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Bonne lecture 🙂
Chronique du livre « Nous pouvons nous dépolluer ! »
Du Pr Gilles-Eric Séralini , 325 pages, publié en 2010
Gilles-Eric Séralini est chercheur et professeur de biologie moléculaire à l’université de Caen. Il est co-fondateur du Comité de recherche et d’information indépendantes sur le génie génétique (CRIIGEN) et auteur de plusieurs ouvrages de santé environnementale à l’attention du grand public. Gilles-Eric Séralini est un des lanceurs d’alerte les plus connus en France.
Ce livre décrit la contamination de l’environnement (eau, air, sol, espèces vivantes…) par divers types de substances de synthèse. Il explique pourquoi cette contamination altère la santé et invite à éliminer les polluants de l’organisme.
Ce livre fait l’objet d’une chronique en quatre parties. Cet article est la première partie de la chronique. Il porte notamment sur la fragilité des enfants actuels et sur le renouvellement du corps humain.
Quelques informations et points de vue intéressants, concernant la thématique « Santé des enfants et environnement »
Voici une liste d’informations et de points de vue issus du livre, en lien avec la thématique « Santé des enfants et environnement », et que je souhaite partager avec vous.
- Comme tous les grands mammifères, l’homme se caractérise par une grande dépendance vis-à-vis de son environnement : eau, air, plantes, espèces animales, etc.
- Cet environnement est aujourd’hui contaminé, notamment par des substances chimiques de synthèse, dont certaines sont toxiques pour la santé : dioxines, PCB, métaux lourds, résidus de médicaments, sous-produits de combustion de matières fossiles, pesticides…
- Ces substances sont aujourd’hui détectées dans l’organisme de tous les êtres humains, bébés et enfants compris. Elles y ont pénétré par l’air respiré, les aliments ingérés, les produits mis en contact avec la peau, etc.
- Deux principaux moyens permettent de protéger les organismes : la prévention et la dépollution.
- Une potentielle dépollution suppose une compréhension des grands principes de la vie. Cette compréhension permettra de stimuler les mécanismes de détoxification présents dans tous les êtres vivants. Cette stimulation devrait être à la base de la médecine moderne.
- Les premières années de vie constituent la période de plus grande vulnérabilité.
- Les enfants d’aujourd’hui sont globalement plus fragiles que leurs parents au même âge. L’exposition aux polluants du quotidien, dès le plus jeune âge, est un facteur contribuant significativement à cette fragilisation.
- Le développement de ces enfants, en particulier pendant la vie intra-utérine et pendant leurs premières années, a pu être perturbé par ces expositions. Ce type de perturbations, dont les effets de certaines n’apparaîtront qu’à l’âge adulte, peuvent significativement diminuer leur espérance de vie globale.
- Les estimations actuelles de l’espérance de vie se basent sur une génération n’ayant pas subi de telles expositions. Les hypothèses de ces estimations décrivent incorrectement la situation des générations suivantes.
- L’organisme est en permanente reconstruction, même à l’âge adulte. Il ne cesse de se renouveler, à partir de la matière qu’il trouve dans son environnement : eau, air, aliments… En moyenne, la quasi-intégralité des cellules est entièrement renouvelée tous les sept ans. Ce renouvellement est progressif ; il intervient surtout la nuit. Il est une propriété fondamentale du vivant.
- L’organisme comprend, en lui-même, des mécanismes qui permettent d’éliminer les polluants qui y ont pénétré. Ces mécanismes s’appuient sur différentes parties du corps : foie, systèmes immunologique, digestif et urinaire. Néanmoins, ces mécanismes ont leurs limites, plus ou moins grandes selon l’état de santé de l’individu.
- Des conflits d’intérêt sont présents au sein de la communauté scientifique ; c’est une évidence indiscutable, dont on ne devrait pas s’étonner. Demander aux scientifiques et aux médecins de présenter une morale au-dessus de la moyenne est illusoire et, d’une certaine manière, incohérent avec le fonctionnement de leur milieu : les critères moraux ne font pas partie de leurs processus de sélection et de formation.
Quelques extraits en lien avec la thématique « Santé des enfants et environnement »
L’espèce humaine est aujourd’hui en sursis, et pour la première fois de son histoire dans une situation aussi sérieuse. La pollution croissante pénètre, partout dans le monde, les corps des enfants, par l’air, l’eau et les aliments. Ils intègrent dans leur chair ces contaminants qui s’accumuleront dans leurs tissus et pourront provoquer toutes sortes de maladies, dont le cancer.
Une des sources de notre aveuglement, et de la poursuite sans heurt jusqu’à la cassure de notre système à gaspillages, comme de l’inconscience qui y est attachée, est que justement le gaspillage ne résulte pas d’un défaut du système organisé, ou d’une désorganisation quelconque après coup, mais d’une composante à part entière du système que nous avons mis en place, opérant dans sa laideur tel qu’il a été conçu, tout comme le manque d’emplois, ou les labeurs sous-payés. Car il y a une acceptation inadéquate de la rentabilité, qui néglige dans son raisonnement d’une part les épuisements des ressources prises pour infinies, et d’autre part les déchets avec les nuisances qui les accompagnent.
Il est important de ne pas confondre les salissures visibles de l’environnement, les bouteilles en plastique, les boîtes de conserve ou les vieux papiers qui traînent dans la campagne, sur les rivières ou les mers, autrement dit les déchets solides, avec la pollution chimique qui ne se voit pas, beaucoup plus perfide et nuisible, au cœur même de l’eau, de l’air et des aliments.
Même à l’état adulte, nous renouvelons constamment nos tissus, et l’ensemble de notre organisme n’est jamais établi une fois pour toutes ; la peau que vous touchez aujourd’hui est assurément d’une autre matière que celle que vous palperez bientôt. Notre intestin à lui seul, par exemple, est entièrement refait en quelques semaines, au rythme de dix-sept milliards de cellules par jour !
Nous ne mangeons pas simplement pour apporter à nos petits corps des calories, nous ne sommes pas des chaudières avec des aliments pour combustibles. Notre consommation sert à fabriquer et refaire notre corps en continu, mais en tenant compte de son passé, dans une certaine mesure. Une fois le minimum vital atteint, et certainement plus que la quantité, la nature puis la qualité des substances compte.
Tout travaille pour épurer, en permanence et en fonction de la qualité de ce que nous mangeons, par exemple. Nous ne sommes cependant pas des surhommes : chaque organe a ses limites, s’il est occupé à une fonction, il va dépenser son énergie pour cela, s’il est saturé, il s’affaiblit, et il vient à laisser passer même un faible pourcentage, variable selon les conditions de vie et la santé des gens, de ces millions de molécules de synthèse chimique qui nous assaillent, jusque dans le cœur des cœurs d’une de nos cellules.
Nous sommes dans le monde réel de la vie des cellules où rien ni personne n’est négligeable, ni ne fonctionne en démocratie. Un seul petit paramètre, une minuscule cellule ou une modeste glande peut modifier l’existence de l’ensemble qui pratique le suivisme sans discernement. Les organes sont très hiérarchisés, obéissent de manière prévisible aux ordres venus par exemple de l’hypophyse, et une seule cellule véhiculant une ou quelques erreurs dans des endroits cruciaux de son patrimoine et qui se multiplie peut donc former une tumeur. Décidément, dans le corps, rien n’est négligeable. Et il y a tant d’autres maladies possibles. On ne peut donc pas assurer a priori que des traces de contaminants soient inoffensives.
Les bébés et les enfants, de par leur taille, sont plus près des rejets des véhicules à moteur, et donc beaucoup plus atteints que les adultes – qui sont cependant loin d’être indemnes – dans toutes les villes. Cela réduit le fonctionnement de leurs poumons, donc de leur cerveau, de leur peau, et pour finir diminue donc leur espérance – mais certainement d’abord leur qualité – de vie. En effet, les bronchiolites à répétition entre 0 et 3 ans altèrent à coup sûr la capacité respiratoire pour la vie entière, de manière bien reconnue par la médecine, car cette période est cruciale pour le développement des alvéoles, dont la qualité est comme physiologiquement programmée alors qu’elles ont une certaine capacité de régénération, un peu comme un être chétif qui le restera tout en grandissant.
Le Conseil supérieur d’hygiène français indique que les particules en suspension dans l’atmosphère entraînent à court terme une altération de la fonction respiratoire et une susceptibilité accrue aux infections des voies respiratoires et aux allergies. Toutes ces maladies sont en grave recrudescence, chez les plus jeunes notamment. La relation directe entre ces facteurs est établie. Paris a atteint un nombre incalculable de fois l’« alerte rouge », et Lyon ou Rouen font de même.
Avec une économie mondiale plantée dur et poussant sur le terreau du productivisme comme indice de réussite, on a décidément du mal à réagir avec maturité et effectuer tous les contrôles. Le profit est un moteur qui dépasse en intérêts aujourd’hui, et sans doute depuis quelques décennies seulement, celui de la vie.
La suite de cette chronique se trouve ici : Nous pouvons dépolluer nos enfants, d’après le Pr Gilles-Éric Séralini (2/4)
Cette chronique met en avant l’importance de protéger les enfants des substances préoccupantes, car les effets potentiels pourraient être graves et pérennes. Ce blog a pour mission de vous aider et de vous accompagner dans votre démarche ! Pour vos premiers pas, vous pouvez vous appuyer sur le guide gratuit téléchargeable ci-dessous.
Photo par Vacon Sartirani