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Bonjour à tous !
Cet article porte sur comment protéger les enfants du mercure des ampoules et lampes basse consommation.
Les lampes fluocompactes (LFC) sont des tubes fluorescents, également appelés « lampes basse consommation ». Vous devez bien les connaitre à présent : depuis 2012, les LFC sont les principaux substituts aux ex-ampoules à incandescence. Pour un même niveau d’éclairage, elles consomment cinq fois moins d’énergie [2, 3, 7].
Néanmoins, les LFC contiennent du mercure, une substance toxique pour le système nerveux. Les risques les plus élevés portent sur la période prénatale et les premières années de l’enfant, quand le système nerveux se développe activement. Une exposition au mercure est susceptible de générer différents types d’effets : troubles comportementaux, baisse du quotient intellectuel, retard dans l’apprentissage de la marche, coordination motrice déficiente, défaut d’élocution, etc.
Enfants et mercure des ampoules et lampes : quels sont les risques ?
Le mercure contenu dans les LFC présente-t-il un risque pour les consommateurs, et notamment pour les enfants ? Voici quelques éléments de réponse :
- en fonctionnement normal, les LFC n’émettent pas de mercure. Néanmoins, si l’ampoule se brise, le mercure qu’elle contenait est libéré [2-13]. Dans cette situation :
- la concentration en mercure dans l’air peut brièvement atteindre des niveaux élevés [2, 7, 8, 14],
- puis, le mercure gazeux tend à se transformer en gouttelettes, qui peuvent adhérer aux surfaces ou aux poussières de la pièce [2] ;
- le risque sanitaire lié à la casse d’une ampoule est considéré comme faible pour les adultes et le fœtus des mères exposées [2-4, 9-11]. Néanmoins, les enfants sont susceptibles d’être plus exposés que les adultes [2, 8, 11], car :
- relativement à leur masse corporelle, ils respirent une plus grande quantité d’air que les adultes, au repos ;
- ils ont tendance à être plus actifs physiquement que les adultes, ce qui augmente le débit d’air inhalé ;
- certains de leurs comportements augmentent leur exposition aux poussières : déplacements et jeux au sol, fréquentes mises à la bouche (mains, jouets, etc.).
Bonnes pratiques pour réduire les expositions
Voici des recommandations qui permettront de limiter l’exposition des enfants au mercure issu des LFC :
- manipuler les LFC avec précaution [2, 7] : débrancher l’ampoule et la laisser refroidir avant de la manipuler [7], la saisir par le culot plutôt que par le tube, la visser en douceur, etc.
- si une ampoule se brise :
- commencer par aérer [2-4, 7-11, 14], puis quitter la pièce avec les enfants pendant au moins 15 minutes [5-7, 11, 14] ;
- ne pas utiliser d’aspirateur [2-7, 14], pour éviter de disperser le mercure dans la pièce et de contaminer l’aspirateur ;
- ramasser les débris dans un récipient hermétique, ou dans un double sac à défaut, à l’aide de gants en caoutchouc et d’un torchon mouillé (un ruban adhésif peut également être utile) [2-11, 14] ;
- une fois le nettoyage terminé, re-aérer la pièce pendant plusieurs heures [4, 5, 7] et se laver les mains à l’eau et au savon [4, 7] ;
- ne pas stocker les débris dans la maison : les déposer sans tarder dans un point de collecte prévu à cet effet [2, 7].
Je me souviens avoir cassé une ampoule il y a 2-3 ans, en la manipulant par le tube avec trop peu de précautions. Je crois que, à part faire sortir ma fille de la pièce, j’ai à peu près eu tout faux dans la gestion de l’incident 😉 hum … hum… je ferai mieux la prochaine fois … en commençant par essayer qu’il n’y ait pas de prochaine fois !
Les Bons conseils de la Fée Sana
Cet article a été écrit pour accompagner la publication d’un premier livre pour enfants « santé-environnement », Les bons conseils de la Fée Sana, élaboré en collaboration avec iamo’i’s. Ce livre permet de sensibiliser les enfants à comment éviter les poissons contenant le plus de mercure. Pour les adultes, cette bonne pratique est présentée dans le guide « 7 moyens simples et rapides pour réduire l’exposition de vos enfants aux substances chimiques dangereuses ». Vous pouvez le recevoir gratuitement en indiquant l’adresse mail où vous souhaitez qu’il soit envoyé dans le formulaire sous cet article !
Références – Enfants et mercure des ampoules et des lampes basse consommation
- Site Internet de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Mercure et santé. Notamment : lien.
- Site Internet de la Commission Européenne. Le mercure dans les ampoules à basse consommation. Notamment : lien. Et aussi : Synthèse et extraits du rapport Mercury in Certain Energy-saving Light Bulbs (Le mercure dans certaines ampoules à basse consommation). Comité scientifique des risques sanitaires et environnementaux 2010. Notamment : lien.
- Agence de la transition écologique (ADEME). Les lampes fluorescentes compactes (LFC). Notamment : lien.
- Site Internet du Centre antipoisons de Belgique. Les ampoules économiques qui se brisent ne sont pas sans danger. Notamment : lien.
- Association Santé Environnement France (ASEF). Synthèse : les ampoules de la discorde. Notamment : lien.
- Environnement Canada – Gouvernement du Canada. Que faire si une lampe fluorescente se brise. Notamment : lien. Et aussi : Nettoyer les déversements mineurs de mercure. Page inactive à présent, mais il existe des pages au contenu approchant. Notamment : lien.
- Agence américaine de protection de l’environnement – United States Environmental Protection Agency. Cleaning Up a Broken CFL. Notamment : lien. Et aussi : What are the Connections between Mercury and CFLs? Notamment : lien.
- Sarigiannis DA et al. Exposure analysis of accidental release of mercury from compact fluorescent lamps (CFLs). Science of The Total Environment 2012. Notamment : doi.
- Li Y, Jin L. Environmental Engineering Science 2011. Notamment : lien.
- Nancea P et al. Human health risks from mercury exposure from broken compact fluorescent lamps (CFLs). Regulatory Toxicology and Pharmacology 2012. Notamment : doi.
Davantage de références – 1
- Stemp-Morlock G. Mercury: Cleanup for Broken CFLs. Environ Health Perspect 2008.
- Agence américaine des produits alimentaires et médicamenteux – Food and Drug Administration (FDA). Compact Fluorescent Lamps (CFLs) – Fact Sheet/FAQ. Notamment : lien.
- Site Internet du Sénat. Risques présentés par l’utilisation des ampoules à basse consommation. 2011. Notamment : lien.
- Vasseur V. Désintoxiquez-vous : Ce guide peut vous sauver la vie. Flammarion 2016.
Et aussi : Et aussi : Musique par Ronan Vernon
6 Responses
J’en suis pas très fière mais ça fait un moment que je me posais cette question, sans avoir pris le temps de chercher des Infos fiables : merci beaucoup !
Je comprends très bien haha : je crois que Romi m’a demandé de me renseigner il y a plus de 2 ans 😀
Bonjour Guillaume,
Merci pour toutes ces infos utiles !
On nous a incité à passer aux lampes basse consommation, en parlant beaucoup des économies d’énergie, mais moins du fait cela contenait du mercure…
Même si, pour les consommateurs, les précautions mentionnées dans ton article permettent de se protéger, il me semble que cela pourrait quand même, en considérant l’ensemble du cycle de vie, poser la question du caractère durable de ce produit, s’il contient une substance aussi toxique, car on pourrait se demander quel est l’impact du mercure, par exemple lors de la production de ces lampes ou la gestion des lampes usagées, sur l’environnement et la santé des travailleurs ou autres personnes concernées…
Hello Yum !
Je trouve ce point de vue très sage et très et très pertinent. Ces aspects ne faisaient pas partie du périmètre de mon article, je n’ai pas recherché ce type d’informations.
En France les projets menés par les pouvoirs publics (à partir d’une certaine ampleur je suppose) font l’objet d’étude d’impact. J’imaginé que cela été le cas pour ce dossier.
J’ai vu un documentaire sur ces ampoules il y a quelque temps (je ne sais plus si c’est sur France5 ou Arte) qui traitait notamment de leur récupération après usage. En gros, c’est la cata, notamment pour les personnes qui y travaillent : nombres d’ampoules sont brisées dans les manipulations et aucune mesure n’est prise pour les protéger (vêtements/masques, confinement/traitement de l’air…)… L’horreur… Et tout ça se retrouve dans la nature…
Ton retour fait écho aux préoccupations soulevées par Yum. Pas rassurant ce témoignage, surtout quand on connait le caractère persistant et bioaccumulable du mercure