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Santé des enfants : faut-il refuser la médecine moderne classique ?

Il faut autant qu’on le peut remonter à la cause. - Hippocrate

L'art de la médecine consiste à amuser le patient pendant que la nature guérit la maladie. – Voltaire

 

Bonjour à tous

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Lors d’un précédent article, j’ai présenté l’approche ancestrale et son application en santé-environnement. Pour mémoire,cette approche fait l’hypothèse que, puisque nos gènes et notre physiologie de base ont peu évolué depuis plusieurs centaines de milliers d’années, mimer les principales composantes du mode de vie de nos ancêtres, dans le monde moderne, devrait permettre d’obtenir un très bon niveau de santé. Par exemple :

Les analyses de ce blog s’inscrivent dans cette logique, à l’intersection entre les preuves scientifiques et les indices laissés par nos ancêtres.

Dans cet article, je propose une réponse à une question classique, portant sur la logique évolutionniste.

 

« Est-ce que cela veut dire que je dois refuser la médecine moderne ? »

Surtout pas ! Lorsqu’un enfant se casse le bras en tombant d’une balançoire, c’est une grande chance de pouvoir profiter de la médecine moderne, pour « réparer » ce type de blessure.

Mon opinion personnelle, c’est que la médecine moderne classique :

  • fait de véritables miracles concernant les blessures accidentelles, les symptômes de type aigus, ou encore les aspects purement mécaniques du corps. Par exemple :
    • l’appendicite s’opère facilement aujourd’hui, ce qui permet tout simplement de ne pas en mourir 😉
    • âgée d’environ 70 ans, une de mes proches souffrait significativement de la hanche, au point que cela devenait handicapant pour sa vie quotidienne. La mise en place d’une prothèse lui a permis de retrouver une vie de retraitée très dynamique !
  • me semble souvent beaucoup moins performante lorsqu’il s’agit de maladies chroniques [1-20]. De mon expérience et de ce que j’observe autour de moi, je constate que, souvent :
    • les médecins posent un nom scientifique sur la maladie chronique qu’ils identifient chez des patients ; puis,
    • ils se focalisent sur la réduction des symptômes, sans forcément travailler sur les causes.

Cette approche déséquilibrée fait aussi écho au faible budget relatif consacré aux actions de prévention. Si de nombreux auteurs soulignent la probable influence du contenu de la formation des médecins et celle du lobbying d’organismes privés, dont la maximisation des profits favoriserait le développement de traitements curatifs, la médecine scientifique, en elle-même, n’implique pas une faible implication en matière de prévention.

Se focaliser sur la réduction des symptômes peut permettre aux patients d’obtenir un soulagement, voire une rémission, mais peu souvent une véritable guérison.

Il me semble que les maladies de peau en sont un bon exemple. Si je devais faire des statistiques sur mon expérience personnelle et sur celles des personnes que je connais, je crois que je pourrais qualifier la prise en charge d’un dermatologue de « satisfaisante » dans moins de 10% des cas… ces 10% de satisfaction étant principalement dus à de très bons dermatologues, ce qui me parait assez rare. Dans mon cas particulier, j’ai même constaté une aggravation des symptômes environ une fois sur trois. Autour de moi je constate des exemples similaires pour des dysfonctionnements aussi variés que des intestins enflammés, des allergies ou des migraines. André Cicolella me semble assez bien résumer ce sentiment d’impuissance [6] : « la caractéristique majeure des maladies chroniques : on les soigne, mais on ne les guérit pas, ce qui rend encore plus évidente la nécessité de les prévenir. »

 

medecine sante enfants environnement

 

Une anecdote pour illustrer ces propos : dans son célèbre livre Anticancer [1], David Servan Schreiber raconte son étonnement quand, à l’occasion d’un voyage à Daramsala, en Inde, il constate que médecine traditionnelle et médecine moderne peuvent cohabiter. « Formé à une médecine établie, sûre d’elle-même, scientifique, docteur en sciences, j’étais perplexe : comment un résident de Daramsala choisissait-il de se soigner ? Vers quel système se tourner ? Je commençai à poser cette question à tous ceux que je rencontrais, autant dans les bureaux ministériels que dans les réunions médicales ou au détour des chemins. La réponse était unanime et désarmante de simplicité : « Si vous avez un problème aigu – par exemple, une fracture, une pneumonie ou une crise d’appendicite –, la médecine occidentale est bien plus efficace et, surtout, très rapide. Mais si vous souffrez d’un problème chronique – asthme, arthrite ou maladie du cœur –, là, la médecine occidentale ne peut pas grand-chose pour vous, car elle soigne les crises mais pas le problème de fond. Pour cela, il faut se faire soigner par la médecine traditionnelle. C’est beaucoup plus lent mais il y a moins d’effets secondaires et ça marche très bien aussi. » Ce fut là ma première rencontre avec un système de santé complètement différent du nôtre, pourtant généralisé à toute une population et dont l’efficacité semblait évidente à des gens que je respectais pour leur expérience et leur sagesse.

Dans une des conférences TEDx les plus visionnées, Rishi Manchanda partage une parabole classique et inspirante [15] : « Trois hommes arrivent au bord d’une rivière, qui débouche sur une chute d’eau. Le cadre est idyllique, mais ils remarquent rapidement que l’eau est remplie d’enfants en train de se noyer. Les trois hommes se jettent dans la rivière. Le premier tente de secourir ceux qui sont les plus proches de la chute d’eau, et donc le plus à risque. Le deuxième tente de construire un radeau avec des morceaux de bois [pour empêcher le plus d’enfants possible de se diriger vers la chute d’eau]. Et le troisième se met à nager à contre-courant, en amont de la rivière. «Que fais-tu ? Reviens nous aider !» lui crient ses amis. «Non, je dois découvrir qui est en train de jeter ces enfants à l’eau», leur répond-il. » C’est ici qu’il introduit la notion de Médecin Upstreamist, le médecin qui agit en amont : « Le médecin upstreamist fait exactement cela : il part en quête des racines du mal, des causes sociales ou environnementales qui sont à l’origine de la maladie. Trop souvent, le système médical se contente de soigner les symptômes du patient, alors qu’il vaudrait mieux s’intéresser aux conditions qui ont provoqué l’affection. »

 

Dans le cas des maladies chroniques, à mon sens, le mode de vie et la maîtrise de l’environnement seront les premiers médicaments pour nos enfants. En accompagnement, choisir un médecin pratiquant la « médecine fonctionnelle », idéalement en intégrant une approche ancestrale (ou « paleo », « primale », « évolutionniste ») pourrait être une aide utile [10, 11, 12, 18]. Dans tous les cas, il me semble essentiel que chacun s’autoéduque en matière de santé, et plus particulièrement concernant les troubles spécifiques de ses enfants. Cette auto-éducation pourrait mettre en regard les avis et les approches existantes : aujourd’hui, Internet facilite l’accès aux points de vue des meilleurs experts et aux articles scientifiques correspondants. Sur cette base, et de préférence accompagnée par un professionnel de santé compétent, une démarche progressive, basée sur un apprentissage par expériences itératives et prudentes, peut permettre d’affiner notre approche aux spécificités du corps de nos enfants.

En résumé, là aussi, il s’agit de profiter à la fois du meilleur de notre monde – la technologie permettant de réparer un dommage accidentel ou de soulager une crise aiguë – et du meilleur de celui de nos ancêtres – un mode de vie procurant une très bonne santé.

 

Peut être avez-vous d’autres questions, concernant l’approche ancestrale et son application en santé-environnement : vous pouvez les poser dans les commentaires !

 

Photos par Dominique Cappronnieret Andrea Lee Ferrare

Références :

  1. Servan Schreiber D. Anticancer. Robert Laffont 2010.
  2. Kresser C. Functional Medicine Systems Model & the « Order of Things » – http://kresserinstitute.com/wp-content/uploads/Functional-Medicine-Systems-Model-and-the-Order-of-Things.pdf (Consulté le 21/08/2016)
  3. Cordain L, Eaton SB. Origins and evolution of the Western diet: health implications for the 21st century. Am J Clin Nutr 2005:vol. 81 no. 2 341-354.
  4. Seignalet J. L’alimentation ou la troisième médecine. Editions du Rocher. Edition revue et augmentée, 2012.
  5. Comby B. Renforcez votre immunité. Editions de l’Homme 1994.
  6. Cicolella A. Toxique planète – Le scandale invisible des maladies chroniques. Anthropocène 2013
  7. Chevallier L. Le livre antitoxique. Fayard 2013.
  8. Dr Michèle Muhlmann Weill. Pour le développement d’une médecine environnementale. Forum Démocratique Européen – http://sustainabledevelopment.unblog.fr/contributions-des-membres/pour-le-developpement-dune-medecine-environnementale-par-le-dr-michele-muhlmann-weill/
    1. Saldmann F. Prenez votre santé en mains. Albin Michel Le meilleur médicament, c’est vous ! Albin Michel 2013
  9. Hyman M, Kresser C. RHR: Dr. Mark Hyman on the Future of Medicine – 2016 – https://chriskresser.com/dr-mark-hyman-on-the-future-of-medicine/
  10. Peter Bennett P, Bland JS, Galland L et al. Textbook of Functional Medicine 2010. Institute for functional medecine, 2010.
  11. Richard S. Laboratory Evaluations for Integrative and Functional Medicine 2nd Edition. Metametrix Institute 2012.
  12. Kurzweil R, Grossman T, Weinman S. Serons-nous immortels ? : Oméga 3, nanotechnologies, clonage… Dunod 2006.
  13. Hyman M. Why Diseases Don’t Exist and What Really Makes You Sick! – 2015 – http://drhyman.com/blog/2014/04/27/foreword-disease-delusion/
  14. Manchanda R. The Upstream Doctors: Medical Innovators Track Sickness to Its Source. TED Conferences 2013.
  15. Willem JP. Mémoires d’un médecin aux pieds nus. Albin Michel 2009.
  16. Mussi R. Je mange ce qui me réussit : Le guide pour repérer et soigner toutes vos intolérances alimentaires. FLAMMARION 2015.
  17. Kresser Institute for functional and evolutionary medicine – http://kresserinstitute.com
  18. Dab W. Santé et environnement – Que sais-je ? Presses Universitaires de France 2012.
  19. Belpomme D. Comment naissent les maladies: … Et que faire pour rester en bonne santé. Éditions Les Liens qui libèrent 2016.
  20. Marano F, Barouki R, Zmirou D. Toxique Santé et environnement : de l’alerte à la décision. BUCHET CHASTEL 2015.

Et aussi : Musique par Ronan Vernon

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4 réponses

  1. Je suis complètement d’accord avec toi… Par exemple, je crois beaucoup en l’homéopathie. certains la décrie et disent que c’est simplement un effet placébo. Qu’importe si ça marche ! Nous commençons à comprendre que nous avons d’énormes ressources d’autoguérison que nous ne savons pas exploiter. Peut être que ça « débloque » quelque chose dans notre cerveau qui nous permet d’accéder à certaines de nos ressources inexploitées…?
    Expérience personnelle n°1 : ma fille est a priori allergique aux acariens (nous avons vécu quelques situations qui nous l’ont prouvé, son père l’est aussi d’ailleurs). Les symptômes : toux sèche puis grasse (glaires blancs) jusqu’à la faire vomir, surtout la nuit. La médecine « classique » n’y peut rien ; une homéopathe a trouvé (du premier coup, super !) un traitement (certes contraignant car pleins de granules différents en fonction des jours) et en 10 jours plus rien ! Tout ça sans effet secondaire et en plus agréable à prendre… Nous avons suivi le traitement 6 mois et depuis plus rien. J’ai une ordonnance pour l’automne au cas où mais franchement, nous revivons !
    Expérience n°2 : j’ai été traité il y a quelques années par une bithérapie pour une hépatite C. J’ai eu tous les effets secondaires du traitement : cheveux cassants, démangeaisons cutanées, douleurs articulaires et musculaires, problèmes digestifs. seule l’homéopathie a réussi à me soulager de ces effets secondaires du traitement. J’ai pu arriver « au bout » grâce à ça sinon je ne sais pas si j’aurais tenu le coup… La médecine « classique » était impuissante à me soulager mais m’a quand même permis de me guérir de cette hépatite… Combinaison gagnante !

  2. Merci beaucoup Cécile, partage super intéressant comme dab. J’ai aussi une expérience intéressante avec l’homéopathie : des verrues plantaires ultrarésistantes. J’ai testé tous les traitements physiques et chimiques, jusqu’à l’opération, de laquelle je suis ressorti avec des trous gigantesques aux pieds, qui ont mis longtemps à se recicatriser… et les verrues étaient quand même de retour au final. 2 ans de galère. Traitement homéopathique : verrues parties en 3 semaines.
    Comme toi je m’interroge sur les mécanismes, je constate que les publis scientifiques ne valident pas les résultats annoncées (sans être rentré en profondeur dans leurs méthodes néanmoins), mais l’essentiel c’est que la maladie/souffrance disparaisse chez nos enfants et nous !

    1. Et quel était le nom des médicaments homéopathiques contres les verrues, l’hépatite et surtout l’allergie ? Je sais que l’homéo doit être personnalisée, mais je n’ai pas d’homéopathe dans mon coin, donc j’essaie par moi-même 🙂

      1. Oula c’était ya plus de 15 ans pour l’épisode de verrues que j’évoquais haha. Je me souviens que c’était produit à partir de Chelidoine

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