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Bonne lecture 🙂
Chronique du livre Dehors les enfants, de Angela Hanscom, qui porte sur le jeu libre dans la nature
336 pages, publié en 2018
Angela Hanscom est ergothérapeute en pédiatrie. Elle est notamment connue pour les programmes d’activités pour enfants qu’elle a élaborés (TimberNook).
Ce livre porte sur l’importance pour les enfants du jeu libre et physique dans la nature.
Le jeu dans la nature selon Angela Hanscom – Quelques informations et points de vue intéressants
Voici une liste d’informations et de points de vue, issus du livre et que je souhaite partager avec vous.
- Apprendre ne nécessite pas de se trouver assis sur une chaise. En particulier, rester assis la majeure partie de la journée s’avère contre-nature. Par conséquent, toute tâche qui ne requiert pas d’être assis devant un bureau peut être repensée de manière à solliciter le corps. Par exemple :
- Une tâche d’écriture peut se réaliser assis au sol.
- Un travail artistique peut être fait debout devant un chevalet ou devant une feuille accrochée au mur.
- Des exercices de mathématiques peuvent se traduire par des jeux en mouvement. Par exemple, une marelle peut intégrer des exercices d’addition et de soustraction.
- Le simple fait de regarder un espace naturel peut calmer un enfant et améliorer son humeur générale. Par conséquent, la présence de plantes vertes dans la maison contribue à procurer ce même type d’effet apaisant. Mieux encore, les enfants peuvent planter leurs propres graines et observer les plantes pousser.
Faire entrer la nature dans la maison
- La nature peut entrer dans la maison de multiples façons. Un exemple classique consiste à mettre à disposition des paniers remplis de pommes de pin, de glands, de noix, de brindilles… Les enfants peuvent alors construire et imaginer ce qu’ils veulent avec, au cours de leurs jeux qui deviennent « nature ». Voici d’autres exemples proposés par l’auteure.
- Avec des branches, créer des supports d’exposition pour le travail des enfants.
- Coller des écorces d’arbres aux murs.
- Installer un jardin intérieur.
- Fabriquer un tableau tissé, où les enfants pourront accrocher ce qu’ils auront récolté dans la nature. Par exemple : plumes, mousses, feuilles…
- Faire naître des papillons.
- Installer une fourmilière.
Jeu dans la nature selon Angela Hanscom : même pour les bébés
- La nature se montre l’environnement idéal pour le développement du système sensoriel… des bébés, aussi. Il est donc essentiel d’emmener nos enfants dehors dès le plus jeune âge.
- Inutile d’acheter des jouets spécifiques pour fournir des expériences sensorielles à son bébé. Les composantes de l’expérience de la nature suffisent. Par exemple : le vent, l’herbe et les plantes ondulantes, la chaleur du soleil, les nouveaux sons, le mouvement des insectes… Cette expérience aiguise les sens et invite les enfants à interagir avec leur environnement.
Peurs des parents
- Certains parents ont bien compris les nombreux avantages du contact avec la nature pour les bébés. Et pourtant ils redoutent la mise en pratique à cause des potentiels dangers qui s’y trouvent. Ces parents gagneraient à décliner dehors ce qu’ils font déjà dans leur maison. Par exemple : se renseigner sur les dangers en présence, juger de leur niveau de préoccupation réel, puis les éviter ou les réduire si besoin.
- Les parents ne devraient pas se sentir obligés de tout le temps proposer des activités aux enfants. S’ennuyer de temps en temps a son utilité. Cela les invite notamment à voir les objets autour d’eux d’un nouvel œil, stimulant ainsi leur créativité.
Ennui fécond
- Et puis, ce qui apparait comme de l’ennui peut être vécu comme un moment agréable où rêvasser tranquillement. Parfois, les enfants ont besoin d’un temps dédié à la prospection et à la réflexion afin de pouvoir s’investir dans des formes de jeu créatives.
- Les environnements artificiels peuvent sur-stimuler les enfants. L’environnement domestique, lui, souvent pauvre en sollicitations, offre peu de bénéfices sensoriels aux enfants. Les environnements naturels, eux, présentent de nombreuses possibilités. Par exemple : jeux diverses, exploration sensorielle, affûtage des sens à travers les mouvements maintes fois répétés… Jouer à l’extérieur permet aux enfants de stimuler et d’affiner tous leurs sens.
Le jeu dans la nature selon Angela Hanscom – Quelques extraits du livre
On favorise l’indépendance de l’enfant en lui offrant tout le temps nécessaire à la développer. Idéalement, les enfants devraient passer au moins deux ou trois heures par jour de jeu libre ininterrompu en extérieur.
Nous demandons aux enfants d’observer deux règles et deux seulement : 1. ils doivent voir un adulte à tout moment, et 2. ils doivent montrer du respect aux autres enfants et aux adultes. C’est tout. Pour le reste, carte blanche : ils peuvent grimper aux arbres, hurler, courir, sauter, se déchausser et marcher pieds nus, utiliser des outils, se salir, créer leurs propres équipes, construire ce qu’ils veulent avec ce qu’ils trouvent dans les bois.
Nature nutritive
La nature est aussi essentielle pour nos systèmes sensoriels qu’une alimentation équilibrée est nécessaire pour notre santé.
Les plantes vénéneuses, les insectes à dard et la possibilité d’une blessure font réfléchir plus d’un parent. Mais les « dangers » de la nature font pâle figure comparés à ceux de nos foyers. Des substances toxiques aux couteaux aiguisés, tout y est potentiellement dangereux. Savoir que nos maisons regorgent de dangers ne nous en éloigne pas pour autant. Au contraire : nous sécurisons la maison.
Bébé dehors dans la nature
Passer du temps dehors avec son bébé l’aide à rester en bonne santé et à se sentir bien, à fortifier son ossature, sa musculature, à se calmer, à intégrer et à organiser les systèmes sensoriels.
Au grand air, il nous revient d’adopter la même approche. Plutôt que d’éviter la nature, nous rendrions service aux bébés si nous nous éduquions nous-mêmes sur ce qui est potentiellement dangereux dans la nature, ce qui ne l’est pas.
Jeu dans la nature selon Angela Hanscom : laisser du champ libre
Comment donne-t-on du champ libre à un enfant ? Premièrement, en déterminant l’âge auquel nous pensons qu’il sera prêt. Deuxièmement, en listant les compétences que l’enfant doit acquérir avant de pouvoir bénéficier de cet espace de liberté. Et troisièmement, en définissant l’espace approprié et disponible.
Le contexte naturel est l’environnement le plus ouvert en possibilités, le plus apaisant, le plus inspirant. À tout moment, il suggère aux enfants des heures et des heures de ces jeux imaginaires et créatifs qui soutiennent un développement harmonieux des capacités sensorielles.
Mon avis
Les « + » :
- En plus d’une présentation détaillée des bienfaits associés au jeu physique et libre dans la nature, l’auteure approfondit selon son regard portant sur les aspects moteurs et psychomoteurs du développement, en lien avec son métier d’ergothérapeute : intéressant !
- L’ouvrage renvoie une impression de grande maîtrise « technique » et scientifique, s’appuyant sur une longue expérience de terrain.
- Motive bien à passer à l’action !
Les « – » :
- L’auteure présente de nombreux arguments en faveur d’une prise de risques mesurée pour les jeux dans la nature. Je suis assez convaincu sur le principe, et je trouve que décider de ce qui est « mesuré » peut être difficile dans certaines situations. Ce sujet m’a semblé traité avec une note d’évidence dans laquelle je ne me retrouve pas.
- Concernant le paragraphe sur la lymphe, ne citer qu’une seule référence, issue d’une revue sans relecture par des pairs et sans facteur d’impact, cela n’apparaît pas très sérieux.
- Les risques liés aux chutes de hauteur me semblent sous-évalués. Sur ce terrain, on peut rapidement s’éloigner des bleus et des genoux écorchés.
Photo notamment par Camp Art Nature