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Des scientifiques lancent l’alerte : les pollutions chimiques sont dangereuses pour le cerveau des enfants

Il serait inacceptable, si les soupçons sont forts, d’attendre d’avoir l’ensemble des arguments (y compris chez l’homme) avant d’agir, parce qu’il serait trop tard et qu’on pourrait déjà avoir des conséquences sanitaires ou environnementales délétères. – Professeur Robert Barouki

Une étude exhaustive de la littérature internationale met en évidence que sur 25 études, 24 concluent à une progression du cancer de l’enfant (en moyenne de 1 à 3 % par an), principalement les leucémies et les cancers du cerveau (+ 4 % par an). - André Cicolella

Bonjour à tous.
Cet article porte sur les pollutions chimiques et le cerveau des enfants.

pollution cerveau enfants - observation attentiveLe projet TENDR est une collaboration nord-américaine de chercheurs, de professionnels de santé et de défenseurs de l’environnement. En particulier, TENDR signifie Targeting environmental neuro-developmental risks. Une traduction serait Cibler les risques de troubles neurodéveloppementaux liés à l’environnement).

Initiée en 2015, cette collaboration « a pour origine l’inquiétude issue du nombre de résultats scientifiques, aujourd’hui conséquent, reliant les substances chimiques toxiques présentes dans l’environnement à des troubles neurodéveloppementaux. Par exemple : troubles du spectre autistique, déficits d’attention, hyperactivité, déficience intellectuelle et troubles de l’apprentissage. » [1]

 

Pollutions et cerveau des enfants : quels risques ?

Des substances chimiques préoccupantes peuvent exposer les enfants par différentes voies. Par exemple : l’eau qu’on boit, l’air qu’on respire, les aliments qu’on mange, les matières qu’on se met sur la peau. Le fœtus et le jeunes enfants sont particulièrement vulnérables . En effet, leur corps, et notamment leur cerveau, est en plein développement. En particulier, certaines substances chimiques peuvent perturber ces processus biologiques sensibles. Chez certains enfants, de telles perturbations peuvent être associées à des troubles neurodéveloppementaux. Par exemple : troubles du comportements, troubles de l’apprentissage, etc.

 

Le 1er juillet 2016, le collectif du projet TENDR a publié une déclaration commune [2] dans la revue EHP (Environmental Health Perspectives – Perspectives en santé environnementale). Cette déclaration constitue un appel à l’action. En particulier, elle invite à « réduire significativement les expositions aux substances chimiques et aux polluants qui contribuent aux troubles neurodéveloppementaux des enfants« .

 

pollution cerveau enfants - enfant qui crie

 

Quelques informations et points de vue intéressants, concernant les effets potentiels des pollutions sur le cerveau des enfants

Voici une liste d’informations et de points de vue issus de l’appel, en lien avec la thématique « Santé des enfants et environnement », et que je souhaite partager avec vous.

  • Les excès de risques liés aux pollutions environnementales sont d’un niveau inacceptable. Ces excès de risque sont évitables. En effet, ils résultent du manque de performance des systèmes réglementaires en place. Il s’agit notamment ceux encadrant les activités industrielles et la production de biens de consommation. En particulier, ces systèmes sont insuffisants pour protéger efficacement la santé des cerveaux des enfants.
  • Les résultats scientifiques disponibles aujourd’hui permettent d’identifier certaines substances chimiques préoccupantes. Certaines accroissent le risque des enfants de développer des troubles neurodéveloppementaux. Parmi ces substances :
    • certaines sont largement utilisées dans les produits de consommation courante. Par conséquent, elles s’avèrent très répandues dans l’environnement.
    • Certaines sont régulièrement au contact des enfants et des femmes enceintes. Elles sont très fréquemment détectées dans le corps des personnes participant aux études de biosurveillance aux Etats-Unis.
  • Au sein de l’Union Européenne, une étude récente a estimé à 155 milliards d’euros les coûts liés à la perte de Quotient Intellectuel (QI) et la déficience intellectuelle découlant de l’utilisation de deux catégories de substances chimiques : les retardateurs de flamme PBDE (polybromodiphényléthers) et les pesticides organophosphorés.

 

Fenêtres de vulnérabilité

  • La recherche en neurosciences a identifié plusieurs « fenêtres de vulnérabilité« . Il s’agit d’âges où le cerveau est plus fragile. Par exemple : la période embryonnaire et fœtale, la jeune enfance et l’adolescence. Pendant ces périodes, les expositions aux substances toxiques peuvent causer des dommages durables au cerveau. Ces dommages peuvent empêcher un enfant d’atteindre son plein potentiel.
  • Aux Etats-Unis, 90 % des femmes enceintes présentent des niveaux détectables pour 62 substances chimiques.
  • Les substances mesurées dans la grande majorité des femmes enceintes sot diverses. Par exemple : PBDE, HAP (Hydrocarbures aromatiques polycycliques), phtalates, des composés perfluorés, PCB (Polychlorobiphényles), plomb et mercure.
  • Nombre de ces substances peuvent traverser le placenta durant la grossesse. Ainsi, elles peuvent être détectées dans le sang de cordon et au niveau du fœtus.
  • Pour la plupart de ces substances, des études épidémiologiques, toxicologiques et mécanistiques ont clairement démontré ou fortement suggéré une toxicité neurodéveloppementale. Malheureusement, ces exemples ne sont « probablement que le sommet de l’iceberg« .
  • Quand une substance préoccupante est retirée du marché, les fabricants de cette substance la remplacent souvent par une autre substance. Généralement, les effets de cette substance s’avèrent moins connus. Souvent, elle peut présenter des inquiétudes similaires. Cette pratique peut donner lieu à ce qu’on appelle une « substitution regrettable« . En d’autres termes, la substitution génère à nouveau à des expositions dangereuses.

 

Petite fille attentive

 

Quelques extraits en lien avec la thématique « Santé des enfants et environnement »

Nous sommes les témoins d’une augmentation alarmante des problèmes d’apprentissage et de comportements chez les enfants. […] En 2012, aux Etats-Unis, on estime qu’un enfant sur dix présente un Trouble du déficit de l’attention avec hyperactivité (TDAH). En 2014, aux Etats-Unis, 1 enfant sur 68 présente un trouble du spectre autistique.

De nombreuses substances chimiques peuvent perturber le développement d’un cerveau sain, certaines à de très faibles niveaux d’exposition.

Les scientifiques s’accordent à dire qu’aucun niveau d’exposition au plomb n’est sans danger pour le développement du fœtus et du jeune enfant.

 

Approche de prudence

En tant que Société, nous devrions être capable de prendre des mesures protectrices quand des résultats scientifiques indiquent qu’une substance chimique est préoccupante, et ne pas attendre une preuve sans équivoque que cette substance cause des dommages à nos enfants.

Certaines substances chimiques, comme celles qui perturbent le système endocrinien, sont préoccupantes parce que qu’elles perturbent l’activité d’hormones endogènes qui sont essentielles au développement d’un cerveau sain. Les perturbateurs endocriniens (PE) comprennent de nombreux pesticides, des retardateurs de flamme et des plastifiants. Les phtalates sont des PE très répandus dans les produits de consommation courante.

Nous ne pouvons pas continuer à jouer avec la santé de nos enfants.

Nous appelons à agir maintenant pour prévenir l’exposition à des substances chimiques qui peuvent contribuer à la prévalence des déficiences neurodéveloppementales chez les enfants.

 

Relais en France

En France, cet appel a notamment été relayé et soutenu par Barbara Demeneix. Barbara Demeneix est directrice du département Régulations, développement et diversité moléculaire du Muséum national d’histoire naturelle (MNHN) [3]. Selon elle, lors des tests de dangerosité des substances, « l’état de santé de la personne n’est pas pris en compte. Ainsi, on ne sait pas si une femme enceinte va être plus sensible à tel ou tel polluant. Son enfant encore moins […] Du coup, on laisse passer des molécules potentiellement dangereuses.»

 

Pour conclure cet article sur les effets potentiels des pollutions sur le cerveau enfants, j’aimerais avoir votre avis. Cet appel à l’action s’adresse en priorité aux pouvoirs publiques. Il me semble que nous devons également l’entendre en tant que parents et agir à notre niveau. Ce blog a pour mission de vous aider et de vous accompagner dans votre démarche ! Pour vos premiers pas, vous pouvez vous appuyer sur le guide gratuit téléchargeable ci-dessous.

Photos notamment par Steve Wilson, Mindaugas Danys et Aikawa Ke

Et aussi : Musique par Ronan Vernon

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Références – pollutions et cerveau des enfants

  1. Project TENDR. Site Internet du projet TENDR. Notamment : lien. Et aussi :
  2. Project TENDR: Targeting Environmental Neuro-Developmental Risks. The TENDR Consensus Statement. Environ. Health. Perspect. 2016. Notamment : doi. Et également :
  3. Delozier T. Polluants chimiques : les chercheurs s’inquiètent de leur utilisation massive. Le figaro.fr 2016. Notamment : lien (consulté le 17/7/2016).

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2 réponses

  1. L’exposition aux solvants est tout particulièrement dangereuse chez la femme enceinte car ceux-ci peuvent entraîner des malformations congénitales ou perturber la grossesse et le développement du fœtus (risque tératogène et d’intoxication fœtale) en franchissant la barrière placentaire : http://www.officiel-prevention.com/protections-collectives-organisation-ergonomie/risque-chimique/detail_dossier_CHSCT.php?rub=38&ssrub=69&dossid=274

  2. Bien noté Daniela, merci pour la ref intéressante.
    Le site me rappelle le temps où j’étais animateur prévention-sécurité, peut-être es-tu également membre d’un CHSCT 🙂

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