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Gérer les risques en santé environnementale : l’avis de William Dab (2/2)

Le risque est un événement non encore survenu qui motive l’action. - Ulrich Beck

Avec le développement des sciences environnementales et particulièrement les progrès de l’écotoxicologie, la santé environnementale acquiert ses lettres de noblesse comme nouveau domaine de recherche. - Pr Jean-François Narbonne

Chronique du livre « Santé et environnement : Que sais-je ? – n° 3771 »

William Dab sante environnementale

De William Dab, 130 pages, publié en 2012

.

Ancien directeur général de la Santé, William Dab est médecin et professeur au Conservatoire National des Arts et Métiers (CNAM).

Ce livre présente ce qu’est la santé environnementale et les enjeux associés. Notamment, il décrit les méthodes qui permettent d’évaluer et de gérer les risques sanitaires liés à l’environnement, dans un contexte d’incertitude des connaissances. La chronique comprend deux parties : cet article en est la deuxième partie ; la première partie se trouve ici : Gérer les risques en santé environnementale : l’avis de William Dab (1/2)

 

Quelques informations et points de vue intéressants, concernant la thématique « Santé des enfants et environnement »

Voici une liste d’informations et de points de vue issus du livre, en lien avec la thématique « Santé des enfants et environnement », et que je souhaite partager avec vous.

  • Le cancer de la vessie et la chloration de l’eau ne sont pas associés dans le cas où on considère l’eau de la dernière ville habitée. Néanmoins, un risque élevé apparaît lorsque l’on prend en compte la totalité de l’histoire résidentielle. Cet exemple montre l’importance de pouvoir retracer l’historique complet des expositions, ce qui est difficile en pratique.
  • Les maladies allergiques sont en très forte augmentation. C’est en particulier le cas de l’eczéma et de l’asthme, dont la fréquence a doublé en quinze ans. D’autres maladies chroniques ont une croissance préoccupante : maladies inflammatoires, certains cancers comme les lymphomes, les tumeurs du cerveau ou les mésothéliomes, …
  • la pollution atmosphérique urbaine, contrairement à une idée largement répandue, a diminué depuis les années 1950, pour les polluants classiquement surveillés : dioxyde de souffre (SO2), dioxide d’azote (NO2), fumées noires, plomb. Par contre, de nombreuses nouvelles substances sont motifs d’inquiétudes : composés organiques volatils (dont le benzène), particules ultrafines, composés issus des réactions photochimiques (dont l’ozone troposphérique), …
  • De nombreux facteurs de risque sont créés, sans que leur toxicité ait été évaluée avant leur introduction dans notre environnement.
  • Les impacts des mélanges de substances sont trop peu connus aujourd’hui.
  • Le niveau d’un risque quantifié peut être très différent du niveau de risque perçu par le public. Cette situation est souvent frustrante pour des professionnels de formation scientifique. Elle mérite pourtant d’être comprise.
  • Certaines substances ne présentent pas de seuils en-dessous desquels aucun risque n’est attendu. La question se pose alors du niveau de risque acceptable. Trois références peuvent être envisagées pour définir une zone de risque acceptable :
    • les niveaux habituels de risques sanitaires, encourus par tout un chacun dans sa vie courante ;
    • les risques liés aux polluants d’origine naturelle ;
    • les décisions en vigueur portant sur des polluants produits par des activités humaines

 

William Dab sante environnementale3

 

Quelques extraits en lien avec la thématique « Santé des enfants et environnement »

Les étiquettes d’emballage donnent une idée de la complexité de la composition des aliments de consommation courante.

Il est évident que le développement industriel va beaucoup plus vite que la possibilité d’évaluer scientifiquement les dangers potentiels des nanoproduits.

Les conditions de vie sur terre se sont plus transformées au cours de ce siècle que depuis le début de l’humanité. La question est aussi celle de la rapidité de ces changements et de la capacité des organismes humains à s’y adapter.

Il est difficile de trouver un juste équilibre entre l’alarmisme et la négligence. Il ne faut pas se laisser anesthésier par des affirmations faciles comme « le progrès fait peur, mais l’espérance de vie augmente, n’est-ce pas l’essentiel ? ». Si l’espérance de vie s’accroît, c’est surtout grâce aux gains sanitaires obtenus dans les premières années de la vie. Cela ne doit pas faire illusion sur l’état de santé de l’ensemble de la population et ne préjuge pas des risques futurs.

On assiste à de nombreuses prises de position déplorant une exigence sociale de risque nul. Ces positions rappellent que le risque fait partie de la vie, que, sans risque, le progrès est condamné et que nos sociétés connaissent un niveau de sécurité jamais atteint dans l’histoire. D’où des appels réitérés à la raison.

L’idée qu’il puisse exister un seuil universel de risque accepté socialement est vouée à l’échec. Car, en réalité, ce qui est acceptable ou non n’est pas tant le niveau de risque que le processus décisionnel aboutissant au choix d’une option de gestion du risque. C’est en ce sens qu’on peut dire que la quantification est un prérequis de l’acceptation. De ce point de vue, le résultat de l’évaluation des risques compte tout autant que la transparence de son processus de gestion.

L’acceptabilité est donc un processus social, ce n’est pas un objectif déterminable à l’avance. C’est d’autant plus important que les actions de réduction des risques dans un secteur peuvent s’accompagner de leur accroissement dans d’autres secteurs. L’exemple des déchets industriels en constitue une excellente illustration, car ils augmentent sous la forme solide à mesure que l’on diminue la présence des contaminants dans les émissions atmosphériques ou dans les effluents. Le risque est alors transposé d’un milieu à un autre.

C’est aussi en termes de procédures qu’il faut raisonner sur la question de l’indépendance de l’expertise. C’est bien le processus de l’expertise qui devrait être indépendant des considérations gestionnaires, car l’indépendance des experts est, elle, une fiction. Personne ne peut se prétendre indépendant d’intérêts divers pouvant être dictés par des considérations familiales, économiques, religieuses, politiques, etc. Ce qu’il faut organiser est donc une procédure d’expertise pluraliste permettant d’éviter que tel ou tel intérêt ne soit dominant.

À l’heure d’Internet, l’asymétrie d’information s’atténue, les patients deviennent leurs propres experts, leurs associations sont devenues des acteurs majeurs de santé publique. Les médecins sont souvent démunis face aux questions de santé environnementale. C’est tout l’enjeu de la création d’une spécialisation en médecine de l’environnement.

 

Mon avis

Les + :

  • le point de vue global d’un des principaux acteurs de la santé environnementale en France : à lire.
  • l’analyse et la prise de recul d’une personne ayant participé (au premier plan) à la gestion des risques sanitaires en France.
  • Les passages sur l’acceptabilité des risques, un sujet que je souhaite approfondir, m’ont tout particulièrement intéressé.

Les – :

  • Ce livre ne répond pas à que je recherche, c’est-à-dire protéger ma famille : il traite de la gestion des risques par les Pouvoirs publics. Ce n’est donc pas un « – » dans l’absolu, mais relativement à mon objectif personnel.

Photo par Ian Burt

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