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Bonne lecture 🙂
Chronique de Emmenez les enfants dehors, qui traite du besoin de nature chez l’enfant
de Crystèle Ferjou, avec Moïna Fauchier-Delavigne, 180 pages, publié en 2020
Crystèle Ferjou est Conseillère Pédagogique. Lorsqu’elle était enseignante, elle a fait partie des personnes pionnières de l’éducation nature en France.
Ce livre porte sur le besoin de nature chez l’enfant. Notamment, il décrit comment introduire la connexion avec la nature dans une démarche éducative, et ce que cela apporte au développement des enfants.
Le premier article de la chronique se trouve ici : Santé-environnement : emmener les enfants dehors, dans la nature (1/4)
Emmenez les enfants dehors, dans la nature : quelques informations et points de vue intéressants
Voici une liste d’informations et de points de vue, portant sur le besoin d’emmener les enfants dehors, dans la nature. Ils sont issus du livre et je souhaite les partager avec vous.
- Trouver un certain équilibre dans la découverte de lieux de nature s’avère important. Les environnements connus et rassurants pourront alterner avec des environnements nouveaux, qui peuvent apporter des surprises.
- Dans la nature, les enfants rentrent en contact avec une grande variété d’éléments : branches, feuilles, troncs, sable, rocher, terre meuble, cailloux, humus, galets, fleurs, oiseaux, petits animaux, insectes… Cette variété de la nature offre de nombreuses possibilités d’exploration et beaucoup d’opportunités d’activité physique. Par ailleurs, ces éléments servent aussi de base pour développer son imaginaire et sa créativité.
- La nature apporte de la nouveauté, sans stimulation excessive et en s‘inscrivant dans une certaine constance. Ces deux éléments associés sont fondamentaux pour le développement psychologique.
Contact avec la nature : un besoin fondamental
- Au cours des années 1960, Christopher Alexander a proposé l’hypothèse que les gens ont un besoin fondamental d’être en contact avec la nature. Ce contact est notamment nécessaire pour développer leur identité, leur bien-être et leur équilibre mental.
- Cette hypothèse permet d’expliquer un certain mal-être ressenti par certains citadins. Ainsi, Alexander parlait de « la maladie d’être en ville »
- Depuis, ce besoin de nature pour la bonne santé a été corroboré par de nombreux travaux scientifiques. Plusieurs types de bénéfices ont pu être quantifiés, et en particulier chez les enfants.
- Un autre concept très connu a été en proposé en 2005 par Richard Louv : le « syndrome de déficit de nature ». Ce déficit permet d’expliquer le mal-être croissant que ressentent les enfants depuis une quarantaine d’années. En effet, la croissance de ce mal-être s’avère parallèle à la décroissance de leur temps de jeu dans la nature.
Restauration de l’attention dirigée
- Selon la théorie de la “restauration attentionnelle”, les expériences de la nature permettent de restaurer notre capacité d’attention. Cette capacité peut s’émousser avec le stress du quotidien, et aussi avec la fatigue cognitive liée à de trop nombreuses sollicitations.
- D’après plusieurs chercheurs, la contemplation de la nature peut mettre au repos l’attention soutenue, dirigée ou sélective. Une restauration est alors permise par le processus de « fascination douce », où l’attention se déploie sans effort. La fascination douce se caractérise par une fonction contemplative, non captivante : regarder la neige tomber, écouter la pluie rencontrer le sol, observer des branches d’arbres bouger dans le vent, écouter le chant des oiseaux, sentir des plantes, ressentir une connexion avec le monde vivant…
- Des expériences de nature pourront avoir lieu régulièrement dans un même lieu. En effet, les expériences situées (« place-based ») permettent d’intégrer et de favoriser le sentiment d’attachement à un lieu (« place-attachment ». [Guillaume : certains auteurs parlent aussi de « topophilie »]).
- En France, l’élaboration des cours d’écoles vise souvent à faciliter le travail de l’adulte, et non à répondre aux besoins des enfants. Elles sont donc très « pauvres » en biodiversité, même en milieu rural.
Emmenez les enfants dehors, dans la nature – quelques extraits du livre
L’enfant vit quelque chose d’unique qu’il apprécie d’autant plus qu’il connaît bien son « dehors ». Ce moment, si éphémère soit-il, sera aussi conservé dans sa mémoire immédiate et sensible. Les enfants, peut-être parce qu’ils n’ont pas encore ce filtre des mots, du langage, des concepts, sont extrêmement sensibles, avec une capacité étonnante à s’émerveiller. Et cet émerveillement participe à leur bonheur et à leur bien-être.
Chacun d’entre eux a besoin d’une rencontre soutenue avec la nature, pour se sentir pleinement vivant et heureux. Qui voudrait priver son fils ou sa fille de son enfance ? Voulons-nous continuer à les priver du dehors ?
Les éducateurs, qui sont en premier lieu les parents, ont un rôle essentiel : faire découvrir la nature aux enfants. Pour cela, aucune nécessité d’être fin naturaliste.
Il n’y aura jamais de meilleur terrain de jeu qu’un jardin, une forêt ; ni meilleur terrain d’apprentissage.
On passe de l’école au jardin : cet autre monde, qui est aussi l’école mais procure un autre plaisir, quelque chose de différent où l’imprévu a sa place. Au tout début, les enfants bottés trouvent cela très excitant. Moi aussi d’ailleurs. Je ne maîtrise pas tout et ne sais pas ce qui va se passer, comment ils vont réagir. Les premières semaines, pendant les jeux libres, beaucoup ne savent pas trop quoi faire. Ils ne sont pas habitués à un tel espace ouvert et une telle liberté d’action.
La suite de cette chronique d’Emmenez les enfants dehors, portant sur le besoin de nature, se trouve ici : Santé-environnement : emmener les enfants dehors, dans la nature (3/4)
Photos notamment par Pezibear.