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Parentalité et environnement des enfants : moins c’est plus (1/3)

La simplicité est la réalisation finale. Après avoir joué une vaste quantité de notes, et encore plus, c’est la simplicité qui émerge de l’art comme une récompense qui couronne. – Frédéric Chopin

Le minimalisme est un des éléments d’une réalité augmentée. – Everett Bogue

Bonjour à tous !

Cet article participe au carnaval d’articles du groupe de blogueurs « Forme Vitalité Bien-être ». Tous les mois, chaque blogueur publie un article sur un thème commun. Pour novembre, le thème retenu est « Repousser ses limites », proposé par Amandine du blog La vie de mes rêves, qui ouvre le carnaval avec son article Interview d’Alexy Berthey, ou comment le sport nous aide à dépasser nos limites.

Peut-on dépasser ses limites en revenant à plus de simplicité ? Certains pourrait y voir une contradiction dans les termes. C’est pourtant ce qu’Épicure semble suggérer concernant le bien-être, qu’il considère comme l’absence de trouble (« ataraxie ») : « Comme la tranquillité qu’on peut se procurer par le moyen des autres hommes ne va pas au-delà d’un certain point, il y a un art de s’en procurer une parfaite à soi-même : c’est de simplifier ses besoins, de se dégager de beaucoup de choses, et de se contenter de peu ». Le livre Simplicity parenting nous invite à décliner ce principe dans le quotidien de notre parentalité, pour le bien-être de nos enfants.

 

Chronique du livre « Simplicity Parenting: Using the Extraordinary Power of Less to Raise Calmer, Happier, and More Secure Kids », dont une traduction pourrait être « Parentalité basée sur la simplicité : utiliser le pouvoir extraordinaire du moins pour élever des enfants plus calmes, plus heureux et plus confiants »

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De Kim John Payne, 250 pages, publié en 2010

Consultant scolaire et familial, Kim John Payne donne des cours et des conférences dans le monde entier. Simplicity Parenting est souvent considéré comme son ouvrage principal, car il est traduit dans une dizaine de langues et a donné naissance à un mouvement international.

Ce livre explique pourquoi le mode de vie moderne classique perturbe le développement et l’épanouissement des enfants. Dans ce contexte, il propose de placer la simplicité au cœur de l’éducation.

Ce livre fait l’objet d’une chronique en trois parties. Cet article est le premier article de la chronique.

 

Quelques informations et points de vue intéressants, concernant la thématique « Santé des enfants et environnement »

Voici une liste d’informations et de points de vue issus du livre, en lien avec la thématique « Santé des enfants et environnement », et que je souhaite partager avec vous.

  • Le processus de simplification proposé dans ce livre peut être mis en place dans toutes les familles qui le souhaitent vraiment. Les étapes présentées devraient être considérées comme un menu, pas comme une liste de choses à faire. A partir de ce menu, chaque famille pourra choisir ce qui est adapté à ses besoins, à ses enjeux, à son niveau d’engagement possible. Il n’y a pas de « bon » ou de « mauvais » ordre dans lequel aborder les différentes composantes proposées, comme il n’y a pas de « bon » ou de « mauvais » temps pour commencer.
  • Les enfants ont besoin de temps pour se développer et s’épanouir, pour se caler sur leur rythme propre. Ce rythme est différent de celui des adultes : il est beaucoup plus lent.
  • Aujourd’hui la plupart des parents se sentent débordés… et la plupart des enfants aussi. Le psychologue du développement David Elkind indique que, durant les deux dernières décennies, les enfants ont perdu plus de 12 heures de temps libre par semaine.
  • Des études montrent que posséder beaucoup de choses et avoir beaucoup de choix à faire peuvent miner la motivation et le bien-être.
  • Une chambre pleine de désordre sur-stimule la vue des enfants, générant de l’inconfort et un stress visuel au quotidien.
  • Le mode de vie moderne classique, caractérisé par un fort niveau d’occupation, de distractions, de contraintes de temps et de désordre (visuel et mental), est propice à générer chez les enfants de l’hypervigilance, de la nervosité, de l’anxiété, un manque de résilience, un manque de contrôle des pulsions, un manque d’empathie, un manque de prise de recul. Tous ces aspects sont aggravés quand un enfant accumule des petites doses de stress à une fréquence trop grande.
  • Le temps libre ne devrait être systématiquement considéré comme un temps « à combler », avec des leçons, des activités, des jeux organisés, …
  • De brefs épisodes de stress occasionnels, suite à un genou écorché ou à une dispute avec un ami par exemple, peuvent être bénéfiques au développement de l’enfant. Pour cela, il doit disposer de suffisamment de temps pour les comprendre, pour apprendre à les gérer et à les surmonter, pour faire preuve de résilience si besoin, puis pour passer à autre chose.
  • Chez les enfants, des épisodes de stress trop fréquents peuvent perturber :
    • la capacité à être résilient : mentalement, émotionnellement et physiquement ;
    • la construction d’une base émotionnelle de calme, générant un sentiment de confiance qui permet d’accueillir la nouveauté et le changement ;
    • la capacité à se concentrer, pas seulement sur les choses et les tâches en cours, mais aussi sur la « tâche » principale de l’enfance : faire émerger et développer le sentiment d’être soi-même.
  • Le monde des enfants est simple. Cette simplicité doit être protégée de l’influence du monde des adultes. Cela ne veut pas dire qu’à la maison tout doit être orienté vers l’enfant ; cela veut dire qu’à la maison tout ne doit pas être orienté vers les adultes. Un certain rythme ou un certain volume de « choses » peut être gérable pour des adultes, et être totalement ingérable, voire problématique, pour les enfants. Cette distinction peut également être faite sur la nature des informations communiquées : les enfants n’ont pas à connaitre ou à participer à la gestion des problèmes des adultes.
  • Notre parentalité peut également être perturbée par le « trop de choses et trop de stress », tout comme l’est le comportement de nos enfants. Simplifier la vie des parents permet aussi de restaurer leur propre capacité d’attention. Ils peuvent ainsi mieux repérer quand leur enfant se sent submergé.
  • La « fièvre du mental » se traite de la même manière que la fièvre du corps : par du repos, par une diète qui laisse la place à la capacité de résilience de l’enfant.

 

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Quelques extraits en lien avec la thématique « Santé des enfants et environnement »

Peu importe qui est arrivé en premier – trop de choix ou trop de choses – le résultat final des deux n’est pas le bonheur. Contrairement à ce que la publicité nous vante, trop de choix peut être ressenti comme écrasant. Une autre forme de stress.

Construisons-nous nos familles en nous appuyant sur les quatre piliers du « trop » : trop de choses, trop de choix, trop d’informations, trop de vitesse ? Je pense que oui. Mais je pense aussi que cela n’est pas vraiment notre intention et que cela n’est pas une fatalité.

La simplification consiste souvent à « en faire moins », et « faire plus confiance ». Faire plus confiance à la capacité des enfants – s’ils ont le temps et s’ils se sentent en sécurité – à explorer leurs mondes de la manière et au rythme qui fonctionnent le mieux pour eux.

[Les jeunes enfants] vivent si pleinement par leurs sens que s’ils voient quelque chose, ils voudront aussi le toucher, le sentir, potentiellement le manger, peut être le jeter, ressentir l’expérience de le tenir dans leurs mains, de l’écouter, de le trier, et probablement de l’immerger dans l’eau. Ceci est tout à fait naturel. Mettez-leur leur casque, ils sont en train d’explorer le monde. Mais imaginez la surcharge sensorielle qui peut apparaître chez un enfant quand toute surface, tout tiroir et tout placard est rempli de choses. Tant de choix et tant de stimulus leur volent leur temps et leur attention. Le « trop de choses » prive les enfants de temps de loisir, et de la capacité d’explorer leurs mondes en profondeur.

Pour la fièvre du corps : nous ne savons pas combien de temps les effets d’un virus vont durer, mais nous savons très bien qu’il n’y a pas grand-chose à faire pour s’y soustraire. On ne peut pas forcer le rythme d’une telle maladie, ou contrôler sa durée. Une fois que nous avons fait ce que nous pouvions pour le confort de l’enfant, nous devons généralement le laisser suivre le chemin du processus biologique qui a déjà commencé. Nous avons pris acte de la maladie, arrêté nos routines du moment, et nous gardons notre enfant près de nous. Nous avons simplifié son environnement, ses activités et ses prises alimentaires. Généralement, nous trouvons alors un compromis entre une certaine proximité et une distance suffisante pour qu’il puisse se reposer sans être perturbé.

Pour la fièvre du mental : comme celle générée par un virus, elle a sa propre durée de vie. Nous simplifions leur environnement. L’objectif n’est pas de prendre le contrôle, de court-circuiter ou de stopper le bouleversement émotionnel de notre enfant. Nos efforts ne consistent pas à chercher une sorte de passe-droit. […] En prenant acte de leur inconfort et en prenant place à leur côté, nous leur offrons un soutien… pour qu’ils puissent traverser cette expérience par eux-mêmes, et par extension, pour qu’ils puissent traverser tout ce à quoi ils pourraient devoir faire face par la suite.

[Aux Etats-Unis,] des chercheurs ont estimé que les enfants impactent directement plus de 286 milliards de dollars par an d’achats familiaux. Les marketeurs en ont plus que pris bonne note, augmentant leurs dépenses en publicité vers les enfants de 100 millions de dollars en 1983 à plus de 16 milliards par an aujourd’hui. Et cela marche. L’enfant moyen de 10 ans mémorise entre 300 et 400 marques différentes.

Les aliments sont faits pour nourrir, pas pour divertir ou pour exciter.

La capacité à pleinement apprécier « l’ordinaire » est un cadeau extraordinaire que nous pouvons faire à nos enfants.

 

La suite de cette chronique se trouve ici : Parentalité et environnement des enfants : moins c’est plus

Si la thématique de la simplicité volontaire vous intéresse, je développe comment elle peut être utile pour diminuer l’exposition des enfants aux polluants du quotidien dans cet article : Comment un environnement minimaliste peut favoriser la santé des enfants

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4 réponses

  1. Chez nous dans la chambre des enfants, nous avons un grand coffre. A l’intérieur du coffre c’est ke gros b… 😀 mais au moins on peut rapidement « libérer » la chambre de tous les objets qui trainent, en moins de 5 minutes je dirais. En faisant ça de temps en temps, va fait que les enfants sont pas trop entourés de desirdre au final

    1. Roi à acheté aussi « coffre » en tissu pour la chambre des enfants ; comme toi on trouve ça assez pratique au quotidien 😉 et au final la chambre des enfants reste raisonnablement « clean »… ce qui est beaucoup moins le cas de notre salon ! Hum hum

    2. Oui on est en phase, la pluralité de déclinaison est très inspirante, un peu comme pour l’approche ancestrale.
      Cet été j’ai fait une première opération d’allègement. J’ai « sorti » de l’appartement un nombre de sacs assez impressionnant !
      Je partage ton regard sur le monde extérieur à la maison, dans une grande ville notamment. L’auteur précise, un peu plus loin, qu’il lui semble que les habitudes de la maison sont celles qui s’inscrivent profondément dans l’esprit des enfants, leurs points de référence les plus solides. J’espère qu’il a raison ! 🙂
      Et merci à toi pour l’apport musicophile ! !!

  2. Hello Guillaume,
    Merci pour cette chronique, la thématique de la simplicité / sobriété heureuse m’intéresse beaucoup ! En fait, je découvre que cette simplicité concerne plein d’aspects différents…

    Je partage complètement l’idée qu’il faut laisser le corps guérir à son rythme, ou celle d’essayer de ne pas blinder les emplois du temps des enfants et de leur laisser plus de temps libres, d’activités non dirigées par des adultes…
    Sinon, le rangement n’est pas mon fort, mais je vais tâcher de faire des efforts pour qu’il y ait moins de « stress visuel » à la maison ! Mais dehors, quand on habite dans une grande ville, c’est difficile d’éviter d’exposer les enfants à la surinformation, à la tentation de surconsommer… encore une motivation pour aller vivre plus au vert 😉

    Et merci pour cette citation de Chopin, que je ne connaissais pas 😉 J’adore Chopin, sa musique peut au premier abord paraître « pas simple », avec plein de fioritures, son rubato, etc., et pourtant, elle respire, en même temps, la « simplicité » et la rigueur de Bach…

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