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Ce que les médecins doivent savoir en santé-environnementale, avec William Dab (4/4)

J’étais convaincu que les médecins avaient un rôle actif à jouer, au-delà du diagnostic et du traitement. Cependant, nos découvertes sur l’étiologie des maladies ne se traduisent que lentement – dans le meilleur des cas – en mesures de prévention. Pourquoi ? – Pr Philippe Grandjean

J’ai toujours pensé que le seul problème de la médecine scientifique, c’est qu’elle n’est pas suffisamment scientifique. La médecine moderne ne deviendra vraiment scientifique que lorsque les médecins et leurs patients auront appris à tirer parti des forces du corps et de l’esprit qui agissent via le pouvoir de guérison de la nature. - Pr René Dubos

Chronique du livre « Le praticien et l’environnement »

Praticien environnement William Dab

sous la direction de William Dab, 80 pages, publié en 2010

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Ancien directeur général de la Santé, William Dab est médecin et professeur au Conservatoire National des Arts et Métiers (CNAM).

Ce livre est un ouvrage collectif, regroupant des fiches synthétiques à l’attention des praticiens, pour de nombreux thèmes de santé environnementale : pollutions de l’air extérieur et intérieur, pesticides, bruit, médicaments, radiofréquences, peintures au plomb, etc. L’objectif est de fournir un premier niveau de connaissances génériques, notamment afin d’appuyer les diagnostics cliniques.

La chronique de ce livre fait l’objet d’une série de quatre articles. Cet article est le quatrième de la série. Le premier se trouve ici : Ce que les médecins doivent savoir en santé-environnementale, avec William Dab (1/4)

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Quelques informations et points de vue intéressants, concernant la thématique « Santé des enfants et environnement »

Voici une liste d’informations et de points de vue issus du livre, en lien avec la thématique « Santé des enfants et environnement », et que je souhaite partager avec vous.

  • Dans les logements anciens, datant d’avant 1948, les murs peuvent être encore recouvert de peintures contenant du plomb, potentiellement sous des couches récentes. Lorsque l’état de ces revêtements se dégrade, des écailles et des poussières de plomb peuvent être libérées dans les environnements intérieurs. Or le plomb est une substance qui peut perturber le développement du cerveau des enfants. Plusieurs bonnes pratiques permettent d’éviter les situations à risques :
    • maîtriser l’humidité dans les environnements intérieurs : aérer régulièrement, réparer des fuites d’eau potentielles, espacer le séchage de vêtements, etc.
    • surveiller l’état des peintures et, en cas de revêtements dégradés,
      • faire réaliser les réparations nécessaires par un professionnel formé à la gestion du plomb pendant des phases de travaux ;
      • collecter régulièrement les poussières de la zone impliquée, en utilisant une serpillière humide (un aspirateur contribuerait à les disperser dans tout le logement) ;
      • empêcher les enfants d’accéder à la zone et faire en sorte qu’ils soient absents pendant les travaux ;
      • augmenter la fréquence de lavage des mains, en particulier pour les enfants et avant les repas ;
      • couper court les ongles des habitants, notamment ceux des enfants potentiellement exposés
  • Le métabolisme des polluants (parfois appelé « détoxification »), qui comprend des phases de transformation et d’évacuation hors du corps, s’appuie sur l’action de différents enzymes. Selon les personnes, les gènes codant ces enzymes présentent différentes versions ; on parle de polymorphisme. Par conséquent, selon les personnes, les systèmes enzymatiques assurent une détoxification plus ou moins performante. En d’autres termes, chaque personne a une capacité de détoxification différente, au global et par type de polluants.
  • Parmi les perspectives des travaux de recherche actuels, l’identification des personnes ayant une faible capacité de détoxification présente de forts enjeux, car elle permettrait d’orienter des actions de prévention et de traitement vers les personnes les plus vulnérables. Ces actions pourraient comprendre la stimulation de certains enzymes de détoxification par des régimes appropriés.
  • Souvent, les maladies liées aux pollutions environnementales ne peuvent être identifiées par l’examen clinique d’un médecin généraliste. Ces maladies sont mises en lumière par des démarches scientifiques expérimentales (la toxicologie) ou d’observation des populations (l’épidémiologie). C’est sur cette base que le médecin va pouvoir mettre en oeuvre des actions de prévention, en informant et en accompagnant son patient.
  • Selon différents sondages, le grand public manifeste un besoin d’avoir plus d’informations en santé environnementale.
  • Les médecins sont une source d’information généralement jugée crédible. Ceci leur donne une grande responsabilité dans un domaine où les incertitudes scientifiques sont encore fréquentes et importantes.
  • D’après un sondage récent, l’appréciation du risque en santé-environnement est très variable d’un médecin à l’autre. Ce constat plaide pour la mise en place de programmes de formation en santé et environnement, intégrés aux cursus suivis par les médecins .
    .Praticien environnement William Dab4.

    Quelques extraits en lien avec la thématique « Santé des enfants et environnement »

    Malgré les améliorations de la qualité de nos milieux de vie, nous n’en avons pas fini avec les pathologies dues aux agents chimiques, biologiques ou physiques. Mais celles-ci ont changé de visage. Le temps des poisons est révolu. Il était marqué par des expositions et des doses importantes se traduisant rapidement par des effets souvent spectaculaires et faciles à repérer au niveau individuel dont la colique saturnine fournit un bon exemple. Est venu le temps des expositions à de faibles niveaux répétés pendant de longues périodes dont le mésothéliome pleural lié à l’amiante est l’archétype.

    L’IRSN réalise annuellement depuis 1988 un baromètre sur la perception des risques et de la sécurité. Pour la première fois en 2007, les préoccupations environnementales des Français dépassent l’insécurité et arrivent au même niveau que le chômage ou l’exclusion.

    Au total, 10 % de la population forme un groupe de “sceptiques” (peu informés et peu inquiets), deux autres types rassemblent 20 %, les “tranquilles” (bien informés, peu inquiets) et les “craintifs” (très inquiets et méfiants) et un tiers du public est considéré comme “modéré” (bien informé et plutôt inquiet).

    Qu’il s’agisse d’antennes-relais, d’adjuvants vaccinaux, de nanoparticules ou de PCB dans les rivières, les débats sur les risques sanitaires liés à notre environnement sont dominés en France par une tendance lourde : la méfiance du public vis-à-vis de l’expertise scientifique. Les traces durables qu’ont laissées plusieurs crises sanitaires passées n’expliquent qu’en partie cette situation. La difficulté du dialogue entre experts et citoyens tient également à ce qu’entre eux, deux rationalités s’opposent : pour l’expert, le risque est une donnée quantitative, objective et collective ; pour le citoyen c’est une donnée binaire (il existe ou il n’existe pas), qualitative (il y a les bons risques, pris pour une bonne cause et les mauvais risques, ceux qu’on subit) et individuelle (le sien, étendu à sa famille).

    Rapprocher les rationalités des experts et des citoyens, ramener plus de confiance et de sérénité dans les débats est un enjeu majeur de santé publique dans lequel les médecins praticiens jouent un rôle clé. La forte crédibilité dont ils bénéficient auprès du public confère à leurs prises de position et à leurs conseils une importance qu’eux-mêmes ne soupçonnent pas toujours.

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    Mon avis

    Les « + » :

    • « L’environnement n’est pas qu’une menace, c’est aussi un facteur de protection. » Rappeler que l’environnement peut aussi être une source de bienfaits me parait important. De mes lectures jusqu’ici, je retiens que, en santé environnementale, les menaces font l’objet de la majeure partie des études menées.
    • Une compilation par thèmes essentiels, avec un expert spécialisé traitant chaque thème, dont quelques auteurs de référence en santé environnementale : Rémy Slama, Denis Bard, Philippe Hartmann, Fabien Squinazi, Denis Zmirou-Navier, Georges Salines…
    • C’est intéressant de connaître un (le ?) support d’information de référence pour les médecins en matière de santé environnementale. Il y a quelques mois j’avais proposé une liste de questions permettant de jauger approximativement l’intérêt d’un pédiatre pour cette thématique : « Connaissez-vous le livret Le praticien et l’environnement ?» peut-être une bonne question complémentaire.
    • Un livre qui signale, avec honnêteté, que la formation des médecins ne comprend quasi rien en matière de santé environnementale.

    Les « – » :

    • Ce livre a notamment pour objectif de dresser un panorama des connaissances actuelles en santé environnementale, à destination des médecins, pour appuyer leurs diagnostics auprès des patients. Au regard de la pertinence de cet objectif, en termes de santé publique, il est assez regrettable qu’il n’y ait pas eu de mise à jour depuis 2010.
    • Le manque d’approfondissement pourra frustrer certains médecins, à mon avis, notamment car cela ne leur permettra pas de répondre à de nombreuses questions. Cet aspect est lié à l’exercice même de fiches synthétiques par thème, qui présente de nombreux avantages par ailleurs.
    • J’aurais aimé que cet ouvrage de référence présente aussi les bénéfices sanitaires associés à un environnement vert, sous ce même format de fiche de synthèse. A mon sens, il est toujours un peu dommage de présenter uniquement les sources de dangers issues de l’environnement.

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    Photo par Boiron Groupe

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