Substances toxiques : une peur déraisonnable, selon Jon Entine (2/4)

L’obligation de subir nous donne le droit de savoir. – Jean Rostand

La plupart des [substituts au bisphénol A] n’ont pas fait l’objet d’essais complets dans le domaine de la toxicité. C’est particulièrement le cas des effets sur la reproduction et/ou le caractère perturbateur endocrinien. – Anses (2013)

Chronique du livre « mort de peur : comment la chimiophobie menace la santé publique »

Chimiophobie substances chimiques peur

de Jon Entine, 122 pages, publié en 2011

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Jon Entine est journaliste scientifique et consultant, spécialisé dans les domaines de la chimie, des biotechnologies et de la génétique.

Ce livre décrit comment les dangers liés aux substances chimiques font l’objet de peurs déraisonnables et contre-productives.

Concernant les risques associés aux pollutions environnementales, Jon Entine propose une interprétation des données existantes bien différente de celle proposée sur ce blog. Il me semblait donc important de vous en faire part, chers lecteurs, et d’en faire une chronique aussi objective que possible.

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Quelques informations et points de vue intéressants, concernant la thématique « Santé des enfants et environnement »

Voici une liste d’informations et de points de vue issus du livre, en lien avec la thématique « Santé des enfants et environnement », et que je souhaite partager avec vous.

  • L’agence de protection de l’environnement des Etats-Unis (US EPA) estime qu’il y a 84 000 substances chimiques de synthèses utilisées aujourd’hui dans le monde. La production de substances s’est accélérée à partir des années 1920-30, en lien notamment avec le développement de nouvelles matières issues de l’industrie pétrochimique : plastique, gomme, nylon…
  • Si de grands bénéfices ont été apportées par toutes ces substances chimiques, sur le plan de la santé, de la construction de bâtiments, de l’alimentation et de la puissance militaire (ce qui a contribué à la victoire des Alliés dans le seconde guerre mondiale), le développement de l’industrie chimique a également commencé à posé de nouvelles problématiques. Par exemple, les grandes corporations, moteurs du progrès, sont aussi devenues la principale source de polluants industriels. La contamination a touché l’air, les eaux et les sols. Des préoccupations légitimes ont aussi porté sur les substances présentes dans les produits agricoles et dans les produits cosmétiques.
  • L’anxiété s’est encore accrue avec l’apparition de nouvelles technologies de mesures, permettant de mesurer des quantités infimes de substances dans le sang et dans les urines.
  • C’est en réponse à ces préoccupations qu’on été fondées les grands organismes de régulations américains : la United States Environmental Protection Agency (EPA, ou « Agence américaine de protection de l’environnement » en français), la Food and Drug Administration (FDA, « Agence américaine des produits alimentaires et médicamenteux »), les Centers for Disease Control and Prevention (CDC, Centres pour le contrôle et la prévention des maladies), etc. Aujourd’hui, la plupart des pays industrialisés ont des organismes nationaux équivalents.
  • Pour de nombreuses substances, chimiques ou naturelles, un risque trop élevé a pour origine une exposition trop élevée, correspondant à une utilisation inadéquate, et non pas à un problème intrinsèque avec la substance.
  • Pour de nombreuses substances considérées comme des polluants environnementaux emblématique, les dangers ne sont pas indéniablement avérés : PCB, DDT, Bisphénol A, Phtalates, PFOA, PBDE, atrazine…
  • Dans certains cas, dans un contexte de désinformation fort, le grand public se retrouve à soutenir l’interdiction de produits chimiques utiles, et même pour certains irremplaçables, alors qu’il n’y a aucune preuve robuste d’un risque sérieux et que les substituts sont souvent peu testés.
  • Les anciennes réglementations demandaient aux autorités de prouver la dangerosité d’un additif alimentaire avant de pouvoir le retirer. Depuis de nombreuses années maintenant, la charge de la preuve a été inversée : c’est au fabriquant de prouver la sécurité de son produit, pour qu’il puisse être autorisé sur le marché.
  • Une exagération classique est de considérer qu’une toxicité avérée chez un rongeur s’applique à l’être humain. Cette exagération mène à des interdictions réglementaires même pour de faibles niveaux.

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Chimiophobie substances chimiques peur2

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Quelques extraits en lien avec la thématique « Santé des enfants et environnement »

Chaque produit potentiel qui atteint le stade de la production subit quelques 120 tests individuels, prenant entre 8 et 10 ans, pour un coût pouvant atteindre 184 millions de dollars.

Les motivations de l’industrie et des auto-proclamés chevaliers blancs de l’environnement ne sont pas toujours transparentes. Les intentions sont difficiles à déconstruire quand l’idéologie, les incitations financières, les réputations académiques et l’attention du public sont en jeu.

Pendant que les scientifiques qui acceptent des fonds privés, même pour une étude d’une substance qui n’a pas d’enjeu, risquent d’être étiquetés « corrompus » par des groupes de défense et des scientifiques académiques, les ONG et les scientifiques universitaires qui endossent des évaluations de risques chimiques exagérées se positionnent parfois pour des subventions gouvernementales.

La chimiophobie décolle alors même que le danger réel de contamination et de nuisance chimique issus des expositions quotidiennes, en particulier sur le lieu de travail, ont nettement diminué avec les années. Le mot même de « produits chimiques » est devenu tabou.

L’argent du gouvernement va souvent à des organisations qui ont une incitation financière à maintenir qu’il y a des problèmes.

La « sécurité » – l’absence de risque – ne peut pas être prouvé par « la science ».

Aujourd’hui, 40 ans après que le DDT ait été interdit, il n’y a toujours pas de preuve persuasive que cela soit un cancérigène pour l’homme et qu’il puisse être tenu pour responsable de dommages répandus sur la vie sauvage.

Les effets aux fortes doses n’ont pas forcément lieu aux faibles doses, et les effets observés sur des animaux de laboratoire et ne sont pas forcément applicables aux humains exposés aux mêmes agents.

Au début des années 1990, en se basant sur des études de laboratoire portant sur des poissons et des rongeurs, quelques chercheurs universitaires ont commencé à se focaliser sur la capacité des produits chimiques à mimer et à entraver les effets d’hormones endogènes comme l’oestrogène. Ce n’est pas, en soi, une cause de préoccupation. Le trèfle, certains fruits, le blé et d’autres farines, des produits à base de soja (incluant des produits de champignons à des niveaux traces dans le blé et d’autres céréales incorporées au pain, aux pizzas et même à la bière) peuvent aussi potentiellement altérer la façon dont les hormones fonctionnent dans le système endocrinien.

Puisque les pesticides artificiels bien testés sont éliminés, il y aura de plus grandes pertes de récoltes causées par des insectes, les fruits et légumes sains deviendront plus chers, et certaines personnes ne seront plus en mesure de se permettre d’en manger aussi souvent et les substitueront par des glucides.

Un monde à risque zéro n’existe pas. Tout choix est un compromis entre un risque et un autre.

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La suite de cette chronique se trouve ici : Substances toxiques : une peur déraisonnable, selon Jon Entine (3/4)

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Pour diminuer l’exposition de vos enfants à des substances à risque, vous pouvez vous appuyer sur le guide gratuit téléchargeable ci-dessous.

Photo par KAdam

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