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Bonne lecture 🙂
Bonjour à tous,
Voici une nouvelle vidéo publiée sur la Chaîne YouTube Santé des enfants et environnement, intitulée “Dans quels produits peut-on trouver des nanoparticules ?”, ainsi que la transcription et le podcast associés.
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Transcription de « Dans quels produits peut-on trouver des nanoparticules ? »
Bonjour les parents verts et prudents !
Comment entourer vos enfants d’un environnement favorisant la santé.
Aujourd’hui, je réponds à la question de Mathilde, qui me demande dans quels produits on peut trouver des nanoparticules. Et dans cette vidéo, on va voir ensemble une bonne pratique pour diminuer les expositions des enfants.
Sortie d’A la recherche du savon magique
Bonjour à tous.
Bienvenue dans cette nouvelle vidéo de mon défi « une vidéo par jour pendant 30 jours », afin de fêter la sortie d’À la recherche du savon magique. Je suis Guillaume. Sur cette chaine je partage des conseils et des astuces pour vous aider à entourer les enfants d’environnements plus sains, avec moins de pollutions et plus de nature. Si c’est votre première visite, je vous invite à télécharger mon guide offert. Ce guide vous donne les essentiels pour bien démarrer en santé environnementale pour parents. Le lien est notamment dans la description.
Aujourd’hui, je réponds à la question de Mathilde. « Dans le livre, tu indiques que des nanos peuvent être trouvées dans les cosmétiques : quels sont les autres produits concernés ? »
Produits incluant des nanoparticules : de quoi parle-t-on ?
Merci pour ta question, Mathilde. Alors, pour les personnes peu familières du sujet, le terme « nanos » désigne ici les nanoparticules, et plus généralement les nanomatériaux. Il s’agit de matériaux dont la structure comporte au moins une dimension comprise entre 1 et 100 nanomètres environ, un nanomètre étant un milliardième de mètre. C’est dix mille fois plus petits que l’épaisseur d’un cheveu, donc une très très petite taille. Et cette petite taille leur confère des propriétés très particulières, différentes de celles des matériaux plus classiques.
Dans presque tous les types de produits
Tu sais, Mathilde, je pense qu’on s’interroge un peu tous, sur les produits pouvant contenir des nanoparticules, y compris les autorités. Certains auteurs inversent même la question, c’est-à-dire qu’ils se demandent s’il existe encore des produits où on peut ne pas en trouver. Ainsi, selon Francelyne Marano, « Les nanos ont envahi nos étagères de salle de bains et notre cuisine. On les trouve dans les produits d’hygiène corporelle et les cosmétiques, dans les aliments et les bonbons, dans les jouets, dans les vêtements que nous portons… ».
Les déclarations obligatoires pour les fabricants, les importateurs et les distributeurs, notamment via le dispositif R-Nano géré par l’Anses, permettent d’allonger encore un peu la liste. Par exemple : médicaments, encres et toners d’imprimantes, raquettes de tennis, peintures, bouteilles en plastique, pneus, réfrigérateurs, clubs de golf, écrans d’ordinateur, chaussettes…
Produits incluant des nanoparticules : de nombreuses questions
Bref, comme le résume l’Observatoire Européen des nanomatériaux « Les nanomatériaux sont utilisés dans presque tous les secteurs industriels et les catégories de produits ». Après une conclusion similaire, l’Anses ajoute : « Leur présence soulève de nombreuses questions sur les risques qu’ils peuvent représenter, aussi bien pour la santé humaine que pour l’environnement. ».
D’ailleurs je me souviens d’une interview de Dominique Gombert, qui était alors directeur de l’évaluation des risques à l’Anses, et à qui on demandait les principales difficultés rencontrées par l’Agence. Il avait notamment souligné la diffusion très rapide des nouvelles technologies, il avait même parlé de « fulgurances », et il avait pris l’exemple des nanotechnologies.
Peu de recul sur les effets potentiels
Il avait précisé que des dizaines de millions de personnes étaient exposées sans recul nécessaire sur les dangers associés, et avec un gros manque de connaissances sur les expositions. Dominique Gombert soulignait aussi que les moyens alloués à la diffusion étaient disproportionnés par rapport aux moyens alloués à l’étude des dangers et des risques ; que cela était difficile à quantifier précisément, mais que par exemple plus de 95% des publications scientifiques sur les nanos portaient sur des développements industriels, et donc notamment pas sur l’évaluation des risques associés.
A ce stade, la toxicité des nanoparticules reste très imparfaitement comprise. Avec leur très petite taille, elles peuvent traverser les barrières biologiques, entrer dans la circulation sanguine et exposer différents organes, comme le cerveau par exemple.
Un contexte peu favorable aux évaluations des risques
Les services qu’elles procurent et les enjeux économiques associés, contribuent à un contexte de grande concurrence, qui est peu favorable à des évaluations de risques préalables et robustes, et plus généralement, peu favorable à une progression raisonnée de l’introduction de cette technologie dans nos vies. Avec si peu d’études sur leur risques et leur présence dans de nombreux produits, les nanoparticules sont souvent citées comme l’exemple même que collectivement nous n’avons pas suffisamment appris des erreurs du passé. Ainsi, selon Francelyne Marano « Le principe de précaution comme le bon sens recommanderaient donc, en attendant d’en savoir davantage, de ne plus mettre sur le marché des produits de consommation non testés et, a minima, de les limiter aux produits véritablement indispensables. »
Selon moi, dans une logique de prudence, mieux vaut donc réduire l’exposition des enfants aux nanoparticules. Et pour cela, on peut notamment s’appuyer sur le marquage [nano], obligatoire pour trois types de produits : pour les produits cosmétiques et les produits biocides, depuis 2013 ; ainsi que pour les denrées alimentaires depuis 2014. Pour les autres types de produits, à ce stade, les moyens d’action des consommateurs sont plus limités. En pratique, il est difficile de savoir si un produit contient des nanoparticules ou non. A mon sens, cette situation constitue un argument fort pour limiter nos achats de produits industriels, pour une approche minimaliste conduisant à une certaine sobriété chimique pour les enfants.
Données d’exposition de faible qualité
Et d’ailleurs cette logique de prudence risque d’être d’actualité pendant encore un moment, car les expositions de la population générale sont encore mal connues. Par exemple, dans l’évaluation du dispositif de déclaration R-Nano, l’Anses rappelle une nouvelle fois que « l’absence ou la mauvaise qualité des données transmises nuit toujours à la traçabilité des nanomatériaux et à l’exploitation de ces données […], notamment en matière d’évaluation des risques sanitaires potentiels. » Les manques identifiés sont assez préoccupants : « Sur les 52 000 déclarations analysées, 90 % des données de caractérisation des nanomatériaux […] ne sont pas exploitables et 10 % seulement renseignent correctement leur usage. ». Avec de si fortes incertitudes sur les expositions et sur la toxicité des nanomatériaux, une approche de précaution me parait pertinente, à ce stade.
A la recherche du savon magique : de préférence dans une librairie physique
Voilà pour ces éléments de réponse. S’ils vous paraissent utiles, alors je vous invite à mettre un pouce bleu. Vous pouvez aussi laisser un commentaire et vous abonner en activant la cloche. C’est important, afin que YouTube comprenne que le contenu de cette chaîne est utile et favorise sa diffusion.
Je vous rappelle que je fais cette série de vidéos pour fêter la publication d’À la recherche du savon magique. Le livre est disponible dans toutes les bonnes librairies francophones. Je vous rappelle aussi que je vous offre un cadeau si vous l’achetez dans une librairie physique. Envoyez-moi une photo de votre ticket de caisse à l’adresse mail qui apparaît à l’écran et qui se trouve dans la description. Je vous enverrai une check-list pour agir sur les autres sources potentielles de polluants dans la salle de bain. Il s’agit donc d’un bon complément au livre pour réduire les expositions préoccupantes du quotidien.
Santé environnementale pour parents – la suite
Une bonne partie de ce défi de 30 jours est consacrée à répondre à vos questions. Donc vous pouvez m’indiquer en commentaire les questions que vous avez, en lien avec un problème ou une frustration, par rapport à l’environnement de vos enfants. J’essaierai de faire un maximum de vidéos-réponses.
Je vous dis à demain pour la prochaine vidéo. Et en attendant, je vous invite à faire partie des parents verts et prudents. Des parents qui s’efforcent de réduire les expositions des enfants aux nanoparticules.
A demain !
Références. Dans quels produits peut-on trouver des nanoparticules ?
- Les nanomatériaux. Présentation et travaux de l’Anses. Notamment : lien. Mis à jour le 11/10/2021. Et aussi :
- Marano, Francelyne. Faut-il avoir peur des nanos ? Buchet-Chastel, 2016. Et également :
- Loi portant engagement national pour l’environnement, dite « Grenelle 2 ». Promulguée le 12 juillet 2010. Notamment : lien. Et aussi :
- Site Internet R-Nano.fr. Déclaration des substances à l’état nanoparticulaire. Notamment : lien. Et également :
- Observatoire européen des nanomatériaux ou European union observatory for nanomaterials (EUON). Agence européenne des produits chimiques (ECHA). Les nanomatériaux dans notre vie quotidienne. Notamment : lien. Et aussi : Quels types de produits contiennent des nanomatériaux ? Notamment : lien. Et aussi :
- Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses). Avis et rapport de l’Anses relatif à la qualité, l’exploitation et au partage des données déclarées dans le registre R-nano. Notamment : lien. Et également :
- Nanomatériaux – Evaluation du dispositif national de déclaration R-Nano. Notamment : lien. Et aussi :
- Ministère chargé de l’Écologie et Ministère chargé de la Santé. « Quatrième Plan national santé-environnement (PNSE4). Un environnement, une santé ». 2021. Notamment : lien. Et également :
- Harremoës, P et al. The precautionary principle in the 20th century: Late lessons from early warnings. European Environment Agency (EEA), 2013.
Photos notamment par Vall d’Hebron Institut de Recerca VHIR et victorpuntes