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Comment rendre « Antifragile » la santé de nos enfants, avec Nassim Nicholas Taleb (1/5)

Ce qui ne me tue pas me rend plus fort. - Friedrich Nietzsche

Les espèces qui survivent ne sont pas les espèces les plus fortes, ni les plus intelligentes, mais celles qui s’adaptent le mieux aux changements. – Charles Darwin

Chronique du livre « Antifragile – Les bienfaits du désordre »

Enfants sante Antifragile

de Nassim Nicholas Taleb, 660 pages, publié en 2013

 

Nassim Nicholas Taleb est statisticien et essayiste. Ses travaux portent notamment sur la gestion des risques liés aux événements rares.

Ce livre porte sur comment utiliser le hasard et le désordre comme sources de bienfaits, c’est-à-dire comment devenir « anti-fragile ». Les principes identifiés pourraient s’appliquer au domaine de la santé des enfants.

Ce livre fait l’objet d’une chronique en cinq parties. Cet article est le premier article de la chronique. Il porte notamment sur la notion d’antifragilité et sur les limites de l’évaluation des risques.

 

Quelques informations et points de vue intéressants, concernant la thématique « Santé des enfants et environnement »

Voici une liste d’informations et de points de vue issus du livre, en lien avec la thématique « Santé des enfants et environnement », et que je souhaite partager avec vous.

  • Certains objets se développent et deviennent plus forts lorsqu’ils sont exposés au hasard, aux chocs, au désordre, au stress, à la volatilité… Ces objets tirent profit de l’incertitude.
  • Ce phénomène n’est pas rare. Il constitue l’opposé de la fragilité. Pourtant, le vocabulaire courant ne comprend pas de mot pour le désigner. L’auteur propose donc un néologisme : « antifragile ».
  • L’antifragilité diffère de la résistance, notion également désignée par solidité ou robustesse. Ce qui est résistant supporte un certain niveau de chocs et reste identique ; ce qui est antifragile s’améliore. La fragilité et l’antifragilité sont divers degré d’une même notion, en miroir.
  • En matière de santé, augmenter son antifragilité aura pour conséquence de réduire les maladies et d’améliorer le fonctionnement du corps.
  • Dans de nombreux domaines, incluant la médecine et la santé publique (et la vie en général ! 😉 ), des décisions doivent être prises dans un contexte d’incertitude. Mieux comprendre les mécanismes de l’antifragilité permet de définir des règles systématiques pour cette prise de décision.
  • Les événements rares sont très difficilement prévisibles, car les expériences passées ne suffisent pas à bien les comprendre. Or les impacts de certains de ces événements peuvent être très importants.
  • Identifier la fragilité d’un objet est beaucoup plus facile que de prévoir un événement qui pourrait lui causer des dommages. Contrairement aux risques, la fragilité peut souvent être mesurée avec fiabilité, puis diminuée efficacement. La gestion des risques devrait donc se baser sur une évaluation et une réduction des fragilités, et non pas sur une (vaine) évaluation des risques.
  • Certains principes généraux permettent de passer de la fragilité à l’antifragilité. Ces principes peuvent être appliqués concrètement, dans de nombreux domaines. Ils se basent sur une réduction de la fragilité et/ou une augmentation de l’antifragilité. Ils permettent de ne pas craindre d’agir dans un monde qui reste difficilement compréhensible, dont le complexité nous dépasse.
  • La plupart du temps, l’antifragilité et la fragilité peuvent être identifiées en utilisant un simple test d’asymétrie : à la suite d’événements inattendus ou de certains chocs, tout ce qui comporte plus d’avantages que d’inconvénients est antifragile, et fragile dans le cas contraire.
  • L’évaluation des risques repose sur une surestimation de la portée du savoir scientifique. Cette surestimation, assez peu scientifique en elle-même, provient de la croyance que les raisons qui se cachent derrière les choses sont pleinement accessibles. Rationaliser n’est pas raisonner : en pratique, ces deux verbes sont souvent contraires.
  • Le corps humain présente certains aspects antifragiles. Il peut guérir et devenir plus performant à la suite de certains stress et de certaines maladies. Certains médecins interviennent à l’excès, en refusant d’admettre l’aptitude naturelle qu’a le corps à guérir ; ils prescrivent des traitements aux effets secondaires potentiellement graves. Cette tendance au traitement excessif et à la surmédicalisation est entretenue par l’industrie pharmaceutique.

 

Enfants sante Antifragile1

 

Quelques extraits en lien avec la thématique « Santé des enfants et environnement »

Le vent éteint la bougie et anime le feu. Il en est ainsi du hasard, de l’incertitude, du désordre : on veut en tirer profit et non pas s’en abriter. On veut être le feu et l’on désire le vent.

Nous remarquons sans peine autour de nous que certaines choses apprécient une dose de stress et de volatilité : les systèmes économiques, notre corps, notre alimentation (le diabète et la maladie d’Alzheimer semblent dériver en grande partie d’un défaut de hasard dans l’alimentation et de l’absence d’une privation contraignante de temps à autre), notre psychisme.

Nous avons fragilisé l’économie, notre santé, notre vie politique, notre éducation, presque tout… en maîtrisant le hasard et la volatilité. De même que si l’on passe un mois au lit (avec, de préférence, une version in extenso de Guerre et Paix ou l’accès à l’intégrale des quatre-vingt-six épisodes des Sopranos), on verra ses muscles s’atrophier, de même, on affaiblit et l’on peut même tuer les systèmes complexes en les privant de stress.

Telle est la tragédie de la modernité : comme les parents excessivement et obsessionnellement protecteurs, ceux qui essaient de nous aider sont souvent ceux qui nous font le plus de mal.

La culture moderne nous a rendu de plus en plus aveugles à ce que la vie a de mystérieux et d’impénétrable.

Contrairement à ce que croient les gens, un système complexe n’exige pas des dispositifs, des règlements, ni des lignes d’action compliqués. Plus c’est simple, mieux c’est. Les complications conduisent à de multiples séries d’effets multiplicatifs auxquels on ne s’attendait pas. À cause de cette opacité, une intervention entraîne des conséquences imprévues, suivies d’excuses pour l’aspect « imprévu » de ces conséquences, puis à une autre intervention destinée à corriger les effets secondaires, laquelle conduit à une série explosive de réactions « imprévues » qui se ramifient, chacune d’elles pire que la précédente.

La simplicité n’en reste pas moins difficile à appliquer dans la vie moderne parce qu’elle agit contre l’esprit d’une certaine catégorie de personnes qui recherchent la sophistication pour justifier leur profession.

La Nature – grâce à son antifragilité – est le meilleur expert en événements rares […] ; elle est parvenue jusqu’à nous, après des milliards d’années, sans avoir besoin d’être beaucoup instruite, en matière de commandement et de contrôle, par un directeur d’études nommé par le comité de recherche d’une université prestigieuse.

Prenez la catégorie santé. On « ajoute » sur la gauche, et on « supprime » sur la droite. Supprimer telle médication, ou telle autre contrainte contre nature – disons, le gluten, le fructose, les tranquillisants, le vernis à ongle ou toute autre substance de même type –, est une attitude plus robuste que d’augmenter le traitement, avec des effets collatéraux inconnus, inconnus en dépit des déclarations au sujet de « preuves » et de preuves à la noix.

Puisque la parfaite robustesse est inatteignable, il nous faut un mécanisme grâce auquel le système se régénère sans cesse en tirant profit d’événements fortuits, de chocs imprévisibles, du stress et de la volatilité, plutôt qu’en les subissant.

L’intérêt et la considération scientifiques pour l’hormèse, ainsi que sa mise en pratique, déclinèrent après les années 1930 parce que certains l’associaient par erreur à l’homéopathie. Cette association n’était pas fondée, car il s’agit de mécanismes extrêmement différents. L’homéopathie se base sur d’autres principes, comme le principe selon lequel d’infimes éléments hautement dilués d’une maladie (si minuscules qu’on peut à peine les percevoir, et qu’ils ne peuvent donc être des facteurs d’hormèse) sont capables de nous aider à guérir de cette même maladie. L’homéopathie ne s’est guère appuyée sur des études empiriques, et à cause de ses méthodologies d’analyse, elle fait aujourd’hui partie de la médecine non conventionnelle, alors que l’hormèse, en tant que phénomène, s’appuie sur de nombreuses preuves scientifiques.

L’essentiel, c’est que nous constatons à présent que le fait de priver les systèmes de pressions – n’est pas nécessairement une bonne chose, et peut même se révéler carrément nuisible.

La sous-compensation due à une absence de stress, le contraire de l’hormèse, l’absence de défi, dégrade les meilleurs.

Tout ce qui comporte de la vie est dans une certaine mesure antifragile (mais non l’inverse). Il semble que le secret de la vie soit l’antifragilité.

Les os, par exemple, se renforcent si on les soumet de temps à autre à la contrainte, un mécanisme formalisé sous le nom de loi de Wolff d’après un article de 1892 d’un chirurgien allemand du même nom. Mais cela n’est pas vrai d’une assiette, d’une voiture ou d’un objet inanimé : si robustes qu’ils soient, ils ne peuvent être intrinsèquement antifragiles.

Pour mieux saisir comment des familles d’organismes apprécient le mal qu’on leur fait pour évoluer (jusqu’à un certain point, encore une fois), mais non les organismes pris individuellement, songez au phénomène de la résistance aux antibiotiques. Plus on s’efforce de nuire aux bactéries, plus fortes seront les survivantes, à moins que l’on ne parvienne à les supprimer complètement.

Autrefois, quand nous n’étions pas tout à fait conscients de l’antifragilité, de l’auto-organisation et de la guérison spontanée, nous parvenions à respecter ces propriétés en élaborant des croyances qui servaient à dominer l’incertitude et à lui survivre. Nous transmettions les progrès par l’entremise de(s) dieu(x). Nous avons peut-être nié que les choses se réglaient d’elles-mêmes sans intermédiaire. Mais les intermédiaires étaient les dieux, et non des commandants de bord formés à Harvard.

Les erreurs médicales tuent encore entre trois (comme l’admettent les médecins) à dix fois plus de gens que les accidents de voiture aux États-Unis. On admet en général que les préjudices causés par les médecins – sans compter les risques d’infection dans les hôpitaux – sont à l’origine de plus de morts que n’importe quel cancer.

 

La suite de cette chronique se trouve ici : Comment rendre nos enfants « Antifragiles » avec Nassim Nicholas Taleb (2/5)

 

Cette chronique met en avant l’importance d’entourer les enfants d’un environnement naturel et de les protéger des substances préoccupantes. Ce blog a pour mission de vous aider et de vous accompagner dans votre démarche ! Pour vos premiers pas, vous pouvez vous appuyer sur le guide gratuit téléchargeable ci-dessous.

 

Photo par Hamza Butt

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5 réponses

  1. Oui j’ai vu ; j’ai trouvé la lettre intéressante, surtout qu’elle donne un éclairage de l’antifragilité du point de vue de la santé. Cette idée est tellement riche et déclinable !

    « Il faut les relire plusieurs fois pour les assimiler et les intégrer » : la lettre d’Yves Rasir m’a justement donné envie de relire cette série d’articles 😉

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