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Épidémie de cancers : comment protéger la santé de nos enfants (2/3)

Les effets sur la santé de nombreuses substances chimiques sont connues (cancers, troubles de la reproduction…) ce qui justifie de faire des mesures de prévention une priorité. - feuille de route issue de la Conférence environnementale 2016 - ministère chargé de l'Environnement

La qualité de l'environnement est un déterminant majeur de l'état de santé des populations. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) estime ainsi que 19% des cas de cancers seraient dus aux dégradations de l'environnement. - Stratégie nationale de transition écologique vers un développement durable 2015-2020

Chronique du livre « Anticancer »

Anticancer santé enfants environnement

de David Servan Schreiber, 440 pages, version rééditée de 2014

Après des études de médecine et de psychiatrie, David Servan-Schreiber est devenu chercheur en neurosciences cognitives. A 30 ans il découvre qu’il est atteint d’un cancer du cerveau. Il se consacre alors à la pratique clinique, tout en poursuivant des travaux sur la neurobiologie des émotions.

Ce livre présente les résultats de ses recherches portant sur les défenses naturelles du corps : comment elles peuvent à la fois prévenir et contribuer à guérir les cancers, en complément des traitements conventionnels.

Ce livre est très riche en informations et en recommandations : il va donc faire l’objet d’une chronique en plusieurs parties. Le présent article est la deuxième partie de cette chronique. La première partie se trouve ici et la troisième ici.

 

Quelques informations et points de vue intéressants, concernant la thématique « Santé des enfants et environnement »

Voici une liste d’informations et de points de vue issus du livre, en lien avec la thématique « Santé des enfants et environnement », et que je souhaite partager avec vous.

  • L’élevage industriel, mené par des objectifs de rendement, a modifié l’alimentation des animaux. Par exemple, au lieu de brouter de l’herbe, une vache peut être nourrie avec des céréales et du soja. Ce changement de nourriture génère un déséquilibre du rapport {omégas 6 / omégas 3} dans les produits animaux : viandes et lait.
  • Aux États-Unis, la masse de tissus gras des enfants de moins de un an a doublé entre les années 1970 et 1990. Les changements dans la composition du lait de vache, parmi lesquels une trop forte quantité d’omégas 6 par rapport aux omégas 3, seraient responsables de l’augmentation des cas d’obésité chez les nourrissons. Les mécanismes impliqués agissent à la fois sur la croissance des cellules adipeuses et sur celle des cellules cancéreuses.
  • Les huiles végétales (soja, tournesol, palme, margarines) constituent une 2e source majeure d’omégas 6, inexistante avant-guerre.
  • Très souvent, les produits industriels contiennent des huiles hydrogénées ou partiellement hydrogénées. Cette transformation permet aux huiles de ne (presque) plus rancir : elle permet donc également de transporter et de stocker les produits pendant de longues périodes, ce qui est un avantage économique majeur. La production et la consommation de ces huiles a fortement augmenté après-guerre, or ces huiles sont toxiques.
  • Le cancer est conditionné dans une large mesure par les toxines apportées par l’environnement.
  • Des évaluations de risque sont réalisées pour certaines substances chimiques. Lors de ces évaluations, les substances sont considérées séparément, de manière individuelle. Or un être humain est rarement exposé à une unique substance chimique, mais plutôt à un mélange appelé « cocktail de substances ». A l’intérieur de ces cocktails, des synergies (négatives) entre polluants peuvent avoir lieu : la toxicité du cocktail peut être supérieure à la somme des toxicités de ses composants. Par exemple, une étude a soumis des têtards à 10 pesticides différents, chacun à une concentration jugée acceptable par une évaluation de risque. L’exposition a chaque pesticide pris séparément n’a effectivement pas montré d’effets, mais l’exposition au cocktail de pesticides a entraîné la mort de 99% des têtards.
  • De nombreuses substances cancérigènes s’accumulent dans les graisses. Les cancers de tissus qui contiennent ou qui sont entourés de graisse (sein, ovaires, prostate, côlon, système lymphatique) sont ceux qui ont le plus augmenté depuis 50 ans, dans les pays développés occidentaux. Toute pratique qui réduit les surplus de graisses peut être considérée comme une pratique détoxifiant le corps.

 

Quelques extraits en lien avec la thématique « Santé des enfants et environnement »

[Après avoir modifié son alimentation], pour que la détoxification soit complète, il reste à apprendre à se protéger du deuxième phénomène nocif qui a accompagné la progression du cancer en Occident depuis la Seconde Guerre mondiale : l’accumulation de produits chimiques cancérigènes dans notre environnement immédiat […] Comme l’explosion de la consommation de sucre et la dégradation extrêmement rapide du rapport oméga-6 / oméga-3, l’apparition de ces substances toxiques dans notre environnement – et notre corps – est un phénomène radicalement nouveau . Il date, lui aussi, de la Seconde Guerre mondiale. La production annuelle de substances chimiques synthétiques est passée de 1 million de tonnes en 1930 à 200 millions de tonnes aujourd’hui.

Les industriels se défendent en arguant que les taux auxquels les utilisateurs sont généralement exposés sont cent fois inférieurs aux doses toxiques chez l’animal. Mais Sandra Steingraber, biologiste spécialisée dans l’environnement, a montré qu’un rapide calcul suffit pour balayer l’argument : en 1995, le National Toxicology Program a pu compléter des essais chez l’animal concernant près de 400 produits chimiques, un échantillon « représentatif » des 75 000 substances présentes sur le marché à l’époque. Conclusion des chercheurs : 5 à 10 % d’entre eux peuvent être considérés comme cancérigènes pour l’homme ; 5 à 10 % , cela veut dire 3 750 à 7 500 des produits auxquels nous sommes exposés. Pas de quoi être rassuré quand on nous dit que chacun est à moins d’ 1/ 100 de la dose toxique. À supposer que chaque produit atteigne le seuil d’1/ 100, il en résulterait une charge totale de 37 à 75 fois la dose toxique établie chez l’animal.

J’ai pour ma part depuis longtemps banni de ma cuisine les bouilloires en plastique au profit des bouilloires en métal ou simplement d’une casserole.

La viande et les produits laitiers (ainsi que les gros poissons qui sont en haut de la chaîne alimentaire) constituent plus de 90 % de l’exposition humaine à des contaminants qui sont des cancérigènes connus comme la dioxine, les PCB ou certains pesticides qui persistent dans l’environnement malgré leur interdiction depuis plusieurs années.

La France est le premier consommateur européen de pesticides et le troisième consommateur mondial derrière les États-Unis et le Japon avec environ 76 000 tonnes de matières actives utilisées en 2004 (pour un chiffre d’affaires proche de 1,8 milliard d’euros). Là encore, ces produits n’existaient quasiment pas avant 1930.

En 1950, 80 % des hommes fumaient dans les pays occidentaux. Cette habitude était considérée comme parfaitement inoffensive, y compris par les médecins. Dans les journaux médicaux, on trouvait des publicités pour les Gauloises ou les Marlboro. Cette année-là, le docteur Richard Doll, de l’université d’Oxford – lui-même fumeur –, a démontré sans l’ombre d’un doute que le tabac était la cause directe de l’explosion du cancer du poumon. Avec plus d’un paquet par jour, le risque était jusqu’à trente fois plus grand ! Il a fallu attendre vingt-deux ans avant que soit prise la première mesure gouvernementale contre le tabac et cinquante-sept ans pour qu’il soit interdit dans les lieux publics en France.

 

La suite de cette chronique fera l’objet d’un prochain article.

 

Que pensez-vous de ces informations et de ces recommandations ? Peut-être que, comme moi quand j’ai lu ce livre pour la première fois, elles vous donneront envie de questionner et/ou modifier certaines habitudes alimentaires ou liées au style de vie, pour vos enfants… et pour vous 😉 Dites-le moi dans les commentaires !

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8 réponses

  1. Les enjeux présentés sont forts, mais le message global du livre me parait plutôt positif : il n’y a pas de fatalité ou d’impuissance mise en avant, plutôt une invitation à l’action en montrant qu’il est possible de se protéger, qu’une action efficace peut se faire au niveau individuel.

    … et je pense qu’il a raison 🙂

  2. J’aurai réagi comme Fx à chaud, mais de te lire ça boost 🙂 > « …il n’y a pas de fatalité ou d’impuissance mise en avant, plutôt une invitation à l’action en montrant qu’il est possible de se protéger, qu’une action efficace peut se faire au niveau individuel » > like !
    et si nous agissons tous, à notre petit niveau de colibri, en tant qu’individu, alors… 😉

    1. 🙂
      Mon commentaire portait sur la protection des individus, je suis content de lire que ton esprit colibri à permis de le resituer dans le cadre d’une contribution au bien commun 🙂

  3. Effectivement, ça fait peur… le fait de lire tout ça, à la suite et au même endroit! Mais je vais me faire l’avocat du diable: n’est-ce pas le fait de psychoter un peu trop sur l’alimentation, de tenter à tout prix d’éliminer les constituants nocifs qui nous conduisent à pire encore: les « sans » sont des arguments marketing de choix aujourd’hui pour l’industrie agro-alimentaire, qui triture du coup encore plus les produits pour répondre à des exigences de « sans » assez farfelues et qui sont du domaine de la mode alimentaire plus que de la raison.

    Il ne faut pas oublier que le corps humain est une merveille complexe qui a une capacité à se détoxifier lui-même. Comme disaient les anciens: in medio stat virtus.

    Pour ma part, j’essaye de varier au maximum mon alimentation, de changer de marques, de producteurs… car la dose faisant le poison, rien de pire que de consommer à son insu un même poison, tous les jours, dans un même aliment. Voilà, j’en suis là de ma réflexion d’omnivore 🙂

  4. Hello Cécile !

    Super intéressant ton point de vue, merci de l’avoir partagé. D’accord avec toi sur l’incroyable flexibilité et adaptabilité de l’industrie agro-alimentaire, on a envie de dire « chapeau l’artiste ». Personnellement ma réaction serait dans l’autre sens : privilégier les « tout », c’est-à-dire les aliments non-transformés, au « sans ». J’imagine que toi aussi.

    La capacité du corps à se détoxifier est un thème qui, au final, je pense, devrait prendre 25% du blog 🙂 Vaste sujet, fascinant. Mon avis personnel est qu’un corps en bonne santé a une bonne capacité de détoxification, mais qui a ses limites, car le corps n’est pas fait pour ça a priori (je te renvoie vers mes articles sur la logique évolutionniste : https://sante-enfants-environnement.com/lapproche-evolutionniste-ce-que-nos-ancetres-peuvent-nous-apprendre-sur-la-sante-environnement/). Ses limites sont restreintes quand le corps ne fonctionne pas de manière optimale et/ou quand nos systèmes sont encore trop peu matures (le cas des enfants).
    Dans le cas où les capacités du corps ne suffisent plus, il me semble que soutenir l’élimination avec des plantes médicinales est une piste très intéressante, d’où mon intérêt pour ces sujets… et donc pour ton blog, que je vous recommande chers lecteurs !

    1. Merci pour ton enthousiasme 🙂 Oui, je valide pour les plantes, nul besoin de me pousser beaucoup dans cette voie-là (tu me prend par les sentiments, là)! Une tisane tous les soirs, sans trop réfléchir à ses effets « médicinaux », juste pour le plaisir, ça c’est un vrai geste santé. Y a qu’à voir la mamie qui a passé ses 90 ans qui nous accompagne en sortie botanique: un exemple à suivre! Et pourtant, en Martinique, niveau polluants environnementaux, on est servis avec la chlordécone, comme quoi…

  5. Et compte tenu de la persistance de la substance, c’est une problématique dont l’actualité risque d’être pérenne.
    Personnellement je pense que l’action au niveau individuel (diminuer son exposition, retrouver un corps qui fonctionne bien), sauf cas très particuliers, permet d’atteindre ou de retrouver un très bon niveau de santé. J’ai prévu (sauf accident 😉 ) de vivre centenaire et en bonne santé 🙂 Je retiens l’idée de sorties botaniques en complément des parties de bridge lol

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