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Bonne lecture 🙂
Chronique du livre « Printemps silencieux »
de Rachel Carson, 287 pages, publié en 1962
Rachel Carson était biologiste et auteure. Elle est souvent considérée comme une pionnière du mouvement écologiste dans le monde.
Ce livre porte, d’une manière générale, sur les effets des pesticides sur les équilibres du monde naturel, et plus particulièrement, sur les oiseaux et sur la santé humaine. Cet article est la deuxième partie de la chronique. la première se trouve ici : Nos enfants pourraient connaitre un printemps silencieux, selon Rachel Carson (1/5)
Quelques informations et points de vue intéressants, concernant la thématique « Santé des enfants et environnement »
Voici une liste d’informations et de points de vue issus du livre, en lien avec la thématique « Santé des enfants et environnement », et que je souhaite partager avec vous.
De la (célèbre) préface d’Al Gore
- Le Président Kennedy constitua un comité pour examiner les conclusions de Printemps silencieux. Ce comité confirma les alertes de Rachel Carson sur les pesticides ; il releva également l’indifférence montrée par les entreprises et l’administration américaines. Peu de temps après, le Congrès mis en place des auditions ; les premières associations écologistes se constituaient.
- Malheureusement, malgré le fort écho rencontré par Printemps silencieux auprès du grand public, la création de l’Agence américaine de protection de l’environnement (la célèbre US Environmental Protection Agency) et l’interdiction de certains pesticides à large spectre aux Etats-Unis (DDT), la crise environnementale a continué de s’aggraver. Selon Rachel Carson, « nous sommes ici face à des problèmes gigantesques, et il n’y pas de solution facile. »
- Des populations entières sont exposées à des produits chimiques dangereux dont les effets sont cumulatifs. C’est le cas notamment des pesticides. Désormais, ces expositions commencent dès la période intra-utérine ; sans action des pouvoirs publics, elles se poursuivront tout au long de l’existence de ceux qui sont aujourd’hui vivants. Les risques liés à ces expositions chroniques de long terme sont imparfaitement connus ; aucune expérience passée ne peut servir de référence.
- Les pesticides sont autorisés sur la base d’un ratio bénéfices/risques, dont la quantification est très discutable :
- le principal bénéfice considéré est l’augmentation de la production agricole, qui pourrait être obtenue par d’autres moyens ;
- les principaux risques considérés sont liés à la toxicité de court terme ; les risques de long terme sont largement inconnus et probablement sous-estimés.
- Concernant les effets des pesticides :
- dans le processus d’autorisation réglementaire, la toxicité est étudiée pour chaque pesticide considéré isolément ; les effets liés aux combinaisons de pesticides ne sont pas quantifiés, alors que les combinaisons correspondent à la situation réelle dans l’environnement ;
- l’essentiel des travaux de recherche porte sur la population adulte. Or ce sont les enfants qui y sont les plus vulnérables.
Quelques extraits en lien avec la thématique « Santé des enfants et environnement »
L’absorption d’un centième de dose mortelle de malathion et d’un autre phosphate organique peut entraîner le décès. Cette découverte a conduit à faire l’essai d’autres combinaisons, et l’on a constaté que de nombreux couples de phosphates organiques insecticides sont extrêmement dangereux, chacun des éléments multipliant les effets de l’autre. Cela peut s’expliquer par le fait que l’un des produits détruit les enzymes du foie, qui normalement désintoxiquent l’individu attaqué par l’autre poison. Circonstance encore plus fâcheuse, l’effet de couplage peut se produire même si les deux toxiques ne sont pas administrés en même temps ; il s’exercera par exemple sur un ouvrier qui a effectué un traitement une semaine avec le premier des deux insecticides, et un autre traitement la semaine suivante avec le second ; il se manifestera aussi sur le consommateur des produits traités. Votre saladier peut fort bien contenir une combinaison de deux insecticides ; chaque résidu est inférieur, probablement, au maximum prévu par la loi, mais l’interaction des deux risque de vous être fatale.
La solution adoptée pour un problème apparent et souvent sans grand intérêt crée un autre problème cent fois plus sérieux, mais moins tangible.
Il est extraordinaire de constater que l’introduction délibérée de poisons dans les réservoirs devient monnaie courante. Le but recherché est généralement de permettre au public de se distraire sur ces plans d’eau, quitte à effectuer des traitements onéreux pour rendre de nouveau l’eau potable. Lorsque des pêcheurs veulent « améliorer » la pêche quelque part, ils pressent les autorités de jeter à l’eau des toxiques pour tuer les poissons indésirables, qui sont ensuite remplacés par des alevins d’une espèce plus appréciée. Ces procédés originaux ont un parfum d’Alice au pays des merveilles. Le réservoir a été réalisé pour fournir de l’eau potable au public, mais les citoyens – qui n’ont probablement pas été consultés sur les projets des pêcheurs – sont obligés de boire de l’eau empoisonnée, ou de payer des centimes additionnels pour faire effectuer des traitements d’épuration d’une efficacité douteuse.
En certains cas, l’insecticide rompt l’équilibre délicat que la nature maintient entre ses sujets pour parvenir à ses fins. Il provoque la multiplication ou au contraire la disparition de certains organismes du sol : la proportion proies-prédateurs se trouve modifiée. Pareils changements peuvent altérer l’activité métabolique du sol, et donc sa productivité. Ils peuvent également permettre à un organisme susceptible d’action nocive, mais tenu en respect par un ennemi naturel, de se développer librement et de devenir nuisible.
La végétation fait partie d’un réseau vivant dont tous les éléments sont intimement liés, et les plantes entretiennent des relations essentielles entre elles, avec la terre et avec les animaux. Nous sommes parfois obligés de perturber ces relations, mais nous devrions le faire avec prudence, sans jamais oublier que notre intervention peut entraîner des conséquences éloignées dans le temps et dans l’espace. Mais une telle humilité n’est pas de mise dans le commerce prospère de l’herbicide, où l’on ne songe qu’à vendre davantage en développant toujours plus l’usage des produits chimiques.
L’action biologique a obtenu certains de ses succès les plus spectaculaires dans le domaine de la limitation des végétaux indésirables. La nature a fréquemment eu à résoudre les problèmes qui se posent à nous aujourd’hui, et ses méthodes lui ont réussi ; l’homme réussira également lorsqu’il se montrera assez intelligent pour observer et imiter la nature.
Ces insecticides ne sont pas des poisons sélectifs ; ils n’identifient pas l’espèce particulière que nous voulons supprimer ; on les utilise uniquement à cause de leur virulence. Ils détruisent toutes les vies qu’ils rencontrent : le chat dans la maison, le bétail dans la ferme, le lapin dans le champ, l’alouette dans le ciel.
Sur des portions de plus en plus nombreuses du territoire américain, le retour des oiseaux n’annonce plus le printemps, et le lever du soleil, naguère empli de la beauté de leur chant, est étrangement silencieux. La disparition soudaine du chant des oiseaux, la suppression de la couleur, de la beauté et de la valeur qu’ils apportent à notre monde est survenue en douceur, insidieusement, sans même que s’en rendent compte ceux qui, chez eux, ne sont pas encore touchés par ce phénomène.
Après le lancement d’une vaste offensive chimique des autorités fédérales contre certaines fourmis, une femme de l’Alabama écrivit : « Notre pays a été un véritable sanctuaire d’oiseaux pendant plus d’un demi-siècle, Nous remarquions même, en juillet dernier, que nous n’avions jamais eu autant de nids. Et tout d’un coup, pendant la seconde semaine d’août, les oiseaux ont tous disparu. J’ai l’habitude de me lever tôt pour soigner ma jument favorite qui a une petite pouliche. Un matin, je n’ai plus entendu de chants : c’était étrange, terrifiant. Qu’est-ce que l’homme a donc fait à notre monde si parfait et si beau. Enfin au bout de cinq mois un geai bleu et un roitelet sont revenus. »
La pulvérisation [des pesticides] détruit les ennemis naturels des individus que nous voulons supprimer.
La troisième partie de cette chronique se trouve ici : Nos enfants pourraient connaitre un printemps silencieux, selon Rachel Carson (3/5)
Cette chronique met en avant l’importance de protéger les enfants des substances préoccupantes, car les effets potentiels pourraient être graves et pérennes. Ce blog a pour mission de vous aider et de vous accompagner dans votre démarche ! Pour vos premiers pas, vous pouvez vous appuyer sur le guide gratuit téléchargeable ci-dessous.
Photo par orionpozo