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Chronique du reportage « La guerre des bonnes odeurs » (France 5)

Point d'odeur, bonne odeur. - Cicéron

Le nouveau-né adapte son comportement à l’odeur environnante : il s’apaise et mastique dans l’odeur familière de la femme dans laquelle il s’est développé, alors qu’il devient immobile et vigilant dans toute autre odeur. - Boris Cyrulnik

Bonjour à tous,
Cette article est une chronique du reportage La guerre des bonnes odeurs, diffusé sur France 5 le dimanche 24 mai 2015 [1]. Plus particulièrement, cette chronique porte sur la première partie du reportage, consacrée aux déodorants.

 

Chronique de « La guerre des bonnes odeurs » : aspects liés à la thématique Santé des enfants et environnement

Le reportage aborde successivement les thèmes suivants :

  • Explication du rôle des déodorants classiques. Apportée à la surface de la peau par les canaux sudoraux, la sueur n’a initialement pas d’odeur. C’est l’action des bactéries présentes à la surface de la peau qui génère des mauvaises odeurs à partir de la sueur. Les déodorants classiques comprennent donc principalement des composés antibactériens, auxquels des parfums sont ajoutés ;
  • Explication du rôle des déodorants anti-transpirants. Quel(le) que soit la marque ou le modèle, les déodorants anti-transpirants comprennent des sels d’aluminium. Ces sels obstruent partiellement les canaux sudoraux, limitant ainsi le flux de sueur (jusqu’à – 50%).

 

Chronique de "La guerre des bonnes odeurs" - sac à cosmétiques

 

Enjeux identifiés, du point de vue de la thématique Santé des enfants et environnement

Les sels d’aluminium sont suspectés d’avoir des effets néfastes sur la santé. André-Pascal Sappino, cancérologue et chercheur suisse, fait deux constats :

  • la majorité des cancers du sein sont aujourd’hui localisés dans la partie externe de la glande mammaire, près des aisselles, alors qu’ils étaient uniformément répartis il y a 50 ans ;
  • faiblement exposées à des sels d’aluminium in vitro (c’est-à-dire au laboratoire et en dehors d’un organisme vivant) [2], des cellules de glandes mammaires présentent des « altérations profondes dans [leur] comportement, […] altérations qui sont caractéristiques des phases précoces de cellules qui sont en train de devenir cancéreuses ». D’autres expériences sont annoncées, cette fois-ci sur des souris .

Ces doutes sont confortés par une évaluation des risques conduite en 2011 par l’AFSSAPS (aujourd’hui ANSM) [3]. L’AFSSAPS y recommande notamment de :

  • « Restreindre la concentration d’aluminium dans les produits anti-transpirants ou déodorants à 0,6 % ». Dans ce contexte, les auteurs du reportage ont sélectionné une dizaine de produits, les ont fait analyser en laboratoire, et ont trouvé des concentrations systématiquement supérieures à 0,6 % ;
  • « Ne pas utiliser les produits cosmétiques contenant de l’aluminium sur peau lésée », car l’absorption d’aluminium par l’organisme est rapportée « forte » lorsque la peau présente des lésions : épilation, rasage, etc.

 

chronique "La guerre des bonnes odeurs" - comparaison de déodorants

 

Chronique de « La guerre des bonnes odeurs » : recommandations proposées pour se protéger des polluants

Concernant l’utilisation de déodorants contenant des sels d’aluminium :

  • limiter la fréquence à une fois tous les deux ou trois jours, les effets anti-transpirants étant partiellement rémanents, en alternance avec un déodorant classique ;
  • ne pas les appliquer lorsque la peau présente des lésions, même minimes : épilation, rasage, petits boutons, eczéma, etc.

 

Chronique de "La guerre des bonnes odeurs" - étiquette d'un déodorant

 

Mon avis

Les + :

  • le simple fait d’aborder cette thématique, pour laquelle le grand public, il me semble, manque d’information ;
  • la clarté des explications fournies.

Les – :

  • le ton polémique et les argumentaires orientés « à charge » ;
  • la différence de traitement, que je trouve caricaturale, entre L’Oréal (le méchant) et le petit producteur Lyonnais (le gentil). Je suis loin d’être un partisan des multinationales qui fabriquent des produits de consommation courante, mais les critiquer de cette manière me parait contre-productif.

 

Globalement, je ne me suis pas retrouvé dans l’approche du reportage. Néanmoins, je l’ai fait suivre largement, car je pense que les informations présentées peuvent manquer de visibilité aujourd’hui.

Autour de moi, je vois des enfants demander à leur mère s’ils peuvent utiliser des déodorants. Au-delà de la question de l’âge pertinent, compte tenu des doutes sur les effets des sels d’aluminium, il me semble plus prudent de :

  • ne pas utiliser (du tout) de déodorants « anti-transpirants » contenant des sels d’aluminium ;
  • se limiter à un déodorant limitant les odeurs, sans parfum et certifié par un écolabel. Par exemple, plusieurs labels référencés par l’Ademe garantissent l’absence ou la pfaible présence de plusieurs substances préoccupantes classiques. Par exemple : phénoxyéthanol, polyéthylène glycol, colorants de synthèse, parabènes, nanoparticules, etc.

 

Pour conclure cette chronique du reportage « La guerre des bonnes odeurs », votre avis m’intéresserait ! Pensez-vous que le ton du reportage est juste ou caricatural ? Les informations présentées vous paraissent-elles aussi trop peu connues ? Partagez votre avis dans les commentaires !

 

Photos notamment de kropekk_pl et extraits du reportage La guerre des bonnes odeurs

 

Références – Chronique de « La guerre des bonnes odeurs »

1. Hélain E. Reportage La guerre des bonnes odeurs. France 5. 2015. Notamment : lien. Et aussi :

2. Sappino AP, et al. Aluminium chloride promotes anchorage-independent growth in human mammary epithelial cells. Appl. Toxicol. 2012 ; 32(3):233-43. Notamment : doi. Et également :

3. Évaluation du risque lié à l’utilisation de l’aluminium dans les produits cosmétiques. AFSSAPS 2011. Notamment : lien.

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6 réponses

  1. Ah le déodorant… Grande discussion ! depuis que je mange plus sain (paléo, bio, local dans la mesure du possible), mes odeurs corporelles sont moins fortes donc… je n’utilise plus de déodorant du tout ! De temps en temps, éventuellement un peu de bicarbonate en massage des aisselles après la douche mais sinon rien, nada ! Et je m’en porte bien et j’aime mon odeur naturelle…

  2. CécileD, je crois que ton retour d’expérience va en surprendre plus d’un 😉 mais pas moi, car j’ai remarqué la même chose de mon côté. Ma sueur sent moins… et même je sue moins.

    Un bémol néanmoins : je fais pas mal de « tests » alimentaires pour essayer de nouvelles choses, parfois un peu extrêmes il est vrai 🙂 et dans ce cadre le « sans déo » signifie « sans filet » haha

  3. Il est désormais facile de trouver des déodorants sans sels d’aluminium, et ils ne sont pour autant pas moins efficaces il me semble, d’après mon expérience. Pourquoi s’en priver, connaissant les doutes émis par des instances éminemment compétentes en matière de santé (on parle quand même notamment de l’ANSM!) ?

    Et que dire alors de la « pierre d’alun », vendue par de nombreux magasins bio comme le « déo naturel » ou « écologique » par excellence, mais qui, bien sûr… contient, sous une autre forme (alun de potassium, et non chlorhydrate d’aluminium) un max d’aluminium ! Pas d’avis scientifique tranché non plus à ce stade ?

    1. De mémoire le message du reportage était « il y a doute, mais si certains avancent que l’aluminium de la pierre d’alun est moins assimilable ». Le reportage ne mentionnait aucune recherche sur le sujet. Donc effectivement pas « d’avis tranché ».
      Je te rejoins assez sur le « puisque les sûrs marchent, autant les utiliser et ne pas se poser de questions »

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