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Chronique du documentaire “Planète Corps”
de Pierre-François Gaudry, diffusé sur ARTE le lundi 17 août 2015, coproduit par l’INSERM et présenté par Franck Courchamp
Ce reportage porte sur la flore microbienne présente sur et dans le corps humain. Cette flore se caractérise par sa diversité, ses équilibres complexes et sa capacité d’adaptation aux différentes zones corporelles.
Franck Courchamp est écologue et directeur de recherche au CNRS.
Quelques informations et points de vue intéressants, concernant la thématique « Santé des enfants et environnement »
Voici une liste d’informations et de points de vue issus du documentaire, en lien avec la thématique « Santé des enfants et environnement », et que je souhaite partager avec vous.
- Dans le ventre de sa mère, un bébé est vierge de tout corps étranger. A l’âge adulte, un être humain abrite environ cent mille milliards de micro-organismes, soit environ 10 fois plus que le nombre de cellules dont il est composé. La plupart de ces micro-organismes est encore très mal connue.
- Le corps humain vit en symbiose avec cette flore microbienne abondante et variée, depuis des millions d’années. Cette flore comprend principalement des bactéries, mais également des champignons, des acariens et des vers.
- En échange d’un milieu permettant leur survie – chaleur, humidité, nourriture – ces micro-organismes rendent de nombreux services au corps. Par exemple : certaines bactéries « nettoient » notre épiderme, en se nourrissant de peaux mortes, et produisent des substances qui nourrissent et protègent la peau. La cohabitation se base sur un intérêt partagé.
- Lors d’une naissance par voie naturelle, la flore vaginale donne au bébé sa première flore microbienne, « comme un manteau biologique offert par sa mère » pour le protéger.
- Dans un environnement naturel, le corps humain fonctionne en interaction avec la multitude d’êtres vivants microscopiques qui l’entoure.
- Ce que nous mangeons est étroitement lié à la composition de notre flore intestinale. Ce lien fonctionne dans les deux sens.
- Au XIXe siècle, la révolution industrielle a été l’occasion d’une grande perturbation de la flore intestinale, liée à la place importante que la farine et le sucre raffinés ont pris dans notre alimentation. Cette perturbation comprend une forte baisse de la diversité présente dans nos intestins et une augmentation de la proportion de bactéries nuisibles.
- La prise d’antibiotiques réduit fortement la densité et la diversité de la flore microbienne. Dans ce cas, des espèces invasives peuvent plus aisément proliférer dans le corps.
- Réensemencer des intestins avec de bonnes bactéries est techniquement possible. Cela peut se faire, notamment, par une transplantation de matière fécale.
- Lorsqu’ils sont ingérés, les micro-organismes peuvent traverser la barrière acide de notre estomac. Comment est-ce possible ? Tout d’abord, au cours de la digestion, le pH n’est pas toujours très bas. Il ne descend vers 2 qu’à la fin du processus digestif. La plupart des aliments ne rencontrent donc pas un ph aussi acide. Par ailleurs, quand un morceau d’aliment reste relativement intact, l’acidité n’en stérilise que l’extérieur. Si des micro-organismes se trouvent à l’intérieur de ce morceau, ils ne seront pas exposés à l’acidité de l’estomac.
- Si la paroi de nos intestins est endommagée, elle devient perméable et peut laisser passer certains micro-organismes dans le sang. Dans ce cas, le système immunitaire doit être suffisamment performant pour les repérer puis les neutraliser.
- L’efficacité de notre système immunitaire s’accroît lorsqu’il est en contact régulier avec certains micro-organismes, proches de ceux avec lesquels nos ancêtres préhistoriques ont évolué pendant des millions d’années. Ces micro-organismes sont appelés « nos vieux amis« . Le contact avec les vieux amis peut être augmenté en passant du temps dans des environnements naturels.
Quelques extraits en lien avec la thématique « Santé des enfants et environnement »
Dans le ventre de sa mère, le bébé est vierge de tout corps étranger. Mais dès qu’il s’engage hors de l’utérus, et que commence le processus d’expulsion, le corps du bébé est colonisé par une multitude d’organismes vivants.
Il y a une corrélation entre les naissances par césarienne et des taux plus élevés d’allergies, d’asthmes et de maladies auto-immunes.
Ce n’est que très récemment que l’on a compris que le lait maternel apporte avec lui tout un ensemble de microbes, qui migrent depuis le corps de la mère et passent dans le lait, pour être transmis au bébé.
En occupant le terrain et en monopolisant toutes les ressources disponibles, les bonnes bactéries empêchent les mauvaises bactéries de s’installer.
Dans la nature, certains organismes microscopiques sont capables de manipuler des créatures bien plus imposantes, en modifiant leur biologie intérieure. Parfois nous sommes nous aussi sous l’emprise d’êtres vivants bien plus petits que nous.
[Concernant les bactéries intestinales] Ces milliards de bactéries sont absolument indispensables à notre vie. On estime que les bactéries intestinales remplissent plus de 15 000 fonctions distinctes au service du corps humain. Elles favorisent la digestion des aliments, elles permettent l’absorption et la fabrication de vitamines essentielles, elles nous protègent aussi contre les micro-organismes nuisibles.
Les bactéries intestinales sont connues depuis longtemps, mais on commence seulement à prendre conscience de leur importance.
La consommation de fruits et légumes favorise la diversité bactérienne.
La variété des espèces est essentielle dans nos intestins.
Mon avis
Les + :
- Ce reportage présente un domaine de recherche très prometteur. Au-delà de leur importance pour notre santé, la simple description de la vie de ces micro-organismes, si proches de nous et pourtant si peu connus, a quelque chose de complètement fascinant : diversité, fonctionnement, équilibre dynamique entre espèces, adaptation à chaque milieu particulier, stratégie de conquêtes, influence sur le comportement de l’hôte, etc.
Les – :
- Je suis souvent assez frustré quand un documentaire traite de connaissance pure, uniquement, sans approfondir les conséquences pratiques pouvant en découler, en complément. Par exemple, j’aurais aimé que ce documentaire présente des bonnes pratiques permettant d’entretenir et de restaurer notre flore microbienne. Quitte à interviewer des chercheurs de premier plan, autant en profiter pour leur demander ce qui, selon eux, pourrait concrètement améliorer notre vie au quotidien !
- Cette frustration est d’autant plus grande qu’ici elle porte sur un sujet qui me parait essentiel pour la bonne santé de nos enfants. Rappelez vous cet article sur les intestins : 95% de la sérotonine, parfois surnommée « l’hormone du bien-être« , est produite au niveau du ventre, et l’équilibre de la flore intestinale est un élément essentiel à la santé des intestins. Des bonnes pratiques peuvent être mises en oeuvre pour prendre soin de cette flore : dans le prochain article, je vous présenterai les bonnes pratiques conseillées par Jeff Leach, une des références mondiales dans ce domaine. Ne le manquez pas ! 🙂
Et aussi : Musique par Ronan Vernon
2 Responses
Les bactéries sont vraiment formidables. Pour ceux que ça intéresse je me permets de recommander le livre de Martine Castello et Vahé Zartarian, » Le grand roman des bactéries « , paru chez Albin Michel. Bonne lecture
Oui ce sujet me fascine beaucoup aussi. J’ai lu ce livre il y a quelques années, il m’avait bien plu, merci pour la référence !