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Bonne lecture 🙂
Bonjour à tous,
Cet article porte, pour les poux de tête, sur les alternatives aux shampoing contenant des pesticides.
Quand on est enfant, il semble qu’avoir des poux est un passage quasi-obligé. Cet article vise à partager quelques informations de base sur les poux et sur comment les éliminer… sans exposer les enfants à des substances chimiques dangereuses !
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Les poux de tête, c’est quoi au juste ?
Les poux sont des insectes qui peuvent coloniser le cuir chevelu, la peau qui se trouve près de la racine des cheveux, et parfois les sourcils. Leur taille est proche de celle d’une graine de sésame : ils sont à peine visibles à l’œil nu.
Les poux sont fréquents dans les lieux accueillant de jeunes enfants : service de garde, classe maternelle, classe élémentaire, etc. Ils se transmettent facilement d’un enfant à un autre. La transmission se fait essentiellement par contact direct, même de courte durée, du fait de la grande mobilité des poux. La transmission indirecte (chapeau, taie d’oreiller, tête de divan, peigne etc.) est controversée à ce jour.
Les œufs des poux sont appelés « lentes ». Les lentes s’accrochent à la tige des cheveux et sont difficiles à enlever. Les lentes vivantes sont de couleur blanc grisâtre et ressemblent à des pellicules gonflées, luisantes et transparentes. 7 à 12 jours sont nécessaires pour l’éclosion. La femelle pond 4 à 10 lentes par jour pendant 3 à 4 semaines ; chaque lente donne naissance à une larve, qui devient adulte au bout de trois semaines.
Les poux ne sont pas dangereux ; en particulier, ils ne transmettent pas de maladies infectieuses. Mais leur présence est associée à de fortes démangeaisons, qui peuvent être pénibles pour les enfants et, parfois, conduire à des lésions de grattage.
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Poux de tête : comment les éliminer sans shampoing aux pesticides
La plupart du temps, les poux résistent aux shampoings ordinaires, mais ils peuvent être éliminés par un traitement spécifique. Malheureusement, le plus souvent, ce traitement comprend des substances insecticides, une sous-catégorie des pesticides. Les insecticides couramment utilisés incluent des pyréthrinoïdes (la perméthrine est une des substances les plus connues), le malathion (pesticide organophosphoré) et le lindane (pesticide organochloré, principalement utilisé aux Etats-Unis).
La peau du cuir chevelu n’est pas une barrière imperméable : les substances appliquées pénètrent en partie dans l’organisme. Or les substances pesticides peuvent présenter des dangers sanitaires, parfois imparfaitement étudiés. C’est le cas, notamment, de leur caractère neurotoxique et de leur capacité à perturber le système hormonal.
Les risques les plus élevés portent justement sur les jeunes enfants, car les premières années de vie correspondent à des « fenêtres de vulnérabilité ». Ces fenêtres sont des périodes où la construction de l’organisme peut être facilement perturbée par une exposition à des substances chimiques, pouvant générer des effets sanitaires graves et pérennes.
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Poux de tête : quelles alternatives « naturelles » aux shampoing à base de pesticides ?
Tout d’abord, comme le rappelle l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), « les traitements antiparasitaire, insecticide ou acaricide pour animaux de compagnie ne doivent en aucun cas être utilisés sur des êtres humains, a fortiori des enfants. » Des cas d’utilisation de produits pour animaux afin de traiter les poux des enfants sont recensés chaque année.
Plus généralement, les alternatives sans insecticides de synthèse incluent les pratiques suivantes :
- effectuer un peignage minutieux, répété (2 à 3 fois par jour) et prolongé (3 semaines), avec un peigne fin, parfois appelé « peigne à poux ». Et également :
- laver à 60°C les objets qui peuvent être contaminés. Par exemple : vêtements, oreillers, brosses, etc. Et aussi :
- laver les cheveux avec du vinaigre blanc, suffisamment dilué pour ne pas générer d’irritation chez l’enfant (partir d’une dilution à 50 %, soit un volume d’eau pour un volume de vinaigre). Ensuite, laisser agir pendant quelques minutes. En règle générale, le vinaigre blanc tue une partie des poux. Il en affaiblit aussi une autre partie. Il peut donc être utiliser de manière préventive et curative. Et également :
- tenter de paralyser les poux et de les priver d’air avec :
- de l’huile de noix de coco, qui présente aussi des propriétés pédiculicides (tuant les poux). D’autres huiles sont classiquement utilisées. Par exemple : olive, noisette, jojoba, etc. Appliquer pendant plus d’une heure, en couvrant avec une serviette ou avec un bonnet de bain. Et aussi :
- selon certains auteurs, certaines huiles essentielles. En effet, certaines d’entre elles sont réputées insectifuges (repoussant les insectes) et insecticides (tuant les insectes). Par exemple : arbre à thé, lavande, nérolidol… A titre personnel, je me méfie a priori de l’utilisation d’huiles essentielles chez les enfants. Les preuves disponibles pourront être scrupuleusement vérifiées, avant toute utilisation, avec un professionnel compétent.
Prudence avec les huiles essentielles
Appliquer quelques gouttes derrière les oreilles, dans la nuque ou sur les vêtements peut également constituer une pratique de prévention. Les parents s’assureront que l’huile essentielle ne présente pas de contre-indications liées à l’âge de leurs enfants et, préférablement, se renseigneront sur les preuves d’efficacité en situation réelle auprès d’une personne compétente. Selon les huiles, une dilution préalable peut être recommandée. Et également :
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- du Diméticone, un polymère de la famille des huiles siliconées, substance physiologiquement inerte et sans activité pharmacologique, une sorte de « glue » qui enrobe les poux.
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J’ai notamment le souvenir de Romi passant des soirées à passer le peigne à poux à Yumi, entre des sessions de jeu de cartes avec « huile de coco + huile essentielle de lavande » sous un bonnet de bain. Ça a été assez pénible. En particulier, cela a demandé de la patience. Mais au final cela a marché pour nous. Je vous souhaite aussi un happy end ! 🙂
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Pour conclure cet article sur les poux et les shampooing aux pesticides, avec iamo’i’s, mon ami dessinateur, nous avons créé une série de livres pour enfants. Cette série vise à permettre une première sensibilisation à la santé environnementale. Le tome 7 «Louis et les gels douche multicolores » porte notamment sur les aspects abordés dans cet article. Cliquez ici pour le découvrir !
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Références. Poux et shampoing aux pesticides
- Centre hospitalier régional universitaire de Lille – Centre antipoison. Magazine N° 20 – Les dangers des produits anti-poux. Notamment : lien. Consulté le 18/08/2018. Et aussi :
- Pédiculose du cuir chevelu. Prescrire 2017. Et également :
- Ministère de la santé, de la famille et des personnes handicapées – Direction générale de la santé. Avis du Conseil supérieur d’hygiène publique de France – section des maladies transmissibles – relatif à la conduite à tenir devant un sujet atteint de pédiculose du cuir chevelu. 27/06/2003. Notamment : lien. Consulté le 18/08/2018. Et également :
- Banas S. Anti-poux : ceux qui marchent et ceux qui ne marchent pas ! Le Point. Et aussi :
- Site Internet du Dictionnaire Vidal. Diméticone. 2013. Notamment : lien. Consulté le 18/08/2018. Et également :
- Dadd DL. Alerte aux produits toxiques. Actes sud. Et aussi :
- Halimi P. La Grande détox. Calmann-Lévy. Et également :
- Chevallier L. le Livre antitoxique. Fayard. Et aussi :
- Chevallier L. Moins de médicaments, plus de plantes. Fayard. Et également :
- Kah O. Les Perturbateurs endocriniens. Éditions Apogée. Et aussi :
- Dreyfus A. Toxic Kids: Produits chimiques : nos enfants en danger. Les Arènes. Et également :
- Menthéou E. Et si on arrêtait d’empoisonner nos enfants. Éditions Solar. Et aussi :
- Meret A-C, Narboni A-M. La Naturopathie pour les Nuls. Éditions First. Et également :
Poux et shampoing aux pesticides – suite des références
- Scimeca D et al. Le Grand livre de la santé au naturel pour les Nuls. Éditions First. Et aussi :
- Vasseur V. Désintoxiquez-vous. Flammarion. Et également :
- American Academy of Pediatrics (AAP). Pediatric Environmental Health. Library of Congress. Et aussi :
- American Academy of Pediatrics (AAP) et al. National Health and Safety Performance Standards; Guidelines for Early Care and Education Programs, Third Edition. American Academy of Pediatrics. Et aussi :
- Gavigan C, Healthy Child Healthy World. Healthy Child Healthy World: Creating a Cleaner, Greener, Safer Home. Plume. Et également :
- Barker SC et al. A randomised, assessor blind, parallel group comparative efficacy trial of three products for the treatment of head lice in children–melaleuca oil and lavender oil, pyrethrins and piperonyl butoxide, and a “suffocation” product. BMC Dermatol. 2010. Et aussi :
- Pizzorno JE, Murray MT. Textbook of Natural Medicine – 4th edition. Churchill Livingstone
Photos notamment par abocon, Gilles San Martin et matetski
3 Responses
Attention les huiles essentielles ne sont pas utilisables chez l’enfant de moins de 2 ans et lavande, tea tree et romarin sont perturbateurs endocriniens
anne marie dermatopediatre
Merci pour ces infos, Calza. Ce serait super d’avoir votre retour d’expérience : comment faites-vous dans ce cas alors ?