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Bonne lecture 🙂
Chronique du livre « Un empoisonnement universel »
de Fabrice Nicolino, 448 pages, publié en 2014
Fabrice Nicolino est journaliste. Ses analyses portent sur différents domaines : écologie, agriculture, alimentation, santé…
Ce livre est une enquête sur l’ampleur de la présence et des effets des produits chimiques se trouvant dans notre environnement quotidien.
Ce livre fait l’objet d’une chronique en quatre parties. Cet article est le deuxième article de la chronique. Le premier article se trouve ici : Pollutions chimiques dans notre environnement quotidien : l’enquête de Fabrice Nicolino (1/4)
Quelques informations et points de vue intéressants, concernant la thématique « Santé des enfants et environnement »
Voici une liste d’informations et de points de vue issus du livre, en lien avec la thématique « Santé des enfants et environnement », et que je souhaite partager avec vous.
- L’espérance de vie continue d’augmenter, mais ce n’est pas forcément le cas pour l’espérance de vie en bonne santé. On vit de plus en plus longtemps, mais en dépendant de la médecine.
- De plus, les gains de longévité portent surtout sur les personnes de plus de 80 ans. Or, entre les années 1930 et aujourd’hui, la production mondiale de produits chimiques est passée de 1 à 500 million de tonnes par an. L’exposition aux substances toxiques pendant leur vie intra-utérine et leur jeunesse est bien différente de celles des enfants des années 1950 et 1960, et surtout de ceux nés à partir des années 1970 jusqu’à aujourd’hui.
- L’épigénétique est l’étude des influences de l’environnement sur l’expression des gènes. Les phénomènes épigénétiques sont nombreux : l’environnement joue un rôle clé dans notre santé. C’est tout particulièrement le cas pendant les premières années de vie : la période fœtale et la petite enfance paraissent propices aux altérations épigénétiques.
- Une modification épigénétique, c’est-à-dire une modification de l’expression des gènes sans modifier les gènes en eux-mêmes, est réversible mais peut se transmettre de génération en génération.
- L’Appel de Paris est un texte fondateur en santé environnementale. Il est aujourd’hui signé par plusieurs milliers de scientifiques, parmi lesquels les deux prix Nobel de médecine français : François Jacob et Jean Dausset. Les deux premiers articles de l’appel résument l’essentiel :
- « Le développement de nombreuses maladies actuelles est consécutif à la dégradation de l’environnement. »
- « La pollution chimique constitue une menace grave pour l’enfant et pour la survie de l’Homme. »
Quelques extraits en lien avec la thématique « Santé des enfants et environnement »
- Selon Henri Pézerat, une [nouvelle] catastrophe se prépare. Une de plus, mais celle-là fera mal, car elle touche le corps humain dans son équilibre le plus essentiel. Les perturbateurs endocriniens […] déferlent et déferleront sur des sociétés impuissantes. “Des polluants, dit-il, parmi lesquels la plupart des pesticides, s’attaquent à un système que 999 médecins sur 1 000, peut-être davantage, ne connaissent que très mal. Beaucoup d’affections sont en réalité reliées à des ruptures d’équilibre au sein de ce grand système régulateur de l’organisme que sont les glandes endocrines.”
- La suite est encore plus dérangeante : « Depuis plus de vingt ans, dans le secteur de la chimie au sens large, l’industrie agit sous le couvert d’une officine appelée Chimie et Écologie. Laquelle publie des textes sur le plomb, le cadmium, etc., qui visent bien entendu à innocenter ces produits dangereux pour la santé humaine. En ce qui concerne précisément les pesticides, le groupe pétrolier Total utilise ce cadre pour rassembler la soixantaine de chercheurs que j’évoquais, ces soixante scientifiques français plus ou moins impliqués dans la recherche sur les perturbateurs endocriniens. Côté pile, il y a l’intérêt évident de rencontres et d’échanges, ce qu’aucune institution publique de recherche n’est capable de faire. Ce “club” a même obtenu l’ouverture d’une ligne budgétaire sur le sujet de la part du ministère de l’Écologie. Côté face, on ne communique que les bonnes données, qui feront les bonnes publications, qu’aux “bons élèves”, ceux qui acceptent les règles du jeu. Quant aux autres, on les incitera – indirectement, bien entendu – à ne pas franchir la ligne rouge, à ne pas transgresser certains tabous. […] Tout est dans le non-dit et, sauf rares exceptions, la lecture des résumés de recherche de ces soixante chercheurs démontre que le message est fort bien passé. Il ne faut pas parler de ce qui fâche. »
- Une retentissante « déclaration de Berlaymont » [est publiée le] 24 mai 2013. Des dizaines de scientifiques du monde entier, tous connus pour leurs travaux, lancent l’alerte. […] Que dit-[elle] ? Un : « Nous sommes préoccupés par le fait que la prévalence des maladies endocrines n’a jamais été aussi élevée. Le poids de la morbidité continue à croître dans l’UE et dans le monde. » Deux : « Les preuves que les facteurs environnementaux, dont l’exposition chimique, jouent un rôle dans ces phénomènes, s’accumulent. » Trois : « Les réglementations européennes existantes sont totalement inadéquates pour identifier les perturbateurs endocriniens, quand des méthodes d’analyse validées à l’échelle internationale et disponibles depuis des années n’ont pas encore été mises en oeuvre. » Quatre : « Certains perturbateurs endocriniens ont des propriétés toxicologiques qui rendent caduque la définition d’un seuil au-dessous duquel une exposition peut être considérée comme sans risque. »
- Les perturbateurs endocriniens sont désormais partout. Chez tous les humains, qu’ils habitent Manhattan, Romorantin, l’Arctique canadien, la forêt tropicale, le désert de Gobi ou le bassin du Congo, comme l’attestent de nombreux examens du sang réalisés ici ou là. Et chez tant d’animaux qu’aucune liste n’en viendrait à bout.
- Le scientifique Frederick vom Saal déclare au journaliste Stéphane Foucart : « L’industrie est parvenue à remporter un extraordinaire succès en finançant et en faisant publier un petit nombre d’études qui ne trouvent jamais rien. Et ce petit nombre d’études parvient à fabriquer du doute et à créer de l’incertitude. Cela permet de créer de la controverse là où il n’y en a pas et, en définitive, cela permet de dire : avant de réglementer, il faut faire plus de recherche, nous avons besoin d’encore dix ans.
La fin de la chronique se trouve ici : Pollutions chimiques dans notre environnement quotidien : l’enquête de Fabrice Nicolino (4/4)
Cette chronique met en avant l’importance de protéger les jeunes enfants des substances chimiques dangereuses, car les effets potentiels pourraient être graves et pérennes. Ce blog a pour mission de vous aider et de vous accompagner dans votre démarche ! Pour vos premiers pas, vous pouvez vous appuyer sur le guide gratuit téléchargeable ci-dessous.
Photo par Torrey Wiley
2 Responses
Je me doutais bien , c’est atterrant! J’ai vu une vidéo récemment sur la composition de l’eau que l’on boit….Bouhhhhhhhhhhhh!!
Cathy
L’auteur aborde le sujet de l’eau, un peu avant, en mettant en avant la disproportion entre le nombre de substances rejetées dans l’environnement aquatique et le nombre de substances définissant ce qu’est une eau potable.
Et pourtant, de mémoire, l’eau est l’aliment faisant l’objet du plus de contrôles 😉