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Bonne lecture 🙂
Cet article participe au carnaval d’articles du groupe de blogueurs « Forme Vitalité Bien-être ». Tous les mois, chaque blogueur publie un article sur un thème commun. Pour janvier, le thème retenu est ‘démarrez l’année en beauté’, proposé par Marie-Pierre du blog se former à la divination, qui ouvre le bal avec son article six clefs pour tenir ses bonnes résolutions.
Bonjour à tous
Je vous présente mes meilleurs vœux pour la nouvelle année 😉 Je vous souhaite que 2016 voit une diminution de l’exposition de vos enfants aux polluants du quotidien, et une augmentation de leurs contacts avec la nature, pour qu’ils soient en pleine santé !
Comme la plupart d’entre vous, je réfléchis (plus ou moins sérieusement 🙂 ) à de bonnes résolutions « pour démarrer l’année en beauté ! » ; 2016 sera la première année de vie de ma seconde fille Naé : je vais m’attacher à ce que son régime alimentaire soit équilibré dès à présent, sans attendre, et je vais vous expliquer pourquoi dans cet article.
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L’alimentation est un des principaux liens entre le corps et l’environnement. Concernant la santé de nos enfants, elle présente un double enjeu :
- l’alimentation peut être une voie d’exposition à certains polluants : pesticides, métaux, polluants organiques persistants, etc.
- un régime alimentaire équilibré contribue grandement au bon fonctionnement du corps. Et un corps qui fonctionne bien est, notamment, un corps qui est capable de neutraliser puis d’évacuer efficacement les polluants auxquels il est exposé.
La plupart des parents connaissent l’importance d’apprendre à manger équilibré à leurs enfants. Mais peu de parents ont conscience que les habitudes alimentaires, bonnes ou mauvaises, pourraient se construire dès la petite enfance. C’est ce que suggère la synthèse de 11 études de nutrition, publiée en mai 2014 dans la revue Pediatrics [1].
Ces études ont porté sur environ 1 500 enfants, âgés de 6 ans. Leurs habitudes alimentaires actuelles ont été comparées à celles de leur première année de vie. Les principaux résultats de cette comparaison sont les suivants :
- si la consommation de fruits et légumes est peu fréquente à 1 an, elle le sera quasi-systématiquement aussi à 6 ans. Kelley Scanlon, épidémiologiste des Centres pour le contrôle et la prévention des maladies des Etats-Unis, et co-auteur de plusieurs des 11 études publiées, suggère d’intéresser les enfants à une variété de fruits et légumes vers 10-12 mois [2] ;
- les bébés qui consomment des boissons sucrées avant un an, quelque soit la fréquence rapportée par les mères (une, deux, trois ou plus de trois fois par semaine), ont environ deux fois plus de chances d’en boire au moins une fois par jour à 6 ans [3] ;
- si un bébé de 10-12 mois consomme des boissons sucrées au moins trois fois par semaine, il aura deux fois plus de risques d’être obèse à 6 ans [4] ;
- les enfants qui ont été allaités acceptent plus facilement les nouveaux aliments. Les auteurs de l’étude rappellent que le goût du lait maternel est imprégné par les aliments consommés par la mère [6, 7, 8, 10] : le lait maternel pourrait familiariser le bébé avec une variété de goûts et donc constituer, pour les années suivantes, une sorte de « pont de saveurs» vers de nouveaux aliments. Ainsi, selon une des études publiées, plus un bébé est allaité longtemps, plus il consommera d’eau, de fruits et de légumes à 6 ans. Les auteurs concluent qu’« un meilleur régime alimentaire pour l’enfant à venir » pourrait être un argument supplémentaire pour encourager la pratique de l’allaitement [5].
Selon Elsie Taveras, chef du département de pédiatrie générale à l’hôpital pour enfants de Boston, « nos premières préférences gustatives, en particulier pour les fruits et les légumes, mais également pour les boissons sucrées, sont durables. […] Ces études suggèrent que, concernant la qualité des habitudes alimentaires, les dés pourraient être jetés dès la première année » [5]
Ces résultats font écho à d’autres observations, à un stade encore plus précoce, concernant le rythme des prises alimentaires. Dans le ventre de sa mère, le fœtus manifeste des rythmes d’activité orale qui sont associées aux prises alimentaires maternelles. Un rythme de l’appétit s’ébauche déjà à ce stade [9]. Par exemple, les variations du taux de sucre dans le sang maternel induisent des variations de consommation de liquide amniotique.
Conclusion : en matière d’apprentissage alimentaire, il n’est jamais trop tôt pour commencer !
Et vous, quels sont vos choix concernant l’alimentation des tout-petits ? Peut-être avez-vous décidé de limiter la consommation de boissons sucrées, ou peut-être pas. Dans les deux cas, observez-vous un lien avec les habitudes alimentaires des enfants quelques années après ? Partagez vos retours d’expérience dans les commentaires !
Photo par Jay Malone
Références :
- Grummer-Strawn LM, Li R, Perrine CG. Infant Feeding and Long-term Outcomes: Results from the Year Six Follow-Up of Children in the Infant Feeding Practices Study II. Pediatrics 2014; 134 (Supplement)
- Pouyat J. Les habitudes alimentaires se prennent dès la petite enfance. http://www.lanutrition.fr/les-news/les-habitudes-alimentaires-se-prennent-des-la-petite-enfance.html
- Park S, Pan L, Sherry B et al. The Association of Sugar-Sweetened Beverage Intake During Infancy With Sugar-Sweetened Beverage Intake at 6 Years of Age. Pediatrics 2014 ; 134 Supplement pp. S56 -S62. Doi: 10.1542/peds.2014-0646J
- Pan L, Li R, Park S et al. A Longitudinal Analysis of Sugar-Sweetened Beverage Intake in Infancy and Obesity at 6 Years. Pediatrics 2014 ; 134 Supplement pp. S29 – S35. Doi: 10.1542/peds.2014-0646F
- Saint Louis C. Childhood Diet Habits Set in Infancy, Studies Suggest. Site Internet du New York Times http://www.nytimes.com/2014/09/02/health/childhood-diet-habits-set-in-infancy-studies-suggest.html?_r=0#story-continues-1
- Todrank J, Heth G, Restrepo D. Effects of in utero odorant exposure on neuroanatomical development of the olfactory bulb and odour preferences. Proc Biol Sci. 2011, 278:1949-55.
- Beauchamp G, Mennella J. Flavor perception in human development and functional significance. Digestion 2011, 83 Suppl 1:1-6.
- Mennella J, Jagnow C, Beauchamp G. Prenatal and postnatal flavor learning by human infants. Pediatrics 2001, 107:E88, pp.1-12.
- Schaal B. Les mécanismes de la faim – La tête au carré – 26 août 2015 – http://www.franceinter.fr/emission-la-tete-au-carre-les-mecanismes-de-la-faim
- Cyrulnik B. Sous le signe du lien. Fayard/Puriel 2010.
21 Responses
Je n’avais pas imaginé que l’allaitement maternel aurait aussi pour bienfait d’habituer les enfants à différentes saveurs… Ca commence vraiment très tôt! En revanche je constate aisément maintenant que mes enfants sont ados que leur alimentation est extrêmement difficile à modifier sur les domaines où j’ai pu faire des erreurs…
Attention à la période de scolarisation notamment. Personnellement, je pense que c’est plutôt à partir de 3-4 ans que des mauvaises habitudes se sont instaurées comme les petits gâteaux au goûter au lieu des fruits ou pire encore le nutella (8 années pour enfin les en défaire!).
Hello Blandine !
Découverte pour moi aussi 🙂
J’ai passé une bonne partie de mon adolescence au Macdonald et aujourd’hui je suis très investi sur le thème de l’alimentation : ta de l’espoir !
Je confirme! Ma fille a allaité ses deux enfants. L’un comme l’autre aiment découvrir de nouveaux aliments. Il est vrai aussi que les fruits et les légumes ont la part belle dans les repas familiaux. J’ajouterais que une alimentation équilibrée permet aussi d’éviter les maladies enfantines ou tout au moins qu’elles ne jouent pas les prolongations.
Super !
Tes petits enfants ont beaucoup de chance d’avoir de nombreux fruits et légumes à table, ; c’est malheureusement trop fréquent aujourd’hui il me semble …
En effet, il est difficile de changer les habitudes alimentaires prises lorsque l’on est enfant. C’est vrai pour nos enfants mais c’est également vrai pour nous.
Mais, pour moi, la relation à la nourriture est très complexe et va, entre-autre, au-delà du « qu’est-ce que l’on met dans l’assiette ». Il y a aussi le comment on mange : prendre le temps de manger, ne pas régler des comptes à table, couper toutes sources extérieur : radio, télé, portable etc… Nous faisons chacun de notre mieux.
Intuitivement je ressens ça aussi… mais j’ai plus d’espoir sur notre capacité à modifier ce type d’habitude, peut être moins « imprimé » dans notre corps
Merci pour cet article, j’ai allaité mes enfants plusieurs années chacun et je confirme qu’aujourd’hui je n’ai pas de soucis. Ils font très attentions à leur alimentation 🙂
Plusieurs années : Wow ! Tes enfants ont bien de la chance Tisya, c’est devenu assez rare de nos jours, c’est vraiment génial que tu aies eu l’opportunité (et l’implication) de faire ça 🙂
bonsoir,
Je vous souhaite, à mon tour, une belle année pour vous et votre famille.
Ma fille a 27 mois et n’a jamais bu de boissons sucrées, pas de gâteaux non plus
je limite le blé et pas de lait de vache. Étant conseillère en diététique, naturopathie et phytothérapie en magasin bio, je vois tous les jours les méfaits d’une mauvaise alimentations sur la santé physique et morale.Ma fille tète encore+++les allaitements dit « long » sont rares et c’est bien regrettable.
par contre, elle se régale de légumes,son préféré est le fenouil cru, de fruits raisonnablement, de graines germées,de pains « gâteaux »que l’on se régale à faire ensemble….je ne sais pas ce que sera son alimentation plus tard, il y a des choses que j’aime et elle non et vis et versa mais j’espère lui apporter les bases selon mon idée de l’alimentation,bien sur!
Merci pour tous vos articles très intéressants.
cécile
Merci Cécile 🙂 et merci beaucoup pour ce très beau retour d’expérience, inspirant !
Je suis content que vous mettiez en lumière l’allaitement « long », malheureusement assez peu compatible avec le rythme standard de la plupart des mères aujourd’hui.
La première fois que j’en ai entendu parlé, c’était il y a deux ans… en lisant le Coran ! J’aimerais bien lire tous les textes sacrés (enfin peu importe), étant de culture chrétienne à la base, et je m’étonnais d’à quel point le Coran rentre dans le détail de la vie de tous les jours. L’allaitement y est notamment abordé et une durée de 2 ans est indiquée. Je ne savais pas à l’époque que cela pouvait « fonctionner » si longtemps (vous voyez j’ai encore bien des choses à apprendre 🙂 ), et cela m’a été confirmé, notamment, par l’observation des pratiques de chasseurs-cueilleurs actuels. Vraiment très intéressant, vous m’épatez !
Bonjour Guillaume !
Même avec le « rythme standard », on peut mener un allaitement long… J’ai repris le travail quand mon premier enfant avait moins de 4 mois, en continuant un allaitement exclusif ; aujourd’hui, il a 4 ans et il tète encore, aux côtés de son petit frère né il y a quelques mois…
Concernant les solides, peut-être connais-tu déjà la diversification menée par l’enfant, qui permet au bébé de goûter des aliments en morceaux (et non en purée) dès qu’il y est prêt, à partir de 6 mois environ (ou plus tard). C’est un moyen très simple de faire découvrir le panel le plus large de goûts et de textures ! Mon fils aîné, diversifié ainsi, a goûté énormément d’aliments entre 6 et 12 mois. Par la suite, il s’est détourné des légumes (en continuant à manger des fruits), il y revient depuis quelques mois. Nous n’avons pas forcé, mais continué à proposer… Pas de boissons sucrées chez nous mais en revanche nous avons donné par facilité des biscuits industriels à partir de la scolarisation. Je fais machine arrière depuis quelques semaines !
Hello Clémence
Merci pour ton retour d’expérience, très motivant et qui suscite chez moi beaucoup d’estime. Il me fait sourire également, car à la maison j’ai aussi un bébé et un enfant de (presque) 4 ans.
Romi souhaite continuer l’allaitement après sa reprise du travail. Je suis assez convaincu du bien fondé mais cela me paraît si lourd au quotidien… ça m’épate et je suis très heureux 🙂
Et merci pour tes conseils sur la diversification, non intuitifs pour moi. Je suis preneur de quelques détails supplémentaires sur ce que tu appelles « morceaux » : taille, texture, mollesse, …
Sur l’allaitement après la reprise du travail, c’est vrai que ça demande de l’organisation, mais j’ai trouvé que même sur ce plan, c’était largement compensé par la simplicité de l’allaitement le reste du temps, notamment week-end et vacances… sans parler bien sûr des autres bénéfices.
Sur la diversification, il y a un site bien complet : http://www.diversificationalimentaire.com/
On présente au bébé des morceaux faciles à mastiquer au début (légume cuit, fruit bien mûr… ou bien pain, viande qui ne seront pas avalés au départ mais mâchouillés, sucés… il faut juste éviter les aliments qui risquent de donner de petits morceaux durs, comme la carotte crue). Il faut que le morceau soit assez grand pour que le bébé en tienne une partie dans son poing et qu’une partie dépasse pour qu’il la porte à la bouche. Les formes type grosse frite ou bouquet de chou-fleur ou brocoli avec tige conviennent très bien. Bonne découverte !
Merci beaucoup pour les conseils utiles, c’est bien clair et ça me donne envie d’essayer !
bonsoir Guillaume,
merci pour votre retour « valorisant », cela fait du bien car le regard que la société « française »porte sur l’allaitement et le sevrage naturel donc, en général, plus long est tout autre et parfois, même, violant.Je n’est pas choisi le chemin le plus facile, la parentalité bien bienveillante,le cododo, l’allaitement…demande un engagement très important d’autant plus difficile que j’élève seule ma fille.Je n’ai pas étudié les religions et je te remercie pour ces informations.j’ai,juste,choisi la voie du cœur.Je n’avait rien prévu avant d’avoir mon bébé dans les bras. j’essaie de ne pas tenir compte des remarques car ,personnellement, je pense être dans le vrai.
Au delà du fait que je veux prendre soin de mon enfant, j’espère aussi lui montrer qu’autre chose existe, d’autre façon d’être et de faire dans le respect de soi et de son environnement.Parfois, j’ai l’impression de nager à contre courant et je comprend la difficulté des parents à ce positionner différemment de ce qui nous a été transmis, de la stimulation à la consommation, du regard du médecin de famille….
Notre chance!internet, avec des sites comme le votre, celui Émilie » éveil et nature, Amélie et Fabien « famille épanouie » et tant d’autres…
Pour finir,désolée pour ce message un peu long mais,j’ai envie de partager ce joli texte de Monsieur Jacques Brel, ce sont ces vœux pour l’année 1968.
« Je vous souhaite des rêves à n’en plus finir et l’envie furieuse d’en réaliser quelques uns. Je vous souhaite d’aimer ce qu’il faut aimer et d’oublier ce qu’il faut oublier. Je vous souhaite des passions, je vous souhaite des silences. Je vous souhaite des chants d’oiseaux au réveil et des rires d’enfants. Je vous souhaite de respecter les différences des autres, parce que le mérite et la valeur de chacun sont souvent à découvrir. Je vous souhaite de résister à l’enlisement, à l’indifférence et aux vertus négatives de notre époque. Je vous souhaite enfin de ne jamais renoncer à la recherche, à l’aventure, à la vie, à l’amour, car la vie est une magnifique aventure et nul de raisonnable ne doit y renoncer sans livrer une rude bataille. Je vous souhaite surtout d’être vous, fier de l’être et heureux, car le bonheur est notre destin véritable. »
cécile
Un forum sur le maternage que j’aime beaucoup : http://bebe-nature.forumactif.com/forum Cela peut étoffer (certes virtuellement) un entourage trop peu bienveillant 🙂
Je suis conscient du niveau d’implication que nécessite ce type de choix, et c’est pour cela que cela m’impressionne pas mal : encore félicitations, il me semble que le maternage et la parentalité bienveillante apportent beaucoup.
Et merci pour le beau texte de Jacques Brel !
Je n’ai pas d’enfant, donc je ne sais pas ce que je fais là 😉 Mais comme ça j’en profite pour te souhaiter une belle année 2016 également! Je me demande si les choix alimentaires au plus jeune âge peuvent avoir un lien avec les allergies en hausse(pas forcément alimentaire d’ailleurs), l’immunité? Dans le cas du lait maternel, c’est largement démontré. Mais les autres régimes?
Salut Cécile
Plusieurs acteurs sérieux (à mon sens) propose cette hypothèse pour les allergies non alimentaires, ce serait intéressant de creuser la science qu’il y a actuellement derrière, effectivement 🙂
Mon intuition va plutôt vers l’augmentation de l’exposition aux polluants, un mauvais régime alimentaire deteriorant la capacité du corps à les gérer. A confirmer !
Hello Guillaume!
Article très intéressant! Je savais que les habitudes alimentaires s’acquéraient dès la petite enfance, mais je ne savais pas que ça commençait aussi tôt, avant un an!
En ce qui concerne l’allaitement, j’ai vu ce matin un article intéressant du Monde sur l’impact de l’allaitement sur la santé des enfants (et des mères):
http://www.lemonde.fr/planete/article/2016/01/29/generaliser-l-allaitement-maternel-sauverait-plus-de-800-000-enfants-par-an-dans-le-monde_4855668_3244.html
Super intéressante cette meta-analyse, surtout sur les aspects « ce n’est pas une recommandation uniquement pour les pays en voie de développement » je trouve, merci ! !
Bonjour Guillaume,
Je suis enfin prête et je voudrais te proposer un échange d’articles.
Mon blog compte environ 350 abonnés et 250 visites par jour en moyenne.
Serais-tu intéressé pour écrire un article à publier sur mon blog à propos des enfants et le cancer ?
De mon côté je peux te proposer un article pour ton blog : « Comment protéger son enfant des risques de Cancer »
Qu’en penses-tu ?
A très bientôt,
Marta