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Bonne lecture 🙂
Chronique du livre « Santé et environnement : Que sais-je ? – n° 3771 »
De William Dab, 130 pages, publié en 2012
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Ancien directeur général de la Santé, William Dab est médecin et professeur au Conservatoire National des Arts et Métiers (CNAM).
Ce livre présente ce qu’est la santé environnementale et les enjeux associés. Notamment, il décrit les méthodes qui permettent d’évaluer et de gérer les risques sanitaires liés à l’environnement, dans un contexte d’incertitude des connaissances. La chronique comprend deux parties : cet article en est la première partie ; la deuxième partie se trouve ici : Gérer les risques en santé environnementale : l’avis de William Dab (2/2)
Quelques informations et points de vue intéressants, concernant la thématique « Santé des enfants et environnement »
Voici une liste d’informations et de points de vue issus du livre, en lien avec la thématique « Santé des enfants et environnement », et que je souhaite partager avec vous.
- Au XIXe siècle, les préoccupations liées à l’environnement fondèrent la médecine préventive et la santé publique moderne. Ces préoccupations portaient principalement sur les mesures d’hygiène : assainissement, qualité de l’eau potable, logements salubres, conditions de travail décentes, sécurité alimentaire, … Les gains sanitaires de ces pratiques ont été considérables.
- L’environnement influence grandement la santé. L’importance relative qui lui est accordée aujourd’hui n’est pas à la mesure de l’ampleur de cette influence.
- Louis Pasteur a promu une relation univoque entre un facteur et une maladie. Cette relation s’applique bien au cas des maladies infectieuses. Il est loin de pouvoir tout expliquer en dehors de ce contexte spécifique.
- Depuis les années 1950, les facteurs environnementaux sont aussi reconnus comme « cofacteurs » (contributeurs parmi d’autres) de nombreuses pathologies chroniques : coronaropathies, neuropathies, cancers…
- Les enfants sont particulièrement vulnérables à un environnement dégradé. Le nombre d’années de vie en bonne santé perdues pour des causes environnementales est cinq fois plus grande chez les enfants de moins de cinq ans, comparé au reste de la population.
- La pollution de l’air extérieur ou intérieur est associée à l’aggravation de l’asthme.
- L’influence de l’environnement sur l’apparition des cancers fait l’objet d’estimations divergentes, de 5 à 80 % ! Cela est essentiellement dû au fait que les auteurs ne donnent pas la même définition à ce qu’est un facteur environnemental.
- La nature des problèmes a changé : la toxicité aiguë – liée à l’exposition à des doses élevées – pose aujourd’hui moins question que la toxicité chronique – liée à de faibles doses : l’intensité des effets est faible, l’exposition est difficile à estimer (en particulier celle qui a eu lieu dans le passé) et les effets apparaissent des années après l’exposition.
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Quelques extraits en lien avec la thématique « Santé des enfants et environnement »
Certaines pathologies ont une incidence croissante que seules des modifications environnementales peuvent expliquer. C’est le cas de l’asthme, des allergies et de certains lymphomes.
L’homme a acquis les moyens de modifier son environnement à une vitesse inégalée avec l’introduction de centaines de substances chimiques, des organismes génétiquement modifiés, des rayonnements non ionisants (téléphonie portable) ou des nanomatériaux. L’organisme humain a-t-il les capacités suffisantes d’adaptation ? C’est la figure de l’incertitude, le nouveau visage des risques devenus invisibles, universels, différés et s’exprimant loin de là où ils sont produits.
Une évaluation des risques sanitaires de l’environnement pour les pays européens montre que 15 à 20 % du fardeau des maladies en Europe est dû à l’environnement.
La pollution de l’air extérieur ou intérieur est associée à l’aggravation de l’asthme.
Il n’est pas possible de citer toutes les maladies chroniques auxquelles l’environnement peut contribuer tant son rôle est diffus et varié. Parmi les 102 grandes maladies répertoriées par l’OMS, 85 sont en tout ou partie liées à des causes environnementales.
En France, selon l’Institut de veille sanitaire (INVS), la fréquence des cancers a presque doublé depuis vingt-cinq ans. En tenant compte de l’accroissement et du vieillissement de la population, l’augmentation est encore de 50 %. L’amélioration des méthodes diagnostiques explique sûrement une part de cet accroissement, notamment pour les cancers de la prostate et de la thyroïde, mais les expositions aux cancérigènes de l’environnement sont suspectées pour certains types de cancer comme les lymphomes, le mélanome de la peau (soleil), le rein, la vessie, les leucémies et de façon certaine pour les mésothéliomes (amiante).
Il y a environ 100 000 substances chimiques commercialisées, et, chaque année, un millier de substances nouvelles sont mises sur le marché. Leur étude toxicologique ou épidémiologique est hors de portée pour des questions de temps et d’argent, et d’ailleurs 70 % d’entre elles n’ont pas été testées avant d’être utilisées.
L’homme vit dans un environnement contaminé par de multiples substances. L’étude de chacun des polluants pris un par un, comme celle des différents milieux pris isolément, ne permet pas de rendre compte de cette complexité.
Trois signaux d’alerte inquiètent : une épidémie d’épidémies, une multiplication des facteurs de risque, des évolutions environnementales rapides au niveau global.
Il faut prendre conscience du fait que jamais l’homme n’a eu une capacité aussi importante de produire autant de nouveaux facteurs pouvant potentiellement altérer la santé. En particulier, la possibilité de fabriquer de nouvelles substances chimiques (plusieurs milliers chaque année) n’a jamais été aussi grande. La charge chimique atmosphérique, hydrique ou alimentaire est croissante.
Nous voulons plus de confort (eau chaude, chauffage, ventilation, climatisation), cela implique un accroissement de l’exposition aux légionelles. Nous voulons nous transporter vite à faible coût, cela transforme notre relation avec les agents biologiques, cela contribue à la pollution atmosphérique et au réchauffement climatique. Nous avons des aliments plus disponibles en toutes saisons et en tous lieux, une industrialisation qui a produit par exemple la maladie de la vache folle. Nous voulons des soins médicaux performants, et nous produisons de multiples techniques invasives donc contaminantes, une résistance étendue aux antibiotiques donc des épidémies dues à des germes non traitables. Nous introduisons aussi sans cesse de nouveaux matériaux dans le corps. Nous voulons pouvoir communiquer en permanence : aucune technologie ne s’est diffusée aussi vite dans l’histoire de l’humanité que la téléphonie portable qui a bouleversé notre environnement électromagnétique. Nous ne voulons plus voir nos déchets dans des décharges, mais il a fallu une série de négligences pour que les rejets atmosphériques de l’incinération soient vraiment maîtrisés. Et avec l’apparition des nanotechnologies et la capacité de produire des matériaux de taille extrêmement réduite, c’est à la fois une nouvelle révolution industrielle qui se prépare avec des perspectives d’avancées considérables, notamment en matière de thérapeutique, mais aussi des possibilités de nouvelles formes de toxicité, car on sait déjà que les nanoparticules ont la capacité de passer les membranes cellulaires, la barrière placentaire, la barrière hémato-encéphalique et qu’elles peuvent ainsi atteindre tous les organes.
La seconde partie de cette chronique se trouve ici : Gérer les risques en santé environnementale : l’avis de William Dab (2/2)
Cette chronique met en avant l’importance de protéger les jeunes enfants des substances chimiques dangereuses, car les effets potentiels pourraient être graves et pérennes. Ce blog a pour mission de vous aider et de vous accompagner dans votre démarche ! Pour vos premiers pas, vous pouvez vous appuyer sur le guide gratuit téléchargeable ci-dessous.
Photo par Billy Wilson