinant ! Et déroutant, aussi, tellement c’est éloigné de ce qu’on croit connaître.
    J’ai aussi entendu parler d’un livre, « Le charme discret de l’intestin », de Giulia Enders, qui semble traiter de thématiques communes à ce documentaire et avoir beaucoup de succès…

    1. Bonjour Yum !
      Ma comprehension : les deux traits principaux qui sont très partagés seraient  » influence probablement très significative sur notre santé, physique et mental » et « influence encore très mal comprise ».

      Oui ce livre à succès est dans ma pile de « à lire » 🙂

  2. Merci Guillaume, pour ton article qui est impressionnant!. Il a retenu mon intérêt et particulièrement lorsque tu parles des maladies neurologiques. Comment ces maladies pourraient trouver leurs origines dans notre ventre ? Et c’est dingue lorsque l’on fait alors la corrélation avec le pouvoir dela pensée !

    Merci Yum pour la référence du livre que je vais me procurer 😉

    1. Oui c’est vrai que la connexion par le nerf vague laisse envisager des découvertes enthousiasmantes. Le documentaire expliquait que des prélèvements d’intestins permettait des dépister des Parkinsons très en amont !

  3. Hasard du calendrier… Je lis ton article ce matin, et découvre (et écoute) ce soir le podcast de la dernière émission de « science publique » (France Culture), du vendredi 1er avril, intitulée : « notre intestin est-il le pilote de notre santé ? »
    Pas de gros scoop par rapport au contenu de ton article, mais une source d’info (et de références / ressources) complémentaire pour ceux qui voudraient creuser le sujet…

  4. Merci Flore, c’est super sympa.
    Je crois que ce sujet trouve de plus en plus d’écho et je m’en réjouis. Sur le blog j’aimerais approfondir les intestins la flore intestinale comme système de protection et d’élimination de divers polluants. J’espère trouver des choses utiles 🙂

  5. Bonjour Guillaume, chouette article avec lequel je suis tout à fait d’accord, nous avons un deuxième cerveau dans le ventre…

    As-tu lu le livre de Francisca Joly Gomez, « L’intestin notre deuxieme cerveau », où elle décrit le lien entre cet organe et tous les autres? Et il y en bien d’autres dans la littérature, je pense que cette thématique est d plus en plus abordée, je trouve très chouette le lien que tu fais avec les enfants…

  6. merci 🙂

    D’accord avec toi les sources d’informations se multiplient, je m’en réjouis. Je connaissais le cerveau entérique depuis un moment, mais j’ai découvert tout récemment que nous avons un autre ensemble de neurones au niveau coeur : c’est fascinant comment les expressions familières traduisent bien des réalités corporelles !

  7. Merci Guillaume pour cet article très enrichissant ! Quand on sait que l’expression « comment allez-vous ? » est en réalité une contraction de « comment allez-vous à la garde-robe ? », on ne doute pas que nos ancêtres aient déjà su que notre humeur et notre bien-être général dépendaient de notre digestion et de notre capacité à éliminer nos déchets sans encombre !
    Le rôle de notre ventre est capital pour notre santé et il semble que la médecine occidentale fait bien de se pencher enfin sérieusement sur la question 😉
    Cynthia

    1. Salut Cynthia !
      Je connaissais un médecin qui commençait quasi-systématiquement ses consultations par palper/masser le ventre. J’imagine que tu inclus aussi cette dimension dans tes massages !

  8. Merci pour ce bel article Guillaume ! C’est vrai que c’est fascinant tout cela. Pour ma part, je vois bien quand les émotions sont directement reliées à mon ventre. En cas de tension au plexus solaire ou aux intestins, je ressens directement si une situation ou une relation doit être améliorée.

  9. Salut Amandine, merci pour ton retour intéressant ! Chez moi aussi les intestins et le plexus sont des indicateurs que je suis, je les ressens intensément et, sur la base de mon expérience personnel, ils me paraissent des éléments intéressants à prendre en compte dans ma prise de décision ou ma gestion de la situation

  10. « 95% de la sérotonine est produite pas le cerveau entérique. » La gestion des émotions passe donc aussi par le ventre!
    Voilà qui est intéressant et confirme l’importance de soigner ses choix alimentaires… et ceux de nos enfants.

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