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Bonne lecture 🙂
Chronique du documentaire « Unacceptable levels » – Niveaux inacceptables
de Ed Brown – 1h20 – 2013
Ed Brown est réalisateur et père de famille. La maladie de Crohn et les deux fausses couches de sa femme, ainsi que son propre asthme, l’ont motivé à enquêter sur les causes potentielles de l’augmentation des maladies chroniques aux Etats-Unis. Dans ce cadre, il a interviewé différents acteurs du domaine de la santé environnementale, à propos de l’exposition de la population générale aux produits chimiques.
En 2013, Unacceptable levels a été lauréat du prix du meilleur film santé-environnement, lors de la 30e édition du Festival International du Film de l’Environnement (FIFE).
Quelques informations et points de vue intéressants, concernant la thématique « Santé des enfants et environnement »
Voici une liste d’informations et de points de vue issus du documentaire, en lien avec la thématique « Santé des enfants et environnement », et que je souhaite partager avec vous.
- Nous sommes tous concernés par l’exposition aux produits chimiques : riches et pauvres, hommes et femmes, blancs et noirs, jeunes et vieux, etc.
- l’augmentation des cas de maladies chroniques n’épargne personne :
- nous avons tous, en moyenne, plus de 200 substances chimiques de synthèse dans notre corps ;
- nous voulons tous protéger la santé des enfants.
- Les autorités gèrent les risques sur la base de « niveaux d’exposition acceptables », jugés suffisamment faibles. Malheureusement, aujourd’hui, de nouvelles données montrent que certains produits peuvent significativement perturber notre système hormonal, même à très faibles doses.
- L’industrie chimique des Etats-Unis s’est développée à partir des années 1930, notamment en soutien à l’effort de guerre. A la fin des combats, les emplois et les structures générées représentaient de forts enjeux économiques, qu’il a fallu réorienter vers une autre finalité. C’est le cas par exemple de l’industrie produisant aujourd’hui des pesticides.
- Des substances chimiques ont été émises en grande quantité dans l’environnement, par les entreprises mais également par les particuliers, sans que les risques aient été efficacement évalués. Et même aujourd’hui, les risques ne sont qu’imparfaitement connus.
- Les systèmes des défenses naturelles, qui permettent de se protéger des produits chimiques qui ont pénétré dans le corps puis de les évacuer, ne sont pas encore bien développés chez les enfants : ils sont donc plus vulnérables.
- Aujourd’hui, plus de 80 000 substances sont présentes dans les produits de consommation. A l’échelle d’une vie, nous sommes tous exposés à des milliers de substances.
- Les maladies chroniques sont omniprésentes autour de nous. Tout le monde a dans son entourage des personnes qui souffrent de telles maladies : asthme, diabète, cancers, allergies, etc.
- Le taux d’augmentation des maladies chroniques est trop rapide pour pouvoir être expliqué par des causes génétiques.
- Dans le passé, concernant la population générale, les principaux enjeux sanitaires portaient sur les maladies infectieuses. Aujourd’hui ils portent sur les maladies chroniques.
- La dose ne fait pas forcément le poison :
- au niveau des faibles doses, des impacts plus forts peuvent être observés lorsque la dose diminue ;
- l’impact sanitaire dépend de la sensibilité de la personne exposée.
- Nous sommes exposés à de nombreux produits chimiques, dont les effets sanitaires peuvent être décalés dans le temps. Il est donc quasi-impossible de pouvoir relier l’apparition d’une maladie à un produit chimique particulier.
- Pour les polluants environnementaux, les données disponibles ne seront jamais aussi précises que celles obtenues pour un médicament, pour lequel on peut tester deux groupes de personnes, l’un prenant le médicament et l’autre un placebo. Il sera très difficile de prouver un impact sanitaire attribuable. Mais l’absence de preuves d’impact ne doit pas être confondue avec la sécurité.
Quelques extraits et citations en lien avec la thématique « Santé des enfants et environnement »
Les intellectuels résolvent les problèmes, les génies les empêchent. – Albert Einstein
Nous ne sommes jamais exposés à un seul produit chimique à la fois. Nous baignons aujourd’hui dans une véritable mer de produits chimiques. […] Et bien que les niveaux soient extrêmement faibles, ils s’additionnent. – Devra Lee Davis, auteure et épidémiologiste
Les enfants d’aujourd’hui naissent pré-pollués. – Rick Smith, auteur et militant environnementaliste
Ca n’a pas de sens de développer des techniques complexes pour guérir le cancer si nous ne regardons pas les causes. – Jamie Page, Société pour l’information et la prévention du cancer
L’art de la médecine consiste à amuser le patient pendant que la nature guérit la maladie. – Voltaire
« Sûr » n’est pas vraiment un terme scientifique, c’est un terme politique, c’est un concept défini politiquement. Ce que je considère comme sûr, moi, peut ne pas être ce que vous considérez comme sûr, vous. Personnellement, je pense que s’il existe une alternative réalisable et plus sûre, alors aucun niveau de risque n’est « sûr ». – Joel Tickner, professeur à l’Université du Massachussetts
Mon avis
Les + :
- Contenu utile pour informer et interpeller le grand public, ainsi que pour motiver à l’action.
- Interventions d’acteurs connus de la santé environnementale aux Etats-Unis : Devra Lee Davis, Ralph Nader, Ken Cook, Tyrone Hayes, etc.
Les – :
- Ce documentaire est un argumentaire à charge, unidirectionnel.
- Les informations en elles-mêmes me paraissent suffisantes pour justifier le besoin d’actions rapides. Tenir un discours parfois caricatural me parait contre-productif.
- Dresser le bilan des impacts et alerter est une étape importante, mais essayer de trouver des solutions l’est au moins tout autant. J’aurais préféré que ce thème occupe une partie plus importante dans le documentaire.
2 réponses
Bonjour Guillaume,
merci pour cette chronique, l’affiche du film annonçant « a documentary about… what we can do about it », qu’est-il proposé comme pistes de solutions pour être moins exposé ?
Salut Yum !
Ta lecture attentive m’impressionne ! Haha.
On est complètement en phase : ce point est une des principales frustrations que je ressens en regardant des documentaires, la plupart du temps. Celui-ci ne fait pas exception à la règle, mais je trouvais qu’il y avait déjà assez de puces dans la colonne des » – « .
Pour répondre plus précisément à ta question, les recommandations issues du documentaires sont principalement d’ordre politique et, je trouve, assez vagues, et sans traiter des avantages et inconvénients de chaque option disponible (même un peu).