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Bonne lecture 🙂
Chronique du film-documentaire « Du poison dans l’eau du robinet »
Présenté par Sophie Le Gall et diffusé sur France 3 le 17 mai 2010
Ce documentaire porte sur l’exposition des êtres humains à des substances préoccupantes présentes dans l’eau du robinet. Pour ce documentaire, Sophie Le Gall a reçu le Prix de l’investigation FIGRA (Festival international du grand reportage d’actualité et du documentaire de société).
Quelques informations et points de vue intéressants, concernant la thématique « Santé des enfants et environnement »
Voici une liste d’informations et de points de vue issus du documentaire, en lien avec la thématique « Santé des enfants et environnement », et que je souhaite partager avec vous.
- Des composés contenant de l’aluminium peuvent être utilisés par les sociétés qui produisent l’eau potable, parfois en trop grande quantité. Or les expositions chroniques à l’aluminium sont suspectées de favoriser la maladie d’Alzheimer.
- Dans certaines communes, présentant des activités agricoles intensives, la teneur en pesticides dans l’eau du robinet peut dépasser les normes sanitaires. Cette situation est préoccupante, notamment pour les enfants et les femmes enceintes, les populations les plus vulnérables. Plusieurs effets sont suspectés : troubles neurologiques, troubles de la reproduction, certaines formes de cancers…
- Lorsque de l’eau présentant des non-conformités est distribuée, les personnes desservies ne sont pas forcément informées ; certaines mairies ne présentent pas l’affichage d’information réglementaire. Dans certains cas, les dépassements durent depuis des dizaines d’années.
- Dans ce contexte de situations de non-conformités, des sociétés privés démarchent directement les personnes concernées, pour leur vendre des équipement de traitement d’eau à domicile. Ces équipements peuvent coûter plusieurs milliers d’euros. D’autre part, d’après des analyses faites lors de ce documentaire, des non-conformités ont été mesurées en sortie de ces équipements.
- Dans certaines régions, notamment celles avec des sols granitiques, l’eau du robinet peut également présenter des non-conformités liée au radon, une substance naturelle radioactive.
- Environ 3 000 résidus de médicaments sont susceptibles d’être présents dans l’eau du robinet, après avoir été rejetés dans des eaux de surface via l’urine et les stations d’épuration. En particulier, les eaux usées des hôpitaux ne sont pas traités pour éliminer ces résidus. Plus généralement, les stations d’épuration municipales ne sont pas prévues pour traiter ce type de molécules. A ce jour, il n’existe pas de valeurs sanitaires de référence pour ces composés.
- La toxicité des résidus de médicaments fait l’objet de travaux de recherche. Dans les eaux de la Seine, la présence de résidus de pilules contraceptives a été associée des altérations sexuelles (ex : féminisation) chez des poissons. Par exemple, des ovaires peuvent se former sur des testicules de poissons mâles. Or l’eau de la Seine peut être utilisée pour produire de l’eau potable.
Quelques extraits en lien avec la thématique « Santé des enfants et environnement »
Officiellement, tout citoyen a droit à une eau potable, sans risque pour sa santé. Officiellement seulement, car dans de nombreuses communes, l’eau est contaminée.
Près de 3 millions de Français ont bu au moins une fois de l’eau non conforme en aluminium. Près de 5 millions de Français ont consommé au moins une fois de l’eau non conforme en pesticides.
Le radon est cancérigène mais la France ne mesure pas sa concentration dans l’eau.
Sans le savoir, les Français boivent une eau qui contient des médicaments.
Ce sont les bébés qui sont les plus exposés au problème d’oxygénation lié aux nitrates.
Les Français sont les plus gros consommateurs européens de médicaments. On les retrouve dans l’eau depuis quelques années, mais on ignore encore les effets sur notre santé.
Mon avis
Les « + » :
- mise en avant le manque de valeurs limites sanitaires pour certaines substances mesurées, sachant déjà que l’eau du robinet est l’ « aliment » le plus surveillé 😉
- interventions de personnes connues dans le domaine de la santé environnementale en France : André Picot, Roger Lenglet, Joël Spiroux…
- intervention de représentants de l’agence sanitaire nationale ou de la DASS locale, qui permet d’avoir un éclairage différent des thèses de l’auteure ;
- un documentaire aussi « pêchu », diffusé sur le service public en première partie de soirée, a dû permettre de faire avancer des « dossiers » qui traînaient depuis longtemps. C’est d’ailleurs l’objectif que je pense deviner chez certains interviewés issus d’organismes publics.
Les « – » :
- des extrapolations abusives, notamment basées sur une incompréhension du sens à donner aux valeurs limites de potabilité, aux taux d’incidence, etc.
- des expressions simplistes et anxiogènes (« pourriture qui sort du robinet », « des entreprises ajoutent de l’aluminium sans se soucier de notre santé » , « les gens qui sont au courant savent », « j’appellerais ça de l’assassinat moi »), qui me font douter de l’objectivité avec laquelle l’enquête a été menée.