Bienvenue sur le blog Santé des enfants et environnement ! Si vous êtes nouveau ici, vous voudrez sans doute recevoir mon mini-guide offert Les essentiels pour bien démarrer en santé environnementale pour parents : cliquez ici pour le recevoir gratuitement !
Bonne lecture 🙂
Bonjour à tous,
Voici une nouvelle vidéo publiée sur la Chaîne YouTube Santé des enfants et environnement, intitulée “Produits ménagers : articuler nettoyage et désinfection”, ainsi que la transcription et le podcast associés.
Transcription de « Une erreur courante avec les produits chimiques »
Bonjour les parents verts et prudents !
Comment entourer vos enfants d’un environnement favorisant la santé.
Aujourd’hui, je réponds à la question de Pauline. Pauline me demande mon avis sur les produits désinfectants, un autre sujet à enjeu dans la salle de bain. Et dans cette vidéo, on va voir ensemble comment on peut articuler nettoyage et désinfection.
Sortie d’A la recherche du savon magique
Bonjour à tous !
Bienvenue dans cette nouvelle vidéo de mon défi « une vidéo par jour pendant 30 jours », afin de fêter la sortie d’À la recherche du savon magique. Je suis Guillaume. Sur cette chaine, je partage des conseils et des astuces pour vous aider à entourer les enfants d’environnements plus sains. Des environnements avec moins de pollutions et plus de nature. Si c’est votre première visite, alors je vous invite à télécharger mon guide offert. Ce guide vous donne les essentiels pour bien démarrer en santé environnementale pour parents. Le lien est notamment dans la description.
Aujourd’hui, je réponds à la question de Pauline. « Les désinfectants sont efficaces contre les virus et j’ai l’impression qu’on en utilise un peu partout, maintenant. Que penses-tu des risques liés à ces désinfectants ? Est-ce que les bénéfices surpassent les risques ? »
Produits ménagers – articuler nettoyage et désinfection avec des produits biocides
Merci pour ta question, Pauline, qui fait bien écho avec les questionnements que j’observe autour de moi. Effectivement, les désinfectants, et plus généralement l’ensemble des produits biocides, présentent des propriétés utiles, dont la possibilité, en cas de besoin, de détruire des micro-organismes. Par exemple : bactéries, virus, moisissures, etc.
Ces propriétés sont souvent obtenues par l’intermédiaire de substances actives, qui peuvent aussi présenter des risques pour la santé. Certaines de ces substances sont associées à de fortes préoccupations, en particulier pour les enfants. Par exemple, le Triclosan fait l’objet de débats nourris au sein de la communauté scientifique, mais c’est aussi le cas d’autres substances, comme le triclocarban ou les ammoniums quaternaires par exemple.
On peut aussi s’interroger sur les potentiels risques indirects, en particulier en fonction des interactions des désinfectants avec les surfaces sur lesquels ils sont appliqués. Ces interactions pourraient conduire à des émissions de substances préoccupantes dans l’environnement intérieur. Je pense notamment au cas de certaines matières plastiques.
Substances préoccupantes et excès de propreté
Et puis il y a aussi l’enjeu sanitaire mis en avant par la théorie hygiéniste, selon laquelle les environnements très propres et très désinfectés pourraient favoriser l’apparition de plusieurs maladies chez les enfants : allergies, asthmes, troubles digestifs, etc. Ce sont des aspects importants à considérer, car d’après un sondage cité par l’ADEME, « en France […] la croyance selon laquelle l’habitat devrait être débarrassé de tout microbe est très répandue ». Plus généralement, la théorie hygiéniste est bien cohérente avec une logique évolutionniste. J’aurais l’occasion de vous reparler de ce sujet.
Et enfin, les désinfectants peuvent également avoir des impacts environnementaux, qui d’ailleurs peuvent conduire à leur tour à des rétroactions sur notre propre santé. Vous le savez, la qualité de l’environnement influence notre état de santé. La préservation de la qualité de notre environnement fait donc partie intégrante des enjeux de santé publique. C’est toute la logique du concept « Une seule santé », porté notamment de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Certains impacts environnementaux peuvent même être contre-productifs par rapport à l’objectif initial de la désinfection. Par exemple, la pollution de l’air peut abîmer les muqueuses des voies respiratoires et des poumons, et donc faciliter la pénétration des virus dans l’organisme.
Pratique à risques pour les enfants
Utiliser des désinfectants est donc une pratique à risque, en particulier pour les enfants. Et ainsi, sur le site des 1000 jours pour la santé, le centre Hospitalier Régional Universitaire de Lille recommande d’ « Éviter au maximum l’usage de désinfectant », ou en d’autres termes, de n’utiliser des désinfectants qu’en cas de véritable nécessité.
Selon la Société Francophone de Santé et Environnement (SFSE), « la capacité de bioaccumulation et la toxicité des biocides pour l’environnement, leurs effets délétères sur la flore et la faune ainsi que sur la qualité de l’air intérieur, le caractère perturbateur endocrinien de certains de ces produits, doivent inciter à limiter leur utilisation aux usages les plus à risques. »
Il semble qu’il y ait donc un certain équilibre à trouver ici, un « ni trop ni trop peu », à adapter au cas par cas, en fonction des situations spécifiques.
Consensus actuel
De ce que j’ai pu lire des autorités sanitaires et des organismes publics de référence, en France, voici les éléments qui me semblent faire raisonnablement consensus aujourd’hui.
- La maison n’a pas besoin d’être désinfectée en routine. Sauf cas particulier, le nettoyage régulier, avec un produit détergent, suffit pour les situations classiques de la vie quotidienne.
- Dans un contexte d’épidémie, ou si une personne malade est présente à la maison, désinfecter certaines surfaces permet de diminuer les risques de transmission. Selon la SFSE par exemple, il s’agit des « surfaces [qui] sont fréquemment touchées et fraîchement contaminées par les gouttelettes oropharyngées ou par des mains souillées. » Par exemple : poignées de porte, interrupteurs, téléphones portables, rampes d’escaliers, télécommandes, claviers et souris d’ordinateur. En complément, les surfaces des toilettes et de la salle de bain pourront également être régulièrement désinfectées.
Respecter les bonnes pratiques
- Les désinfectants sont aussi utiles dans le cas de certains développements microbiens. Par exemple : un fort développement de moisissures dans une chambre.
- Eviter les désinfectants en spray.
- Respecter la séquence en quatre temps : Nettoyer / rincer / désinfecter, avec le temps de contact approprié / rincer. Et pour éviter le rinçage intermédiaire, on peut choisir des produits qui sont à la fois détergents et désinfectants.
Produits ménagers éco-certifiés pour articuler nettoyage et désinfection
Voilà pour les principales recommandations que j’ai identifiées. Bon, mais je ne suis pas un spécialiste des risques biologiques et infectieux, ce n’est pas dans mon champ de compétence direct, donc je suis preneur de vos compléments et de vos retours, en commentaires, notamment si des informations importantes m’ont échappé ou si j’ai mal compris certains aspects.
Pour diminuer encore les risques, les désinfectants peuvent être choisis parmi les produits éco-certifiés, répondant à un label « santé-environnement » reconnu. Je mets dans la description un lien vers la page correspondante sur le site de l’Ademe. Et par exemple, l’association WECF et l’ARS Nouvelle-Aquitaine recommandent le label « écodétergent ». Dans tous les cas, le nettoyage et la potentielle désinfection pourront se faire en l’absence d’enfants, de manière à réduire les expositions facilement évitables.
A la recherche du savon magique : de préférence dans une librairie physique
Voilà pour ces éléments de réponse. S’ils vous paraissent utiles, alors je vous invite à mettre un pouce bleu. Vous pouvez aussi laisser un commentaire et surtout vous abonner en activant la cloche. C’est important, afin que YouTube comprenne que le contenu de cette chaîne est utile et favorise sa diffusion.
Je vous rappelle que je fais cette série de vidéos afin de fêter la publication d’À la recherche du savon magique. Le livre est disponible dans toutes les bonnes librairies francophones. Je vous rappelle aussi que je vous offre un cadeau si vous l’achetez dans une librairie physique. Envoyez-moi une photo de votre ticket de caisse à l’adresse mail qui apparaît à l’écran et qui se trouve dans la description. Je vous enverrai une check-list pour agir sur les autres sources potentielles de polluants dans la salle de bain. Il s’agit donc d’un bon complément au livre pour réduire les expositions préoccupantes du quotidien.
Santé environnementale pour parents – la suite
Une bonne partie de ce défi de 30 jours est consacrée à répondre à vos questions. Donc vous pouvez m’indiquer en commentaire les questions que vous avez, en lien avec un problème ou une frustration, par rapport à l’environnement de vos enfants. J’essaierai de faire un maximum de vidéos-réponses.
Je vous dis à demain pour la prochaine vidéo. Et en attendant, je vous invite à faire partie des parents verts et prudents. Des parents qui, notamment, n’utilisent des désinfectants uniquement en cas de réel besoin.
A demain !
Références. Produits ménagers : articuler nettoyage et désinfection
- Rolf U et al. The Florence Statement on Triclosan and Triclocarban. Environmental Health Perspectives, 2017. Notamment : lien. Et aussi :
- Demeneix, Barbara. Cocktail toxique. Odile Jacob, 2017. Et également :
- Halimi, Patrice. La Grande détox. Calmann-Lévy, 2015. Et aussi :
- Le triclosan : où en est-on – la synthèse de l’ASEF. Notamment : lien. Et également :
- La désinfection, une pratique à risques. Communiqué de la Société Française de Santé et Environnement. 18 mai 2020. Notamment : lien. Et aussi :
- Agence Régionale de Santé (ARS) Nouvelle-Aquitaine et Women engage for a common future (WECF). « Le livret assistant.e maternel.le », 2021. Notamment : lien. Et également :
- Bloomfield SF et al. The hygiene hypothesis and its implications for home hygiene, lifestyle and public health: summary. International Scientific Forum on Home Hygiene. Notamment : lien. Et aussi :
- Projet Fédératif Hospitalo – Universitaire lillois 1000 jours pour la santé. « Comment ne pas m’exposer aux produits toxiques ? », 2020. Notamment : lien. Et également :
- Rapport OMS, “Cleaning and disinfection of environmental surfaces in the context of COVID-19”. 2020. Et aussi :
- LeMonde.fr. Coronavirus : la pollution de l’air est un « facteur aggravant », alertent médecins et chercheurs. Notamment : lien. Et également :
Produits ménagers : articuler nettoyage et désinfection – suite des références
- Agence de la transition écologique (ADEME). Au quotidien – un air sain chez soi, 2019. Notamment : lien. Et aussi :
- ARS Occitanie 11/2020. Hygiène à la maison : recommandations durant la période d’épidémie COVID 19. Désinfecter les surfaces manipulées souvent (poignées de porte…). Notamment : lien. Et également :
- PROTOCOLE NATIONAL POUR ASSURER LA SANTÉ ET LA SÉCURITÉ DES SALARIÉS |FACE À L’ÉPIDÉMIE DE COVID-19 – version applicable à partir du 3 janvier 2022. Notamment : lien. Et aussi :
- Ministère chargé de l’Écologie. « Guide pratique – Pour une meilleure qualité de l’air dans les lieux accueillant des enfants et adolescents », 2019. Notamment : lien. Et également :
- Agence Régionale de Santé (ARS) Occitanie. Hygiène à la maison : recommandations durant la période d’épidémie COVID 19. 2020. Notamment : lien. Et aussi :
- Institut national de santé publique du Québec (INSPQ). COVID-19 : Nettoyage et désinfection de surfaces. 2020. Notamment : lien. Et également :
- Agence de la transition écologique (ADEME). Labels Environnementaux. Notamment : lien. Et aussi :
- Société francophone de santé et environnement (SFSE). La désinfection, une pratique à risques. Communiqué du 18 mai 2020 2020. Notamment : lien.
Photos notamment par mireia_mim