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La nature, source de joie dans le Journal d’Anne Frank

Auprès de mon arbre, je vivais heureux. - Georges Brassens

La brise est fraîche et le ciel bleu. J’aime cette vie avec abandon et veux en parler avec liberté : elle me donne l’orgueil de ma condition d’homme. - Albert Camus

Bonjour à tous !
Cet article porte sur la place de la nature dans le Journal d’Anne Frank.

nature Anne Frank - couverture

Depuis que la création de ce blog, je lis pas mal de livres de santé environnementale, évidemment, mais pas que. Néanmoins, les connaissances acquises pendant mes recherches ont modifié, d’une manière générale, le regard que je porte sur le réel qui m’entoure. En particulier, elles ont influencé le prisme avec lequel je lis les livres non-scientifiques.

 

La nature chez Anne Frank : une surprise pour moi

Ça a été le cas, par exemple, de ma récente lecture du Journal d’Anne Frank. Nombre d’entre vous doivent connaitre et avoir lu. Pour les autres (comme moi il y a peu !) : ce livre porte sur la vie clandestine d’une famille juive à Amsterdam, pendant les années 40, sous l’occupation nazie de la Hollande. Pour échapper aux persécutions, Anne et sa famille, qui avaient déjà fui Francfort dans les années 30, se cachent dans un appartement secret. Cet appartement se trouve dans l’ « Annexe » de l’entreprise Opekta, jusque là dirigée par le père d’Anne, Otto Frank.

Anne a 13 ans lors de l’emménagement. Le livre est basé sur son journal intime, qu’elle tient pendant plus de deux années de vie recluse. Au travers de ce récit, Anne Frank est devenue une figure emblématique des persécutions contre les juifs pendant la Shoah. Le 30 juillet 2009, son journal est ajouté au Registre de la Mémoire du monde de l’UNESCO.

 

Ces deux années de vie clandestine sont éprouvantes pour la jeune fille. Deux aspects sont particulièrement pénibles pour elle : la vie en promiscuité avec sept autres personnes, dont la plupart lui sont antipathiques, et, bien évidemment, un contexte extérieur angoissant. Dans l’adversité, Anne va s’appuyer sur quelques rares sources de réconfort : son père, avec qui la relation de confiance aura des hauts et des bas au cours du séjour, Peter, avec qui la méfiance initiale évoluera vers des sentiments amoureux… et, surprise (?)… la nature !

 

La nature : source de réconfort et de joie pour Anne Frank

« Comment ça, la nature ?!? Anne n’est-elle pas justement enfermée toute la journée ? » pensez-vous peut-être. Effectivement, pour ne pas éveiller les soupçons des personnes circulant au dehors, les fenêtres de l’appartement doivent rester fermées et les rideaux tirés. Les carreaux ne peuvent notamment pas être lavés. Anne se retrouve donc quasi-privée de contact avec le monde extérieur. Et pourtant, selon ma compréhension du livre, ce contexte très particulier va révéler en elle un besoin fondamental de nature. Et ainsi, pour le satisfaire, Anne va apprendre à intensifier les expériences simples qu’elle peut en faire dans sa situation. La narration de ces expériences conduit à des passages que j’ai trouvés beaux et inspirants. Cela m’a donc donné envie de les partager avec vous. En voici quelques uns.

 

Quelques citations sur la nature, issues du journal d’Anne Frank

« Ce matin, quand j’étais devant la fenêtre, en regardant dehors, c’est-à-dire en regardant Dieu et la nature au fond des yeux, j’étais heureuse, purement et simplement heureuse. Et, Peter, aussi longtemps qu’existe ce bonheur intérieur, ce bonheur qui vient de la nature, de la santé et de tant d’autres choses, aussi longtemps qu’on le porte en soi, on se sentira toujours heureux. »

« Pour tous ceux qui ont peur, qui sont solitaires ou malheureux, le meilleur remède est à coup sûr de sortir, d’aller quelque part où l’on sera entièrement seul, seul avec le ciel, la nature et Dieu. Car alors seulement, et uniquement alors, on sent que tout est comme il doit être et que Dieu veut voir les hommes heureux dans la nature simple, mais belle. »

« Aussi longtemps que ceci existera et c’est sans doute pour toujours, je sais que dans n’importe quelles circonstances il y aura aussi une consolation pour chaque chagrin. Et je crois fermement qu’au milieu de toute détresse, la nature peut effacer bien des tourments. »

 

nature Anne Frank - ciel

 

« Quand tu es seul et malheureux ou que tu as du chagrin »

« Quand tu es seul et malheureux ou que tu as du chagrin, essaie toi aussi de monter dans les combles par un aussi beau temps et de regarder au-dehors. Pas de regarder les maisons et les toits, mais le ciel. Tant que tu pourras contempler le ciel sans crainte, tu sauras que tu es pur intérieurement et que malgré les ennuis tu retrouveras le bonheur. Richesse, considération, on peut tout perdre, mais ce bonheur au fond du cœur, il ne peut guère qu’être voilé et il saura nous rendre heureux, aussi longtemps que l’on vivra. »

« Le monde, la nature et l’ample beauté de tout, de toutes les belles choses ensemble. Alors, je ne pense pas à toute la détresse, mais à la beauté qui subsiste encore. C’est là que réside pour une grande part la différence entre Maman et moi. Le conseil qu’elle donne contre la mélancolie est : « Pense à toute la détresse du monde et estime-toi heureuse de ne pas la connaître. » Mon conseil à moi, c’est « Sors, va dans les champs, dans la nature et au soleil, sors et essaie de retrouver le bonheur en toi ; pense à toute la beauté qui croît en toi et autour de toi et sois heureuse ! »

« Il se peut que ce soit la nostalgie du grand air, après en avoir été privée depuis si longtemps , mais je raffole plus que jamais de la nature. Je me souviens encore très bien qu’autrefois je n’ai jamais été autant fascinée par un ciel bleu éclatant, des oiseaux piailleurs, le clair de lune, les plantes et les fleurs. Ici, j’ai changé. »

 

Le ciel, le marronnier

« Nous avons regardé tous les deux le bleu magnifique du ciel, le marronnier dénudé aux branches duquel scintillaient de petites gouttes, les mouettes et d’autres oiseaux, qui semblaient d’argent dans le soleil et tout cela nous émouvait et nous saisissait tous deux à tel point que nous ne pouvions plus parler. »

« La vue du ciel, des nuages, de la lune et des étoiles m’apaise et me donne de l’espoir. Ce remède est bien plus efficace que la valériane ou le bromure. La nature me rend petite et me donne le courage de faire face à tous les coups durs ! Le sort a voulu que je n’aie le droit de voir la nature qu’à de rares occasions, à travers des fenêtres couvertes d’une épaisse couche de poussières et voilées de rideaux sales, et je n’éprouve plus aucun plaisir à regarder au travers, la nature est la seule chose qu’on ne peut remplacer par un ersatz ! »

 

ciel et nuages à contempler

 

« Tous ceux qui éprouvent de la peur, comme moi à l’époque, ont tout intérêt à observer la nature. »

« Après être restée une heure à sa fenêtre, Joke est guérie ; elle est encore chagrinée, mais plus désespérée. Et toute personne qui plonge assez longtemps son regard dans la nature, et par là en elle-même, se guérira comme Joke de toute forme de désespoir. »

 

Biophilie : une aide souvent disponible en contexte difficile

Bien des années plus tard, le père d’Anne aura ce commentaire. « Comment aurais-je pu savoir à quel point il était important pour Anne de voir un bout de ciel bleu, d’observer le vol des mouettes, et combien elle aimait le marronnier, quand je pense qu’elle ne s’était jamais intéressée à la nature. Mais elle aspirait à la nature, quand elle se sentait enfermée comme un oiseau dans une cage. Rien que le fait de penser au grand air lui remontait le moral. »

 

Pour conclure cet article sur la nature et Anne Frank, je souhaiterais proposer un pont avec des notions vues précédemment. Cette quasi-privation de contact avec l’extérieur me semble avoir (r)éveillé en Anne une sorte de pulsion de vie. Je la vois correspondre à un besoin lié à la joie d’être au monde, à l’émerveillement et à la biophilie. De manière intéressante, j’ai trouvé peu de commentaires de l’œuvre portant sur ce thème. Pourtant, il me parait essentiel et riche d’enseignements. Cet article constituera mon humble tentative de contribuer à corriger la situation 😉

 

Pour aller plus loin – Nature et Anne Frank

  • Wilson, Edward Osborne. Biophilia. Harvard University Press. 1984. Et aussi :
  • Espinassous, Louis. Besoin de nature. Editions Hesse. 2014. Et également :
  • Carson, Rachel. The sense of wonder. Harper Perennial. 1956. Et aussi :
  • Agence Européenne Environnement (AEE). « Healthy environment, healthy lives. How the environment influences health and well-being in Europe ». 2020. Notamment : lien.

Photo notamment par Pittou2 et Frédéric BISSON

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9 réponses

  1. Bravo Guillaume pour ce beau rappel du livre d’Anne Frank qui m’avait tant plu et émue dans ma jeunesse !
    Quelle ressource incroyable pour survivre cette jeune fille a su trouver dans la contemplation d’un petit peu de nature à travers une petite vitre sale !
    Complètement en accord avec tous les thèmes que tu abordes …..
    belle année 2018 pour toi , et belle poursuite pour tout ce que tu entreprends avec tant de passion et de conviction et de plaisir à nous faire partager !
    Blanche

  2. Hello Blanche
    J’ai aussi trouvé Anne pleine de ressources et inspirante.
    Bonne année à toi aussi, au plaisir de futurs échanges !
    Guillaume

  3. Bonjour Guillaume,
    j’ai lu ou ma mère m’avait lu ce livre quand j’étais petite et il m’avait beaucoup émue aussi, le caractère d’Anne m’avait impressionnée… mais je ne me souvenais pas de ces aspects sur son rapport à la nature, ça motive à le relire 😉

    1. Merci Mi-Ko, c’est le meilleur type de commentaire q’un article peut espérer.
      Des commentaires qu’on m’a fait je retiens que ce livre semble contenir plusieurs aspects, que l’on peut découvrir et redécouvrir en fonction de son âge et de ses expériences propres. Un critère qui caractérise un bon livre ! 🙂

  4. « Tout est et sera comme il doit être »
    Merci Guillaume pour ce regard sur cette oeuvre que je n’avais, à l’époque, pas vu sous ce jour.
    Ce sentiment de plénitude et de pleine confiance en ce qui est et sera, qui soulage et délivre de tout attachement à des choses que l’on croit bonnes ou qui ne le sont pas, je l’ai ressenti un jour. C’était lors d’une ascension, après plusieurs heures de marche, dans la « solitude » de l’effort (car même en groupe on peut trouver la solitude) et des grands espaces. Quelle sensation ! A garder au fond de soi ! Cette merveille de la Nature, on l’a en soi.

    1. Merci pour ce beau retour, bien inspirant. Pour avoir eu l’occasion de faire quelques expériences de « grands espaces » sauvages, je crois avoir ressenti quelque chose qui est proche de ta description… et ton commentaire a eu chez moi un petit effet « madeleine de Proust » !
      C’est très enthousiasmant et à la fois rassurant de se dire que l’invitation d’Anne peut se concrétiser dans des situations moins extrêmes que la sienne 😉
      Connais-tu « Le sens de l’émerveillement » de Rachel Carson ? Sur ce thème, c’est le livre qui m’a le plus fait vibrer.

      1. Non Guillaume, je ne connais pas mais je ne manquerai d’aller y jeter un oeil… Une thématique qui me parle ! A la fois pour moi et pour les enfants que j’ai eu et que j’aurai à accompagner.
        Bonne continuation à toi !

        1. Je me permets… Je réalise une enquête dans le cadre de mon projet professionnel… Je me dis que ça peut t’intéresser d’y répondre et surtout qu’avec ton large réseau, tu pourras peut être la diffuser largement. Si tu acceptes bien sûr ! Il est toujours possible de dire « non » 🙂

          Voilà le lien : http://www.askabox.fr/repondre.php?s=180751&r=SPftG2VXQjye

          J’habite Angers, et l’idée reste de m’implanter sur mon territoire 😉

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