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Comment booster la production de sérotonine chez les enfants, l’« hormone du bien-être »

Comment un même changement d’alimentation peut-il produire des résultats si différents selon les personnes ? Nos gènes pourraient être impliqués dans certains cas, mais ils sont similaires à 99 %. La flore intestinale, elle, peut varier de 90 % entre les personnes. – Jeff Leach

La santé est un état de complet bien-être physique, mental et social et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d'infirmité. - Organisation mondiale de la santé (OMS)

Bonjour à tous !santé enfants flore intestinale

Cet article participe au carnaval d’articles du groupe de blogueurs « Forme Vitalité Bien-être ». Tous les mois, chaque blogueur publie un article sur un thème commun. Pour mai, le thème retenu est ‘une pratique qui procure du bien-être’, proposé par Guillaume du blog Bordeaux Massage, qui ouvre le carnaval avec son article Les massages de bien-être ayurvédique qui font se sentir bien!.

 

Deux articles récents portaient sur les micro-organismes présents sur et dans le corps :

Dans le cadre de ce blog, je m’intéresse à la flore intestinale car elle pourrait contribuer à nous protéger des polluants que nous ingérons.

Ces deux articles se basaient sur la chronique de deux documentaires, faisant intervenir de nombreux chercheurs. Malheureusement, ces chercheurs n’ont pas été interrogés sur de potentiels conseils pratiques, permettant d’entretenir ou de restaurer la flore intestinale.

 

Jeff Leach est une des références mondiales du domaine. Chercheur, archéologue et anthropologue, il s’est intéressé à l’alimentation du point de vue de l’évolution, ce qui l’a amené à s’intéresser à la flore intestinale. En résumé 🙂 Jeff Leach prélève des échantillons de matière fécale chez un peu tout le monde, des chasseurs-cueilleurs d’Afrique de l’Est aux habitants de New York, des « adolescents accros à la junk food » aux végétaliens crudivores, des personnes suivant des régimes pauvres en graisses à celles suivant un régime pauvre en glucides, des personnes très maigres aux personnes obèses, etc. Son objectif est de comprendre comment l’alimentation et le style de vie influencent la composition de la flore intestinale.

Par chance il tient un blog, Human Food Project, dans lequel il partage ses connaissances et ses découvertes. Je vous recommande chaudement la lecture de ce blog (en anglais) : cela m’a tellement plu que… j’ai tout lu ! En particulier, Jeff Leach y propose quelques conseils pratiques pour instaurer, restaurer et entretenir la flore intestinale. Puisque 95% de la sérotonine, parfois surnommée « l’hormone du bien-être », est produite au niveau du ventre, ces conseils me semblent constituer une véritable « pratique qui procure du bien-être » 😉 Voici ceux qu’il met en avant :

  • Lorsqu’il n’y a pas de nécessité médicale, privilégier l’accouchement par voie vaginale plutôt que par césarienne. Entre 1996 et 2007, les naissances par césarienne ont augmenté de 50 % aux Etats-Unis, atteignant le taux d’un enfant sur trois. Selon Jeff Leach, un tel chiffre a généré de nombreuses critiques, concernant de potentielles raisons de facilité pratique : aversion de certaines patientes pour la phase de poussée, planification aisée de l’accouchement par les hôpitaux, … Selon un rapport de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) [1], le taux de césarienne dans les hôpitaux privés d’Amérique latine et d’Asie pourrait dépasser 50 %, avec des taux en Chine s’approchant de « proportions épidémiques».

 

  • Privilégier l’allaitement maternel, dans la mesure du possible. Le lait maternel contient des micronutriments adaptés au bébé, mais également des sucres indigestibles (oligosaccharides), qui permettent à sa flore intestinale de se développer et de le protéger des infections [2]. Pour profiter de ces bienfaits, l’OMS recommande d’allaiter jusqu’à deux ans, et de manière exclusive pendant les six premiers mois [3, 4].

 

  • Réserver les antibiotiques aux cas de réelle nécessité. « L’enfant moyen dans le monde développé recevra probablement entre 10 et 20 traitements antibiotiques avant son 18e anniversaire ». C’est bien connu, la surconsommation d’antibiotique favorise la « résistance aux antibiotiques » chez certains microbes pathogènes. Ce qui est peut-être moins connu, c’est que les antibiotiques ont également un impact sur les « bons » microbes : la flore intestinale peut être globalement déséquilibrée. « Il est bien documenté que, à la suite d’un traitement par un antibiotique à large spectre, cela peut prendre des semaines, des mois ou même des années pour que la flore intestinale se restaure. Durant cette période de déséquilibre, des pathogènes opportunistes peuvent s’installer ». Selon une étude publiée en mai 2016 dans la revue The Journal of the American Medical Association [5], environ 30 % des prescriptions d’antibiotiques ne seraient pas appropriées aux Etats-Unis.

 

  • Ouvrir la fenêtre. « Pendant 99 % de l’histoire humaine, l’extérieur a toujours été une partie de l’intérieur, et à aucun moment de notre journée nous n’étions vraiment séparés de la nature. Aujourd’hui […], les hommes modernes passent 90 % de leur vie à l’intérieur de bâtiments ». La flore de nos maisons modernes est très différente de celle des environnements naturels. « Plusieurs études montrent qu’ouvrir une fenêtre et augmenter le flux d’air naturel améliore la diversité et la santé des microbes de votre maison, ce qui bénéficie à ces habitants.»

 

  • Adopter une perspective écologique, plutôt qu’une posture de crainte envers le monde extérieur. La bonne santé du corps repose sur des équilibres dynamiques et des symbioses avec les différentes composantes de notre environnement, au premier rang desquels figurent les microbes. L’être humain est un élément de l’écosystème, en constante interaction avec les autres.

 

  • Manger plus de plantes entières. « Je ne veux pas dire d’abandonner la viande, mais je veux dire de manger une plus grande diversité et quantité de plantes entières. Il s’agit de la stratégie alimentaire la plus importante (à mon avis) pour améliorer la diversité et la santé de la flore intestinale. Pour faire court, vos microbes intestinaux se développent sur une diversité de substrats fermentescibles (c’est-à-dire des fibres alimentaires). Mais toutes les fibres ne sont pas les mêmes (physiquement et chimiquement) ». Manger des plantes entières signifie, notamment, de ne pas se restreindre aux parties plus molles et plus goûteuses. Jeff Leach invite à suivre le nombre d’espèces de plantes mangé par semaine… et à viser 30 à 40 espèces différentes ! Mettre en pratique cette recommandation dès le plus jeune âge pourrait être utile, car les habitudes alimentaires s’acquièrent dès les premières années. Y-a-t-il des plantes sur lesquelles mettre l’accent ? A la question « Quels aliments emporteriez-vous sur une île déserte ? », Jeff Leach a répondu : « De l’ail, de l’oignon et du poireau ».

 

  • Consommer des aliments riches en probiotiques, c’est-à-dire en micro-organismes (supposés) adaptés au corps humain. Typiquement, il s’agit d’aliments fermentés comme la choucroute, le kombucha, le kimchi, le kéfir, le miso, le kvas de betteraves… et plus généralement tout type de légumes (lacto-)fermentés. La prise de probiotiques en gélules peut aussi être envisagée. D’après Jeff Leach, les travaux de recherche correspondant ne sont pas toujours conclusifs : les mécanismes en jeu restent encore insuffisamment compris. En particulier, le nombre de micro-organismes des gélules pourrait ne pas être suffisant pour réensemencer significativement le colon. Néanmoins, ces gélules pourraient favoriser une régulation du système immunitaire (cf. théorie des « vieux amis »).

 

  • Salissez-vous les mains dans des environnements naturels. « Se salir les mains et couvrir une plus grande partie de notre corps (et de nos aliments) de la couverture de Mère Nature vous aidera non seulement à vous connecter avec le monde naturel, […] mais remettra votre système immunitaire au contact des milliards de micro-organismes qui se trouvent sur les plantes et dans le sol. […] Il n’y a pas de meilleure voie»

 

Romi et moi sommes assez en phase avec ces recommandations. Nous essayons de les mettre en pratique, le plus intelligemment possible dans un environnement urbain. Et vous qu’en pensez-vous ? Est-ce que ces conseils vous paraissent applicables dans la vie « réelle » ? Peut-être avez-vous quelques astuces pour les intégrer au quotidien de votre vie de famille : partagez-les dans les commentaires !

Photo par Michael Coghlan

 

Références :

  1. Lumbiganon P, Laopaiboon M, Gülmezoglu AM et al. Method of delivery and pregnancy outcomes in Asia: the WHO global survey on maternal and perinatal health 2007– 08. The Lancet 2010 ; 375 (9713), p490–499 ; http://dx.doi.org/10.1016/S0140-6736(09)61870-5.
  2. Boehm G, Stahl B. Oligosaccharides from Milk. Nutr. 2007 ; 137 (3) – 847S-849S.
  3. Organisation mondiale de la santé (OMS) – Allaitement -http://www.who.int/topics/breastfeeding/fr/
  4. Victora CG, Bahl R, Barros AJD et al. Breastfeeding in the 21st century: epidemiology, mechanisms, and lifelong effect. The Lancet 2016.
  5. Fleming-Dutra KE, Hersh AL, Shapiro DJ et al. Prevalence of Inappropriate Antibiotic Prescriptions Among US Ambulatory Care Visits, 2010-2011. JAMA. 2016 ; 315(17) : 1864-1873. doi:10.1001/jama.2016.4151

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6 réponses

  1. Bonjour Guillaume,
    Merci pour cet article très instructif !
    Une question : pourquoi est-il recommandé de privilégier l’accouchement par voie vaginale pour restaurer ou entretenir la flore intestinale ?

    1. Bonjour Mi-Ko
      Dans le cas d’un bébé, il s’agit effectivement plus « d’instaurer » que de « restaurer ». J’ai modifié le texte pour que cela soit plus clair, merci !
      Dans le ventre de sa mère, un bébé est vierge de tout corps étranger. La flore vaginale donne au bébé sa première flore microbienne.

  2. Merci Guillaume pour cet article. J’aime beaucoup ton dernier conseil qui est de « se salir les mains ». C’est aussi un retour à l’enfance qui apporte beaucoup de détente ! En effet les bactéries intestinales jouent un rôle essentiel dans le développement postnatal car l’absence de contact avec la flore maternelle modifie quelques temps le système immunitaire.

  3. Un ami le fait « maison », il m’a dit que c’est très « faisable », peut-être que toi aussi (tes commentaires respirent souvent la bonne cuisinière !)

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