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Comment protéger nos enfants des perturbateurs endocriniens, avec le chercheur Olivier Kah (1/5)

L’augmentation de l’obésité coïncide avec l’augmentation de l’usage et de la distribution de substances chimiques de synthèse susceptibles de favoriser l’obésité : ces perturbateurs endocriniens pourraient bien jouer un rôle dans l’épidémie actuelle d’obésité. - The Endocrine Society (Société d'endocrinologie)

Le bisphénol A est aux perturbateurs endocriniens ce que le coca-cola est aux sodas : une tête de gondole. C’est souvent le seul que nous soyons capables de citer. Et pour cause : après certains phtalates interdits dans les jouets en 1999, c’est le premier perturbateur endocrinien à avoir été banni d’un produit de la vie courante. Et pas n’importe lequel : le biberon. - François Veillerette

Chronique du livre « Les perturbateurs endocriniens »

Perturbateurs endocriniens Olivier Kah

d’Olivier Kah, 208 pages, publié en 2016

 

Olivier Kah est un neurobiologiste, spécialiste du système hormonal et du système nerveux. Il est directeur de recherche émérite au CNRS.

« Les Perturbateurs endocriniens » dresse un bilan des connaissances sur les polluants environnementaux qui perturbent le système hormonal. Au niveau individuel, ce livre propose également des bonnes pratiques visant à réduire les expositions préoccupantes.

Ce livre fait l’objet d’une chronique en cinq parties ; cet article est le premier article de la chronique.

 

Quelques informations et points de vue intéressants, concernant la thématique « Santé des enfants et environnement »

Voici une liste d’informations et de points de vue issus du livre, en lien avec la thématique « Santé des enfants et environnement », et que je souhaite partager avec vous.

  • Le premier représentant de la lignée humaine apparaît il y a environ sept millions d’années. L’Homme dit « moderne » (Homo sapiens) serait apparu il y a environ 200 000 ans, durant lesquels il a vécu « en harmonie » avec son environnement, à la suite d’une évolution progressive.
  • Aujourd’hui, les activités humaines ont un impact très négatif sur les milieux naturels. En deux ou trois générations seulement, l’humanité aura davantage dégradé et épuisé son environnement que ne l’auront fait avant elles des milliers de générations.
  • La plupart des spécialistes s’accordent à dire que, à l’horizon 2100, 50 % des espèces animales et végétales auront disparu en raison de la perte des écosystèmes. Cette perte est liée à plusieurs facteurs, dont un des principaux est la pollution chimique de l’environnement.
  • La dégradation de l’environnement est amenée à durer : toute notre civilisation est basée sur l’utilisation de produits issus de la chimie de synthèse. En particulier, notre niveau de confort actuel, jamais atteint auparavant, repose sur l’utilisation massive de produits chimiques.
  • L’accroissement démographique est sans précédent : la population mondiale était de 1,6 milliard d’habitants en 1900 ; elle est à présent de 7,3 milliards ; l’OMS prévoit plus de 9 milliards en 2050. Cet accroissement de la population s’accompagne et s’accompagnera d’un accroissement des besoins, et donc d’un accroissement de l’impact sur les milieux naturels. Par exemple, entre 1930 et 2010, la production de substances chimiques a évolué de 1 million à 400 millions de tonnes par an.
  • Plus de 113 millions de substances chimiques sont répertoriées dans les bases de données de la Société américaine de chimie (American Chemical Society), ce qui est proprement vertigineux. Cet inventaire comprend environ 15 000 nouvelles substances par jour (!).
  • La plupart de ces substances chimiques, après utilisation, se retrouvent dans l’environnement.
  • Un environnement ainsi pollué est, à l’échelle de l’évolution et de l’adaptation du corps humain, une complète nouveauté : rien dans son histoire évolutive ne l’a préparé à gérer un environnement où ce type de substances toxiques est omniprésent.
  • Les molécules chimiques de synthèse ne restent pas nécessairement à proximité du lieu où elles sont rejetées. Elles peuvent être transportées dans l’environnement ; on en retrouve même dans les milieux marins éloignés et aux pôles. De fait, l’exposition de l’Homme et des espèces animales n‘est pas maîtrisée.
  • Aujourd’hui, de nombreuses substances toxiques sont mesurés dans les corps humains, partout dans le monde, sans que personne n’ait donné son accord. Personne ne semble pouvoir y échapper. Selon les personnes, il s’agit de plusieurs dizaines ou plusieurs centaines de substances.
  • De nombreuses substances peuvent traverser la barrière placentaire, et ainsi exposer les enfants dans le ventre des mères. C’est en particulier le cas de substances très toxiques pour les fœtus, comme des métaux lourds (plomb, mercure…) ou certains médicaments (distylbène).
  • Certaines substances chimiques, jusque-là stockées dans les graisses de l’organisme maternel, peuvent passer dans le lait maternel et exposer les bébés allaités.
  • Ces expositions précoces sont soupçonnées d’être à l’origine de plusieurs pathologies se déclarant à l’âge adulte : pour une même exposition, les effets sont beaucoup plus graves sur un organisme en développement que sur un adulte.
  • La pollution chimique peut laisser une empreinte permanente sur nos gènes, modifiant leur expression et favorisant l’apparition de maladies. Cette empreinte peut rester toute la vie et être transmise aux générations suivantes.
  • Les bonnes pratiques recommandées dans ce livre comprennent :
    • ne pas fumer en présence d’enfants et de femmes enceintes ;
    • acheter un aspirateur de bonne qualité et s’en servir fréquemment ;
    • aérer quotidiennement la maison, en particulier les chambres d’enfants : l’air intérieur peut parfois être contaminé par des substances émises par des meubles, des produits ménagers, des peintures, des revêtements vinyles …
    • se séparer des canapés et des matelas anciens, en particulier ceux fabriqués avant 2005 : leur mousse peut contenir de fortes doses de produits chimiques, dont des retardateurs de flamme ;
    • éviter d’acheter des jouets qui ont été fabriqués hors de l’Union Européenne.

 

 

Perturbateurs endocriniens Olivier Kah 1

 

Quelques extraits en lien avec la thématique « Santé des enfants et environnement »

L’Histoire de la Vie sur la planète Terre peut se résumer à celle des interactions entre les organismes vivants et leur environnement. Cette histoire s’est forgée durant près de 4 milliards d’années au cours desquelles les espèces animales et végétales ont évolué pour, en permanence, faire face aux contraintes de leur environnement. D’une manière générale, à l’échelle de la vie des organismes, cet environnement est relativement stable.

Il faut bien se rendre à l’évidence : notre planète est polluée et elle est polluée pour toujours. Même si l’on perçoit de-ci de-là des signes encourageants d’une prise de conscience de la nécessité de préserver notre environnement, il faudrait être bien optimiste, voire naïf, pour imaginer que la Terre puisse un jour retrouver l’état dans lequel elle était avant l’arrivée massive des produits chimiques de synthèse.

Pour la très grande majorité de ces produits, il n’existe pratiquement pas d’informations relatives à leur dangerosité, en dépit d’une réglementation qui se voudrait de plus en plus exigeante, du moins en apparence.

Prenons l’exemple des phtalates, interdits dans les plastiques alimentaires depuis le 1er janvier 2015 au motif qu’ils se comportent comme des perturbateurs endocriniens. Ces produits sont utilisés massivement par l’industrie afin d’assouplir et d’embellir les plastiques d’usage courant. Cependant, ces composés ont une fâcheuse tendance à ne pas rester dans les produits qu’ils ont contribué à fabriquer. Au fil du temps, lorsqu’ils vieillissent ou qu’ils sont chauffés, les plastiques libèrent leurs phtalates dans notre environnement quotidien et ces molécules volatiles peuvent pénétrer dans les organismes vivants par ingestion, inhalation ou contact dermique.

Que vous viviez à Tokyo, à Anchorage, à Toulouse, ou à Kinshasa, il est plus que probable que vous avez été exposés à des phtalates, que vous l’êtes aujourd’hui et que vous le serez encore demain. Et, ce qui vaut pour les phtalates vaut pour de nombreuses autres molécules présentes dans notre environnement et se comportant comme des perturbateurs endocriniens.

L’embryon, en théorie bien à l’abri dans l’utérus de sa maman, est en fait exposé au cours des neuf mois de gestation à un nombre variable, mais toujours important, de produits chimiques.

À l’heure actuelle, nul ne peut prédire quelles sont les conséquences à long terme, sur les individus et les populations, de l’exposition aux mélanges de composés auxquels nous somment exposés chaque jour, même à faible dose.

Compte tenu du fait qu’il existe des millions de combinaisons possibles, comment évaluer et prédire les effets potentiels de ces mélanges ? C’est là une question qui reste sans réponse, car nombreux sont ceux qui pensent que rendre systématiques des tests toxicologiques ou écotoxicologiques sur les mélanges ne sera pas envisageable pour des raisons techniques et économiques.

 

La deuxième partie de la chronique se trouve ici : Comment protéger nos enfants des perturbateurs endocriniens, avec le chercheur Olivier Kah (2/5)

 

Cette chronique met en avant l’importance de protéger les enfants des substances préoccupantes, car les effets potentiels pourraient être graves et pérennes. Ce blog a pour mission de vous aider et de vous accompagner dans votre démarche ! Pour vos premiers pas, vous pouvez vous appuyer sur le guide gratuit téléchargeable ci-dessous.

Photo par L.cao

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