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Qualité de l’air à l’école et asthme : échange avec Isabella Annesi-Maesano

Il faut que l’air intérieur soit considéré comme un bien public. - Isabella Annesi-Maesano

Plus les particules sont petites, plus elles sont légères et restent facilement dans l’air. - Isabella Annesi-Maesano

Bonjour à tous,
Voici une nouvelle vidéo publiée sur la Chaîne YouTube Santé des enfants et environnement, intitulée “Qualité de l’air à l’école et asthme : échange avec Isabella Annesi-Maesano”, ainsi que la transcription et le podcast associés.

 

 

 

Présentation d’Isabella Annesi-Maesano (Inserm, IDESP), spécialiste de l’asthme

Bonjour les parents verts et prudents,

Aujourd’hui j’échange avec Isabella Annesi-Maesano. Isabella est directrice de recherche à l’Institut national de la santé et de la recherche médical (Inserm), et directrice adjointe de l’Institut Desbrest d’épidémiologie et santé publique (IDESP). Ses recherches portent sur les maladies allergiques et respiratoires, telles que l’asthme, notamment en lien avec la pollution atmosphérique et le changement climatique.

On discute de qualité de l’air à l’école, d’asthme, de comment réduire l’impact de la pollution atmosphérique, et d’autres sujets.

Voilà, j’espère que vous y trouverez des choses utiles. Et je vous amène Isabella Annesi-Maesano.

 

NB : dans le cadre de cet échange, Isabella Annesi-Maesano s’exprime à titre personnel, intuitu personae, et non en tant que représentante d’un de ses organismes d’affiliation. Les points de vue exprimés ne reflètent pas nécessairement les décisions ou la politique déclarée de ces organismes.

 

Transcription de « Qualité de l’air à l’école et asthme : échange avec Isabella Annesi-Maesano »

Guillaume Santé des enfants et environnement
Aujourd’hui, je suis avec Isabella Annesi Maesano. Isabella, merci de te joindre à moi.

Isabella Annesi-Maesano, spécialiste de l’asthme
Oui, Bonjour et merci pour l’invitation.

Guillaume Santé des enfants et environnement
J’ai souhaité échanger avec toi à propos de l’un de tes domaines d’expertise, à savoir les maladies respiratoires et leurs liens avec la pollution atmosphérique : un thème qui présente de forts enjeux pour les enfants.

Alors, avant qu’on débute, est-ce que tu souhaiterais indiquer des liens d’intérêt, au regard de la thématique santé environnementale, des liens que tu penses important que les personnes qui nous regardent aient en tête en nous écoutant échanger.

Isabella Annesi-Maesano, spécialiste de l’asthme
Alors je n’ai pas de lien d’intérêt avec l’industrie, hein, ou, ou tout ce qui est à, à but lucratif ; mais je fais partie de pas mal de conseils scientifiques, conseils d’administration… pour des institutions qui sont publiques ou des sociétés savantes médicales, donc qui m’appelle pour mon expertise, afin de donner des avis – quand justement il s’agit par exemple, vu l’objet de notre entretien aujourd’hui, des recommandations ou des mises au point sur certains dangers, de risques pour la population.

Donc je n’y suis jamais seul, hein. Conseil, ça veut dire qu’il y a plein de gens ; donc j’ai, ce que je dis, ce que je souhaite, est ensuite mis dans un contexte plus général ; et il y a des décisions qui sont collectives, qui sont prises dans ces… Alors, ça, au niveau national et international, notamment Europe ou autre.

 

Isabella Annesi-Maesano, spécialiste de l'asthme

 

Institut Desbrest d’épidémiologie et de santé publique

Guillaume Santé des enfants et environnement
Très bien, merci pour ces précisions. Alors pour commencer, si tu veux bien, je te propose de présenter ce sur quoi tu travailles, et puis les, les enjeux de santé environnementale associés.

Isabella Annesi-Maesano, spécialiste de l’asthme
Oui, donc moi je suis là co-directrice avec le professeur Pascal Demoly – qui est pneumologue – d’un institut qui s’appelle l’Institut Desbrest d’épidémiologie et de santé publique. C’est une unité mixte Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale) et Université de Montpellier, car l’Institut est situé à Montpellier, à la faculté de médecine ; et nous travaillons, en fait, on a un objectif très précis, hein, à partir du nom, qui est très vaste ; c’est la compréhension du développement et de l’augmentation des maladies inflammatoires chroniques, donc les maladies, qui sont invalidantes et qui coûtent beaucoup en termes socio-économiques.

Alors ce sont des pathologies qui étaient, disons, pas trop fréquentes dans les années 60, et qui, depuis, ont connu vraiment une poussée, une croissance très importante ; et puisque le terrain génétique est stable, hein, sur des décennies, c’est clair que ces pathologies, que leur développement, leurs exacerbations – c’est, bon, c’est un mot un peu compliqué pour dire qu’il y a des crises, des aggravations – sont dues à l’environnement et notamment à l’environnement qui a changé depuis les années 60.

 

Isabella Annesi-Maesano : maladies de l’enfant, asthme

Aujourd’hui, on va parler de maladies de l’enfant ; et la première maladie de l’enfant est l’asthme, hein. La maladie chronique la plus répandue est l’asthme ; et l’asthme depuis la, les années 60, a doublé ; quand on dit doublé, c’est que la fréquence de la pathologie est deux fois plus importante que dans les années 60 ; et ça, c’est parce que, voilà, l’environnement est devenue plus agressif ; et les, et les enfants ont été soumis à cet environnement.

Alors j’ai envie de dire pour, pour revenir à l’objectif de l’Institut que je codirige et de mes recherches, il faut, pour comprendre le rôle de l’environnement, bien évidemment, on procède par la méthode qui se veut performante ; et cette méthode, c’est celle par l’adoption du principe de, de l’exposomique.

Alors pardon, c’est un mot très compliqué, mais c’est prendre en compte tous les facteurs qui entourent l’individu et auquel l’individu est exposé. Et pourquoi ceci ? Bon, parce que on, malheureusement, on n’est pas dans des cages qui, en verre ; des bulles qui, qui nous protègent, mais on est tout le temps exposé à plusieurs facteurs à la fois, qui interagissent.

Alors, autre thématique, aujourd’hui, ça va être celle de la pollution atmosphérique et nous savons très bien depuis qu’on a commencé à travailler sur cette thématique, que, à parité d’exposition à un ou plusieurs polluants, donc un cocktail de polluants, le fait d’avoir un, un style de vie sain – c’est à dire de manger, d’avoir un régime alimentaire qui est riche en vitamines et en anti-oxydants, le fait de faire de l’exercice et même d’éviter d’être exposé directement aux polluants – protège davantage les personnes par rapport à celles qui n’ont pas cet ensemble de facteurs de protection.

 

Plusieurs facteurs d’influence

Isabella Annesi-Maesano

Donc évidemment, il faut tenir compte de, du contexte global pour pouvoir comprendre, d’un côté, le rôle d’un ou plusieurs facteurs, et puis de pouvoir faire des modèles de prédiction en vue de ensuite promouvoir des actions de prévention, hein. Agir sur un seul facteur à la fois, a un sens bien sûr, et on le fait aussi. Mais ce facteur n’est pas isolé, il est en combinaison avec d’autres facteurs et dont il faut tenir compte.
Alors donc moi j’ai, je travaille dans ce domaine, de la, de l’exposome.

Et puis, pour ce qui demandent aussi des méthodes statistiques, des méthodes de, bien sûr, qu’ils sont très sophistiqués et, et qui est, sur lequel on travaille, évidemment pour essayer d’appréhender bien les expositions des individus.

Guillaume Santé des enfants et environnement
Oui, alors, sur la chaîne, ne t’inquiète pas, on a fait déjà plusieurs vidéos sur l’exposome, donc les gens qui suivent régulièrement sont familiarisés.

Isabella Annesi-Maesano, spécialiste de l’asthme
J’ai vu, oui, oui, j’ai vu des belles vidéos. Oui, oui, très bien.

Guillaume Santé des enfants et environnement
Ouais, très bien, et j’ai vu que, j’ai vu dans tes études aussi, qu’on parlait de l’enfant ; et je me souviens que, quand on préparait notre échange, tu me parlais d’études que vous avez fait, notamment dans le contexte des écoles.

 

qualité de l'air intérieur à l'école

 

Qualité de l’air dans les écoles

Isabella Annesi-Maesano, spécialiste de l’asthme
Oui, alors on a, on a vraiment une expertise qui a commencé il y a longtemps. Et à la base de ça, est le fait que, après la maison, l’endroit où l’enfant passe le plus de son temps est l’école, surtout dans le primaire, hein, parce que l’école est obligatoire. On y va et on y reste, à part les vacances, hein, tout le temps jusqu’à 4h30 de l’après-midi. Et puis, parfois même, il y a l’étude, et on reste jusqu’à 18h ; donc une partie consistante de la vie des, des enfants se passe à l’école ; et l’impression, quand on a commencé à travailler sur le sujet, était que, ben, à l’école l’enfant est protégé parce que, finalement, il n’y a pas vraiment d’exposition.

Ah mais en fait, c’est une erreur et ma première étude, qui s’appelait l’étude « Six villes », a permis de déterminer qu’en moyenne – il y avait six villes, hein, comme le titre l’annonce – 30 % des enfants étaient trop exposés à des polluants, hein, de la vie commune ; les particules – les fameuses particules, dont les particules fines ; et ça, c’était vraiment très original d’aller mesurer les particules fines en classe – et ensuite aux composéss organiques volatiles ; en fait, tous ceux qui font partie de notre vie, hein ; ça va de produits de bricolage, produit d’entretien, là, là, les produits pour les constructions, l’ameublement.

 

Deux types de sources

Isabella Annesi-Maesano, spécialiste de l’asthme
Et bien évidemment, pour ces polluants, bah y a deux types de sources ; celles-là qui sont – j’utilise le mot anglais – « indoor », c’est-à-dire qu’ils sont de l’intérieur des locaux hein ; on fait du ménage avec un produit, on veut bien nettoyer, donc on utilise un produit qui est agressif ; ben voilà une source intérieure ; mais il y a aussi les sources extérieures, « outdoor » on dit en anglais, quand… Disons que, qu’on a, quand on ouvre les fenêtres pour changer l’air et que bon, d’autant plus que l’école se trouve à proximité d’un axe avec de la circulation.

Donc cette étude, hein, quand même il y avait eu 508 classes et 108 écoles. Et malheureusement, on avait posé Ben ces idées, . Il y avait des questionnaires, des mesures médicales, etc. Mais on, en plus, on avait regardé attentivement à la construction de l’école et au bâtiment, en demandant aux personnels techniques des mairies – en général, c’était ça – et, et des écoles, plusieurs caractéristiques, de répondre à des questions sur plusieurs caractéristiques ; et celle qui nous avait frappé, c’était qu’on avait demandé s’il y avait de la ventilation et zéro école avait une ventilation qui était… qui marchait ; y en avait qui ne l’avaient pas ; donc, et d’autres qui l’avaient défaillante ; donc c’est un des deux principes quand même, de la, des, de la réduction des émissions de polluants.

 

salle de classe

 

Evitement et ventilation

Isabella Annesi-Maesano

Les deux principes sont, évitement, bien sûr : on ne met pas une source dans une classe, et une source dans une classe, ça peut être… on achète un meuble neuf – ils sont maintenant tous, y a plus de bois, du vrai bois ; souvent, c’est des, d’autres matériaux ; ou même le bois, il est traité, et là y a des, des émissions ; donc voilà une source qu’on peut éviter hein.

Et à côté de ça, il y a la ventilation. Et quand il n’y a pas la ventilation qu’on appelle, la mécanique, on peut penser, on va obligatoirement vers la ventilation dont je parlais avant, c’est-à-dire l’ouverture des fenêtres ; et donc voilà un cercle vicieux ; ça, c’est la première étude.

Ensuite, on a bien sûr mis en évidence que les enfants qui étaient les plus exposés étaient aussi ceux qui avaient plus de problèmes respiratoires, donc de problèmes en relation avec l’asthme ; hein, c’est-à-dire des exacerbations des, des symptômes, même en termes vraiment… mesurer de façon objective, et je ne rentre pas trop dans, dans le détail, mais on avait fait des mesures de fonctions respiratoires et de tests à l’exercice, qui est amateur, dans certains types d’asthme.

Et puis à suivre, il y a eu d’autres études où on s’est amélioré parce que toujours déjà, il y avait cette idée de considérer un environnement global, hein, pas seulement un polluant, hein : plusieurs polluants, les caractéristiques météorologiques, les caractéristiques du bâtiment, etc.

 

Exposome de l’école

Isabella Annesi-Maesano, spécialiste de l’asthme

En d’autres termes, l’exposome de l’école, on pourrait dire ; et à suivre, donc, il y a eu trois études européennes où on a mieux mesuré l’environnement, mieux mesuré la santé ; et une performance avait été que on a considéré que, bah, l’environnement dangereux pour les enfants n’est pas seulement l’environnement chimique, mais c’est aussi l’environnement biologique ; on appelle ça les biocontaminants, hein.

Et donc ce sont les fameux allergènes qui sont souvent à l’origine de crises d’asthme ; donc cette substance à laquelle l’individu est allergique – dans le sens de, dès que il l’a rencontre, bah son organisme réagit plus ou moins fortement, hein ; au bout de tout, y a la crise d’asthme, hein. Par exemple, pour l’enfant, c’est ça.

Et puis, euh, il y a aussi les moisissures, parce que les moisissures, c’est un autre biocontaminant bien connu comme étant associé à l’asthme. Et puis on a mesuré aussi quelque chose d’un peu plus compliqué, qui sont les, les ondes [toxiques] ; et donc on a toujours confirmer ces deux résultats ; c’est à dire d’un côté, les enfants sont trop exposés à l’école, hein, et parfois vraiment de façon grave.

Dans une étude, on a même à mesurer du radon. C’est ce gaz qui est très lié à la, bah, sur le long terme, au cancer du poumon. Mais il y a d’autres données pour dire qu’il est lié aussi à d’autres problèmes respiratoires ; et donc dans une école – une étude qui était européenne – on a carrément, grâce à l’étude, fermé, fait fermer une école parce qu’il y avait trop de radon auxquels les enfants, tous les jours, étaient exposés. C’était au Portugal, hein, pour, pas en France donc.

 

Surveillance de l’air dans les écoles

Guillaume Santé des enfants et environnement
On revient sur l’importance de la, de la ventilation, là, dont tu parlais pour, quand tu… quand je t’écoutais, ça me faisait penser à, ça faisait écho chez moi, là, tu sais peut-être, en France il y a une, une réglementation sur la surveillance dans les écoles et les crèches notamment, dans les établissements accueillant du public ; et il y a un guide, un guide pratique qui existe, qui est donc – j’ai participé il y a quelques années, là, à son élaboration, pour accompagner les établissements dans l’évaluation… dans la réalisation du diagnostic qu’ils ont à faire, en termes de qualité de l’air intérieur.

Et on retrouvait bien – et certainement, j’imagine, ça vient et ça fait écho aux résultats d’études comme celles que tu cites – y avait tout un, tout un pan de la réglementation et du guide qui a porté sur la ventilation, sur comment la vérifier, à quelle fréquence, etc.

Et puis il y avait aussi – tu parlais de l’environnement du site -, je me suis… quelque chose que tu avais souligné : le, l’importance de faire attention aussi aux sources de pollution qu’il y a autour de l’établissement – et le diagnostic se fait avec des distances de référence, ce qui va donner des, des actions et des, et des mesures à faire plus ou moins, plus ou moins poussées, en fonction de de l’analyse de l’environnement.

 

Une autre salle de classe

 

Isabella Annesi-Maesano – spécialiste de l’asthme : étude européenne SINPHONIE

Isabella Annesi-Maesano
Disons que parmi les études, peut-être la plus importante, parce que elle a eu de retombées pratiques, c’est l’étude SINPHONIE européenne [Schools Indoor Pollution and Health Observatory Network in Europe] ; 23 pays, et à la clé, des recommandations qui ont été prises par, adoptées disons, par ses recommandations.

Donc il faut toujours bien souligner le fait que les recommandations ne sont pas des obligations, hein, mais elles inspirent ; et je pense que vous vous en êtes inspirés, parce que l’étude SINPHONIE, bien que… elle continue, continue à produire des résultats, hein, parce que les données sont tellement riches ; y a des, des analyses qui continuent mais l’aide [de 1000 et quelques] donc elle avait été… Et la France avait participé, bien sûr, avec aussi le CSTB, le centre scientifique et technique du bâtiment.

Et donc, avec ces indications qui étaient encore, en termes de, de, évidemment, évidemment, et ventilation aération. Mais je pense, après, c’est c’est mon point de vue, et c’est, c’est à mettre, disons, c’est à considérer. Il faut bien sûr un contrôle des polluants, ce que tu disais, hein. Des polluants intérieurs. Parce qu’on peut les mesurer, pas certains mais de plus en plus.

Maintenant, il y a des petits appareils pour mesurer ; nous, on a fait un petit capteur qui mesure justement les polluants et qui très intéressant à l’intérieur, parce qu’il est en temps réel et il fait des alertes, et s’appelle le Canarin.

 

Tabagisme : une priorité d’un autre temps

Il faut la ventilation ; mais voilà, il faut y penser, il faut la gestion de l’humidité, il faut la filtration de l’air, il faut… bon, on avait trouvé, c’était une honte, des professeurs qui fumaient en classe, nous, dans l’étude des six villes. Bah alors là, à proscrire hein ; et l’élimination du, du tabagisme à l’intérieur… même si on a l’impression que, dans la salle des professeurs, on peut fumer, non ? Non, parce que y a des ventilations qui communiquent, ça dépend du type de ventilation. Les écoles, elles ne sont pas récentes ; souvent, il y a que un tuyau unique ; donc on est dans une classe, mais ça sent la fumée.

Et on a rajouté depuis quelques années, aussi, le vapotage ; parce que, en plus, c’est… là y a vraiment, je dirais, une méconnaissance – parfois un peu, la mauvaise, de la mauvaise foi aussi –
Je, j’exagère peut-être, mais mes connaissances du fait que, ben, c’est dangereux aussi, et c’est dangereux aussi pour les autres hein, pas seulement pour le vapoteur, mais aussi pour les autres. Cette substance, ce, cette vapeur, elle peut être dangereuse.

Et puis, bien sûr, je vais à mon dada, c’est l’éducation des occupants ; il faut – et aussi des usagers, hein – il faut être au courant ; et après c’est toute une partie, et moi j’ai commencé à travailler avec les architectes ; et ça, c’est plutôt pour les autres. Mais j’ai beaucoup appris sur la conception des bâtiments, la localisation.

 

Ecoles et axes routiers

Les Américains, ça fait des années qu’il ne bâtissent plus de nouvelles écoles à proximité de « Highways » – c’est comme on les appelle, les, donc les axes routiers qui sont bondés, parce que conçus quand il y avait pas autant de voitures. Maintenant, il y a une saturation qui est très importante.

Et puis, bien sûr, il y a l’utilisation des produits écolabellisés qui émettent moins. Et puisque j’ai parlé d’endotoxine, la gestion des déchets, parce que c’est là, hein, qu’on trouve cette substance irritante, qui est très liée à des problèmes respiratoires, notamment à l’asthme. Donc voilà comment, maintenant, il faut procéder en enrichissant nos connaissances de base sur l’évitement et la ventilation, naturelle ou pas, parce que il y a d’autres façons de contribuer à avoir un air qui est plus propre.

Guillaume Santé des enfants et environnement
Sur ce, sur ce sujet de l’information, là, ça me faisait penser à ce que tu disais, là, dans le plan national santé environnement actuel, y a une action pour un, pour un score donc, qui, sur les produits ménagers dans un premier temps, une espèce d’équivalent du Nutriscore. Voilà ; donc y a des travaux en cours sur ce sujet.
Et puis tu donc ça permettra d’augmenter encore l’information des personnes. Puis je, je voyais un lien avec la, le sujet du capteur, là, dont tu parlais tout à l’heure.

Je sais qu’en, dans l’école de ma fille, y a un capteur et les ; c’est, c’est très parlant pour les enfants qui, qui indiquent tout de suite, ouais, pour pouvoir…

Isabella Annesi-Maesano, spécialiste de l’asthme
Pour le CO2, ça, c’est quand l’air ne [suffit] plus entre guillemets.

 

Un axe routier à fort trafic

 

Isabella Annesi-Maesano – spécialiste de l’asthme : articuler isolation et renouvèlement d’air

Guillaume Santé des enfants et environnement
Effectivement, un capteur simplifié par rapport à celui, j’imagine, dont tu parlais.

Isabella Annesi-Maesano
Mais très utile, très utile, pardon.

Guillaume Santé des enfants et environnement
Je t’en prie. Pour, pour aérer quand, quand il y a besoin ; et je me rappelle aussi que c’était un… quand j’ai… dans, dans des conférences où était abordé comment on articule le, l’isolation thermique pour des besoins d’économie d’énergie avec le besoin de renouvellement d’air ; souvent, des chercheurs disaient que, avoir des capteurs qui disent « quand il faut et quand il n’y a plus besoin », c’était une des solutions den d’articulation sur ça, quoi.

Isabella Annesi-Maesano, spécialiste de l’asthme
Oui, parce que, on a besoin d’étanchéité parfaite, mais c’est pas bon, hein ; parce que, après, tout ce qui est dedans reste ; donc il faut vraiment articuler pour, hein. Par rapport au score, en fait, il y a un score maintenant, et je sais que le, le, il y a quelqu’un en France, il est en train de le tester pour la France qui s’appelle [Tai]. D’abord, c’est un mot comme un autre, pour une qualité de l’air que, est général ; pas seulement pour le produit, c’est un chercheur danois, hein, qui a fait ça ; et il est, il travaille avec l’OMS et qui a un siège à Copenhague.

Guillaume Santé des enfants et environnement
OMS Europe.

 

Score pour la qualité de l’air intérieur

Isabella Annesi-Maesano
C’est le, le OMS Europe ; et donc ils seront contents pour travailler sur ça. Ils ont déjà validé ça pour les bureaux ; dans le cadre de cette étude SINPHONIE dont je parlais, ils vont commencer à le valider pour les écoles ; ça va être très intéressant ; et je sais que la France a son volet français pour justement le tester, à la fois dans les bureaux français et puis dans les écoles françaises ; parce que le CSTB dont je parlais tout à l’heure – et je suis dans le Conseil scientifique du CSTB – a fait des campagnes dans les maisons, un échantillon représentatif de la résidence principale française, dans les écoles, dans etc. etc.

Guillaume Santé des enfants et environnement
Les bureaux.

Isabella Annesi-Maesano, spécialiste de l’asthme
Les bureaux, absolument, furent très bien explorés ; alors c’est, je suis optimiste, je pense au… on aura des, des outils hein – il faut vraiment penser en termes d’outils, hein – qui pourront, voilà, permettre rapidement, hein, de, d’établir si c’est un endroit pollué ou pas.

Bien sûr, comme tu l’as dit, il y a la surveillance de l’air et pour qu’elle soit performante, il en faut en continu. Et même, ces scores sont basés sur, sur ma, des mesures objectives ; mais à côté de ça, j’en parle comme ça, encore, je – malheureusement, la publication n’est pas acceptée – mais nous avons travaillé sur un score, d’abord sur deux concepts qui sont importants.

 

Gestion des risques avec peu de connaissances sur les expositions

Le premier, c’est une matrice qu’on appelle « expositions et sources » ; c’est en analogie avec « emplois / expositions » hein ; quand on n’a pas mesuré de façon objective l’exposition des, des ouvriers, qu’est-ce qu’on fait ? Ben on va leur demander « quels ont été vos postes dans votre vie ? », et à la fin, à partir des postes – parce que y a une connaissance établie depuis plusieurs années et des experts, hein, du terrain – on arrive à savoir que c’est…

Par exemple, si on était mécanicien, en était en, en contact avec l’amiante par le biais de, du changement, des plaquettes de freins hein, c’est pas ; ça, c’est pour faire un exemple ; donc tout simplement savoir si les gens ont exercé certaines professions, permet d’établir des risques/expositions, et nous avons fait la même chose pour les écoles et les, et les domiciles des gens.

Cest-à-dire, à partir de, de sources éventuelles, déterminer les polluants et puis tout simplement un score de risque, hein : vous avez des fumeurs à la maison ? Qui bricolent ? – Là, je caricature un peu, hein, mais pour prendre une idée – ménage très agressif avec karcher décapant, produits et cetera. Et ben, y a plein de produits en suspension ; et puis des polluants, hein.

 

aspirateur

 

Isabella Annesi-Maesano – spécialiste de l’asthme : Polluants semi-volatiles

Il faut penser aussi, y a pas que les, les polluants de l’air parfois ; ben c’est dans la poussière qu’on a des choses ; et puis le fait de brasser l’air fait aller en suspension ; c’est l’exemple des plastiques par exemple, des phtalates, des produits qui, qui sont semi-volatiles, donc retombent vite sur le sol, mais qui peuvent aller en, en suspension dès qu’on fait, on brasse l’air, on fait bouger l’air ; donc on a aussi cet instrument à venir, hein, qui se veut performant, pour établir un petit risque, en tenant compte à la fois toujours du chimique et du biologique ; parce que bon, là.

Et après il est question que je, je parle un petit peu de l’asthme hein, bien évidemment des enfants, parce que c’est cette pathologie qui est très fréquente dans l’enfance, avec une prévalence – ça veut dire une fréquence, hein, tout simplement ; un mot un peu savant – de jusqu’à en France 15 % hein, ça veut dire beaucoup. 15 enfants sur 100 qui sont malades, mais dans certaines régions même plus que ça et dans le monde, on arrive à 30 pour 100. Donc un enfant sur trois, pratiquement, qui, qui en souffre. On sait que ces maladies multifactorielles, hein, qui, qui heureusement se présente de plusieurs façons : légère, mais malheureusement, il y a aussi des formes sévères, très sévères.

Et dans l’étude SINPHONIE, on avait eu, et ça avait été vraiment choquant pour nous, les chercheurs, 2 % d’enfants qui avaient fait une crise d’asthme grave à l’école qui avait nécessité l’intervention d’un médecin, samu ou, ou autre ; voyez donc l’enfant… c’est, c’est énorme, c’est énorme hein.

 

Asthme et qualité de l’air

Donc, et bien sûr, on avait trouvé des liens avec la qualité de l’air ; mais il faut être toujours très prudent parce que les enfants, évidemment, sont exposés à des polluants, même à la maison. Et puis à l’extérieur, peut-être en allant à l’école ; c’est une journée où il y a beaucoup de pollution dans la rue, évidemment c’est après, c’est à l’école qu’ils font leur crise, hein. Et voilà. Donc, c’est, une maladie qui est sous-diagnostiquée, en partie, quand il y a pas… c’est quand il n’y a pas la forme grave, hein.

Les parents pensent que c’est un peu de tout, et etc. Et voilà, donc c’est sûrement un marqueur, cette pathologie de l’environnement qui change ; et il y a plusieurs formes, une forme allergique – c’est pour ça qu’on s’intéresse beaucoup à, à ces allergènes dont je parlais tout à l’heure – Mais il y a aussi une forme qui, qui n’est pas allergique, même chez les enfants ; et qui est plutôt à des irritants ; et les polluants font partie des, des irritants.

Guillaume Santé des enfants et environnement
Oui, puis le, celle-là plus les sous-diagnostiquées, je me dis qu’en termes de, de recommandation de réduction des expositions pour les parents, finalement, où ils se situent sur ce continuum, c’est pas, c’est pas clé pour les mesures de prévention.

 

Prévention pertinente pour tous

Finalement, les mesures de prévention, elles s’appliquent à tout le monde. Je sais qu’on discutait, que notamment pour les particules dont tu parlais tout à l’heure, les particules les plus fines, elles vont jusqu’aux alvéoles, elles vont dans le sang ; et donc, en fait, elles ne s’arrêtent pas dans le, dans le haut du système respiratoire ; et donc tout le monde a intérêt à avoir des bonnes pratiques de réduction des, des expositions ; même si on n’est pas allergique ; ou même si on l’est et qu’on n’est pas diagnostiqué quoi, c’est des choses assez transversales finalement.

Isabella Annesi-Maesano, spécialiste de l’asthme
Voilà là, on quitte l’enfance pour dire, mais les enfants du fait qu’ils commencent très tôt à être exposés, a priori, ils vont avoir un risque plus important que d’autres générations qui les ont précédées, hein. Évidemment, parce que c’est… là y a vraiment une pression environnementale qui est très, très importante ; comme je le disais tout à l’heure, elle a commencé dans les années 60 et je donne toujours un chiffre qui est très, très impressionnant, mais en même temps instructif. Depuis 1960, les, l’homme a produit 360 000 nouveaux produits ex novo, pour dire complètement neufs.

Guillaume Santé des enfants et environnement
… qui ne faisaient pas partie de l’histoire du vivant.

 

enfant chasseur-cueilleur

 

PFAS des poêles

Isabella Annesi-Maesano, spécialiste de l’asthme
Pas partie de l’histoire de l’homme ; pour faire quelques exemples, PFAS pour le Tefal des poêles, ou plastiques ou bien d’autres polluants ; et c’est, de ces produits, on en connaît un peu, un peu hein – Je vais pas… dont certains bien, bien sûr – seulement 35, 36 000. L’Europe a cette initiative REACH, où ils font un travail très soigné. Mais si vous regardez la liste, bah, elle est à 30 000 et plus produits ; donc ça veut dire y a plein de produits dont on ne sait rien ; à la limite, même pas la composition parce que souvent, c’est l’industriel qui l’a. C’est secret, hein, parce que il ne la dévoile pas, parce que… Et puis les effets ne sont pas établis.

Donc les effets, bien sûr, en général on commence à s’en occuper quand on voit que là où on fabrique un produit, hein, y a des maladies en excès, par exemple. C’était le cas de, des fameux PFAS des poêles Tefal. Ben, les ouvriers étaient malades ; pas seulement les ouvriers, aussi la population autour de l’usine qui fabriquait… c’était aux États-Unis.

Et pourquoi ? Parce que, ben, comme souvent en fait, y avait des rejets, hein, de la, la du, du produit dans la rivière ; donc d’un coup, les passements vers les êtres humains, mais aussi les animaux, et même davantage, puisqu’ils buvaient l’eau de la rivière directement, ont commencé à avoir des problèmes qui étaient très graves. Cancers multisites, métastases etc. ça c’est…

 

Isabella Annesi-Maesano – spécialiste de l’asthme : pollution industrielle

Et là, et évidemment, bah y a, on a ça ; ça a été toute une bataille aux États-Unis, parce que les industriels sont très forts, bien défendus. On a établi des risques, hein, en passant par des études expérimentales et des études épidémiologiques, pour ensuite découvrir que, bah, l’industriel est, bien sûr, il avait tout fait, surtout au niveau expérimental, parce que c’est très facile de tester un produit sur les animaux, hein, ou sur des cellules humaines, récupérées par exemple par des biopsies ou des, des choses équivalentes, parfois c’est tout simplement une prise de sang, hein. Et puis on bombarde les cellules avec un spray qui contient le, le produit ; et, et donc on a, c’est… ça, ce sont les Américains.

C’était un procès très connu. Ils ont compris que l’industriel était tout à fait au courant de la dangerosité et que, bah, il l’avait vu que les… il avait mis les intérêts, que, économiques devant le, la santé des, des populations. Ouais et donc, mais là c’était flagrant, hein.

Guillaume Santé des enfants et environnement
Et c’était tellement connu cette histoire que ça a même donné lieu à un film, de mémoire, c’est Dark Waters que tu…

 

Exemple du Bisphénol A

Isabella Annesi-Maesano, spécialiste de l’asthme
Ah ouais parfaitement, qui est bien ; mais à côté de ça, il y a des produits qui sont… pour lesquels il faut attendre trop longtemps et… mais par exemple, les phtalates. on y est arrivé hein, à démontrer que les phtalates étaient des perturbateurs endocriniens ; donc il y avait des actions sur les hormones ; et de ce fait, par le biais des hormones, après, sur plein de pathologies, y compris l’obésité, hein, par exemple, et voilà. Le bisphénol A est parti, de des étiquettes des, de de nos courses, hein. Quand on achète, on avait du bisphénol A. Maintenant y a plus le bisphénol ; mais tout ça pour dire que c’est très réduit, hein.

Guillaume Santé des enfants et environnement
Oui, y a une illustration qui est très parlante d’ailleurs de ; pour illustrer ce que tu disais, la, illustration qui est faite par l’Agence européenne de l’environnement – peut être que tu la connais – c’est un énorme iceberg en fait. Ils disaient que même, parmi les, les 20 000 à plus d’une tonne, là, ceux qui ont les, les examens approfondis, enfin, en fait, on en connaît bien que quelques centaines quoi.

Isabella Annesi-Maesano
Ouais très très bien.

Guillaume Santé des enfants et environnement
Toujours pour revenir aux centaines de milliers, là, dont tu parlais.

 

Isabella Annesi-Maesano - spécialiste de l’asthme : l'iceberg de l'EEA

 

Isabella Annesi-Maesano – spécialiste de l’asthme : quelques connaissances sur le sommet de l’iceberg

Isabella Annesi-Maesano
Et puis si on va voir sur quel produit on a des mesures, très peu encore, encore moins ; c’est encore un iceberg plus petit hein. Et je veux dire, tout ça, c’est basé aussi sur le fait – et on en a discuté, nous, en préparant cet entretien – que on est trop lié à cette histoire, avec la certitude total.

Guillaume Santé des enfants et environnement
C’est exactement ce à quoi je pensais quoi ; je t’avais demandé quelles étaient les…

Isabella Annesi-Maesano, spécialiste de l’asthme
Ouais et malheureusement on n’y arrive pas. Et pourquoi ? Parce que y a l’exposome ; et que la certitude, et surtout pour des maladies qui sont multifactorielles – où il y a quand même une composante génétique de prédisposition, que là – c’est le cas de l’asthme, hein ; l’asthme, il court dans les familles, hein, disait [mais monide], c’est, c’est vrai, on a le grand-père et puis on a un petit fils, etc.

Donc ce sont des, des gènes de prédispositions qui se transmettent ; et, et là, donc, du fait de la multifactorialité, de, des maladies, et puis du fait que le contexte n’est jamais très simple mais, l’environnement est complexe. On, on est en manque de certitude, notamment sur le développement, hein. L’asthme est un cas académique de ce point de vue.

Personne ne met plus en cause, en discussion – discussion plutôt – le fait que la pollution peut aggraver l’asthme. Tous ceux que je connais moi, hein, dans mon milieu médical ou etc. sont bien convaincus ; parce qu’en plus, une longue-vue autour d’eux, mais enfin, c’est à dire, on connaît tous un asthmatique ; on sait qu’il respire moins bien quand l’air est pollué.

 

Qualité de l’air et asthme : niveau de preuves

Mais en revanche, quand on va vers « est-ce que la pollution est un facteur causal ? », elle y est de façon significative du plan de l’asthme, là, là, les gens sont moins convaincus. Et pourquoi ? Parce que bah, on a toujours quelques études qui sont négatives, des, quelques études qui sont positives. Et puis donc y a pas de certitude ; et moi je suis en santé publique et je montre ce que, dès qu’il y a un doute, et ben, il faut que le principe de précaution soit pris en compte. Et, et qu’on aille dans la direction de protéger les personnes c’est…

On trouve un discours sur le long terme ; parce que si les gens sont malades, c’est un coût socio-économique, comme je le disais, pour tous. Donc c’est pas parce que maintenant on doute, qu’on n’a pas tous les instruments et toutes les données, qu’on perd la possibilité de faire une prévention qui serait très utile dans les années.

Guillaume Santé des enfants et environnement
J’ai le souvenir que, j’ai le souvenir que, effectivement, je t’avais demandé « est-ce que tu as en tête, un, une sorte de, de conseil de, de fausse bonne idée, ou de conseil qui est mis en avant de manière erronée ? »

Et je crois que t’avais répondu, « mais en fait, le problème numéro un, c’est qu’il n’y a pas assez de conseils ! » C’est que les recommandations, comme on attend un niveau de preuve très très haut, en fait, on n’est pas suffisamment prudent dans la recommandation, et finalement elles sont en nombre très limité. Et donc on a une, une démarche de prudence qui est de faible niveau quoi.

 

Particules ultrafines

Isabella Annesi-Maesano, spécialiste de l’asthme
Ouais et pour… Ouais. Et pour rebondir un peu sur ce que tu disais que, euh, et important à dire concernant le long terme, ces particules fines, les ultras fines, qu’on ne mesure même pas ; y a pas d’obligation de mesurer les, les ultra fines, alors que c’est… ce sont les particules qui, qui passent la barrière alvéolaire, tout comme d’autres barrières hein d’ailleurs.

Guillaume Santé des enfants et environnement
Et plus généralement d’ailleurs, y a très peu de polluants qui sont mesurés réglementairement. Y a quoi, dix, une quinzaine ?

Isabella Annesi-Maesano
Ah oui, très peu. Oui, très peu. Et pour la pollution ? Où on pense bien faire parce que, la pollution on pense être très avancé, hein, Y a plein de discussions, réunions et même recommandations de l’OMS, suivies par une directive européenne – mais bien que à plus long terme – mais très peu, comme tu dis ; et ces particules ultrafines qui sont les dangereuses, il faudrait dénombrer parce que on peut… c’est pas la peine de les peser, elles ne pèsent rien, c’est comme un gaz.

Donc ça, ça c’est, c’est une perte de temps ; elles franchissent ces, la barrière alvéolaire ; elles se retrouvent… Et ça, c’est sur le long terme ; donc on voit les effets néfastes de cette exposition. Y a des processus inflammatoires qui s’installent, et qui mènent sur le long terme à des pathologies qui sont les pathologies chroniques, dont l’Institut que je co-dirige s’occupe.

 

particules ultra-fines

 

Isabella Annesi-Maesano – spécialiste de l’asthme : action et non action en présence d’incertitudes

Et c’est, c’est vraiment dommage ; donc là on est loin de tout, hein. Pas de certitude, pas d’incertitude et, mais en fait, il y a plein de données qui suggèrent qu’il faut les considérer. Et pour revenir un petit peu à, à cette idée de, voilà, tous ces polluant, ce qu’on sait maintenant… tous ces polluants en excès qu’on, on ne mesure pas et donc on connaît peu d’effets, mais y a un effet qui est connu : ces polluants abîment – je parle le langage qui est très simple – les muqueuses ; et quand les muqueuses sont abîmées, alors elles permettent… en fait, il y a deux processus qui se passent. D’un côté, elles permettent la pénétration des agresseurs étrangers. Virus.

Guillaume Santé des enfants et environnement
Elles filtrent moins bien quoi.

Isabella Annesi-Maesano, spécialiste de l’asthme
Elles filtrent moins bien, voilà très bien dit, moi je voulais parler de perméabilité, mais filtrent moins bien ; et de l’autre, parce que, commence à un processus de défense ; et ils engendrent une inflammation. D’accord donc bon, être enflammé, c’est pas bon ; même si au début, l’inflammation c’est un bon processus, parce que c’est, c’est les, la réaction de défense.

Mais quand elle se chronicise et qu’elle reste, et… c’est… alors quand on parle de muqueuses, il y en a de partout : dans le nez, dans les voies ariennes, la peau, au niveau… quand on rentre dedans, ensuite des organes, etc.

Et cette hypothèse, qui commence à prendre pied est l’hypothèse de, de la fragilisation des barrières, épithéliales ou autre chose des, de défense à la suite des, des expositions à, à des produits. Et là, on découvre plein de choses.

 

Dommages pour les muqueuses

Pour l’instant, il y a beaucoup de données qui sont expérimentales, donc c’est très facile. Maintenant, on peut même faire des films construits hein ; ce sont par exemple, des films qui, qui copie parfaitement la peau hein. Et donc il y a pas mal de chercheurs qui travaillent sur, qui bombardent ces barrières, soit artificielles soit vraies hein, quand on peut ; toujours les biopsies toujours en, par le biais de ce qui reste après les, les opérations chirurgicales ; et là on voit si le polluant, le produit, fait des trous ou pas, comment la, la barrière répond ; voilà, donc je suis là aussi optimiste, je pense qu’il y aura des découvertes importantes.

Il y a déjà des données sur certains savons ; y a des données sur des produits qui sont utilisés pendant la vie courante, voilà.

Guillaume Santé des enfants et environnement
J’imaginais aussi, pour faire écho avec ce que tu disais en début d’entretien, que certains facteurs d’hygiène de vie pourraient contribuer à rendre les, les muqueuses plus robustes ; ou à les faire se réparer plus vite.

Je sais que t’avais parlé de ça pour l’alimentation ou pour l’activité physique, ça c’est, qui rendent, qui nous rendent plus robuste, plus résilient, et peut-être que là aussi ça pourrait s’appliquer.

Isabella Annesi-Maesano, spécialiste de l’asthme
Alors, bah de façon très, oui bien sûr, de façon très schématique, pour le moment, c’est une bonne lutte, faire de l’exercice contre l’inflammation ; donc voilà, on diminue l’inflammation, on l’a vu pour certaines pathologies, ce qui a changé aussi les pratiques de soin.

 

Isabella Annesi-Maesano – spécialiste de l’asthme : exercice physique, facteur protecteur

Et avant, je ne sais pas ; y avait des malades qui bougeaient pas, parce qu’il fallait pas ; maintenant, on leur dit maintenant, dans le cas de des maladies qui, type arthrite, que c’est bien de faire du, du mouvement ; et, et puis voilà, le régime alimentaire, évidemment, et ben, c’est, c’est très important parce que ça, ça donne des antioxydants, des anti-inflammatoires et, et qui permettent voilà de d’affronter, je dirais, les risques de façon plus, plus, plus appropriée hein.

Et à côté de ça, il y a toujours le comportement, hein ; comportement, si on voit, on est parent d’un enfant asthmatique, que on est à proximité d’un axe routier qui a un bouchon, hein, oui, un bouchon en cours, bah il faut éviter de, que l’enfant soit exposé ; en passant ailleurs ou en allant peut être très vite. Parfois, on ne peut pas faire autrement, et ça, c’est quelque chose sur lequel je voudrais insister.

C’est très bien d’avoir le discours généraux, il faut, il faut faire ci, faut faire cela ; mais honnêtement y a des gens qui n’ont pas le choix, qui peuvent pas faire autrement ; habiter, c’est… à proximité d’un axe routier, souvent, découle du fait qu’on a, on n’a pas le choix d’être ailleurs. On a attribué un appartement et on ne peut pas déménager, voilà ; et pareil pour l’utilisation de certains produits, parce que les bons – j’ai parlé des écolabels tout à l’heure – sont plus chers que les autres.

 

Isabella Annesi-Maesano - spécialiste de l’asthme - Produits chimiques

 

Inégalités sociales et inégalités environnementales

Même à l’école, il y a des, des feutres qui sont labellisés – parce que là aussi, il y a un score hein, de des émissions, rouge ou vert – et ben les verts sont plus chers, inutile que je le dise, que les rouges hein. Et, et voilà, donc les inégalités de, environnementales et puis de santé, existent, hein. Il faut s’en rendre compte ; même, on sait, hein, que y a des gens qui habitent dans des endroits qui, qui sont pourris, avec plein de moisissures tout en payant un loyer qui est, qui n’est pas « pas cher » hein ; ça on, ça se voit tout le temps ; et évidemment, ces gens n’ont pas le choix de faire autrement, hein.

Il faut s’en souvenir dans les mesures qui sont adoptées ; et pour insister un peu, disons, pour revenir un petit peu aux recommandations, dans le cas de certains facteurs de risques. Et évidemment, il y a plusieurs niveaux, hein, où on peut intervenir ; là, dans ton émission, les parents veulent savoir ce qu’ils peuvent faire, mais moi je profite, comment dire, de l’antenne [rires] pour dire « y a des interventions au niveau des institutions » ; et là-dedans, il faut mettre aussi l’Europe, évidemment, hein. Parce que les directives européennes sont observées, même si, sur le long terme, par exemple si on dépasse certaines valeurs de pollution, y a des amendes que les pays paient ; donc bon, pour l’instant…

Guillaume Santé des enfants et environnement
La France par exemple, la France par exemple, avec les, les particules et puis l’azote on a…

 

Pénalités financières

Isabella Annesi-Maesano, spécialiste de l’asthme
Oui oui, mais pas là, elle n’a pas payé la note, hein, là, c’est… pour l’instant c’est pas payé hein, c’est oui.

Guillaume Santé des enfants et environnement
D’accord, elle est juste « condamnée à ».

Isabella Annesi-Maesano
Oui, pour l’instant, en montrant la bonne volonté ; et c’est parce que c’est très cher à… la note est chère, mais il va falloir payer à la fin. Et bien sûr, elle va, elle va régler l’addition.

Mais et ensuite, on les oublie tout le temps et bon ; dans les autorités, après y a les, les maires, les mairies qui souvent se comportent différemment de, des, de ce qui est préconisé par le, le gouvernement, les, les ministères ; y a ensuite les industriels – il faut qu’ils fassent des choix pour aller dans la bonne direction. On l’a vu avec les voitures électriques, honnêtement, c’est arrivé peut-être trop tard, hein.

Guillaume Santé des enfants et environnement
Le diesel.

Isabella Annesi-Maesano
Ils auraient pu commencer avant de, d’envahir le marché avec des voitures diesel qui sont très polluantes ; puis ensuite, évidemment, il y a toujours dans ce, dans cette liste d’acteurs, les professionnels de santé, hein, qui doivent être là, doivent être bien informés, ce qui n’est pas le cas, hein.

 

Formation des médecins

Parce que moi, j’enseigne sur la pollution et c’est, c’est pas satisfaisant, hein. Parce que j’ai quelques heures par-ci et par-là ; mais apparemment il a été décidé – et je le vois au niveau de ma faculté de médecine – de, d’étaler cet enseignement en le rendant obligatoire. Donc je suis optimiste ; et il n’y a pas que les médecins, hein. J’ai dit, personnels de santé, parce que y a aussi les infirmiers, les infirmières, qui sont souvent sollicités.

Et par exemple, on l’a pas mentionné, mais les 1000 premiers jours de vie sont cruciaux ; et ils comprennent la grossesse, pour l’avenir de l’enfant. Et dans ce cadre, les sages femmes aussi hein, doivent être bien informés sur les expositions, qui sont dangereuses pour…

Guillaume Santé des enfants et environnement
Essentiel.

Isabella Annesi-Maesano, spécialiste de l’asthme
Ouais, essentiel ; et donc après, voilà, 4e dans la liste, c’est nous, hein, les usagers je dirais. Et puis, souvent, les, les exposés, hein ; comment réduire – et là bon, on l’a dit, pour les classes d’école – mais de ce point de vue, il y a les parents. Voilà, pour vous, faire des choses ; ils peuvent éviter que l’enfant assiste au bricolage, hein, par exemple.

 

médecin en consultation avec un enfant

 

Isabella Annesi-Maesano – spécialiste de l’asthme : passivité des jeunes enfants

Guillaume Santé des enfants et environnement
J’ai souvenir que tu insistais sur ça, en disant que les enfants, ils avaient un côté, surtout les jeunes enfants, un côté passif par rapport aux expositions ; que, on peut penser, bon, évidemment, à ceux qui ne peuvent pas se déplacer, à ceux qui peuvent pas lire un pictogramme de danger, mais aussi bah qu’ils ne pensent pas à bouger quand on fume à côté d’eux ; enfin, qu’il y avait un… ce côté plus passif des enfants, qui nous donne une obligation d’action, de prendre soin de manière proactive en tant qu’adulte, hein.

Isabella Annesi-Maesano, spécialiste de l’asthme
Oui, de prise en compte du fait qu’ils sont passifs et que, même s’ils sont dérangés, ils sont… bon, moi, si quelqu’un fume à côté, je m’en vais, hein ; parce que ça me dérange – je suis un peu allergique aussi – et, et je commence un peu à tousser, etc. Et les enfants, même s’ils toussent, n’ont pas là réaction de dire « Ben, je suis en train de tousser parce que y a untel qui fume ma côté ». Voilà, ils restent ; et souvent en plus, il ne veut pas le dire, parce que ce sont les parents qui fument ; donc ça, vraiment, l’élimination du tabagisme en présence de l’enfant, ça me paraît très important.

 

Peintures et émissions dans l’air intérieur

Puis la réduction de l’exposition à la pollution de l’extérieur, à la pollution de l’intérieur davantage avec, évidemment, on peut éviter, ventiler et, voilà, éviter surtout, hein ; peut être ya des choses qu’il faut faire hein. On revient à ce qu’on, on est obligé de faire. Peut-être, on refait une peinture à la maison, mais pas en présence de l’enfant. Et cette idée que, on refait les chambres quand l’enfant doit naître…

Guillaume Santé des enfants et environnement
OK, mieux vaut le faire avant.

Isabella Annesi-Maesano
tout à fait, bien à l’avance, pas là cette semaine avant que le bébé arrive à la maison ; ça, on peut s’organiser pour que ça soit fait à l’avance, en ouvrant les fenêtres, bien sûr ; puis bon, utiliser certains produits aussi, ça coule de, de soi ; et donc voilà, en s’y mettant tous un peu, on arrive à rendre l’environnement…

Guillaume Santé des enfants et environnement
Une gestion proactive.

Isabella Annesi-Maesano
Ouais, un peu plus simple, voilà.

Guillaume Santé des enfants et environnement
Merci beaucoup, Isabella, pour toutes ces informations, toutes ces bonnes pratiques utiles ; est-ce que, est-ce qu’il y a un sujet important pour toi, qu’on n’aurait pas abordé spontanément au cours des échanges ?

Isabella Annesi-Maesano, spécialiste de l’asthme
Bon, ben, je dirais qu’on a été un peu léger sur les conséquences sanitaires ; mais bon je vois que j’ai pas mal parlé donc, évidemment, je voudrais peut-être revenir sur le fait que on est exposé maintenant, et que les effets, souvent, on les voit bien plus tard. Et pourquoi ?

 

Effets potentiellement décalés dans le temps

Parce que bon, grâce à tout ce qui a été fait, bah les, les expositions sont réduites ; mais là, les données de la littérature montrent bien que c’est le fait d’être exposé de façon chronique qui, à des, même à des doses qu’on considère pas comme exagéré, qui est associé à des pathologies plus tard dans la vie ; d’ailleurs, les dernières guidelines – pardon d’utiliser l’anglais – mais les recommandations de l’OMS vont dans le sens de dire, ben que les niveaux acceptables d’exposition sont très très bas. Et pourquoi ?

Parce que, en faisant une revue soignée de la littérature, on a trouvé que des gens tombaient malades pour des valeurs que, qu’on avait toujours considéré comme sain, comme « safe », sûres en fait.

Guillaume Santé des enfants et environnement
Plus on les étudie, plus on a du mal à trouver un seuil à d’innocuité en fait.

Isabella Annesi-Maesano
Oui, et pourquoi ? Parce que y a des, y a la susceptibilité individuelle, là, bien sûr ; et, et dans les groupes susceptibles, ben, il faut mettre les personnes âgées, les femmes enceintes, les enfants et puis tous ceux qui ont des pathologies en cours, hein, malheureusement, qui sont malades ; et donc, mais parfois on a aussi des gens que, bah, on a considéré comme sain et qui subissent les effets de la pollution parce que, malheureusement, nous ne connaissons pas encore des marqueurs, hein biologiques, d’effets, hein, des, de certains polluants ; et peut être on découvrira ça, j’espère et ça, ça donnera des, des pistes, peut-être, de prévention, identifier les sujets qui sont, qui sont à risque accru.

 

Isabella Annesi-Maesano - spécialiste de l’asthme : un bébé au sol

 

Différents types de pathologies

Donc voilà, c’est en pensant sur le long terme qu’il faut faire toujours attention. Ça c’est peut être la, la recommandation la, la plus importante : il faut penser en termes d’effets à long terme, en plus bien sûr des effets à court terme qui sont plus ou moins à court terme.

La 2e remarque que j’ai envie de faire, c’est que, bah, je suis là pour parler de maladies respiratoires, mais en fait, la pollution est responsable de plein d’autres pathologies ; parce que ces particules ultrafines qui se promènent dans le corps humain sont à l’origine… attaquent plusieurs organes ; et donc, voilà, que la pollution est liée à des maladies neurodégénératives, à l’obésité, au diabète…

Guillaume Santé des enfants et environnement

Maladies cardiaques.

Isabella Annesi-Maesano, spécialiste de l’asthme
Ça, c’est, c’est peut-être intuitif, hein, parce que le poumon est très lié au cœur, hein. Donc là d’ailleurs, c’est là, vraiment c’est super bien établi ; mais les arthrites, les cancers – pas seulement les cancers du poumon hein ; d’autres cancers : leucémies, cancers du sein… Alors, y a tellement de polluants et tellement d’effets que, ensuite, on a des, des réactions de, des effets qui sont très différents et des mécanismes sous-jacents aussi très différents.

Mais donc voilà, et prévention sur le long terme, en tenant compte du, de l’exposome. Et du fait que on peut avoir une attitude intelligente vis à vis des agressions de l’environnement.

Guillaume Santé des enfants et environnement
Ouais, et une gestion proactive de ces expositions de ces risques comme tu l’as montré tout à l’heure.

 

Suivre Isabella Annesi Maesano, spécialiste de l’asthme et des maladies respiratoires

Pour ceux qui veulent suivre ton travail, te suivre toi, tu as parlé de travaux scientifiques ; est-ce qu’il y a, est-ce qu’il y a, je sais pas, est-ce que y a des formats vulgarisés pour des gens qui veulent suivre tes travaux ?

Isabella Annesi Maesano 
Bah y a quelques papiers, malheureusement peu en en français. Je sais pas si c’est vraiment de la, la vulgarisation. Autrement, ben, je donne des interviews, ça c’est plus facile ; et évidemment, voilà, faudrait que j’organise ça avec… j’ai, j’ai tous les sites et j’ai tous les, les liens pour les papiers.

Hier, c’était le Le Figaro, hein, à propos de, du périphérique à 50 km/h et les avantages pour les riverains et, et les usagers. Voilà, je suis sollicité souvent pour répondre sur des questions très précises, et là c’est de la, c’est pas… c’est scientifique, parce que c’est basé toujours sur des données scientifiques, mais évidemment, avec un langage qui est d’accès plus facile.

Guillaume Santé des enfants et environnement
Donc pour te suivre, on suit la presse et tu es peut-être sur les réseaux sociaux, ou tu as…

Isabella Annesi Maesano – spécialiste de l’asthme
Ah non, malheureusement je suis pas très réseaux sociaux, parce que j’ai pas le temps, tout simplement.

Guillaume Santé des enfants et environnement
OK bon, on on suivra, on suivra par la presse et puis je m’occuperai du relais des résultats des études.

Isabella Annesi Maesano – spécialiste de l’asthme
J’ai vu dans d’autres interviews que tu as faites, je pourrai mettre un curriculum vitae. Ouais ouais, voilà voilà.

Guillaume Santé des enfants et environnement
OK, on le mettra dans la description du de la vidéo.

 

Réponse aux questions spécifiques

Isabella Annesi Maesano – spécialiste de l’asthme
Et puis voilà quelques liens sur… voilà. Mais en tout cas, je pense que je sors si on me met sur Google, parce que mon nom est unique ; y a personne d’autre qui s’appelle comme moi ; c’est un nom déjà compliqué, mais je suis la seule à l’avoir.

Guillaume Santé des enfants et environnement
Oui, et puis tu produis aussi beaucoup de contenus utiles.
Isabella, Merci beaucoup pour ton temps, pour l’échange utile.

Isabella Annesi-Maesano
C’est moi qui te remercie pour l’invitation.

Guillaume Santé des enfants et environnement
Et puis je te dis au plaisir de te croiser dans la, dans la vraie vie.

Isabella Annesi-Maesano – spécialiste de l’asthme
Et puis bon, je mettrai dans le curriculum, bien sûr, il y a mon adresse Email et j’ai plein de gens qui me contactent parfois pour des problèmes très spécifiques ; et quand je peux, bien sûr… en tout cas je réponds toujours, peut-être pour dire « non, c’est pas vraiment mon expertise », mais je réponds à, dans un mail que je reçois.

 

Au revoir

Guillaume Santé des enfants et environnement
OK bah c’est vraiment super ; encore une fois, merci beaucoup ; au plaisir de te croiser dans la vraie vie.

Au revoir.

Isabella Annesi-Maesano
Merci, merci à bientôt ; au revoir.

 

————-

Voilà pour cet entretien intitulé « Qualité de l’air à l’école et asthme : échange avec Isabella Annesi-Maesano ». S’il vous paraît utile, alors vous pouvez liker, vous abonner et clocher si vous ne l’avez pas encore fait. C’est notamment pour que YouTube favorise sa diffusion.

À bientôt !

 

Isabella Annesi-Maesano et asthme - vignette YouTube

 

Bibliographie. Qualité de l’air à l’école et asthme : échange avec Isabella Annesi-Maesano

  • Présentation d’Isabella Annesi-Maesano. Notamment : lien 1 et lien 2. CV. Contact : isabella.annesi-maesano@iplesp.upmc.fr
  • Annesi-Maesano I, et al. Exposition aux particules atmosphériques fines et développement des maladies allergiques de l’enfant. Résultats épidémiologiques issus de l’étude des six villes (ISAAC-2 France). Revue française d’allergologie et d’immunologie clinique 2008. Notamment : DOI.
  • SINPHONIE project. Schools Indoor Pollution and Health Observatory Network in Europe – Final Report. Publications Office of the European Union 2015. Notamment : lien.
  • European Environment Agency (EEA). The unknown territory of chemical risks. Notamment : lien.

Images notamment par Guillaume et Sayumi

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