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Bonne lecture 🙂
Bonjour à tous,
Voici une nouvelle vidéo publiée sur la Chaîne YouTube Santé des enfants et environnement, intitulée “Échange avec Élisabeth Toutut-Picard, ancienne présidente du Groupe Santé Environnement (GSE)”, ainsi que la transcription et le podcast associés.
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Présentation d’Élisabeth Toutut-Picard, ancienne présidente du Groupe Santé Environnement (GSE)
Bonjour les parents verts et prudents,
Aujourd’hui j’échange avec Élisabeth Toutut-Picard. J’ai souhaité échanger avec Élisabeth, notamment au sujet de son expérience de présidente du GSE, le Groupe Santé Environnement, une instance interministérielle qui est parfois surnommée “le Parlement de la Santé-environnement”. Pendant son mandat de députée, Élisabeth a également présidé une Mission parlementaire sur les alternatives à certains pesticides, ainsi qu’une Commission d’enquête sur l’évaluation des politiques publiques de santé environnementale.
On discute de l’action de l’État et du besoin d’agir au niveau individuel, du cas particulier des enfants, de la logique Une seule santé, et d’autres sujets.
Voilà, j’espère que vous y trouverez des choses utiles. Et je vous amène Élisabeth Toutut-Picard.
Transcription de « Échange avec Élisabeth Toutut-Picard, ancienne présidente du Groupe Santé Environnement (GSE) »
Guillaume Santé des enfants et environnement
Aujourd’hui, je suis avec Élisabeth Toutut Picard. Élisabeth, merci de te joindre à moi.
Élisabeth Toutut-Picard
Avec grand plaisir.
Guillaume Santé des enfants et environnement
J’ai souhaité échanger avec toi parce que ton parcours t’a amené à participer à l’élaboration, au suivi et à l’évaluation des politiques publiques de santé environnementale en France ; et il me semble qu’on peut en tirer des choses utiles pour les parents de jeunes enfants.
Alors avant qu’on débute, est-ce que tu souhaiterais indiquer des liens d’intérêt, au regard de la thématique santé environnementale, des liens que tu penses importants que les personnes qui nous regardent aient en tête en nous écoutant échanger.
Élisabeth Toutut-Picard
Non, je n’ai plus aucun lien, aucun conflit d’intérêts possible puisque je suis très officiellement sorti de la sphère politique.
Voilà ; et toutes mes activités, maintenant, je les portes à titre tout à fait personnel.
Guillaume Santé des enfants et environnement
Très bien. Alors pour commencer, si tu veux bien, je te propose de présenter ton parcours et les liens que tu y vois avec les enjeux de santé environnementale ; et je pense qu’il y en aura beaucoup !
Parcours
Élisabeth Toutut-Picard, ancienne présidente du Groupe Santé Environnement (GSE)
Et bien merci de, de me donner l’occasion de parler de ce sujet qui me tient à cœur, sur lequel j’ai beaucoup travaillé, pendant notamment mon mandat de députée.
Mais en définitive, quand je réfléchis à mon parcours, je me rends compte que ça a démarré beaucoup plus tôt que je ne le pensais, cet engagement, même si à l’époque, je n’en étais pas forcément très consciente.
Je suis en effet une ancienne directrice d’hôpital et dans mes dernières fonctions, j’ai dirigé un hôpital d’enfants et une grosse maternité régionale qui s’occupait de gynécologie, d’obstétrique, mais également de maladies de la reproduction. Et il y avait un CECOS et un service de PMA.
C’était au CHU de Toulouse, où j’avais par ailleurs lancé une des toutes premières démarches de développement durable hospitalier.
Et quand j’y réfléchis, effectivement, je me souviens avoir pour la première fois entendu parler des liens entre la santé et l’environnement, et c’était au cours d’un entretien, tout à fait officieux, avec le, le papa d’un enfant qui venait d’être [admis à] l’hôpital, mis en hémato cancérologie pédiatrique, et qui, les larmes aux yeux, me disait que il ne comprenait pas ce qui s’était passé, puisque, parisien d’origine, avec son épouse, ils avaient fait le choix de venir s’installer dans la campagne en province, pour justement mettre au grand air leurs trois enfants.
Leucémie chez l’enfant
Élisabeth Toutut-Picard, ancienne présidente du Groupe Santé Environnement (GSE)
Et le troisième petit venait de développer une leucémie assez lourde. Et les hémato cancéro du service avaient émis devant les parents l’hypothèse qu’il y avait, peut-être, un lien entre le fait que l’enfant passait beaucoup de temps à gambader dans les champs et l’apparition de sa pathologie ; et donc était sous-entendu que, peut être, la proximité avec la chimie utilisée par les agriculteurs de la région n’étaient pas étrangères à ce qui se passait, ce qui arrivait à ce pauvre enfant.
J’avoue que ça m’avait laissée perplexe parce que, pour moi, j’étais resté encore… j’avais encore cette image de la nature qui nous… qui ne peut… Dame nature, Mère nature, la Pachamama, qui ne peut que nous vouloir du bien, et j’étais restée un petit peu perplexe donc, et légèrement inquiète.
Et puis le deuxième souvenir que j’ai de de ma vie professionnelle, c’est de l’autre côté de la rue, si on peut dire, dans l’hôpital maternité, lorsque j’ai entendu un des chercheurs, je ne sais plus… c’était une unité Inserm au CNRS, qui était installée dans l’établissement et qui travaillait sur les problèmes de stérilité et d’infertilité, de couple, de stérilité notamment masculine et d’infertilité de couple.
Infertilité et pesticides
Élisabeth Toutut-Picard
Ce chercheur m’avait dit que, une étude très sérieuse et qui venait de sortir, qui établissait la relation entre l’infertilité et l’exposition aux pesticides. Il allait beaucoup plus loin encore dans ses conclusions, en disant que certaines malformations uro-génitales avaient des chances… pouvaient être en lien avec l’exposition pendant la période de grossesse de la maman à des produits chimiques, des engrais ou des pesticides de jardinage, qui depuis – d’ailleurs le glyphosate a été interdit pour une application personnelle, mais pas bien sûr l’application professionnelle – et donc là encore, ce lien était évoqué devant moi.
Et là, je commençais à me dire que ça… c’était bigrement intéressant, à regarder de plus près, et en même temps extrêmement préoccupant puisque les pesticides, à ma connaissance, c’était ce qui avait permis à la France de se sortir de la menace de famine d’après-guerre et de se lancer dans une grande organisation… remembrement de nos blocages pour faire de l’agriculture industrielle et intensive.
1000 premiers jours
Élisabeth Toutut-Picard
Et puis étaient évoqués deux points très importants. D’abord, le fait que il pouvait y avoir une exposition particulièrement dangereuse à une époque très spéciale de développement, en fait, de l’être humain, c’est à dire les 1000 premiers jours – depuis théorisé, ce concept – les 1000 premiers jours de la vie, c’est à dire de la conception même de l’enfant jusqu’à ces 2 ans – voire bien sûr beaucoup plus.
Mais on sait que c’est pendant cette période-là que l’organisme du fœtus… de l’embryon du fœtus et de l’enfant… et est particulièrement sensible et vulnérable ; et qu’en plus, cette histoire d’exposition [cela] peut-être transmis en transgénérationnel ; et qu’on peut avoir à l’âge adulte une vie relativement saine, en faisant attention à son alimentation, en ayant une conduite alimentaire et sportive qui permet d’entretenir et de protéger l’organisme, et de développer des pathologies, parce que maman où grand-maman avaient été exposée justement à la chimie ; et donc ça ouvrait largement ma pratique professionnelle qui consiste, dans les hôpitaux – la vocation, la mission première qui est donnée – c’est de soigner ce qui est déjà malade.
Soin et prévention
Élisabeth Toutut-Picard, ancienne présidente du Groupe Santé Environnement (GSE)
Et moi, c’est vrai que déjà à l’époque, je me disais, on soigne très très bien en France, et en Occident de façon générale, mais comment se fait-il qu’on ne se préoccupe pas davantage de prévenir ? C’est à dire d’éviter qu’on ne tombe malade. Et là, je vais la démonstration que… La maladie n’était pas forcément liée, ben au patrimoine génétique hein, hérité des parents et des grands-parents, ni à l’hygiène de vie, ni à pas de chance, à la « pas de chance », mais que, en fait, il y avait des liens possibles potentiels et et très puissants, entre la dégradation de nos environnements et notre état de santé.
Donc ça, ça avait préparer le terrain, sans que j’en sois vraiment consciente ; et lorsque je me suis engagée en politique, pour défendre la santé en fait hein, toutes les thématiques de santé publique, et de parler aussi d’environnement – Parce qu’entre temps, j’avais repris mes études pour… tout en dirigeant les établissements, pour me spécialiser sur les questions de développement durable. Donc, je m’étais dit que je peux être utile, beaucoup plus utile qu’en gérant une institution hospitalière.
Et en voyant ça à une échelle beaucoup plus nationale, tout mon engagement politique, alors que je n’avais jamais fait de politique jusque là dans ma vie, et que les quelques… les engagements politiques locaux que j’avais pu prendre à l’échelle de Toulouse, et de la métropole de Toulouse, étaient toujours sous l’étiquette société civile, et toujours pour porter la question de développement durable, environnement et énergie ; et lorsque je me suis retrouvée engagée dans l’aventure parlementaire, j’ai spontanément choisi d’aller à la commission des affaires sociales, pour essayer de voir comment je pouvais introduire la dimension environnementale dans la gestion des hôpitaux.
Groupe Santé Environnement (GSE)
Élisabeth Toutut-Picard
Mais c’était plus sous l’angle Développement durable – c’est à dire la consommation des énergies, le tri des déchets, l’ergonomie générale et tout le caractère RSE, plan de développement de déplacements d’entreprise ; la dimension managériale, en fait, sous l’angle environnemental essentiellement – Et j’ai eu la chance, ça s’est fait extrêmement vite, pour me faire la proposition de présider une instance extra-parlementaire et interministériel nommée GSE, le Groupe Santé Environnement, qui est placé sous l’autorité… la double autorité du ministère de la transition écologique, MTE, et du MS, le ministère de la santé et de la vie sociale.
Et à l’époque, j’avoue que je ne connaissais pas du tout cette instance – qui de toute façon est méconnue de tous. Mais quand on m’a parlé de santé environnement, je me suis dit, il y a quelque chose d’intéressant pour moi et ça a été la grande découverte, je dois dire, de ma vie, de citoyenne et d’élue.
Et donc j’ai découvert les enjeux de la santé environnement, qui ils sont extrêmement larges. [Je suis en voie] Si on revient à la définition qui avait été donnée dans les années 2000 par l’OMS, ça touche non seulement les facteurs physico-chimiques, mais également tout ce qui est de l’ordre de l’environnement social, du relationnel et du bien-être psychique – qu’on oublie souvent – parce que notre environnement peut apporter des sources d’inquiétude – je pense au bruit ou à la lumière ; et ça fait autant, ça pollue autant, je dois dire, ça intervient autant sur la santé que la, la pollution de l’air ou de l’eau ou de la nourriture.
Différents types d’acteurs de la Santé environnementale en France
Élisabeth Toutut-Picard
Voilà, et donc je me suis dit, c’est un travail colossal. Je prenais la suite des travaux de ce GSE. Donc est une instance où se retrouvent tous les acteurs de la thématique, et y a vraiment des représentants des administrations, des ministères, mais également des représentants associatifs, des milieux professionnels, des agences ; et c’est très créatif, très créatif. La mission officielle qui est donnée aux GSE, c’est de travailler au contenu du plan national santé-environnement, les PNSE, qui sont les outils en fait de programmation de la politique nationale française en matière de santé environnement.
Quand je suis arrivée au GSE, la présidente du GSE commençait à travailler sur la quatrième version du PNSE, qui est donc le PNSE4. Et c’est là où j’ai, bien sûr, mis tout, tout mon tempérament passionné, mon obstination, et toute mon envie de faire, et de faire au plus vite, parce que la vie d’un député, ben, se résume… elle est relativement courte, hein ; c’est 5 ans de mandat, et on a conscience dès le début du mandat que… il faut faire le maximum dans très peu de temps, n’étant pas sûr d’être réélue. Et je sentais que c’était effectivement la mission qui m’était dévolue par le hasard, on va dire, et qu’il fallait que j’essaye d’apporter un maximum de choses.
Mission parlementaire
Élisabeth Toutut-Picard, ancienne présidente du Groupe Santé Environnement (GSE)
Et puis par la suite, j’avais déjà, au tout début du mandat, j’avais eu l’occasion de présider une mission d’information – là, j’étais encore à la commission des affaires sociales – sur une thématique que je découvrais, mais dont je sentais, je pressentais déjà l’impact colossal, qui était la thématique des phytopharmaceutiques. Et j’ai eu donc pendant… ça a duré 6 mois, la présidence de cette mission d’information qui… dont la thématique était « les alternatives au phyto pharmaceutiques. » C’était à la période, la toute première période, on commençait à parler de révision et de reconduction de l’autorisation du recours au Glyphosate.
Et là je me suis… j’ai commencé à me former aux questions, à la problématique agricole, à ce monde de l’agriculture qui est multiple. Quand on dit « les agriculteurs », on fait l’amalgame entre les gros producteurs céréaliers du Nord de la France, et puis, bien, les petits agriculteurs qui, qui souvent ont du mal à joindre les deux bouts.
Je les connaissais bien dans ma circonscription, qui est en grande partie rurale ; certains faisaient du bio, et d’autres un petit peu de tout, avec notamment de l’agriculture et… une gestion un peu de… dans plusieurs dimensions, pour essayer de survivre ; et donc à cette occasion-là, j’avais déjà été sensibilisée aux questions agricoles, et ça n’a fait que me confirmer dans… dans la nécessité de travailler sur ces questions de santé environnement.
Plan National Santé-Environnement (PNSE)
Élisabeth Toutut-Picard
Donc le PNSE4 : vraiment gros investissement ; je pense que… il… les premiers retours que j’ai des évaluations qui en sont faites, sont assez satisfaisantes, même très satisfaisantes, et on est déjà… ma remplaçante travaille déjà sur la 5e mouture, le PNSE5, mais je peux peut-être dire deux mots sur les 4 axes de de cette politique nationale que nous avons en France, et qui est… qui malgré toutes ses lacunes, et Dieu sait qu’il y en a, notamment des énormes problèmes de gouvernance ; il y a une bonne trentaine de plans nationaux qui, de près ou de loin en France, touchent la santé environnement et qui travaille en silo ; mais malgré – et puis, ce flottement sur le statut du GSE, sur aussi la manière dont la santé environnementale est relayée au niveau régional dans les territoires ; c’est… ça manque de structuration, et surtout d’ouverture à la société civile.
Guillaume Santé des enfants et environnement
Et pour moi d’ailleurs, le GSE était une vraie, une vraie avancée. Moi, je le connais comme… avec son surnom du… pardon… avec son surnom du Parlement Santé Environnement. C’est d’ailleurs comme ça que je t’ai connu, et au moment où tu… ça m’intéresse… de mémoire, y a un des axes qui est sur la… l’information du public, pour le mettre en capacité d’agir, et ça m’intéresserait à un moment que tu… parce que tu as eu l’occasion à travers le GSE, à travers aussi une commission d’enquête qui m’a beaucoup intéressé, de, à la fois souligner ce qui se fait de bien dans les politiques publiques, et aussi les manques significatifs au stade de la commission.
Élisabeth Toutut-Picard – Santé Environnement : action au niveau individuel
Guillaume Santé des enfants et environnement
Et ça m’aurait intéressé que tu, en même temps que tu présentes le contenu, que tu montres comment on peut articuler ça, entre ce que fait l’État aujourd’hui, et avec ses points forts, ses points faibles ; et comment nous, on peut en tenir compte, ou comment on doit en tenir compte à notre niveau individuel, voire à notre niveau de parents, dans notre action de parents.
Élisabeth Toutut-Picard
Oui, d’accord ; alors, ce que je commençais à dire, c’est que, malgré ces lacunes, leurs lacunes, les PNSE successifs ont la chance d’exister.
Guillaume Santé des enfants et environnement
Ouais ; oui.
Élisabeth Toutut-Picard
Et la France est un des rares pays d’Europe à avoir une politique officielle en la matière. Alors, même si on peut, on peut dénoncer, souligner des incohérences après à l’échelon au-dessus – c’est à dire dans les arbitrages qui sont rendus entre les différents ministères, et notamment entre santé, environnement et ministère de l’Agriculture, et ministère de l’industrie et de l’économie, qui ont aussi des enjeux qui parfois ne sont pas totalement compatibles ou harmonisées avec les enjeux de santé-environnement – mais nous avons quand même cette chance d’avoir ce document de référence, qui permet malgré tout d’avancer et de tirer, ben, de tirer vers le haut.
Oui, effectivement, j’ai également présidé une commission d’enquête parlementaire, ce qui est le niveau au-dessus de la mission, de la simple mission d’information parlementaire, puisque les invités sont tenus de venir et de prêter serment, de dire la vérité.
Donc on peut espérer que ce qui en est sorti correspond bien à la réalité, à la vérité et…
Politique de Santé environnementale
Guillaume Santé des enfants et environnement
Pour tous ceux qui aiment la santé environnementale, c’est une espèce de Dream team de l’ensemble des experts nationaux sur le sujet. C’est une vraie Bible, vraiment super.
Élisabeth Toutut-Picard
C’est vrai que nous avons fait défiler plus d’une soixantaine de témoins et d’acteurs. Et à l’issue de cette commission d’enquête, quelques-unes – elles ont été relativement nombreuses, en définitive -, des préconisations qui ont été rédigés à la suite de cette enquête ont été intégrées dans le plan national santé-environnement.
Et pour ma part, d’ailleurs, j’ai rédigé un long rapport ; ce qui n’est pas classique, parce que normalement les présidents de commission se contentent de faire une petite intro, moi j’ai souhaité dire ce que je pensais de la situation ; et surtout, en tant que présidente du GSE, j’avais aussi mon expérience et mon témoignage ; et donc je rédige un rapport qui se trouve en annexe du rapport officiel, et dans lequel j’avais présenté une soixantaine de propositions.
Alors, pour en revenir à ta question sur l’information, moi je reste persuadé alors de deux choses, ce que j’ai pu retirer de toute cette expérience passionnante et puissante – mais qui à la fois enlève les illusions et redonne quand même malgré tout de l’espoir – c’est que, il ne faut pas attendre tout de l’État.
Élisabeth Toutut-Picard – Santé Environnement : ne pas tout attendre de l’État
Élisabeth Toutut-Picard, ancienne présidente du Groupe Santé Environnement (GSE)
J’ai vu de l’Intérieur comment on fonctionnait, le système politique. Et j’ai vu comment le gouvernement, et même le plus haut niveau de l’État, était parfois empêché de faire parce que, en face, il y avait des lobbies extrêmement puissants, et qui faisait souvent un peu de chantage à l’emploi et aux enjeux financiers et économiques des grands équilibres économiques du pays.
Donc j’ai pu voir comment un ministre peut être empêché de dire ce qu’il pense réellement, et obligé de tenir des discours qui sont parfois effarants, en tout cas contradictoires avec les autres objectifs affichés par le même gouvernement.
Donc, premier constat : il faut pas tout attendre de l’État, mais l’État a aussi ça responsabilité et je trouve très intéressante cette façon, cette judiciarisation, en fait, de la question santé environnementale, qui est en train de se développer et qui permet au citoyen de base, qui n’est pas toujours entendu comme il le souhaiterait l’être, de s’exprimer et d’établir un rapport de force devant les tribunaux pour amener l’État, et pas que l’État français, mais également l’Europe s’il le faut, ou des entreprises, à faire face à leurs responsabilités.
Élisabeth Toutut-Picard – Santé Environnement : Informer la population générale
Élisabeth Toutut-Picard
Et puis deuxième constat : je suis persuadé que les acteurs de la société civile, que nous sommes, ont leur mot à dire, à partir du moment où on se responsabilise et que l’information permet aux consommateurs de base de s’informer sur des éléments qui, qui jusque-là étaient tenus un peu, qui étaient, qui étaient étudiés, analysés, portés de façon parfois confidentielle par des grands spécialistes, ou alors au niveau des administrations ministérielles.
Ce qui fait que les PNSE sont méconnus de la population, que le GSE l’est également et que le, la création d’un secrétariat d’État qui s’occupe de santé et environnement rattaché au ministère de la transition écologique est extrêmement récente – De la même manière, qui est très récente aussi, la mobilisation des acteurs du milieu hospitalier pour réfléchir à la décarbonisation de de cette filière.
Donc il y a matière à, d’abord, à apprendre, à comprendre pour le citoyen de base ; il faut le faire avec des choses simples. Il faut savoir être pédagogique ; sensibiliser sans faire paniquer ; et ça, c’est très difficile, parce que dès qu’on prend conscience des enjeux, qui sont vraiment colossaux et de plus en plus confirmés, on peut être saisi d’anxiété et se dire « mais par quel bout on prend le sujet ? » et « qu’est-ce qu’on peut faire à son niveau ? »
Moi, je demeure persuadé que la cible à privilégier est celle des enfants à naître et des tout petits, parce que cela, maintenant que l’on sait, on peut plus aisément les protéger, et bien avant leur naissance. Et ça, c’est réconfortant.
Exposome
Élisabeth Toutut-Picard, ancienne présidente du Groupe Santé Environnement (GSE)
Et l’on sait que, on tombe malade parce que chacun de nous a une, a sa propre, j’allais dire, son propre, ce qu’on appelle l’exposome ; c’est à dire l’addition de toute les expositions auxquelles son organisme a été exposé, pendant toute son, son histoire familiale, son histoire personnelle, qui est très différente d’un sujet à l’autre, avec bien sûr, en arrière-plan, la donne biologique, et que c’est ça qui fait aussi la différence entre quelqu’un qui tombe malade et quelqu’un qui ne tombe pas malade, et que c’est cette addition d’exposition qui peut être pathogène.
On sait également maintenant, avec tous les travaux qui ont été faits sur les perturbateurs endocriniens, que ce n’est plus la dose qui fait le danger, mais la période d’exposition ; et notamment donc, la période prénatale et la période d’adolescence, parce que perturbateurs endocriniens, comme le nom, leur nom l’indique, interviennent sur les, les glandes, sur les, les hormones, et peuvent, ils peuvent provoquer à la naissance ou à l’adolescence, et à l’âge adulte, des perturbations graves en santé.
Importance d’informer
Élisabeth Toutut-Picard
Donc voilà, je dirais les deux, les deux grandes conclusions auxquelles je suis arrivée ; et je pense que tout est bon pour informer, que ça soit par, par le biais de, ben, de d’échange comme nous le faisons aujourd’hui sur YouTube, par la voix, par les livres, par toutes sortes de médias. Je recommande beaucoup la lecture de, du bouquin Gaspard Koenig, Humus, qui est très intéressante, très intéressante.
Mais également parce que c’est peut-être plus facile, pour les jeunes notamment, qui sont moins, qui sont moins prêts à lire aisément que, que nous ne l’avons été à notre, dans notre génération, c’est tout ce qui est support médiatique du genre, ben, les émissions sur Arte.
Je pense notamment aux travaux de Nicolas Koutsikas qui a fait, qui a produit sur Arte, deux émissions extrêmement intéressantes, deux reportages sur les incendies colossaux, qui se sont passés notamment au Canada ; et puis également très très récemment, sur l’impact, l’empreinte de l’homme et le lien avec les pandémies. Mais je pense aussi à des films très faciles à voir, comme Dark Waters, Goliath, qui donnent une bonne idée des enjeux, des enjeux. Alors Dark Waters, c’était aux États-Unis, mais Goliath, c’est en France ; et là, ça permet déjà de s’éveiller, de faire des prises de conscience.
Étiquetage de produits de consommation
Élisabeth Toutut-Picard, ancienne présidente du Groupe Santé Environnement (GSE)
Et une fois qu’on est bien informé, après, le gouvernement peut aussi intervenir sur tout ce qui est étiquetage du produit pour, sur le modèle, sur le modèle du nutriscore ; essayer d’identifier les produits de la vie de tous les jours qui peuvent être potentiellement toxiques, même pour les adultes qui ont développé des défenses immunitaires, mais qui sont qui sont encore plus importants, plus impactants pour des tout petits. Je pense notamment aux produits d’entretien ménager ; les tout petits, et ben, découvrent le monde à quatre pattes. Ils sont pour beaucoup plus proches, bien sûr, ils sont sur le plancher et le nez dans les produits qui ont été utilisés pour nettoyer le sol ; mais c’est également tous les produits lessiviels, vaisselle, lessive. Là, y a des choses très simples que l’on peut, que l’on peut changer dans sa vie.
Au contact des priorités nationales
Guillaume Santé des enfants et environnement
Oui, et effectivement je, je voulais faire écho là où tu disais l’importance d’agir le plus en amont possible, sur la grossesse, les premières années de vie, la période des 1000 premiers jours ; ça fait très écho à un principe général de gestion des risques, le fait d’agir le plus en amont, le plus en amont possible.
Et je me disais, à travers tes activités sur le suivi de politiques publiques pour le GSE où je, quand je t’imagine, je t’imagine en train de suivre les principaux travaux en santé environnementale à l’échelle nationale, les sujets prioritaires du moment ; et je m’étais dit, effectivement, j’étais content que tu ailles sur ces aspects. Je m’étais dit, mais avec tous ces contenus intéressants, je me demandais, quelles bonnes pratiques concrètes tu en avais tiré pour chez toi, qu’est-ce que tu conseillerais aux jeunes parents dans ton entourage, typiquement ?
Bonnes pratiques pour parents
Élisabeth Toutut-Picard
J’avais anticipé ta question, voilà.
Guillaume Santé des enfants et environnement
Exactement ! C’était, je suis très content que tu ailles sur ce sujet, et donc je suis preneur que, au regard de tous les sujets avec lesquels tu as été en contact, tu, tu soulignes les bonnes pratiques qui te paraissent importantes pour les parents.
Élisabeth Toutut-Picard
Alors moi, j’ai été une vieille, comment dire, une vieille jeune maman [rire] ; donc j’ai été amené à me poser ces questions, avec un temps de, un décalage dans le temps ; mais j’ai, je me suis aussi posé ces questions, ben pour moi-même et pour, pour la santé de mon environnement immédiat, et j’ai commencé d’abord par jeter mes, toutes mes poêles avec des revêtements pleins de PFAS, les poêles dites « Tefal », parce qu’on sait que c’est plein de produits, bon, chimiques.
Ensuite, ben, des, je me suis dit, je vais conditionner certaines, certaines réactions que j’avais, bon, d’usage courant par exemple, de mon, de mon four à micro-ondes. Je ne mets plus du tout de plastique dans mon four à micro-ondes – surtout ne pas faire ça, toujours dans des contenants en verre. En fait, c’est une, une addition de petites habitudes qui peuvent réduire, en fait, bah le, le taux de risque que l’on prend quotidiennement, sans s’en rendre compte ; et comme je le disais, ma première cible, ça a été, mais vraiment les, les produits lessiviels.
Quand j’ai été amené à faire des travaux de peinture chez moi, j’ai fait attention ; j’ai posé la question au peintre, à savoir si c’était des produits « naturels » où qui utilisent le moins possible de…
Influencer les fabricants
Guillaume Santé des enfants et environnement
Oui tu parlais, tu parlais d’étiquetage tout à l’heure. C’est typiquement un produit où y en avait. Quand tu, quand tu te posais ces questions là, c’était disponible, oui.
Élisabeth Toutut-Picard
Dans le cadre du GSE, justement, il est prévu de donner des informations sur les produits quotidiens, les plus utilisés, pour, pour voir, ben, permettre aux consommateurs de cibler.
Et je pense que c’est de cette manière-là que, on peut arriver à faire modifier les process de fabrication ; parce que les lobbies, les entrepreneurs, c’est, c’est la règle du jeu, c’est leur mission, c’est l’objectif qui leur a été donné ; c’est de faire du business et de, d’accroitre leur chiffre d’affaires ; et donc ils cherchent forcément, ils sont en train de humer le vent, et voir quelles sont les modifications dans les comportements, les, les habitudes des consommateurs.
Si on, on fait un choix décisif et, et assez massif de produits dans un sens, plutôt que dans un autre, ils seront amenés forcément à revoir la processus de fabrication, ne fut-ce que pour des raisons de survie économique. Et c’est de, c’est là, je crois qu’on n’a pas assez conscience de notre poids, de notre, du rapport de force qu’on peut établir avec, avec les entreprises par ce biais tout simple des choix de consommation.
Qualité de l’air ambiant
Élisabeth Toutut-Picard, ancienne présidente du Groupe Santé Environnement (GSE)
Alors c’est vrai que le bio, il est en ce moment, un peu en crise ; que, il coûte cher, mais il y a des façons aussi de revoir son alimentation. Ça aussi, c’est un point sur lequel, bah je, j’ai, j’ai couvert des enjeux ; je connaissais bien sûr les enjeux de la diététique, mais je ne savais pas à quel point ça pouvait aussi être important de préférer manger des protéines végétales que de se rabattre sur la viande rouge.
Et si j’avais à refaire, bah, si j’avais à redresser quelques, quelques travers éducatifs que j’ai pu, que j’ai pu développer dans l’éducation de mon fils, je me dis, je me dis maintenant, avec du recul, ben, je ferai manger beaucoup moins de « steak haché, purée », comme c’était le cas quand il était petit, parce que c’était facile. En plus, moi, j’étais maman solo à l’époque et c’était beaucoup plus rapide quand je revenais du travail.
Outils numériques en lien avec des pneumologues
Élisabeth Toutut-Picard
Et je, je pense qu’en fait, ce qui est aussi très important, – alors là bien sûr, il suffit d’aller regarder sur le site du ministère de la transition écologique pour voir le détail de de ce qu’il y a dans le GSE, l’information – il y a aussi des outils numériques ont été mis en place pour donner en temps réel la qualité, l’état de la qualité de l’air ambiant.
Et ça, c’est en relation avec les pneumologues et les médecins généralistes ; et tous ceux qui ont des problématiques respiratoires, d’insuffisance respiratoire doivent s’équiper absolument. C’est gratuit, il suffit d’aller regarder sur le site du ministère de la santé ou du ministère de la transition écologique, et on peut savoir en temps réel, non seulement quelle est la qualité de l’air ambiant, mais en plus, quels sont les conseils qui sont donnés. Ça, c’est… On avance en fait, et ça c’est intéressant.
Réduction des expositions environnementales
Élisabeth Toutut-Picard
Puis après, dans le GSE, bien sûr, dans le PNSE4, le deuxième axe, c’était la réduction des expositions environnementales. On travaille beaucoup sur les nanoparticules, parce que là aussi, c’est un autre gigantesque dossier à ouvrir, parce qu’il y en a partout, qu’il n’y a pas du tout de fichiers, des données. On s’est, on a mal fait déjà, on a eu des difficultés à définir ce que c’était qu’un perturbateur endocrinien ; maintenant c’est, c’est acté au niveau européen.
Mais les nanoparticules, il n’y a pas de fichier général, donc il va falloir aussi regarder de ce côté-là. Le troisième axe, c’était, et bien, voir avec les collectivités locales, parce que l’État lance un plan dit national, mais il faut absolument qu’il y ait des relais à l’échelle locale, et chaque région a ses problématiques spécifiques de santé-environnement ; la vallée du Rhône, par exemple, qui est un une vallée extrêmement industrialisé ; et puis, on l’a vu récemment avec toutes les, la problématique de PFAS provoqué par, une usine dans la vallée du Rhône – allez regarder l’actualité pour voir d’un peu plus près – mais également les problématiques de qualité de l’eau ; c’est la qualité de l’eau, ça devient un problème de l’eau dite potable, ça devient un problème national. Région après région, chaque région découvre à son tour qu’il y a des, des grosses problématiques.
Spécificités dans chaque région
Élisabeth Toutut-Picard
Moi je suis occitane, j’habite Toulouse et y a eu récemment un mini scandale qui n’en finit pas de faire des vagues en matière de l’eau. C’est, c’est cocasse, c’est que le directeur de l’ARS d’Occitanie a déclaré que, effectivement, il y avait de gros soucis à se faire avec la qualité, avec la potabilité de l’eau ; donc chaque région, donc je disais par exemple la vallée du Rhône, c’est ce genre de problème.
Les algues vertes et le radon en Bretagne, Dieu sait qu’on a des, y a des gros problèmes de, de pollution des nappes phréatiques en Bretagne ; dans le nord de la France, c’est les friches industrielles. En fait, chaque coin de France à son type de problématique. C’est pour ça qu’il faut que la, les politiques régionales, en matière de santé-environnement, se musclent et s’adaptent après, après qu’un bilan ait été fait, qu’elles s’adaptent aux caractéristiques santé, des problématiques santé environnement de chaque coin.
Et puis, bien sûr, le quatrième axe, c’était de, d’avoir suffisamment d’informations sur, à la fois du côté de la santé, à la fois du côté de l’environnement, des deux ministères, pour pouvoir tirer des conclusions scientifiques viables ; parce que la grande critique qui est faite par les industriels, c’est que, il est forcément extrêmement difficile d’établir un lien de causalité direct entre le, un facteur, et puis, et son impact, c’est-à-dire un facteur environnemental et un problème, une problématique de santé.
Pathologies associées aux pesticides
Élisabeth Toutut-Picard, ancienne présidente du Groupe Santé Environnement (GSE)
Mais on, on avance beaucoup, puisque maintenant, par exemple, dans le monde de l’agriculture, la MSA, qui est la grosse mutuelle de santé du monde paysan, a intégré la, les leucémies et certaines pathologies neurologiques comme étant des maladies professionnelles, des leucémies assez rares, les lymphomes non-hodgkiniens, dans la liste des pathologies qui seraient dues à la manipulation de pesticides et de ; de phytopharmaceutiques, ce qui est quand même extrêmement nouveau, et donc qui dit bien qui, qui est la preuve directe que il y a un lien de causalité qui a été établi par la grande, par la grande mutuelle agricole.
Donc voilà, où on en est ; là je vous ai dit les quatre axes, il faut aller regarder d’un peu plus près. Il y a plein de choses très intéressantes qui ont été inscrites dans ce PNSE4, qui sont extrêmement concrètes. Bon, le souci c’est que ça prend du temps, notamment la collecte des informations. Et puis ensuite essayer de voir si les clusters de maladies, notamment des cancers pédiatriques, qui ont mobilisé beaucoup l’attention des familles touchées, est-ce que ces cancers ont un lien avec des, des problématiques environnementales, de pollution.
Et donc le travail qui est, qui est fait pour créer, créer un, un site informatique pour justement recevoir toutes les données, et pouvoir faire des croisements qui permettent scientifiquement de faire le, de, de de faire la démonstration, mais en plus, après, de, d’affiner les politiques régionales de prévention et voir d’où peuvent venir les difficultés. Alors, les parents, effectivement, je comprends…
Causalité en santé environnementale
Guillaume Santé des enfants et environnement
Oui, c’est ce que j’ai, c’est ce que j’allais te dire. Ce lien de de causalité qui, en santé environnementale, sauf des cas très particuliers, est souvent difficile et long à établir de manière robuste, tu l’as évoqué à plusieurs reprises, dans différents aspects de, de ce que tu présentais, et je me souviens que, quand on préparait l’interview, tu m’expliquais que c’était aussi, en fait, un sujet qu’on avait dans notre vie du quotidien, quand on interagit avec différentes personnes ; différentes personnes qui sont notamment impliquées ou responsables, qui ont une influence sur les expositions auxquelles les enfants sont soumis.
Et donc on a besoin d’agir collectivement, concrètement, et je me rappelle que tu disais que parfois c’était difficile, en fait, du fait de ce lien de causalité qui est parfois difficile à démontrer et qui prend du temps, c’est difficile aussi de convaincre donc les gens autour de nous de rentrer dans l’action, en comparaison avec le tabac, l’alcool ou le sport, on a vraiment des, des relations de longue date, bien établies, etc.
Élisabeth Toutut-Picard
Oui.
Guillaume Santé des enfants et environnement
Si tu veux bien développer, je trouve que c’était, c’était des choses intéressantes dans cette, finalement dans les, comment on peut faciliter la mise en pratique du, du type de bonne pratique que tu mettais à, que tu mettais en avant tout à l’heure.
Maladies plurifactorielles
Élisabeth Toutut-Picard, ancienne présidente du Groupe Santé Environnement (GSE)
Comme tu le dis, le lien de causalité entre une absorption excessive d’alcool et un problème de diabète ou de syrose, bon, il est évident ; pareil pour le lien entre le tabac et les pathologies respiratoires ; c’est beaucoup plus difficile pour des pathologies que l’on soupçonne être d’origine environnementale, parce que c’est, c’est plurifactoriel, c’est pour ça que, tout à l’heure, je tentais de donner une définition de ce que c’est qu’un exposome ; c’est cette addition d’expositions qui, qui font qu’on tombe ou non malade.
Et le, c’est le « ou non » qui est problématique, en fait, parce que y a aussi le terrain, le terrain biologique. Et puis il y a l’histoire de la personne, qui a peut-être, bah, les gens qui ont toujours habité au même endroit, c’est plus facile d’établir des liens de causalité ; mais ceux qui ont été itinérants, qui ont changé souvent de domicile, c’est très difficile de savoir à quel moment ils ont pu être affectés.
Guillaume Santé des enfants et environnement
Reconstruire leurs expositions. Pour faire le lien avec ce que tu disais, c’est souvent aussi une difficulté pour les agriculteurs, savoir reconstruire l’histoire de leur exposition.
Difficulté de reconstruire l’historique des expositions préoccupantes
Élisabeth Toutut-Picard
Absolument. Et puis tout à l’heure, je parlais des produits d’entretien qu’on utilise à la maison, mais c’est pareil pour dans les écoles, dans les crèches, dans les garderies. À quel point un enfant a-t-il pu être en contact ? Et on sait que c’est, ce n’est plus la dose qui fait le problème, que c’est la période. Donc s’il faut essayer de faire la, d’essayer de, de chercher les antériorités, c’est, faudrait aller chercher très loin, en fait, dans la petite enfance et même à l’époque de la, de la grossesse de la maman.
Et puis donc, c’est là où la, la science est encore un petit peu gênée aux entournures pour dire « mais oui, c’est le glyphosate provoque ça, c’est sûr et certain. ». Mais ce qui est certain, c’est que la, l’accumulation d’expositions à la chimie, en général, est forcément, est forcément pathogène, d’une manière ou d’une autre.
Alors en France et en Occident, on soigne de mieux en mieux. Mais il y a une explosion des pathologies dites chroniques qui est, qui est inexplicable, qui ne peut être expliqué que par l’impact des environnements.
Quand on dit environnement, on ne parle pas simplement de l’extérieur, hein, de la nature, des champs, des… On parle aussi de l’environnement au travail, et on parle aussi de l’environnement du domicile, et l’environnement dans les transports publics.
Guillaume Santé des enfants et environnement
Parce qu’on y passe beaucoup de temps, oui.
Jusqu’où aller dans les démarches de protection
Élisabeth Toutut-Picard, ancienne présidente du Groupe Santé Environnement (GSE)
Chaque fois, vous passez d’un exposition à une autre, et c’est justement cette succession d’expositions qui est peut-être à terme source de maladie.
Alors par contre, on n’est pas quand même si démuni que ça scientifiquement parlant, parce que déjà le CIRC – c’est une agence santé de l’ONU – avait dit que, avait déclaré que le glyphosate était potentiellement cancérigène – je parle du glyphosate parce qu’il est d’actualité – donc potentiellement cancérigène. La question, après, c’est jusqu’où on va dans les démarches de protection et de la, la gestion du risque. Qu’est-ce que c’est que le principe, comment applique-t-on le principe de précaution.
Et jusqu’où va-t-on, jusqu’où va-t-on dans investir dans la prévention. On sait maintenant que l’impact économique des maladies dues à l’environnement représente près de 7 % du PIB en France. 7 % du PIB en France, ça mérite qu’on s’y attarde et qu’on réfléchisse sur les économies qu’on pourrait faire en santé, et investir ces sommes-là pour faire de la prévention. Mais la difficulté, c’est de, d’arriver à entraîner tous les acteurs.
Et puis y a d’autres études qui ont été faites par l’Inrae, par le CNRS, par toutes sortes d’agences ; même l’Anses a sorti pas mal de, de travaux, dont on ne parle pas suffisamment, mais qui mettent en garde sur l’utilisation, le recours à certains, à certains produits.
Siècle de la chimie
Élisabeth Toutut-Picard
Une chose est certaine, c’est que notre siècle est malheureusement un siècle de la chimie. Ça a commencé après la guerre, en fait, avec, la pétrochimie, le, le développement de la pétrochimie et de tous les phytopharmaceutiques en matière, en agriculture, les plastiques – y a énormément d’objets du quotidien qui viennent de la pétrochimie.
On est, on est devenu très dépendants de ça, et là on ne peut pas se passer non plus de la chimie, parce que on soigne aussi, les produits pharmaceutiques pour, pour guérir, qui ont, qui ont fait leur, qui ont fait leur preuve, viennent de, de travaux de la chimie.
Le souci, c’est que, il y a une telle explosion, y a des milliers et des milliers de, chaque année, de nouveaux produits qui viennent sur le marché, sans que il y ait une possibilité de filtrer pour savoir si le même produit n’existe pas déjà et s’il n’est pas moins nocif. C’est ça qui est, qui est préoccupant.
Il faut vraiment que on essaye de trouver un, de trouver et de revenir avec une certaine sobriété chimique ; c’est-à-dire au quotidien, dans notre consommation de la chimie, être, être conscient, être éveillé, pour limiter l’impact sur notre vie quotidienne et l’impact sur la santé de nos enfants. Et ça sans, sans paniquer, sans psychoses, sans faire de la, sans en faire une problématique obsessionnelle, mais être vigilant, en fait ; et c’est là, et c’est ça qui est, qui est relativement nouveau.
Interdépendance
Élisabeth Toutut-Picard, ancienne présidente du Groupe Santé Environnement (GSE)
Je pense que le, le problème de la COVID, a fait prendre conscience aux citoyens de base qui n’étaient pas particulièrement informés sur les enjeux de santé-environnement, que tout était désormais relié, et que les pandémies, qui sont de plus en plus fréquentes, et qui vont être de plus en plus fréquentes, et de plus en plus violentes et mortelles, sont étroitement liées au monde animal, à la santé du monde animal.
On sait que une bonne partie des pathologies émergentes, c’est-à-dire des pathologies nouvelles – une nouvelle maladie – sont dues au monde animal, et que si il y a eu notamment la COVID, on a pu expérimenter ça, c’est que l’habitat naturel des animaux a été détruit, endommagé par l’action humaine et que ces animaux désorientés se sont rapprochés d’une façon dangereuse des, des habitations humaines ; et que, du coup, y a eu des transmissions par voie animale jusqu’à l’homme, et que c’est comme ça que se font la plupart des, des pandémies d’origine zoonotique.
Santé et environnement : étroitement liés
Et c’est là qu’on a redécouvert une, une évidence, en définitive, une évidence qui n’était pas forcément, qui était connue des scientifiques, mais peut-être pas intégrée dans le, dans la vie quotidienne : c’est que nous sommes tous reliés d’une manière ou d’une autre dans la, dans la grande famille du vivant de cette planète, et que l’être humain, contrairement à ce qu’il pensait, n’est pas au centre de la planète ; qu’il n’est pas dans la toute-puissance, mais qu’il est extrêmement dépendant.
Et sa santé et sa survie sont totalement dépendants de, de la santé de tout ce qui l’entoure. Il a besoin d’air pour respirer, d’eau pour vivre, pareil pour l’alimentation. Et si toutes ces éléments, ces facteurs physiques physico-chimiques qui l’entourent sont perturbés, forcément, il a toutes les chances de tomber malade, et ça, c’est très nouveau.
Une seule planète, une seule santé
Élisabeth Toutut-Picard
C’est une, un renversement de tout ce qui a pu être transmis à travers l’éducation traditionnelle qui est donnée aux jeunes enfants, c’est-à-dire, l’homme est au centre, et puis il y a la nature ; et la nature, et bien, il faut la, il faut la contrôler, il faut la maîtriser ; et puis surtout, la nature est un infini, et allons-y dans la toute-puissance ; et en oubliant qu’en fait, nous sommes extrêmement vulnérables et très dépendants de ça, et c’est ce qu’on appelle d’ailleurs Une seule santé.
Ce concept, une seule planète, une seule santé, « One World, One Health », bah nous l’avons redécouvert à cause, j’ose le terme de « grâce à », et douloureusement, la COVID. Mais ça ne va pas s’arrêter là, et donc c’est, c’est ça aussi, qu’il est, qu’il est important et intéressant de faire passer ton message aux jeunes parents ; c’est d’éduquer leurs enfants – si je puis me permettre un petit conseil – c’est d’éduquer les enfants dans cet état d’esprit là, dans cet état de conscience, que ils sont un élément de la longue chaîne du vivant, peut être l’aboutissement d’une évolution du vivant.
Et encore, quand on voit comment il peut se comporter de façon sauvage, on se dit que, y a quand même des dimensions animales de violence qui, qui demeurent en chaque être humain ; mais que c’est une longue chaîne du vivant, et que, il faut qu’il sache respecter, respecter tout ce qui l’entoure, tout ce qui vit, du petit insecte qui est tout aussi important.
Emerveillement face au monde
Élisabeth Toutut-Picard, ancienne présidente du Groupe Santé Environnement (GSE)
La petite abeille est tout aussi importante que le gros éléphant. Quand on l’amène au, qu’on emmène les enfants au zoo, que le chat qu’on a à la maison et même des animaux qui sont pas très plaisants, comme les chauves-souris, elles ont aussi leur rôle dans la nature, et que il faut faire très attention à respecter tout ce qui vit ; même le monde végétal aussi ; quand on voit le mode de conscience et de communication qui peut exister entre les ordres, c’est absolument merveilleux.
Nous vivons dans un monde, dans une planète fabuleuse, pleine de multiples splendeurs, et que, et que c’est merveilleux d’en faire partie, et on en fait partie. On n’est pas là, on n’est pas spectateur de ce qui se passe à l’extérieur. On est acteur. Et que dès l’enfance, il faut en être conscient pour pouvoir, en respectant tout ce qui vit, se respecter soi-même. Voilà, et peut-être être beaucoup plus vigilant sur sa santé.
Alors après, il ne faut pas paniquer ; c’est vrai que les dangers existent de toute façon ; être venu au monde, ben c’est, c’est se confronté à terme, de toute façon, à sa propre disparition, sa mort, et que sur le, sur ce long continuum, il y a plein de choses extraordinaires qu’on est amenés à vivre ; mais qu’il y a aussi des choses difficiles, et que parmi les choses difficiles, ben ça va, ça va être maintenant de faire attention, à tout ce qui nous entoure en termes de chimie, voire se protéger.
Élisabeth Toutut-Picard, Santé Environnement : possibilité d’agir
Élisabeth Toutut-Picard
On n’est pas complètement impuissant. Il suffit simplement de se renseigner, en fait, de devenir responsable, de devenir responsable et ne pas se laisser porter par, par les, les gouvernements quels qu’ils soient, ou de tout, de donner toute sa responsabilité, son pouvoir complet aux politiques, qui ne sont que des êtres humains, avec leur petitesse et leur grandeur. Voilà, c’est ça le message que je pourrais faire passer aux parents.
Mais ça signifie aussi que être parent, c’est, je ne vais pas dire c’est devenir, c’est devenu un métier, mais ça implique une responsabilité de cet ordre-là aussi ; et quand je parlais tout à l’heure des erreurs que j’ai pu commettre en matière d’alimentation de mon fils, quand il était bébé ou jeune enfant.
Mais il y avait autre chose aussi, dont je ne me suis pas méfiée aussi, de, de l’addiction aux écrans. Bon, c’est vrai « dessin animé, Baby Sitter », c’est, ou la « télévision baby-sitter », c’est commode. Pourquoi s’en passer, parce qu’il y a des choses vraiment intéressantes en matière éducative, qui se font par ce biais, par ces moyens de communication.
Mais il faut être capable de contrôler et, et de filtrer, et de vérifier ; puis on sait l’impact neurologique qu’ont les, qu’a l’exposition aux écrans et, et ce phénomène d’addiction qui fait que on a, après, des phénomènes de suractivité, de violence et inexpliquées dans les, dans les cours de récréation ou en classe. Et c’est, cette espèce de turbulence et d’agitation nerveuse qui est liée au fait que les, les cerveaux des enfants ne sont pas suffisamment structurés pour, sont complètement immatures, et ils ne peuvent pas, ne sont pas capables de, de se, de se défendre contre, contre ses formes d’agression, de bruit, d’images de, de toutes sortes.
Contact avec la nature
Élisabeth Toutut-Picard, ancienne présidente du Groupe Santé Environnement (GSE)
Ça aussi, c’est un point sur lequel, enfin je, si c’était à refaire, j’interviendrais ; par contre le, le contact avec la nature, à l’époque de l’enfance de mon fils, j’étais dans une belle région d’Occitanie, donc au bord de la mer, donc j’avais la possibilité de, de le familiariser avec tout ça. Mais j’ai vite vu que, quand nous sommes devenus beaucoup plus urbains, et malheureusement, il a été pris par le rythme de vie de la ville, et c’est très difficile de maintenir le contact avec, avec la nature, avec le vivant j’allais dire, parce que la nature, on ne sait pas très bien ce que, ce que ça veut dire, si en fait c’est ce qui vit, des fleurs, des, des bosquets, des, des, quelques arbres, des forêts, la mer, la montagne.
Bref, en fait, avoir ce contact-là, parce que c’est revenir un peu à nos origines, et totalement même ; revenir à nos origines et trouver aussi dans la nature quelque chose de, d’apaisant, de… la nature n’est pas simplement source d’angoisse et d’anxiété. Ça nous apporte aussi de la paix intérieure.
Si on sait, si on sait écouter ce qui nous entoure et voir, et développer aussi cette capacité d’admiration chez les petits, je pense qu’elle est très, elle est très constructive, psychiquement et humainement, éthiquement, esthétiquement aussi ; et j’ose même me dire spirituellement, c’est à dire, ça ouvre sur d’autres dimensions, quand on sait, quand on sait regarder, apprendre à regarder et à admirer, à s’émerveiller. Et ça, ça peut enrichir une vie d’humain, ça, et la construire ; et ça, ça fait partie, à mon avis, de la santé-environnement, voilà, en plus de, des produits toxiques bêtes et méchants.
Environnements favorisant la santé
Guillaume Santé des enfants et environnement
C’est, c’est une grande ligne directrice de cette chaîne, et du blog que j’anime depuis quelques années ; je suis vraiment très heureux que tu aies ouvert sur ces environnements favorisant la santé, et ces environnements naturels, empreints de, de vivant, quoi. Est-ce que, est-ce qu’il y aurait un sujet, enfin, j’ai, je voulais d’abord te remercier pour l’ensemble de l’intervention. C’était extrêmement riche, à la fois en informations intéressante, en messages importants et en bonnes pratiques pour, très concrètes pour les parents.
Est-ce que y aurait un, pour ceux qui veulent suivre ton actualité et les, les actions dans lesquelles, je ne doute pas, tu vas te réinvestir très bientôt, est-ce qu’il y a une, un moyen privilégié de, de te suivre et de suivre ton travail ?
Élisabeth Toutut-Picard
Et bien écoute, merci de me donner cette occasion. Là, je dois confesser que, après mon précédent mandat, dont j’étais sorti quand même assez fatiguée, parce que j’avais fait un double mandat. Non seulement je m’étais énormément investie sur ces questions extraparlementaires, en plus du GSE, j’avais participé à une bonne trentaine de colloques. A chaque fois qu’on me on me sollicitait, je ne disais jamais non, parce que je pensais que c’était ma mission ; mais je vais faire un peu…
Guillaume Santé des enfants et environnement
Ce qui est bien cohérent avec ton côté passionné.
ASTER : Association pour la Santé de Tous et un Environnement Responsable
Élisabeth Toutut-Picard
Oui, c’est vrai. Et puis par ailleurs, je faisais mon job de député, c’est à dire il fallait que je sois quand même dans l’hémicycle jour et nuit. Et puis, en circonscription, parce que j’ai fait, que je garde le contact avec les gens de, de mon territoire ; donc j’en étais ; j’étais sortie un peu fatiguée ; je me suis donné quelques mois, longs mois pour rétablir un peu ma, et puis m’occuper un peu de moi aussi ; la santé environnement, ça passe d’abord par le respect de soi-même, et je m’étais un petit peu oubliée ; mais j’ai par la suite créé, je viens de créer une, une association qui s’appelle ASTER : Association pour la Santé de Tous et un Environnement Responsable.
Guillaume Santé des enfants et environnement
On mettra le lien dans la description de la vidéo.
Élisabeth Toutut-Picard
Voilà. Alors il est, il est, il y a un site ; je suis en train de, de faire rentrer par mon informaticien les, les rubriques. En fait, c’est un site qui n’a pas d’autres objectifs que de partager les informations ; parce que je me suis dit, à la fin de mon mandat, je reçois, je continue à recevoir des masses d’informations. Je suis branchée sur toutes les activités de toutes les autres associations environnementales et autres, et je voudrais partager ce qui m’arrive, voilà, ce qui arrive comme infos, et en faisant un petit, un petit commentaire.
Élisabeth Toutut-Picard – Santé Environnement : Mobilisation citoyenne
Et jusqu’à maintenant je m’étais surtout exprimée sur LinkedIn, pas tellement sur Facebook – j e ne pouvais pas être partout en même temps – et je m’étais dit, bon, je vais tout mettre sur ASTER, tout ce qui m’arrive comme infos, je vais le mettre là, et puis je partage ; voilà. Et puis je verrai par la suite, s’il y a suffisamment de gens intéressés, on peut se rencontrer, je crois à la mobilisation citoyenne.
Bon, si on peut éviter de se radicaliser dans la violence, essayer de trouver des modes astucieux et tout aussi performants pour défendre ce qu’il y a à défendre, et sans, alors ça, j’y suis très sensible. Pour avoir vu fonctionner tout ça de très près, à l’Assemblée, ils sont, vraiment un cadre sans appartenance politique. Je pense que ces questions-là doivent dépasser tous les clivages et toutes les idéologies, parce que il en va de notre survie.
Voilà donc ASTER, ça vient juste de débuter et donc y a rien. Sauf qu’on est en train de, y a, y a mon édito ; je suis en train de, de faire, d’intégrer les rubriques thématiques, et puis je vais, je vais dans les semaines qui suivent, d’ici la fin de l’année, je pense nourrir tout ça ; parce que j’ai énormément d’informations à partager, et que je me sens le devoir de les partager. Voilà.
Merci !
Guillaume Santé des enfants et environnement
Très bien. Merci à toi pour l’intervention, pour ton temps, pour le contenu utile et je te dis à bientôt dans nos sujets communs.
Élisabeth Toutut-Picard
Merci, Guillaume, de m’avoir donné l’occasion de partager tout ça, avec tous ceux qui te suivent et merci aussi pour ton énorme boulot ; c’est vraiment… de qualité.
Guillaume Santé des enfants et environnement
Merci Élisabeth, à très bientôt j’espère, oui.
Élisabeth Toutut-Picard
À très bientôt.
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Voilà pour cet entretien intitulé « Échange avec Élisabeth Toutut-Picard, ancienne présidente du Groupe Santé Environnement (GSE)« . S’il vous paraît utile, alors vous pouvez liker, vous abonner et clocher si ce n’est pas encore fait. C’est notamment pour que YouTube favorise sa diffusion.
À bientôt !
Bibliographie. Échange avec Élisabeth Toutut-Picard, ancienne présidente du Groupe Santé Environnement (GSE)
- Ministère chargé de la Santé. Le Groupe Santé Environnement (GSE). https://sante.gouv.fr/sante-et-environnement/les-plans-nationaux-sante-environnement/article/le-groupe-sante-environnement-gse
- Documentaires Arte « Incendies géants : enquête sur un nouveau fléau » et « Épidémies, l’empreinte de l’homme », notamment de Nicolas Koutsikas.
- Koenig G. Humus. Editions de l’Observatoire, 2023.
- Ministère chargé de l’Écologie, Ministère chargé de la Santé. Quatrième Plan national santé-environnement (PNSE4). Un environnement, une santé. 2021. https://sante.gouv.fr/sante-et-environnement/les-plans-nationaux-sante-environnement/article/plan-national-sante-environnement-4-pnse-4-un-environnement-une-sante-2021-2025
- Toutut-Picard É, Josso S. Rapport fait au nom de la Commission d’enquête sur l’évaluation des politiques publiques de santé environnementale. 2020. https://www.assemblee-nationale.fr/dyn/15/rapports/cesanteenv/l15b3701-ti_rapport-enquete.pdf
- Toutut-Picard É, Martin D, Menuel G. Rapport d’information de la mission d’information commune sur l’utilisation des produits phytopharmaceutiques. Assemblée nationale, 2018. https://www.assemblee-nationale.fr/dyn/15/rapports/micphyto/l15b0852_rapport-information
- Pipien G, Vindimian É. Évaluation du troisième plan national Santé-Environnement – Rapport n° 011997-01. Ministère en charge de l’environnement – Conseil général de l’environnement et du développement durable (CGEDD), 2018. https://igedd.documentation.developpement-durable.gouv.fr/documents/Affaires-0010730/011997-01_rapport-publie.pdf, où on trouve notamment l’expression « Parlement de la santé-environnement » pour désigner ce vers quoi viser pour le GSE.
- Association pour la Santé de Tous et un Environnement Responsable (ASTER). https://aster-asso.fr/
Images notamment par Guillaume et Sayumi