Les industriels inventent-ils des maladies pour vendre plus de médicaments ?

On a transformé les médecins en prescripteurs de médicaments, à l’opposé de certaines médecines traditionnelles comme la médecine chinoise qui ne prend pas simplement en compte le symptôme. - Pierre Rabhi

Les médicaments agissent généralement sur un seul facteur. La dernière génération de médicaments anticancer se targue même de proposer des traitements « ciblés », c’est-à-dire qu’ils interviennent sur une étape moléculaire très précise, espérant ainsi limiter les effets secondaires. Les aliments anticancer, au contraire, agissent sur plusieurs mécanismes à la fois. Mais ils le font en douceur, sans entraîner d’effets secondaires. - David Servan Schreiber

Chronique du documentaire  » Les vendeurs de maladies »

vendeurs maladies sante enfants

De l’équipe Cash Investigation, diffusé sur France 2 en 2015

Ce documentaire porte sur l’incitation à la surconsommation de médicaments, attribuable aux actions de lobbying de certains laboratoires pharmaceutiques.

 

Quelques informations et points de vue intéressants, concernant la thématique « Santé des enfants et environnement »

Voici une liste d’informations et de points de vue issus du documentaire, en lien avec la thématique « Santé des enfants et environnement », et que je souhaite partager avec vous.

  • Depuis une vingtaine d’années, certains laboratoires pharmaceutiques inventent de toutes pièces de nouvelles maladies, pouvant correspondre à des médicaments qu’ils possèdent déjà où qu’ils viennent de mettre au point. Ce procédé est appelé « le façonnage de maladies ».
  • Parfois, ces médicaments disponibles présentent des effets secondaires avérés, pour lesquels ces mêmes industriels peuvent vendre d’autres de leurs médicaments.
  • Par exemple, un ventre qui s’arrondit avec les années est maintenant désigné par le terme « syndrome métabolique », ou plus familièrement « syndrome de la bedaine », auquel est officiellement associé de nombreux troubles (diabète, troubles cardio-vasculaires…) et une injonction à agir rapidement… notamment avec des médicaments. Parmi ces médicaments, l’Accomplia a fait l’objet d’une vaste campagne de publicité ; il est alors présenté comme le médicament miracle issu de plus de 20 ans de recherche. Un peu plus d’un an après sa diffusion, l’Accomplia aura provoqué des effets secondaires chez des milliers de patients, dont des troubles psychologiques graves ; ce médicament est aujourd’hui interdit.
  • Selon certains épidémiologistes, le syndrome métabolique n’est rien d’autre que de l’hypertension, du cholestérol, du diabète et du surpoids : quatre maladies déjà connues, dont l’association est désignée par un nouveau terme, inutile du point de vue sanitaire.
  • Baisser les seuils justifiant des diagnostics permet d’augmenter le nombre de patients et de prestations médicamenteuses. Par exemple :
    • le taux de sucre sanguin définissant le diabète a baissé de 140 à 126 mg/dl, ce qui a correspondu à 1 million 700 de patients supplémentaires, rien qu’aux Etats-Unis ;
    • le taux de cholestérol sanguin nécessitant un traitement a baissé de 240 à 200 mg/dl, ce qui a correspondu à 42 millions de patients supplémentaires, rien qu’aux Etats-Unis ;
  • Prendre une « référence de santé » exigeante permet également d’augmenter le nombre de personnes pour lesquelles un traitement serait utile. Par exemple, pour l’ostéoporose, la qualité de l’os de référence est celui d’une femme de 30 ans. Avec un tel point de référence, presque toutes les femmes âgée présentent un écart significatif : un traitement préventif peut alors leur être proposé.
  • Les stratégies marketing des laboratoires pharmaceutiques se focalisent sur la peur de la maladie, pour inciter à consommer des médicaments dans une démarche de prévention.

 

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Quelques extraits en lien avec la thématique « Santé des enfants et environnement »

Grosso modo, il s’agit de partir de quelques éléments de la réalité, c’est-à dire quelques éléments de maladie ou de troubles, qui concernent quelques personnes. Et puis il s’agit de les rassembler, de les amplifier, de faire beaucoup beaucoup gonfler, pour faire croire que c’est un problème grave, qui concerne beaucoup de gens.

Les compagnies pharmaceutiques veulent démarcher toujours plus. Pour y arriver, elles créent de nouveaux médicaments pour soigner des maladies. Mais une autre façon de faire, c’est aussi de créer de nouvelles maladies pour vendre leurs médicaments.

Quand on n’invente plus de médicaments, on étend le marché de chaque maladie ; on étend le périmètre de la maladie.

La plupart des gens savent que l’industrie pharmaceutique est là pour vendre des médicaments. Mais peu de gens ont vraiment conscience que les laboratoires passent en fait leur temps à tenter de modifier la notion même de maladie. Et en fait, c’est même dans leur intérêt de façonner notre propre perception des maladies.

Le problème est de savoir à qui bénéficie le doute. Traditionnellement, le doute bénéficie aux médicaments. La firme dit « ce n’est pas significatif […] il faut mettre le médicament sur le marché, et éventuellement on verra… ». C’est le processus habituel.

Pour avoir des marchés aussi gros que possible, les laboratoires font la promotion de maladies qui touchent presque tout le monde. Ils gagnent beaucoup plus d’argent en faisant cela qu’en fabriquant des médicaments pour des maladies sérieuses mais qui concernent beaucoup moins de gens. Si vous vous intéressez à ces maladies dont les labos parlent sans arrêt, ce sont en général des maladies mal définies, des maladies qui touchent principalement des gens normaux. Et au final, ils parviennent à faire croire à une large partie de la population qu’elle peut être victime de ces maladies. Et ainsi, le marché s’agrandit. Parfois ils créent des maladies de toutes pièces, parfois ils étendent le périmètre des maladies… dans tous les cas, le marché s’agrandit.

Dans le monde, il n’y a plus que deux groupes de gens : ceux qui sont malades et ceux qui ne le savent pas encore. Cette vision, c’est l’objectif des firmes pharmaceutiques.

 

Mon avis

Les « + » :

  • une présentation claire des enjeux liés à l’incitation à consommer toujours plus de médicaments. Ces principes généraux me semblent aussi pouvoir s’appliquer à des maladies de plus en plus diagnostiquées aux enfants, telle que l’hyperactivité (associée à la prescription d’antipsychotiques) ;
  • une interview du Directeur médical de l’Agence européenne du médicament et d’un représentant de l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps – depuis 2012 : Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM)), ce qui permet d’avoir des points de vue complémentaires ;
  • interviews de personnes connues dans le domaine de la santé : Bruno Toussaint, Marcia Angell, Sauveur Boukris…

Les « – » :

  • tourner en dérision le syndrome métabolique m’est apparu disproportionné ;
  • beaucoup d’accusations reposant sur des témoignages et peu de faits ;
  • je ne suis pas à l’aise avec les interviewés piégés et les nombreux procès d’intention du documentaire.

Photo par Gatis Gribusts

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