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Les emballages libèrent-ils des substances toxiques dans les aliments ?

Le yaourt est trop cher ? Pas de problème, on ajoute de la flotte avec de la gélatine et des amidons modifiés. On ne dit plus « yaourt » mais « préparation laitière ». De toute façon le consommateur n’y comprend rien, et puis il suffit de lui donner un joli nom terroir que l’on écrira en gros sur l’emballage. - Christophe Brusset

À température ambiante et surtout en chauffant certains plastiques, vous potentialisez les risques. [...] Généralement, pour les plats cuisinés proposés en grande surface dans des barquettes en plastique, les aliments ont été déposés puis cuits dans leur emballage. - Dr Laurent Chevallier

Chronique du documentaire « Emballages : le grand déballage »

emballage substances toxiques enfants

De Céline Crespy, diffusé sur France 5 en 2015

Ce documentaire porte sur les impacts sanitaires et environnementaux des emballages.

 

Quelques informations et points de vue intéressants, concernant la thématique « Santé des enfants et environnement »

Voici une liste d’informations et de points de vue issus du documentaire, en lien avec la thématique « Santé des enfants et environnement », et que je souhaite partager avec vous.

  • Depuis les années 1950, l’emballage est le principal moyen d’affirmation de l’identité des marques, au-delà de la publicité et du marketing.
  • En France, le secteur de l’emballage correspond à environ 20 milliards d’euros de chiffre d’affaires, ainsi qu’à environ 100 000 salariés. En termes d’ordres de grandeur, ces chiffres sont similaires à ceux de l’aéronautique.
  • Les emballages conduisent à cinq millions de tonnes de déchets par an, dont l’impact sanitaire et environnemental est préoccupant.
  • Les plastiques et les cartons d’emballage diffusent des substances toxiques dans les aliments avec lesquels ils sont en contact.
  • Le plastique représente environ 40 % des emballages. La matière première est fabriquée à partir de sous-produits du pétrole. De multiples substances sont ajoutées pour lui conférer certaines propriétés utiles : colorants, agents glissants (pour faciliter les démoulages), conservateurs, filtre anti rayonnement ultra-violet, plastifiants (pour augmenter la souplesse)… Personne ne connait vraiment les effets de ces substances sur la santé, notamment à long terme.
  • Plusieurs centaines de substances sont connues pour pouvoir migrer des plastiques vers les aliments. Or les études de toxicité pour une substance demandent plusieurs années. Par ailleurs, les effets des mélanges de substances sont aujourd’hui largement inconnus. Néanmoins, plusieurs études ont montré la possibilité de synergie entre les toxicités de chaque substance d’un mélange.
  • L’exemple de substance migrante le plus emblématique est le Bisphénol A, qui a été interdit en 2010 dans les biberons, puis dans tous les contenants alimentaires. Cette interdiction a été décidée plus de 20 ans après les premières études montrant sa toxicité.
  • Les emballages sont fréquemment réchauffés au micro-onde, ce qui favorise la migration de substances vers les aliments.
  • Les emballages en carton font également l’objet de préoccupations. Le carton recyclé contient des substances toxiques capables de migrer vers les aliments : pâtes, riz, semoule… Ces substances sont des huiles minérales dérivées du pétrole ; certaines sont cancérogènes et toxiques pour le foie et les reins.
  • Le recyclage n’enlève aucune substance chimique : celles des produits initiaux se retrouvent dans le carton recyclé. En particulier, les huiles minérales proviennent des encres qui sont utilisées par les journaux papiers.
  • L’équipe du documentaire a fait tester six échantillons d’aliments contenus dans des emballages en carton, commercialisés dans des grandes surfaces françaises : les teneurs en huiles minérales étaient toutes supérieures aux normes allemandes.
  • une nouvelle tendance se développe : certains consommateurs choisissent d’acheter en vrac ; ils apportent leurs propres récipients quand ils font les courses. Pour répondre à cette demande croissante, des supermarchés proposent de plus en plus d’aliments disponibles en vrac. Néanmoins, cette option présente plusieurs inconvénients : moins bonne garantie d’hygiène pour les produits frais, absence de traçabilité, défaut de connaissance des ingrédients…

 

emballages susbtances toxiques enfants

 

Quelques extraits en lien avec la thématique « Santé des enfants et environnement »

Je suis toujours étonnée que les journalistes me demandent « Vous êtes sûrs que les emballages libèrent des produits chimiques dans la nourriture ? ». Mais ça, la science l’a prouvé depuis 30 ou 40 ans.

Au total, pour 20 kilos de nourriture, il y a trois kilos d’emballages. […] En France, les emballages représentent la moitié du volume de nos poubelles. Chacun de nous en jette plus de 150 kg par an.

L’emballage est une arme de séduction massive : il doit attirer notre attention, car nous choisissons un produit en moins de sept secondes.

[Une fabricant d’emballages plastiques parlant des additifs] ce sont des matières sur lesquelles il n’y a vraiment jamais eu d’études approfondies, et on est sur du retour d’expérience, comme on a pu l’être sur d’autres choses. Il y a peut être d’autres composés dont ne connait pas les effets sur la santé et qu’on identifiera dans 10-20 ans, pour peu qu’on fasse des études dessus, qu’on s’y intéresse.

[Une inspectrice de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), évoquant la migration de substances des plastiques vers les aliments] Je pense que les gens ne sont pas du tout au courant de ça, pas encore ou très peu, mais effectivement les substances peuvent migrer, en fonction de la température à laquelle l’emballage est mis en contact avec l’aliment et la durée de contact. Et puis il peu y avoir différents types de substances : certaines peuvent être dangereuses, d’autres peuvent ne pas présenter de danger.

Le problème, c’est que nous ne sommes pas exposés à un seul composant d’un seul emballage, mais nous sommes exposés à plusieurs substances chimiques d’une multitude d’emballages et d’autres biens de consommation. Donc ça veut dire que nous sommes exposés à un cocktail chimique, un mélange de différentes substances qui se retrouvent en même temps dans notre corps. Il faut donc prendre en compte tous ces effets combinés.

On pourrait faire des plastiques standardisés ; avoir par exemple cinq ou six types de plastiques différents qui seraient très bien étudiés, sur lesquels on aurait fait des recherches poussées et dans lesquels un maximum de produits chimiques seraient identifiés. Et on pourrait dire « C’est bon, ces plastiques là peuvent être utilisés […] et ainsi réduire les risques sur la santé ».

 

Mon avis

Les « + » :

  • informe et sensibilise à un sujet qui me semble assez peu connu, pour le moment ;
  • tente de trouver un équilibre entre les différents types d’acteurs interviewés ;
  • propose une alternative concrètement illustrée par une famille.

Les « – » :

  • les potentielles lacunes en matière de réglementations et de tests toxicologiques sont évoqués succinctement : j’aurais bien aimé que ces aspects soient plus approfondis.

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2 réponses

  1. Bonjour Guillaume,

    Merci pour cette chronique hyper intéressante et instructive !
    Les emballages en plastique, je m’en méfiais déjà, en revanche, pour les emballages en carton recyclé, je suis embêtée, quand je fais mes courses, je mets souvent les fruits et légumes, produits en vrac, etc. dans des sacs en papier certainement recyclé, j’espère qu’ils ne contiennent pas de substances nocives ! En plus, je trouve que ça peut induire en erreur, dans la mesure où souvent on associe spontanément le fait que ce soit plus écologique (par ex.: papier recyclé) à quelque chose de plus sain…

    J’ai vu que tu avais publié plein d’articles intéressants en août, ça va me faire de quoi lire / apprendre pour la rentrée ! Je suis en train de préparer celle de mes enfants, et j’ai relu ton article sur un cartable sain à cette occasion 😉

    1. Bonjour Yum
      Il semble qu’il y ait un vrai sujet ici, dont les enjeux ont été évalués assez récemment. A ce jour, la majorité des matériaux au contact des denrées alimentaires (MCDA), dont les papiers et cartons, ne sont pas couverts par une réglementation européenne spécifique. L’anses a publié un avis en 2017 sur ce sujet (https://www.anses.fr/fr/content/l%E2%80%99anses-%C3%A9met-des-recommandations-pour-r%C3%A9duire-la-contamination-des-denr%C3%A9es-alimentaires-par) ; les recommandations sont principalement à l’attention des frabricants, pas des particuliers, malheureusement.
      A ce stade, les risques attribuables ne sont pas évalués de manière fiable : les méthodes de mesures font encore l’objet de processus de validation, la contamination semble avoir lieu à plusieurs étapes de la chaine de distribution, la toxicité des mélanges considérés est partiellement connue…

      Malheureusement, les aspects « recyclés » et « sains » ne sont effectivement pas forcément synonymes. Certains auteurs pensent qu’une origine de type « recyclé » devrait faire l’objet d’une plus grande attention, par défaut.

      Une démarche qui va dans le bon sens, trouvée sur le site Internet du Monde : En novembre 2016, six enseignes de la grande distribution (E. Leclerc, Carrefour, Lidl, Intermarché, Casino et Système U) se sont engagées à réduire les niveaux de MOAH et de MOSH dans les produits de leurs marques respectives. « Nous avons décidé d’utiliser des encres végétales sur nos 1800 produits emballés dans du carton, annonce Hervé Gomichon, directeur qualité du groupe Carrefour. Le but est de ne pas contaminer nos produits mais également de ne pas envoyer d’emballages contaminés dans les circuits de recyclage. »
      A mon sens, cela ne peut être qu’un premier pas : j’ai une confiance limitée dans les initiatives sanitaires des enseignes de la grande distribution 😉

      Hey mais c’était prévu pour la plage entre deux bains avec les enfants ! haha
      Content que tu aies trouvé du contenu utile sur le blog. Suite à ton commentaire, j’en renvoyé un mail en ce sens aux abonnés.

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