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Comment se protéger des polluants du quotidien quand on est enceinte, avec le Dr Laurent Chevallier (3/4)

Il suffit de trois fois rien pour que bébé soit tout propre, sans agresser sa peau ni vous ruiner. - Pr René Frydman

Certains médicaments ont des effets non désirés sur le système hormonal. C’est notamment le cas de l’aspirine, de l’indométacine et du paracétamol. Ces antalgiques, les plus consommés en France, « pourraient bien agir comme des perturbateurs endocriniens, au même titre que le bisphénol A ou les phtalates tant décriés », écrit l’INSERM. La découverte, annoncée en juin 2013 par le professeur Bernard Jégou, directeur de l’Institut de recherche, santé, environnement et travail (IRSET) à Rennes, a été accueillie dans une indifférence quasi générale. Pourtant, c’est extrêmement préoccupant, puisque le paracétamol est à peu près le seul médicament « de confort » que la femme enceinte est autorisée à prendre. - François Veillerette

Chronique du livre « Le guide anti-toxique de la grossesse »

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de Laurent Chevallier, 240 pages, publié en 2016

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Le Dr Laurent Chevallier est médecin nutritionniste, praticien au Centre Hospitalier Régional Universitaire de Montpellier. Il a écrit une dizaine d’ouvrages pratiques traitant de santé environnementale.

Ce livre décrit les risques auxquels sont exposées les femmes enceintes par divers polluants du quotidien. L’auteur y présente des conseils pratiques permettant de se protéger.

Ce livre fait l’objet d’une chronique en quatre parties ; cet article est le troisième article de la chronique. Il porte notamment sur les risques liés aux produits cosmétiques et aux médicaments. La première partie se trouve ici : Comment se protéger des polluants du quotidien quand on est enceinte, avec le Dr Laurent Chevallier (1/4)

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Quelques informations et points de vue intéressants, concernant la thématique « Santé des enfants et environnement »

Voici une liste d’informations et de points de vue issus du livre, en lien avec la thématique « Santé des enfants et environnement », et que je souhaite partager avec vous.

  • Concernant les boites de conserve et les ustensiles de cuisine, les normes de migration du contenant vers le contenu sont mises à jour trop peu fréquemment. Les normes actuelles sont suspectées de ne pas assurer une sécurité suffisante pour les populations les plus vulnérables.
  • Lorsqu’une substance est identifiée comme préoccupante, les industriels tentent de trouver un substitut aussi rapidement que possible, puis s’empressent de valoriser l’opération par de la publicité sur leur produit : « sans parabène », « sans PFOA », « sans BPA »… Or souvent, un substitut trouvé dans l’urgence n’a pas fait l’objet de suffisamment d’études de toxicité.
  • La plupart des produits de maquillage contiennent des perturbateurs endocriniens. Se tourner vers plus de simplicité (nombre de produits utilisés, contenu de chaque produit, style moins sophistiqué…) est plus prudent pour les femmes enceintes. A défaut, les cosmétiques répondant aux labels suivants pourront être privilégiés : Cosmebio, Ecocert, Eco label européen, Nature et Progrès.
  • Au-delà des produits de maquillage, les produits cosmétiques faisant classiquement l’objet de préoccupations sont les vernis à ongles, les teintures pour cheveux, les laques, les parfums, les crèmes solaires…
  • Les gencives présentent les caractéristiques d’une muqueuse : elles laissent passer facilement des substances vers le sang. Avant l’atteinte de l’intestin grêle, la bouche est donc déjà une zone d’échanges importants entre l’intérieur et l’extérieur de l’organisme.
  • Les risques dépendent de la toxicité des substances, du niveau d’exposition et, ce qui est moins connu, de la période d’exposition. Dans ce cadre, le fœtus est tout particulièrement vulnérable.
  • Le mot « naturel » est retrouvé dans de nombreux slogans marketing. Il ne correspond pas à aucun label officiel.
  • Sauf cas particulier, les produits hydratants pour le corps (huiles, laits, sprays) ne sont pas indispensables pendant la grossesse : les savons surgras ou saponifiés à froid suffisent à maintenir une bonne hydratation de la peau.
  • Les recommandations présentées par ce livre comprennent les bonnes pratiques suivantes :
    • dans la mesure du possible, éviter le maquillage. Dans les situations où se maquiller est nécessaire, utiliser des produits simples, à base de composants naturels bruts (ex : beurre de Karité, huile de coco…) et répondant aux exigences d’un écolabel ;
    • choisir un dentifrice bio, compte tenu de la forte porosité de la muqueuse gingivale ;
    • choisir des savons solides et artisanaux, saponifiés à froid ;
    • lire les étiquettes des produits industriels avant de les acheter. En particulier, prêter attention à la mention suivante : « risques possibles d’altération de la fertilité, risques possibles pendant la grossesse d’effets néfastes pour l’enfant » ;
    • plus spécifiquement, les substances les préoccupantes pour les femmes enceintes et qui peuvent être repérées sur une étiquette sont les suivantes :
      • parabènes ;
      • MIT (méthylisothiazolinone) ;
      • benzisothiazolinone ;
      • Ethylène Diamine Tetra Acetate (EDTA) ;
      • triclosan ;
      • alcool ;
      • SLS (sodium lauryl sulfate) ;
      • ALS (ammonium lauryl sulfate) ;
      • muscs polycycliques de synthèse (tonalide, galaxolide … ) ;
      • nanoparticules.
    • préférer les produits ne contenant pas de parfum ;
    • réduire le besoin en crème solaire en privilégiant une exposition progressive, en utilisant un chapeau et des vêtements amples et couvrants, en évitant les expositions aux heures les plus chaudes…

 

toxiques chevallier grossesse polluants3

 

Quelques extraits en lien avec la thématique « Santé des enfants et environnement »

Au tout jeune âge, l’eau suffit pour laver la peau et les cheveux. Pour le change, du liniment oléo-calcaire à base d’huile d’olive et d’hydroxyde de calcium (communément appelé « eau de chaux») bio permet de nettoyer les fesses du bébé, en étant parfaitement bien toléré. Toutes les marques se valent, tant que ne sont pas ajoutées d’autres huiles végétales, comme l’huile d’amande douce (allergisante pour certains bébés), voire des parfums.

Un savon glycériné surgras bio fait aussi l’affaire. Les shampooings, laits hydratants et autres pommades sont inutiles ; parfois, en cas de rougeurs et d’irritations débutantes du siège, des produits à base d’oxyde de zinc peuvent être appliqués, après avis médical. La mode du talc sur les fesses des bébés est passée, car il pouvait majorer les irritations et favoriser les surinfections. Les lingettes industrielles sont déconseillées.

Avec un rythme de cinq à six couches quotidiennes, jusqu’à l’âge d’acquisition de la maîtrise des sphincters (environ 2 ans), cela représente tout de même 4 500 changes complets à prévoir, aussi faut-il bien les choisir, d’autant que la gamme de produits disponibles s’est étoffée et que toutes les marques ne se valent pas. Nous faisons nôtres les conseils du pédiatre Dominique Le Houezec qui préconise de ne pas prendre celles avec ajouts de lotions, de parfums ou de colorants et de ne pas vous laisser piéger par des termes du type « hypoallergénique » qui n’ont aucune valeur scientifique. L’idéal est de vous orienter vers des couches jetables dites « écologiques », celles contenant au moins 70 % de matières naturelles, avec, pour la partie absorbante, de la cellulose végétale et moins de polyacrylates que dans les couches traditionnelles. L’enveloppe extérieure est en « bio plastique », c’est-à-dire de l’amidon végétal. Si vous avez un peu de temps et êtes très organisée, vous pouvez utiliser les nouvelles couches lavables équipées d’une partie interne absorbante (généralement en coton et bambou) et d’un revêtement externe imperméabilisant (en polyester) pour assurer l’étanchéité.

Lors de la grossesse et de l’allaitement, il est indispensable d’observer une grande prudence d’utilisation des médicaments. Des chiffres indiquent que 99 % des femmes enceintes ont consommé au moins un médicament. Des études réalisées en France montrent que 6 à 14 médicaments différents en moyenne sont pris au cours de cette période, or l’impact sur le fœtus est mal étudié, il convient donc de vous montrer très vigilante.

En réalité, beaucoup de médicaments ne sont tout simplement pas étudiés chez la femme enceinte, car les études sont longues et coûteuses pour les industriels qui n’y voient qu’un petit marché et des risques de procès si jamais les effets négatifs n’étaient pas tous clairement identifiés et mentionnés de façon exhaustive.

Soyez bien consciente que toute prise de médicament peut exposer l’embryon à des risques, aussi insistons-nous sur le fait qu’il faut que vous soyez extrêmement prudente et ne preniez jamais aucun traitement allopathique (et même certains à base de plantes) sans l’avis de votre médecin ou de votre sage-femme qui, eux-mêmes, vérifieront les dernières données disponibles. Allons même plus loin : dès la conception, des cellules de l’embryon peuvent être altérées par des prises de médicament, or il est possible d’ignorer son état de grossesse pendant quelques semaines. Aussi la règle, à la limite, devrait être de ne prendre aucun médicament sans avis médical pendant toute la période de procréation !

Soyez particulièrement vigilante concernant les bougies parfumées et les encens, dont 95% sont de synthèse. Ils dégradent fortement l’air intérieur. Les bougies émettent des microparticules et du formaldéhyde, et certaines mèches diffusent même du plomb. Les encens sont des sources d’exposition aux hydrocarbures comme le benzène et l’éthylbenzène.

 

La quatrième et dernière partie de cette chronique se trouve ici : Comment se protéger des polluants du quotidien quand on est enceinte, avec le Dr Laurent Chevallier (4/4)

 

Cette chronique met en avant l’importance de protéger les femmes enceintes et les jeunes enfants des substances chimiques dangereuses, car les effets potentiels pourraient être graves et pérennes. Ce blog a pour mission de vous aider et de vous accompagner dans votre démarche ! Pour vos premiers pas, vous pouvez vous appuyer sur le guide gratuit téléchargeable ci-dessous.

Photo par Vanessa Porter

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4 réponses

  1. A la maison on a tenté les couches lavables… On n’a pas réussi à tenir le rythme avec les contraintes pratiques supplémentaires. Je pense que je vais réessayer . En attendant on utilise les couches jetables les plus « naturelles » possible, même si c’est loin d’être parfait .je partage quand même une astuce pour ceux qui veulent se lancer : quelques gouttes d’huile essentielle d’arbre à thé permet de ne pas avoir de mauvaises odeurs, et en théorie assure un effet antiseptique et antifongique !

    1. Le sujet des couches est sur ma liste de sujets à approfondir, merci pour ce retour qui me motive à m’y mettre au plus vite ! 🙂
      A ce stade, chez nous on est aussi aux couches « les plus naturelles possibles »… en attendant peut être de tenter l’aventure des lavables un de ces quatre ! 🙂

  2. Même après l’interdiction du bisphénol A, je continue à éviter les boites de conserve. Les plastiques contiennent plusieurs dizaines de substances louches, et l’interdiction du bisphénol A a été retenue (après moultes tensions) car c’est celui qui était le plus étudié (des centaines de publications d’après Science et Avenir). Mais que sait-on vraiment des autres substances ? Juste qu’elles sont peu ou pas étudiées ! C’est la même chose pour les substituts : il s’agit de ne pas remplacer la peste par le choléra. Par exemple, dans ses tickets de caisse, Carrefour a substitué le Bisphénol A par le bisphénol S, ce n’était pas vraiment une bonne idée…

  3. Il y a aussi la problèmatique du contrôle de l’import. Par exemple, je ne pense pas que toutes les boites de conserve importées respectent la réglementation… et je n’ai pas trouvé de chiffres issus des contrôle DGCCRF pour pouvoir se faire une idée de la situation

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