Bienvenue sur le blog Santé des enfants et environnement ! Si vous êtes nouveau ici, vous voudrez sans doute recevoir mon mini-guide offert Les essentiels pour bien démarrer en santé environnementale pour parents : cliquez ici pour le recevoir gratuitement !
Bonne lecture 🙂
Chronique du documentaire « Hors série – Mauvaises ondes »
De Sophie Le Gall, diffusé sur France 3 en 2011
Ce documentaire porte sur les expositions aux ondes électromagnétiques, ainsi que sur les potentiels risques associés.
Quelques informations et points de vue intéressants, concernant la thématique « Santé des enfants et environnement »
Voici une liste d’informations et de points de vue issus du documentaire, en lien avec la thématique « Santé des enfants et environnement », et que je souhaite partager avec vous.
- Dans le monde moderne classique, les ondes électromagnétiques sont produites par plusieurs sources de proximité : téléphones portables, antennes relais, four à micro-ondes, WIFI, etc.
- Certains scientifiques et certaines associations s’inquiètent de potentiels effets sanitaires.
- Les téléphones portables constituent la technologie qui s’est répandue le plus vite : en une quinzaine d’années, elle s’est imposée quasiment à tous les âges. 64 millions de portables sont en activité, pour 64 millions de Français.
- En France, les opérateurs de téléphonie mobile ont installé environ 78 000 antennes-relais : il n’existe quasiment plus d’espace qui ne soit couvert par une antenne-relais.
- Plus généralement, les technologies sans fil se trouvent quasiment partout : la population générale est sans cesse exposée à des ondes.
- Au regard des sérieux doutes actuels, mieux vaut placer les équipements émetteurs à distance des zones où des enfants sont fréquemment présents. De même, mieux vaut placer un baby-phone à distance du berceau.
- Le cancer est une affection multi-factorielle : il est très difficile d’isoler la potentielle contribution attribuable aux rayonnements électromagnétiques. Les industriels ont utilisé ce constat pour rejeter les études accumulant les éléments de preuve contre les ondes électromagnétiques.
- L’exposition d’embryons de poulet à des téléphones portables a multiplié leur taux de mortalité de plus d’un facteur cinq. La scientifique ayant mené ces travaux de laboratoire aurait été mise sur écoute et aurait reçu de multiples menaces, dont des menaces de mort. Une différence de mortalité, d’un ordre de grandeur moins élevé, sera néanmoins confirmée par une expérience ultérieure.
- Les scientifiques sont partagés sur l’origine d’un potentiel risque sanitaire lié aux téléphones portables : est-ce la chaleur produite ou les ondes produites ? Aujourd’hui, les normes de protection des populations sont fondées sur les effets thermiques, uniquement.
- Concernant les normes d’émission des antennes relais, plusieurs pays ont choisi des valeurs environ 10 fois moins élevées (Luxembourg, Suisse, Italie…). Le décret fixant les normes françaises n’a pas été signé par le ministère de l’environnement.
- Il est aujourd’hui très difficile de trouver des scientifiques compétents qui ne reçoivent pas de financements industriels pour leurs études. Cette situation engendre de nombreux conflits d’intérêts dans l’appui scientifique à l’élaboration de réglementations. Par exemple, d’après Guy Paillotin lui-même, ancien président de l’agence sanitaire, la gestion des conflits d’intérêts était insuffisante pour les rapports d’expertise datés de 2003, qui concluaient à l’absence de risques liés aux téléphones portables et aux antennes relais.
- Certains épidémiologistes ont trouvé une association entre un usage de plus d’une heure par jour pendant 10 ans et le doublement du risque de tumeurs cérébrales.
Quelques extraits en lien avec la thématique « Santé des enfants et environnement »
La technologie des ondes s »est déployée sans que les scientifiques soient certains de leur innocuité. Les chercheurs produisent encore des études contradictoires. Mais certains d’entre eux sont convaincus de la dangerosité des rayonnements des [téléphones portables].
[Un neurologue de l’INSERM] J’utilise un téléphone portable, mais à chaque fois que je peux j’utilise une oreillette, parce que vraiment ce que j’ai vu sous le microscope m’a fait peur. […] Il y a des traces au niveau du cerveau des rats après exposition aux ondes électromagnétiques. […] A terme, pour les gens qui utilisent beaucoup le téléphone portable, pendant peut-être plusieurs minutes voire plusieurs heures par jour, il pourrait y avoir des modifications dans leurs cerveaux qui seraient susceptibles de déclencher des maladies graves, comme peut-être l’épilepsie. […] Cela nous a inquiété parce qu’on sait très bien que les cellules qui sont atteintes, on découvre de jour en jour qu’elles jouent des rôles de plus en plus importants au niveau du système nerveux central.
Les normes actuelles sont obsolètes ; elle ne protègent de rien.
Le marché a été plus vite que la recherche. La recherche c’est long. Quand vous mettez une recherche en marche, vous en avez pour trois ans. En trois ans, le téléphone portable a été multiplié par dix. La recherche ne va pas assez vite.
La barrière hémato-encéphalique, qui protège le cerveau des substances toxiques s’ouvre sous l’impact des ondes. Cela permet apparemment l’entrée de substances qui n’ont rien à faire là ; certaines de ces substances peuvent être toxiques, pouvant notamment entraîner une réaction inflammatoire qui n’est pas saine […] et qui peut provoquer une certaine toxicité sur les neurones avoisinants. […] Nous postulons que si ces événements se produisent de façon répétée, sur une longue période, cela pourrait représenter un risque pour la santé en raison de l’accumulation potentielle de dommages et de substances dangereuses dans les tissus du cerveau.
[D’après des modélisations,] à rayonnement égal, les ondes qui pénètrent le cerveau d’adultes sont encore plus présentes dans le cerveau d’un enfant de 10 ans, et encore plus dans celui d’un enfant de cinq ans. La période de l’enfance est une période très vulnérable à différentes expositions, y compris aux ondes. […] le crâne est plus fin, donc les ondes peuvent pénétrer plus profondément.
Nous avons montré dans notre précédente étude, et de manière constante, que les personnes qui ont commencé à utiliser le téléphone portable avant 20 ans ont cinq fois plus de risque de développer des tumeurs cérébrales.
Mon avis
Les « + » :
- une présentation claire des enjeux sanitaires liés aux ondes électromagnétiques issues de la téléphonie mobile ;
- interventions de personnes connues en santé environnementale : Michèle Rivasi, Etienne Cendrier, René De Sèze…
Les « – » :
- le titre et l’introduction du documentaire étant assez généralistes, j’ai été un peu frustré que l’enquête se focalise sur les ondes issues de la téléphonie mobile, et qu’elle n’approfondisse pas les autres types de sources : micro-ondes, WIFI…
- je n’ai pas identifié de valeur ajoutée significative par rapport aux documentaires précédents sur le sujet (ex : Sous le feu des ondes d’Arte) ;
- un document à charge, unidirectionnel ; peu de valeur accordée aux contre-arguments, des contradicteurs systématiquement présentés comme en lien avec l’industrie, des interviewés piégés… je ne suis pas à l’aise avec ce type de méthodes.
Photos par osde8info
2 Responses
Hello Guillaume,
Merci pour la chronique de ce documentaire !
Tu indiques dans ton bilan + / – que des procédés intellectuellement peu honnêtes semblent avoir été utilisés pour les interviews des détracteurs ; même si ceux-ci étaient réellement malhonnêtes, c’est regrettable de procéder ainsi, car cela peut discréditer l’ensemble du documentaire et les infos et messages qu’il contient, qui peuvent être intéressants… Je trouve que c’est difficile de se faire soi-même une analyse critique quand on n’est pas expert, notamment à partir de seulement ce genre de documentaire, mais pour ma part, je vais rester en veille et vigilante par rapport à l’exposition aux ondes électromagnétiques, surtout pour mes enfants !
Sans doute le sais-tu déjà, mais j’ai découvert récemment qu’on pouvait demander gratuitement une mesure d’exposition (par exemple de son logement) aux champs électromagnétiques, j’ai trouvé le formulaire cerfa sur le site service-public.fr, que je vais faire signer par la mairie de ma commune, affaire à suivre !
Hello Yum
Je rencontre moi aussi cette difficulté, surtout dans mon souhait d’approche pluridisciplinaire pour ce blog, d’intégration de différents types de domaines d’expertise. Dans un premier temps, il me semble, on peut déjà collecter et croiser les différents avis existant, ainsi que les logiques de chaque argumentaire. Par exemple, tu peux voir les résultats des travaux de l’agence sanitaire (Anses) ici : https://www.anses.fr/fr/content/radiofr%C3%A9quences-t%C3%A9l%C3%A9phonie-mobile-et-technologies-sans-fil. Les recommandations incluent « réduire l’exposition des enfants en incitant à un usage modéré du téléphone mobile »
Merci pour le partage, on est preneur d’un retour sur ta prochaine expérience pratique ! 🙂