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Bonne lecture 🙂
Bonjour à tous,
Voici une nouvelle vidéo publiée sur la Chaîne YouTube Santé des enfants et environnement, intitulée “Effets « cocktail » : des synergies de substances toxiques à éviter”, ainsi que la transcription et le podcast associés.
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Transcription de « Effets « cocktail » : des synergies de substances toxiques à éviter »
Bonjour les parents verts et prudents !
« Le tout est plus grand que la somme des parties. » Cette maxime, souvent attribuée à Aristote ou à Confucius, décrit bien le concept de synergie. Si elle est souvent évoquée dans le sport ou dans la musique, elle peut malheureusement aussi s’appliquer pour la toxicité des polluants.
Voyons ensemble comment, en tant que parents, on peut en tenir compte dans la manière dont on protège nos enfants.
Santé environnementale pour parents – Les essentiels pour bien démarrer
Bonjour à tous !
Bienvenue dans cette nouvelle vidéo. Je suis Guillaume. Sur cette chaine, je partage des conseils et des astuces pour vous aider à entourer les enfants d’environnements plus sains. Des environnements avec moins de pollutions et plus de nature. Si c’est votre première visite, alors je vous invite à télécharger mon mini-guide offert. Ce guide vous donne les essentiels pour bien démarrer en santé environnementale pour parents. Le lien est notamment dans la description.
Effets « cocktail », des synergies de substances toxiques à éviter : les manques de la réglementation
Aujourd’hui, j’aimerais vous parler de la réglementation sur les substances chimiques. Comme j’habite en France, je parle ici plus particulièrement de la règlementation de l’Union européenne. Mais comme cette réglementation est généralement considérée comme la plus protectrice au monde, les manques dont je vais parler devraient concerner à peu près tout le monde.
Dans la vidéo précédente, nous avons vu que les évaluations de risque réglementaires, d’une manière générale, se faisaient en considérant les substances de manière individuelle, un peu comme si les autres substances n’existaient pas. Et pire que ça, si une substance est présente à un niveau inférieur à son seuil de toxicité individuel, sa contribution au risque total n‘est pas prise en compte. Un peu comme si on considérait qu’un tas de sable fin n’avait aucun poids.
Pourtant, nous l’avons vu, au moins dans les cas des substances ayant un même mécanisme d’action et une même cible dans le corps, on observe un cumul des contributions de chaque substance au risque total, en fonction de leur dose et de leur toxicité propre. Autrement dit, dans la réalité, il y a des tas de sables fins aussi lourds que des pierres.
Synergies de toxicité : des risques plus élevés
Et ceci est d’autant plus vrai que, dans certains cas, on observe des synergies de toxicité entre substances. C’est ce qu’on appelle parfois « les effets cocktails ». C’est un peu comme si certains grains de sable devenaient plus gros lorsqu’ils étaient mis dans le même tas, ce qui rend le tas encore plus lourd. Et ainsi, selon Robert Barouki, « la question des mélanges et des effets cocktail peut constituer une bombe à retardement pour la toxicologie réglementaire. »
Cette question des effets cocktail, elle n’est pas nouvelle. Par exemple, elle a déjà été soulignée en 1962 par Rachel Carson, dans son célèbre livre Printemps silencieux. « L’absorption d’un centième de dose mortelle de malathion et d’un autre phosphate organique peut entraîner le décès. Cette découverte a conduit à faire l’essai d’autres combinaisons, et on a constaté que de nombreux couples de phosphates organiques insecticides sont extrêmement dangereux, chacun des éléments multipliant les effets de l’autre. »
Rachel Carson propose même un mécanisme pour expliquer ces observations. « Cela peut s’expliquer par le fait que l’un des produits détruit les enzymes du foie, qui normalement désintoxiquent l’individu attaqué par l’autre poison. » Et effectivement, cela parait assez logique qu’un polluant qui attaque nos systèmes de défense permette à un autre polluant d’être bien plus efficace.
Ce qui favorise les effets cocktail
Andreas Kortenkamp, qui est un des scientifiques les plus reconnus sur les effets des mélanges de substances, a récemment donné un séminaire au Collège de France. Il y a présenté une synergie de toxicité impliquant un mécanisme très similaire à celui décrit par Rachel Carson, c’est-à-dire avec un polluant qui empêche la détoxification d’un autre polluant.
Andreas Kortenkamp a aussi indiqué d’autres mécanismes qui favorisent une synergie de toxicité. Par exemple quand une substance du mélange :
- augmente la biodisponibilité d’autres substances.
- (Ou bien) accélère le transport interne.
- (Ou encore) si elle induit des transformations qui rendent d’autres substances plus toxiques.
- (Ou encore si elle) retarde l’excrétion d’autres substances, prolongeant ainsi les expositions en interne.
Tous ces mécanismes sont connus et démontrés comme étant des déterminants de synergie de toxicité. Ils correspondent à autant d’effets potentiels non-couverts par la réglementation.
Effets cocktail entre des substances chimiques et d’autres facteurs environnementaux
Et d’ailleurs cette logique peut s’étendre au-delà du domaine des substances chimiques, car nous sommes aussi exposés à des stress physiques, biologiques et psychosociaux. Les potentiels interactions entre différents types de stress s’avèrent un sujet encore plus difficile à prendre en compte par la réglementation. Et pourtant, ces interactions existent bien. Par exemple, certaines études concluent que des substances chimiques, en interférant avec les réactions immunitaires, peuvent aggraver une infection ou modifier la réponse à une vaccination.
Agir à notre niveau, afin de protéger les enfants plus efficacement
Ces éléments suggèrent, une fois de plus, que la règlementation actuelle apporte un niveau de protection insuffisant, pour la population générale, et plus particulièrement pour les populations sensibles comme les enfants. En attendant une potentielle évolution du cadre réglementaire, je vous invite donc à augmenter vous-même le niveau de protection de vos enfants contre les mélanges de substances préoccupantes.
Cela peut passer par une certaine sobriété chimique, par exemple en utilisant moins de produits et des produits à la composition plus simple. Vous pouvez aussi le faire en appliquant des bonnes pratiques de santé environnementale, à votre niveau de parents. Je vise à me faire le relais, auprès de vous, d’un maximum d’entre elles.
Santé environnementale pour parents – la suite
Voilà pour ces éléments visant à nourrir nos réflexions de Parents verts et prudents. S’ils vous paraissent utiles, alors vous pouvez liker, vous abonner et clocher. C’est important afin que YouTube favorise leur diffusion. Si vous voyez des compléments intéressants à ces bonnes éléments, alors dites-le moi dans les commentaires. Cela contribuera notamment à ce que tout le monde progresse !
En attendant, je vous invite à faire partie des Parents verts et prudents. Des parents qui agissent à leur niveau, pour réduire les expositions de leurs enfants aux effets cocktails et à leurs synergies de toxicité.
A bientôt !
Références. Effets « cocktail » : des synergies de substances toxiques à éviter
- Slama, R. Relations entre santé humaine et environnement dans l’Anthropocène. Cours et séminaires au Collège de France. Chaire Santé publique. Collège de France. 2022. Séminaire d’Andreas Kortenkamp. Bad Cocktails – The Evaluation of Combined Exposures. Notamment : lien. Et aussi :
- Kortenkamp, A. Low Dose Mixture Effects of Endocrine Disrupters and Their Implications for Regulatory Thresholds in Chemical Risk Assessment. Curr Opin Pharmacol 2014. Notamment : doi. Et également :
- Barouki, R. Environnement et santé. Incertitude et précaution. Raison présente 2020. Notamment : doi. Et aussi :
- Kortenkamp A, et al. State of the art report on mixture toxicity. European Commission. 2009. Notamment : lien. Et également :
Davantage de références
- Carson, R. Printemps silencieux (Silent Spring: 1962). Wildproject Editions. 2014. Et aussi :
- Wu Q, et al. Endocrine disrupting chemicals and Covid-19 relationships: A computational systems biology approach. Environment International 2020. Notamment : doi. Et également :
- Gaudriault P, et al. Endocrine disruption in human fetal testis explants by individual and combined exposures to selected pharmaceuticals, pesticides, and environmental pollutants. Env Health Perspect. 2017. Notamment : doi. Et aussi :
- Bonvallot N, et al. Pour une gestion alerte du risque chimique. Risques (éco)toxicologiques pour les êtres humains et l’environnement dans une logique de biodiversité. Expertise collective. Rapport final, 2021. Notamment : lien. Et également :
- Kienzler A, et al. Regulatory assessment of chemical mixtures: requirements, current approaches and future perspectives. Regulatory Toxicology and Pharmacology 2016. Notamment : lien. Et aussi :
Photos notamment par Vincent Brassinne et DeepBluC. Et aussi : grahamvphoto et orionpozo. Et enfin, photo issue d’un séminaire du Collège de France.