Nous pouvons dépolluer nos enfants, d’après le Pr Gilles-Éric Séralini (2/4)

La conséquence des classifications selon le degré de preuve chez l’homme est quasiment toujours interprétée comme le degré de priorité d’action. […] Les conséquences sont lourdes en termes de santé publique, car elles induisent d’attendre des délais dommageables dûment constatés chez l’humain avant toute décision, alors que l’objectif d’une politique de santé publique devait être par principe d’éviter ces dégâts, à partir de signaux d’alerte suffisamment validés. C’est une question d’éthique. - André Cicolella

En 2008, en France, une expertise de l’Inserm souligne que, depuis 1980, le taux d’incidence des cancers a bondi de 35 % chez les hommes et de 43 % chez les femmes. […] L’incidence des cancers chez l’enfant a également cru de façon significative, ce qui invalide l’idée que l’explosion de ces pathologies serait seulement due au vieillissement de la population. - Dr Patrice Halimi

Chronique du livre « Nous pouvons nous dépolluer ! »

dépolluer enfants Gilles Eric Seralini

Du Pr Gilles-Eric Séralini , 325 pages, publié en 2010

 

Gilles-Eric Séralini est chercheur et professeur de biologie moléculaire à l’université de Caen. Il est co-fondateur Comité de recherche et d’information indépendantes sur le génie génétique (CRIIGEN) et auteur de plusieurs ouvrages de santé environnementale à l’attention du grand public. Gilles-Eric Séralini est un des lanceurs d’alerte les plus connus en France.

Ce livre décrit la contamination de l’environnement (eau, air, sol, espèces vivantes…) par divers types de substances de synthèse. Il explique pourquoi cette contamination altère la santé et invite à éliminer les polluants de l’organisme.

Ce livre fait l’objet d’une chronique en quatre parties. Cet article est la deuxième partie de la chronique. Il porte notamment sur les évaluations de risques réglementaires. La première partie se trouve ici : Nous pouvons dépolluer nos enfants, d’après le Pr Gilles-Éric Séralini (1/4)

 

Quelques informations et points de vue intéressants, concernant la thématique « Santé des enfants et environnement »

Voici une liste d’informations et de points de vue issus du livre, en lien avec la thématique « Santé des enfants et environnement », et que je souhaite partager avec vous.

  • La diversité et la toxicité des rejets humains de substances dans l’environnement dépassent, largement, tout ce que le reste du monde vivant pourrait rejeter par lui-même.
  • Les évaluations de risques réglementaires, effectuées avant la commercialisation d’un nouveau produit, ne sont pas suffisantes pour assurer une protection efficace des populations. Par exemple :
    • concernant les pesticides, seules les substances actives sont testées. Or, en pratique, le produit vendu comporte un certain nombre d’additifs, dont la fonction est d’amplifier l’effet des substances actives, par exemple en favorisant sa pénétration au cœur des cellules vivantes ;
    • les tests de capacité à faire muter des gènes ne sont réalisés que sur des substances initiales, c’est-à-dire celles présentes dans le produit étudié. Or, dans de nombreux cas, ce sont les métabolites qui sont cancérogènes, les molécules obtenues après transformation des substances initiales par l’organisme. C’est pour cela que l’on qualifie ce type de substances de « procancérogène » ;
    • les animaux de laboratoires ont une hygiène de vie bien plus saine que celle associée au style de vie moderne classique : alimentation dénaturée, manque de sommeil chronique, expositions quotidienne à des mélanges de polluants, stress psychologique… Ce style de vie affaiblit la capacité de l’organisme à se protéger des effets potentiels liés à de nouvelles substances.
  • Les crustacés ont une forte capacité d’accumulation de divers polluants. Le niveau de pollution de leurs eaux de provenance doit être vérifié avant achat. L’affichage de cette provenance sur l’emballage est une obligation réglementaire.
  • De nombreuses substances ont été autorisées sur la base de tests de toxicité insuffisants. Un niveau de toxicité justifiant leur interdiction a été trouvé dans un second temps, parfois plusieurs dizaines d’années après le début de leur utilisation. Entre temps, des personnes ont été exposées et ont pu développer des effets sanitaires. Et même aujourd’hui, lorsque ces substances et leurs résidus sont persistants dans l’environnement, comme pour le DDT ou l’atrazine, les expositions se poursuivent encore.
  • Revenir à des circuits d’achat plus directs, auprès de producteurs locaux, permettraient de diminuer l’utilisation de pesticides pour le transport et la conservation artificielle. Ces systèmes ont fait leurs preuves.

 

depolluer enfants Gilles Eric Seralini 2

 

Quelques extraits en lien avec la thématique « Santé des enfants et environnement »

La concentration de nitrates ne doit pas dépasser 50 milligrammes par litre selon les normes européennes : au-delà de ce seuil l’eau n’est plus considérée comme potable. Toute la Bretagne a atteint depuis des décennies la cote d’alerte. La Cour européenne de justice n’en sourit plus. Après le sursis accordé en mars 2007 aux autorités françaises pour assurer la mise en conformité des 9 bassins versants pollués aux nitrates, Bruxelles a prononcé de lourdes sanctions financières contre la France : 28 millions d’euros d’amende, assortis d’une astreinte journalière de près de 120 millions d’euros.

Les nitrates proviennent de l’agriculture et dans une moindre mesure des rejets des stations d’épuration. Mais ce sont surtout des indicateurs de l’ensemble de la pollution des eaux, des sommets d’icebergs de pollution en somme, bien visibles car facilement dosables, de manière beaucoup moins onéreuse que les pesticides par exemple.

Aux caisses des supermarchés, on choisit pour la consommation des enfants les colorants jusque dans les bonbons, et en retour les industriels les commercialisent de plus belle, puisque la loi du client doit être la plus forte. Il s’agit du fameux et prétendu choix du public, mais on veille soigneusement à ce qu’il manque d’information, et l’on acquiert les habitudes de l’intoxication qui conduisent, avec un peu de chance et des dizaines d’autres facteurs, vers une vie grise et patraque, un corps difforme, atteint de diabète, d’hypertension et de rhumatismes, pour les cas les moins préoccupants.

[Les conséquences de l’utilisation de pesticides] sont difficiles à démêler du reste dans une vie patraque. On les croit souvent efficaces pour régler son compte à une forme de vie mais pas à une autre, ils sont d’ailleurs dans bien des cas vendus pour être sélectifs d’une espèce végétale, voire de sa famille, c’est-à-dire pour tuer seulement les herbes indésirables, donc, en sous-entendu, sans préjudice pour l’espèce humaine. Foutaises.

Tous les pesticides ont tendance à être des inhibiteurs, c’est-à-dire des empêcheurs de tourner en rond pour la vie. Ils sont souvent des tueurs de ces enzymes indispensables et ils sont loin d’être tous bien connus au niveau de leurs effets secondaires, c’est pour cela qu’on en interdit régulièrement, ceux-là même qui avaient été abusivement autorisés.

Les expériences poussées ne sont pas toujours réalisées, ni même demandées par la législation avant la mise sur le marché. Elles seraient à l’heure actuelle fort longues et complexes, et jugées coûteuses, mais cela est bien peu en regard des intérêts commerciaux mis en jeu, qui veulent toujours aller vite. Alors, on découvre a posteriori l’effet de telle substance cancérogène ou affaiblissant le système hormonal des individus, voire mettant en cause la fertilité.

Lorsque l’on cible effectivement une fonction spécifique dans une espèce pour la détruire, on ne connaît pas les effets secondaires sur les autres fonctions ou les autres enzymes communes aux êtres vivants. Ni même la capacité des produits utilisés, ou mieux de leurs métabolites, à se coller sur nos gènes, formant ce que l’on appelle des adduits, avec parfois des conséquences très graves, comme une initiation possible du cancer. Ou des perturbations puis des maladies nerveuses ou hormonales.

Très souvent, ces produits sont conçus pour empêcher la messagerie des cellules de plantes et d’insectes de fonctionner. Normal : la vie a développé Internet puissance un milliard pour échanger des informations dans l’intimité des organismes vivants. Un réseau de messagerie chimique et électrique constitué notamment par les hormones nous imbibe, comme tous les vivants. […] Les pesticides ressemblent souvent à des hormones, et se glissent comme du sable pervers et stable dans notre messagerie cellulaire.

Le souhait est clairement exprimé. « Vous imagineriez le travail de toutes ces personnes et cet argent en synthèses de produits chimiques toxiques, et en cultures, dépensé pour rien? » nous intime le bonhomme. On fait bien comprendre l’enjeu aux expérimentateurs des nouveaux composés géniaux sur rats. Cela irait contre le marché. Ne trouvez rien, bons laborantins. Des proches, qui travaillent dans des entreprises privées auxquelles ces grandes firmes sous-traitent les tests de toxicité, m’ont clairement indiqué avoir vu des effets secondaires par la suite négligés ou cachés.

La moindre des conclusions incontestables est que ce qui est vendu aux agriculteurs ou en supermarché ne peut pas scientifiquement être considéré comme a priori acceptable pour la santé à long terme, sur les fragiles bases qui sont étudiées aujourd’hui. Alors que chaque acheteur risque d’être leurré en ayant tendance à le croire de manière inébranlable, y compris certains médecins mal informés.

Revenons sur les additifs de décoration comprenant près de 2.000 colorants différents et conservateurs artificiels … N’est-ce pas stupide de supporter un polluant du corps sous prétexte de décoration, de tapage artificiel à l’oeil provocateur des meilleures ventes ? Retour en arrière sur un exemple des trente années les moins glorieuses : en 1979 et rien qu’au Canada, […] environ 53 millions de kilogrammes d’additifs chimiques ont été utilisés, soit la bagatelle de 2 kilogrammes par personne en un an ! Il ne s’agit pas seulement de bien laver les fruits, légumes et céréales pour retirer ces polluants à cette dose … Ces substances font partie de la composition indissociable de ce qui est avalé …

 

La suite de cette chronique se trouve ici : Nous pouvons dépolluer nos enfants, d’après le Pr Gilles-Éric Séralini (3/4)

 

Cette chronique met en avant l’importance de protéger les enfants des substances préoccupantes, car les effets potentiels pourraient être graves et pérennes. Ce blog a pour mission de vous aider et de vous accompagner dans votre démarche ! Pour vos premiers pas, vous pouvez vous appuyer sur le guide gratuit téléchargeable ci-dessous.

Photo par Une vallée dans la lune

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2 Responses

  1. Excellent article , très intéressant et bien documenté…..je crains fort pour les générations futures car les profits et intérêts financiers sont tels, que l’utilisation de tous ces produits n’est pas prête de s’arrêter !Le principe de précaution est dérisoire, illusoire. …inapplicable . et à l’échelle européenne …..mondiale il y a du souci à se faire !
    Blanche

    1. Miser sur la disparition des produits contenant des substances toxiques me parait aussi un pari très risqué.
      Je crois que l’action individuelle, au niveau des parents et des encadrants d’enfants par exemple, permet de diminuer très fortement les expositions à risque… et d’accompagner les moyens naturels de protection que le corps peut mettre en oeuvre. C’est tout l’objet de mes recherches sur ce blog.
      Il y a probablement du souci à se faire, et tout aussi probablement de bonnes raisons de penser qu’on peut protéger nos enfants, au moins des expositions les plus préoccupantes !

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