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L’amour de la musique est en nous, dès l’enfance, selon Oliver Sacks (2/2)

La musique commence là où s'arrête le pouvoir des mots. - Richard Wagner

La musique met l'âme en harmonie avec tout ce qui existe. - Oscar Wilde

Chronique du livre « Musicophilia »

Oliver Sacks musique enfant environnement

D’Oliver Sacks, 450 pages, publié en 2008

 

Oliver Sacks est médecin et neurologue. Il a écrit plusieurs livres qui ont rencontré un grand succès auprès du public. Oliver Sacks y décrit différents troubles du comportement, causés par des lésions cérébrales, en utilisant des récits anecdotiques accompagnés d’une analyse scientifique.

Ce livre traite, comme son titre l’indique, de l’amour inné que les êtres humains éprouvent pour la musique, dès l’enfance.

Ce livre fait l’objet d’une chronique en deux parties. Cet article est la deuxième partie de la chronique. La première partie se trouve ici : L’amour de la musique est en nous, dès l’enfance, selon Oliver Sacks (1/2)

 

Quelques informations et points de vue intéressants, concernant la thématique « Santé des enfants et environnement »

Voici une liste d’informations et de points de vue issus du livre, en lien avec la thématique « Santé des enfants et environnement », et que je souhaite partager avec vous.

  • La musique remplit une fonction sociale et communautaire dans toutes les sociétés, en rapprochant et en unissant les individus. Des êtres humains chantent et dansent ensemble dans chaque culture, depuis des milliers d’années. Cependant, ce rôle premier de la musique tend à disparaître aujourd’hui : dans la société moderne, notre écoute est souvent plus passive. Cette expérience collective peut être retrouvée à l’occasion de concerts ou de rites religieux.
  • La danse est un moyen d’expression naturelle de la bonne santé, d’une grande vitalité.
  • Les observations de cerveaux effectuées sous imagerie fonctionnelle, ainsi que les études de cas pathologiques disponibles, suggèrent que les émotions générées par la musique reposent sur des systèmes neuronaux spécifiques. Ces systèmes sont distincts de ceux qui régissent la réactivité émotionnelle en général.
  • Selon certains auteurs, un manque d’exposition précoce à la musique pourrait entraîner une perte de la capacité à ressentir des émotions musicales. Ce mécanisme serait similaire à celui relatif au langage : une exposition insuffisante pendant les premières années peut réduire la compétence linguistique du futur adulte.
  • Certains patients souffrent de graves déficits mentaux et, parallèlement, développent une grande palette de talents musicaux. Cette observation suggère l’existence d’un type d’intelligence spécifique, l’ « intelligence musicale », qui pourrait compléter la célèbre théories des intelligences multiples d’Howard Gardner.
  • Les systèmes neuronaux liés à la connaissance théorique de la musique (avoir l’oreille, chanter juste, suivre un rythme…) correspondent à quelques aires particulières du cortex, le cerveau supérieur. Une lésion de ces aires peut faire perdre la capacité à comprendre théoriquement la musique.
  • Les systèmes neuronaux liés aux émotions musicales, eux, correspondent à de plus nombreuses zones du cerveau, situées dans le cortex mais aussi dans des parties du cerveau plus profondes. Ceci explique qu’il est beaucoup plus rare de perdre la capacité à ressentir des émotions liées à la musique, par exemple à l’occasion d’un accident causant des liaisons cérébrales. Une absence de ressenti correspond, le plus souvent, à une absence d’exposition à la musique, en particulier lors des premières années.

 

Oliver Sacks musique enfant environnement 2

 

Quelques extraits en lien avec la thématique « Santé des enfants et environnement »

Repenser à une musique ne consiste pas du tout à se la remémorer au sens habituel du terme : on se souvient d’une musique, on l’écoute ou on la joue uniquement au présent.

Entendre une mélodie, c’est entendre avec cette mélodie. [ … ] Que le ton présent sur le moment emplisse totalement la conscience, qu’on ne se souvienne de rien, que rien d’autre ou de plus que lui ne soit présent dans la conscience, est même la condition de l’audition mélodique. [ … ] Quiconque entend une mélodie l’entend, l’a entendue et s’apprête à l’entendre en même temps. Chaque mélodie nous déclare que le passé peut être là sans qu’on s’en souvienne et l’avenir sans qu’on le connaisse à l’avance.

Il y a deux moyens d’oublier les tracas de la vie : la musique et les chats. – Albert Schweitzer

La tendance philosophique à séparer l’esprit ou les opérations intellectuelles des passions et des émotions s’est insinuée dans les neurosciences via la psychologie. Les études neuroscientifiques de la musique, en particulier, ont presque exclusivement mis l’accent sur les mécanismes neuronaux au moyen desquels nous percevons les hauteurs, les intervalles, la mélodie, le rythme, etc. : les aspects affectifs de l’appréciation des productions musicales n’ont guère attiré l’attention des chercheurs jusqu’à une date très récente. La musique s’adresse pourtant à ces deux facettes de notre nature – elle est aussi essentiellement émotionnelle qu’intellectuelle. Quand nous écoutons une œuvre musicale, nous avons souvent conscience que ces aspects ne sont pas incompatibles : le fait d’admirer la structure formelle d’une composition n’empêche pas d’être ému jusqu’aux larmes.

L’appréciation des aspects structurels et émotionnels [de la musique] ne relève pas des mêmes mécanismes cérébraux. De nombreux individus sont perceptuellement ou cognitivement incapables d’apprécier la musique n’en tirent pas moins d’immenses satisfactions : ils braillent des airs avec enthousiasme sans se laisser arrêter par leur voix épouvantablement fausse (on a parfois honte pour eux !) ; et l’équilibre inverse prévaut chez d’autres : ils ont l’oreille fine et sont hypersensibles aux nuances formelles de la musique, mais ils font peu de cas des productions musicales ou ne les tiennent pas pour un aspect important de leur vie. Force est de constater qu’on peut être à la fois tout à fait « mélomane » et presque indifférent à la musique, ou quasi sourd aux tonalités et extrêmement sensible à cette dernière.

Peut-être avais-je demandé plus simplement à la musique de me faire de l’effet, alors que je savais d’expérience que ce genre de demande n’est jamais satisfait. Qu’elle soit joyeuse ou cathartique, la musique doit agir par surprise : son pouvoir doit s’exercer aussi discrètement que celui d’une bénédiction ou d’une grâce […] Les arts ne sont pas des médicaments. Rien ne garantit qu’ils agiront. Pour qu’ils opèrent, quelque chose d’aussi mystérieux et capricieux que l’élan créateur doit être libéré.

La musique est le seul art à être à la fois totalement abstrait et puissamment chargé d’émotion. Bien qu’incapable de représenter quoi que ce soit de particulier ou d’extérieur, elle a le pouvoir sans pareil d’exprimer des états ou des sentiments intérieurs. Les œuvres musicales peuvent transpercer le cœur directement, sans médiation.

La musique peut parler à l’être humain, le pénétrer et le modifier à de nombreux niveaux – que l’on soit dément ou non. Nous nous relions les uns aux autres lorsque, chantant ensemble, nous partageons des émotions et des évocations ; et le lien est encore plus profond, véritablement primordial, quand nous dansons et coordonnons, outre nos voix, nos corps mêmes.

L’intelligence et la sensibilité musicales sont assurément régies par des aires particulières du cortex : il suffit que ces aires soient lésées pour que certaines formes d’amusie apparaissent. Mais les réactions émotionnelles à la musique semblent être si diffuses – il est probable qu’elles sont non seulement corticales, mais sous-corticales – que, même lorsque l’atteinte corticale est aussi étendue que dans la maladie d’Alzheimer, il demeure possible de percevoir la musique, de l’apprécier et de réagir à son audition. Il n’est pas indispensable de connaître la théorie de la musique – ni d’être particulièrement «mélomane» – pour en jouir et y réagir aux niveaux les plus profonds. La musique fait partie intégrante de notre humanité.

 

Mon avis

Les « + » :

  • comme les autres livres d’Oliver Sacks que j’ai eu l’occasion de lire, Musicophilia est riche d’expériences de vie hors du commun ; c’est un livre stimulant et très agréable à lire.
  • Ce livre fournit des éléments de réponse intéressants à la question « Est-ce que la musique est une composante importante d’un environnement naturel favorisant la santé des enfants ? »

 

Les « – » :

  • Le livre développe de nombreux cas de patients d’Oliver Sacks, souffrant de diverses maladies neurologiques – amnésie, imaginaire incontrôlable, maladie d’Alzheimer, autisme, hallucinations… – et pour lesquels la musique a joué un rôle clé dans le traitement et la gestion de leur maladie. Les passages associés sont intéressants, dans l’absolu, mais ont des liens assez indirects avec la musicophilie : au regard du titre du livre, certains lecteurs pourront en sortir frustrés. C’est mon cas.
  • En fait, il me semble qu’il ne s’agit pas vraiment d’un livre sur la musicophilie, mais plutôt d’un livre sur le lien entre musique et neurologie, dont le titre est « musicophilie ».

Photo par Jeremy Hiebert

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