Comment élever un enfant sauvage – chronique du livre de Scott Sampson

Laissons jouer les enfants dans la nature - Louis Espinassous

C’est une bonne chose d’en apprendre plus sur la nature pour pouvoir partager ce savoir avec les enfants ; c’est encore mieux si les adultes et les enfants apprennent ensemble. Et c’est bien plus amusant. – Richard Louv

Chronique du livre Comment élever un enfant sauvage : l’art et la science de tomber amoureux de la nature, de Scott Sampson

élever enfants sauvage Scott Sampson - couverture du livre

Titre original : How to Raise a Wild Child: The Art and Science of Falling in Love with Nature, 350 pages, publié en 2015

 

Scott Sampson est un paléontologiste canadien. Il est notamment connu pour son travail de vulgarisation scientifique à destination des enfants.

 

Ce livre traite de la connexion entre la nature et les enfants. L’auteur y décrit :

  • les éléments suggérant que cette connexion est une composante essentielle du développement et de la santé des enfants ;
  • comment rétablir et nourrir cette connexion, à l’échelle individuelle et collective.

 

Comment élever un enfant sauvage de Scott Sampson : quelques informations et points de vue intéressants

Voici une sélection d’informations et de points de vue issus du livre, en lien avec la thématique « Santé des enfants et environnement », que je souhaite partager avec vous.

Les hypothèses de biophilie et de topophilie sont notamment présentées. Certains raisonnements s’appuient sur la logique évolutionniste. Ces thèmes me paraissent très intéressants. Et c’est pourquoi je les ai développés par ailleurs, dans des articles dédiés.

Les parents ont peur de laisser leurs enfants jouer dehors sans surveillance, car les médias communiquent beaucoup sur les cas d’enlèvements. Pourtant, selon les statistiques disponibles :

  • Généralement, ces enlèvements proviennent des amis ou des parents, et non par des étrangers.
  • La probabilité d’un enlèvement de ce type avoisine celle des années 50 ou 60, époque où la plupart des parents laissaient une grande autonomie à leurs enfants.

Faire participer un enfant à la culture d’un potager permet de lui faire manger des légumes plus facilement. Sa curiosité s’en trouve éveillée. Il se montre aussi fier d’apporter à table le fruit de son travail.

Les trois éléments clés pour établir une bonne connexion entre un enfant et la nature sont les suivants :

  • faire l’expérience concrète de la nature, le plus souvent possible, en commençant par un contact régulier avec la nature de proximité. Ce contact doit solliciter un maximum de sens. Par exemple : la vue, le toucher, l’ouïe mais aussi, lorsque cela est possible, l’odorat et le goût ;
  • comprendre la nature : son fonctionnement, les relations entre ses différents éléments, ses équilibres, son évolution, etc. Cette compréhension stimule l’intérêt de l’enfant ;
  • avoir un « mentor » à ses côtés.

 

Le rôle du mentor nature

Un mentor n’a pas besoin d’être expert : son rôle est avant tout de générer un enthousiasme pour la nature. En pratique, le mentor met régulièrement l’enfant en contact avec des environnements naturels, réserve du temps pour le jeu non-structuré, fait s’interroger l’enfant sur les expériences qu’il vit, raconte ses propres expériences, partage le plaisir de l’enfant, etc.

L’approche du mentor varie en fonction de l’âge, car les capacités et les besoins sont différents :

  • Les plus jeunes enfants, typiquement de moins de 6 ans, ont besoin avant tout de jeu non structuré, dans des espaces naturels, idéalement tous les jours. Le but premier est de susciter l’émerveillement.
  • Le type de connexion avec la nature s’adaptera ensuite aux préférences spécifiques de l’enfant, qui apparaissent petit à petit. En parallèle, le mentor augmentera graduellement la part d’autonomie.
  • Les adolescents apprécient les séjours collectifs au sein de la nature, organisés avec des adolescents du même âge. Les missions associatives permettent d’éveiller le sens des responsabilités.

 

élever enfant sauvage Scott Sampson - câlin avec un lion

 

Quelques extraits en lien avec la thématique « Santé des enfants et environnement »

La déconnexion actuelle d’avec la nature menace la santé des enfants. Une enfance vécue presque entièrement à l’intérieur, immergée dans la technologie, est une enfance appauvrie, avec de nombreux impacts négatifs sur le développement – physique, mental et émotionnel.

La perception de l’aspect sauvage change avec l’âge et l’expérience de vie de l’enfant. Une cour ou un terrain en friche avec des buissons, des insectes, et une abondance de saleté, banals pour la plupart des adultes, peuvent apparaître très sauvages à un jeune enfant.

Pourquoi le jeu dans la nature est-il si puissant? Premièrement, parce qu’il propose un assortiment d’expériences sensorielles – voir, entendre, toucher, goûter – plongeant les enfants dans un univers bien plus grandiose que ce qu’un espace clos peut inclure, même avec un écran d’ordinateur. Deuxièmement, les aires de jeu naturelles ont tendance à être complexes, avec une plus grande variété d’accessoires non spécifiques (pierres, bâtons, boue, plantes, etc.) que leurs homologues en intérieur. Elles stimulent donc plus la créativité et l’imagination.

La clé ici est d’établir la nature comme l’option préférée pour le temps de jeu.

Il y a quelques années, le magazine Wired a publié un article appelé « Les 5 meilleurs jouets de tous les temps ». Compte tenu de la source, les lecteurs ont été surpris d’apprendre que plutôt que des jeux de haute-technologie, la liste consistait en (1.) Un bâton, (2.) Une boite, (3.) Une corde, (4.) Un tube en carton et (5.) De la saleté. Qu’est-ce qu’ont en commun tous ces jouets ? Tous peuvent être qualifiés de « pièces détachées », des choses sans rôle désigné. En d’autres termes, de tels jouets peuvent être adaptés à un éventail d’utilisations quasi-infini, uniquement limité par l’imagination des enfants.

 

Mon avis sur Comment élever un enfant sauvage de Scott Sampson

Les + :

  • Le thème du « besoin de nature » est passionnant, je trouve. Ce livre présente les connaissances essentielles sur ce sujet. Et aussi :
  • Le contenu est très concret et présenté de manière pédagogique. Et également :
  • L’auteur m’a transmis son enthousiasme !

Les – :

  • Certains passages ont une tonalité un peu trop fleur bleue à mon goût, du genre « imagine all the people ». Et aussi :
  • L’auteur approfondit les recommandations à mettre en œuvre au niveau collectif. J’aurais aimé un traitement similaire pour le niveau individuel. Et également :
  • Une version française s’avère indisponible à ce jour.

 

Et aussi, en complément : la mise en œuvre de certains aspects pratiques sont bien détaillés dans une série d’articles du blog Eveil et Nature.

Photos notamment par SarahRichterArt

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10 Responses

  1. Je partage que faire un potager et contribuer à « nourrir » la famille apporte de la fierté. Cela apprend aussi la patience, le sens de l’effort et aussi l’humilité devant les éléments et certains mystères de la nature!

  2. Je n’y avais pas pensé, merci pour le retour d’expérience Fx.

    A un niveau intermédiaire, mais plus facile à appliquer quand on vit dans un petit appartement en ville, il me semble que le simple fait d’aller au marché avec ma fille, lui montrer une grande variété de légumes (couleurs, textures, goût, etc.) et lui laisser une part de choix dans ce qu’on rapporte, facilite sa consommation de légumes au repas suivant. En même temps que je t’écris je me dis qu’on ne le fait plus assez 😉

    1. Je partage l’avis de Fx concernant l’apprentissage de la patience pour le potager, mais qui peut se transposer à plus simple si on n’a pas la chance d’en avoir un. Guillaume, j’imagine que tu as déjà tenté avec Yumi, même dans ton petit appartement, le simple semis d’une graine dans un petit pot, l’arrosage régulier et l’attente enthousiaste de son éclosion ? (cf. illustration de ton blog par iamo’i’s) Sinon, c’est à faire ! 🙂

      1. Je procure l’expérience du « faire pousser » à ma fille, grâce aux graines que nous faisons germer à la maison. Mais comme le cycle de vie est court, c’est raté pour l’apprentissage de la patience 🙂
        Colibri, peut-être peux-tu me donner des conseils sur les graines à choisir, celles « qu’on ne peut pas rater » (j’ai peu de soleil qui rentre dans mon appartement), histoire qu’il n’y ait pas de peines au bout de l’expérience

  3. Bonjour Guillaume,
    Je trouve ta chronique très intéressante. J’espère que ce livre sera traduit en français (mais j’en doute, celui de Richard Louv ne l’est toujours pas!). Peut-être connais-tu Louis Espinassous, je te recommande ses livres « besoin de nature » et « Pour un école buissonnière ». C’est un peu mon mentor à moi! 😉

    1. Hello Emilie

      Je ne connais pas (du tout) Louis Espinassous, et comme tu as mon oreille sur ces thématiques ;), je vais suivre ton invitation. Merci pour le conseil !

  4. Merci pour ce chouette article.
    A noter que l’importance de proposer aux enfants des activités moins « clé en main », faisant plus appel à l’imagination, ressurgit aujourd’hui en ville dans les choix de conception des nouveaux parcs pour enfant.
    Une réflexion peu avancée en France mais avec au moins une exception notable à Belleville!
    Ceci nous éloigne un peu de la problématique « enfant/nature », mais le lien avec la logique évolutionniste reste sans doute étroit.

    Pour info, un article sur le sujet : http://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2015/02/13/jeux-d-anges-heureux_4574960_4500055.html

    1. Super retour, merci Pierre !
      J’ai habité 3 ans à proximité du parc de Belleville, j’adore !!!

  5. Merci pour cet article.

    De l’expérience de mes enfants : +1 pour les bons scores obtenus pour le bâton, la boîte, le tube en carton et la « saleté » (poussière, terre, etc.) !!! 🙂
    Attention néanmoins aux dangers associés au jeu avec corde pour les tout petits ^_^

  6. génial 🙂
    La boite et le tube en carton sont aussi des stars chez nous.

    Merci pour ce rappel, effectivement très important. Je pense que la corde évoquée est probablement de faible dimension, il faudrait effectivement bien le clarifier

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